Lettre ouverte aux pays du monde musulman

Il est grand temps que les musulmans se réforment à la Lumière de nos principes universels et des nobles valeurs islamiques, sans quoi, rien ne changera dans le bon sens !


Que l’Iran abandonne son approche sectaire, qu’il renoue avec son riche patrimoine spirituel et historique, en mettant en avant les hautes figures spirituelles et intellectuelles du monde persan : Rûmî, Sâdi, Hafez, Farîd ud-Dîn Attâr, Nizamî, Shaykh Bahâ’î, ‘Umar Khayyâm, Najm ud-Dîn Kubrâ, Fakhr ud-Dîn Râzî, Al-Qushayrî, As-Sulâmî, Al-Bayhaqî, Abû Hâmid Al-Ghazâlî, son frère Ahmad al-Ghazâlî, Al-Hakîm at-Tirmidhî et tant d’autres. Qu’il enseigne tout simplement l’islam, c’est-à-dire l’amour d’Allâh et de Ses Prophètes, en particulier Son Messager Muhammad, – ‘alayhî salât wa salâm -, ainsi que la vénération envers ses plus proches compagnons et sa sainte famille, de même que le respect envers les autres compagnons (sans les idéaliser mais sans les maudire non plus, assumant devant Allâh leurs éventuels méfaits), l’ensemble des saints et des croyants de façon générale. Que l’amour, en particulier, des ahl ul bayt et de la vénération de leurs partisans comme Abû Bakr, ‘Umar et ‘Uthmân soient enseignés aux enfants musulmans, tout comme le respect envers ses épouses. Et que les divergences qui surviennent en dehors de ces points, ne soient pas exacerbées et sources de tensions, ce qui doit pousser l’Etat à interdire tous les discours sectaires ou haineux, mais à encourager aussi plutôt les débats sérieux avec une ouverture intellectuelle et une rigueur académique dans l’étude des sources. Que la haine et le racisme contre les kurdes, les arabes et les turcs cessent, même s’il ne s’agit pas d’une attitude générale ou propre à l’Etat iranien, mais bien à des citoyens iraniens.

Que les personnalités religieuses cessent de jouir de privilèges indécents, imitant en cela les personnalités laïques des sociétés occidentales, et où l’équité (précepte islamique) soit appliquée, afin d’assurer une meilleure cohésion sociale et une meilleure distribution des richesses nationales. Cela évitera également la corruption constatée au sein du clergé iranien, tout comme cela s’observe dans les institutions laïques occidentales dans de nombreux pays, où au sein du parti communiste chinois, à titre d’exemple.

Qu’il scelle une union économique, militaire et énergétique avec la Turquie, la Syrie, l’Irak, le Pakistan, l’Azerbaidjan, l’Afghanistan, la Malaisie, l’Indonésie, le Sultana de Brunei, le Qatar, la Bosnie, l’Albanie/Kosovo, et tous les autres pays intéressés par cette alliance. Que les minorités religieuses et ethniques ne soient pas persécutées ni opprimées. Que des référendums soient directement proposés à la population sur des questions importantes, tant qu’ils ne mettent pas en péril la sécurité nationale, la stabilité du pays et les nobles valeurs islamiques qui caractérisent l’excellence de l’éthique islamique. Cette coopération évitera des guerres dans la région, repoussera les menaces occidentales, et épargnera beaucoup de dépenses du gouvernement iranien pour assurer sa protection en formant un bouclier extérieur à l’Iran. Le peuple iranien bénéficiera de plus de richesses, sera plus apaisé, et les tensions régionales diminueront, inchaAllâh !

Que l’Arabie Saoudite rompe clairement avec le wahhabisme qui a été reconnu comme une déviance et un éloignement certain du sunnisme orthodoxe par les savants sunnites des 4 écoles juridiques et 3 écoles théologiques sunnites (atharisme, asharisme et maturidisme). Ce qui a suffit aux musulmans sunnites pendant plus de 1000 ans concernant la religion, n’exige aucunement l’adhésion à une nouvelle doctrine, mélangeant le vrai au faux, les bons rappels aux discours haineux et déviants. Que les autorités préservent le patrimoine islamique du pays, déjà détruit en partie depuis plusieurs années. Qu’ils cessent les arrestations arbitraires, qu’ils ne financent plus l’impérialisme occidental, qu’ils entament des réformes afin de garantir la justice sociale pour tous.

Que les dirigeants syriens et irakiens soient des musulmans pieux, assurant la justice et la liberté de culte pour tous les citoyens, et qu’ils favorisent leurs liens avec leurs voisins turcs et iraniens.

Que le dictateur Sissi laisse le pouvoir à un dirigeant musulman, juste et ayant le sens de la fraternité islamique et de la justice envers toutes les communautés humaines. L’Egypte mérite bien mieux et possède un énorme potentiel.

Que les pays du Maghreb et africains renforcent leurs relations, dépensent leurs richesses pour développer leur pays, faire reculer la corruption et la misère, et qu’ils coopèrent avec les autres pays musulmans en priorité, se renforçant ainsi mutuellement, évitant les crises internes et les déstabilisations externes.

Que les pays musulmans renforcent leurs coopérations économiques et militaires, et qu’ils nouent des liens préférentiels avec des pays éthiques (un minimum requis au moins) et non-impérialistes comme la Corée du Sud, le Japon, la Thaïlande, l’Espagne, le Portugal, la Norvège, la Suède, les pays d’Amérique Latine, et envers tous les pays qui abandonneront réellement leurs persécutions et injustices envers des (ou leurs) populations musulmanes, comme c’est le cas avec les Etats-Unis, la France, Israël, la Russie et la Chine, sauf s’il y a une nécessité impérieuse et qu’il n’est guère possible de faire autrement.

Que les pays musulmans enseignent les fondements de la doctrine islamique (5 piliers de l’islam, 6 piliers de la foi, la Transcendance Divine et l’acceptation des Attributs et Noms Divins dans une réalité qui Lui est propre, sans modalités physiques et sans ressemblance avec les choses créées), les bases des rites islamiques (prière, zakâh, invocations, ablutions, etc.), les valeurs éthiques islamiques (bonté, humilité, sagesse, gentillesse, justice, équité, probité, loyauté, fidélité, compassion, modestie, bienveillance, attitude de paix, amour envers son prochain, fraternité, patience, constance, l’altruisme, …), les bases dans le fiqh (sans sectarisme), les grandes interdictions et obligations à l’unanimité des savants pieux (toutes tendances traditionnelles confondues), et ensuite, dans les cursus les plus avancés, enseigner de façon objective, les arguments pour et contre de chaque courant juridique, politique ou théologique.
Que les musulmans soient éduqués avec la Lumière Muhammadienne, l’ascétisme d’Abû Bakr, la justice d’Umar, la générosité d’Uthmân et la sagesse de l’imâm ‘Alî, – qu’Allâh les agréé tous ! -, qui étaient tous unis dans la protection de la Ummah, dans l’Amour d’Allâh et de Son Messager, dans la fraternité avec les croyants, dans la justice envers l’humanité, et ce, en dépit de leurs divergences naturelles. Que les musulmans soient éduqués à travers la « futuwwâh » (la chevalerie spirituelle), afin d’inculquer une éducation spirituelle et morale saine à nos enfants, les préservant ainsi de la délinquance, des vils passions, du fanatisme, des déviances sexuelles et des comportements grossiers.

Que les pays musulmans respectent toutes les minorités religieuses, ethniques et sexuelles, mais interdisent l’appel à la haine, à la guerre civile ou à la révolte contre l’Etat tant que l’Etat demeure fidèle à ses engagements, qui sont de reconnaitre l’Islam comme fondement de la constitution officielle, et le respect les droits fondamentaux des citoyens, et qu’ils interdisent aussi les attitudes ouvertement provocatrices et blasphématoires envers toutes les religions, les ethnies et les orientations sexuelles, mais qu’ils interdisent dans le même temps l’apologie des dérives et déviances sexuelles en tous genres qui sortent de la norme traditionnelle, afin d’éviter la décadence et les fléaux dans les sociétés musulmanes. Les citoyens ne sont pas autorisés à violenter qui que ce soit, ni à détruire les biens d’autrui, et encore moins sur base d’une divergence juridique. Les citoyens ne peuvent que secourir une personne dans le besoin ou en danger de mort, et se défendre en cas d’agression physique ou mortelle.

Que les pays musulmans coopèrent avec toutes les nations pour trouver des solutions afin de préserver l’environnement commun à tous les êtres vivants de la planète, à diminuer le gaspillage des ressources, à diminuer l’utilisation des matières plastiques, à améliorer le traitement des animaux, à développer des énergies propres et durables, etc.

Que les pays musulmans interdisent, conformément à l’éthique islamique, la maltraitance conjugale, infantile, animale et d’assurer une protection juridique aux personnes âgées, aux veuves, aux orphelins et aux pauvres. Qu’ils accordent une protection juridique aux travailleurs, interdisent l’esclavage sexuel et l’exploitation des enfants, même si cela se fait dans de nombreux pays du monde non-musulman, cela n’est pas tolérable !

Que les groupes armés se réclamant de l’Islam, cessent de s’en prendre aux civils ou de viser les lieux de culte (musulmans ou non-musulmans) ou les zones civiles et touristiques, car de telles actions sont prohibées par la Shar’îah, comme le stipulent explicitement le Qur’ân, la Sunnah (tradition prophétique) et l’exemple de nos califes bien-guidés (Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî et Al-Hassân). Qu’ils n’imitent pas les massacres des non-musulmans envers les millions de civils musulmans tués depuis ces 40 dernières années, car l’injustice ne sied pas au croyant !

Il y en a assez de nos mères qui pleurent la perte de leurs époux ou de leurs enfants, des enfants qui perdent leurs parents, des crises humanitaires et de l’injustice causées par les attaques occidentales, la tyrannie des régimes corrompus et la folie meurtrière de certains groupes qui opèrent dans le monde musulman ou ailleurs, qu’ils se réclament de l’islam, du marxisme athée, d’une cause identitaire ou nationaliste.

Il est temps de faire notre autocritique, de délaisser les polémiques stériles, les débats insignifiants, et de régler nous-mêmes les problèmes de la Ummah musulmane et des crises qui frappent les pays musulmans.


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