Commentaire du verset 4/36 sur le Tawhîd et la bienfaisance

L’un des versets sur lequel les Musulmans doivent s’arrêter et méditer, est sans aucun doute celui-ci : « Adorez Allâh et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers vos père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les domestiques dont vous avez la charge, car Allâh n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant »(Qur’ân 4, 36). Et ceci, car il lie le Tawhîd et la foi au fait de cultiver en soi-même la bonté, la bienfaisance et l’humilité envers Ses créatures. Il aborde ainsi 2 axes fondamentaux et universels de l’Islam, à savoir la foi pure en Allâh et l’éthique. En effet « al-ihsân » renvoie aux notions et qualités de bienfaisance, de bonté, d’excellence spirituelle et morale, de beauté dans le comportement et le caractère, etc. Ce verset ne limite ainsi pas cette attitude uniquement envers ses plus proches parents ou les gens de sa communauté religieuse, ethnique ou nationale, mais envers toutes les créatures d’Allâh puisqu’Allâh ne donne aucune restriction d’ordres sexuel, ethnique, religieux, social ou économique. La famille, le voisinage proche et lointain, les voyageurs, les pauvres, les hommes, les femmes, les enfants, notre prochain et tous ceux étant sous notre responsabilité – que l’on soit dirigeant, patron, père ou mère de famille, etc. -, le Musulman doit réaliser le Tawhîd et manifester de la bonté envers autrui. Quant aux versets sur la doctrine et l’éthique, il ne saurait y avoir d’abrogation, même pour les partisans de cette théorie, car ils ne dépendent nullement de l’espace ou du temps, ni de certains dispositifs juridiques contextuels et temporels. Les seules exceptions mentionnées dans le Qur’ân concernent le combat contre ceux qui nous attaquent et souhaitent nous expulser de nos demeures, et ceux qui sèment le chaos sur terre et commettent des crimes (comme le meurtre ou le pillage) contre les citoyens de la société ou contre les forces ou symboles de l’État légitime et juste.

Al-Qurtûbî dans son Tafsîr commente ce verset en disant : « Par consensus des savants, il s’agit d’un verset muhkamat (dont le sens est clair, explicite, évident), qui n’a rien d’abrogé (et qui ne peut en aucun cas être abrogé), et il en est ainsi dans tous les Livres (révélés par Allâh) ; et s’il n’en était pas ainsi, on le saurait du point de vue de l’intelligence, même s’il n’avait pas été révélé dans le Livre (d’Allâh). La signification du concept d’adoration a déjà été discutée, et c’est la soumission (à Lui), acceptation et la nécessité de Celui qui a en Son pouvoir la loi et l’élection. De sorte qu’Allâh, le Très Haut a ordonné Son culte avec soumission et sincérité. Eh bien, le verset est le fondement de la sincérité des actions pour Alläh, le Très-Haut, et la purification des impuretés, telles que la vanité et autres (défauts et vices) ; et comme Allâh, le Très-Haut, l’a dit dans Son Noble Livre : « Ainsi, quiconque aspire à rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de justes et bonnes oeuvres et n’adore (et n’associe) personne en dehors (ou avec) de Lui » (18, 110). (…) Il a été rapporté de ‘Amr ibn al-‘As que le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « La satisfaction d’Allâh est dans la satisfaction des parents (dans le convenable), et Sa rigueur est dans la colère et le mécontentement des parents ».

Je dis (Al-Qurtûbî) : Quant à la bienveillance et la bienfaisance envers le prochain (comme le voisin) elle est expressément recommandée qu’il soit musulman ou non. Il a été rapporté de ‘Aîsha que le Prophète (ﷺ) a dit à propos de ceci : « (L’Ange) Jibrïl n’a cessé d’enjoindre la bienveillance et la bienfaisance à l’égard mon voisin au point que je pensais qu’il aurait une part dans l’héritage ». D’après Abû Shurayh, il a été rapporté que le Prophète (ﷺ) a dit dans un autre hadîth : « Par Allâh, il ne croit pas (réellement) ! Par Allâh, il ne croit pas (réellement) ! Par Allâh, il ne croit pas (réellement) ! ». Il se demandait : Qui, ô Messager d’Allâh ? Il a dit : « Celui qui ne met pas son voisin et son prochain à l’abri de sa main [ndt : c’est-à-dire qu’il ne doit pas lui causer du tort et qu’il doit chercher à le préserver du mal et de l’insécurité] ». Et c’est général pour chaque voisin. Et le Prophète (ﷺ) aurait dit : « Les voisins peuvent être de 3 sortes : Un voisin qui a 3 droits sur vous ; un autre à qui correspondent 2 droits ; et un autre auquel correspond 1 droit. Quant à celui qui correspond 3 droits, c’est le voisin qui a un lien de parenté et qui est musulman, puisqu’il a le droit de voisinage, le droit de parenté et le droit de l’Islam ; le voisin qui a 2 droits, c’est le voisin musulman (mais sans lien de parenté), parce qu’il a le droit du voisinage et celui de l’Islam ; et le voisin qui a 1 droit, c’est le mécréant (non- musulman) qui a le droit de voisinage ».

Al-Bukharî de ‘Aîsha a rapporté qu’il (Abû Shurayh) a dit : « J’ai demandé : Messager d’Allâh, j’ai 2 voisins, auquel des 2 dois-je dédier mes actes de charité et mes préférences ? ». Il a répondu : « Celui qui est le plus proche des 2 à votre porte [ndt : c’est-à-dire celui qui habite le plus proche par rapport à l’endroit où l’on vit] ».

La précision du voisinage diffère les uns des autres, puisque Al-Awzâ’î dit qu’il s’agit (le voisinage) de 40 maisons dans toutes les directions (par rapport à la sienne). Il a été rapporté qu’un homme est venu au Prophète (ﷺ) et a dit : « Je suis venu vivre dans un endroit d’un peuple dont le voisin le plus proche est celui qui me fait le plus mal ; alors le Prophète (ﷺ) envoya Abû Bakr, ‘Umar et ‘Alî proclamer aux portes de la mosquée : En effet, jusqu’à 40 maisons sont voisines (des vôtres) ! Et il n’entrera pas dans le Jardin (du Paradis) qui ne cherche pas à préserver son voisin de tout mal ! ‘Alî ibn Abi Tâlib a dit : « Celui qui écoute l’Appel (à la prière) est un voisin; et d’autres disaient : Celui qui écoute l’iqâma de la Salât (prière) est (un) voisin de cette mosquée ; et d’autres vont plus loin et disent : L’homme qui habite un lieu ou une ville, est un voisin de ce lieu ou de cette ville ; comme Allâh, le Très-Haut, a dit : « Certes, si les hypocrites, ceux qui ont la maladie au coeur, et les alarmistes [semeurs de troubles] à Médine ne cessent pas, Nous t’inciterons contre eux, et alors, ils n’y resteront que peu de temps en ton voisinage » (33, 60). (…). Il y a un hadith du Prophète (ﷺ) qui recueille les services à rendre au voisin, et c’est celui qui a été transmis par Mû’âd Ibn Jabal qui a dit : « Nous demandions : Ô Messager d’Allâh ! Quel est le droit du voisin (sur nous) ? ». Il a dit : « S’il te demande un prêt, accorde-le-lui ; s’il te demande de l’aide, aide-le ; s’il a besoin de quelque chose, donne-le-lui ; s’il est malade, rends-lui visite; s’il meurt, suit son enterrement ; s’il lui arrive quelque chose de joyeux, félicite-le, et si un malheur lui arrive, accompagne-le et soutiens-le dans sa douleur ; ne le blesse pas avec le ragoût de ta marmite (en le lui le mettant sous le nez) à moins que tu ne lui en sert une louche ; n’élève pas la hauteur du bâtiment pour lui couvrir le vent, sans sa permission ; si tu achètes des fruits, fais-lui en cadeau (d’une partie), et sinon entre chez toi sans lui montrer (ce que tu as acheté) et que tes enfants ne sortent pas avec quelque chose d’une manière qui pourrait attrister ou irriter les enfants de tes voisins. Avez-vous compris ce que je vous dis ? Eh bien, nombreux sont ceux qui ne respectent pas le droit du voisin sinon ceux (qui sont peu) à qui Allâh a fait miséricorde ». Dans un autre exemple d’attention au voisin au-delà des différences de doctrine (et de religion), il y a un hadith dans lequel le Prophète (ﷺ) a dit à ‘Aîsha au sujet de la répartition de la viande de son bœuf abattu : « Commencez par la donner à notre voisin Juif ! ».

« Le compagnon (ou le collègue) ». C’est-à-dire le compagnon de voyage. Le Messager d’Allâh (ﷺ) est sorti dans un voyage et avec lui est allé un homme d’entre ses compagnons, chacun sur une monture ; le Messager d’Allâh est entré dans une roselière et coupa 2 bâtons, l’un d’eux de travers, en sortit et donna à son compagnon celui qui était droit, et lui dit : « Messager d’Allâh, tu as plus de droit sur celui-ci ! Et il (le Prophète) lui a répondu : « Non, qui accompagne un autre, est certainement responsable de lui (et doit le traiter avec bienveillance), même si ce n’est le temps que d’une heure de la journée ».

« Et le voyageur ». Littéralement, il est le « fils » de la route [ndt : la personne qui l’emprunte], en raison de la fréquence avec laquelle il la traverse, eh bien, à lui aussi, il faut lui montrer de la bienveillance, être de bon conseil et de bonne compagnie à son égard.

« Et avec vos domestiques ». Allâh a ordonné la bienfaisance et la bienveillance envers les domestiques, et le Prophète (ﷺ) l’a éclairci. Dans un hadith de Muslim selon Ibn Suayd, il est rapporté qu’il a dit : « Nous sommes passés ensemble à côté d’Abû Dharr à Rabâdha. Il portait un manteau sur lui et son domestique un autre pareil. Nous lui avons dit : Abû Dharr ! Si tu mettais les 2 ensemble, cela deviendrait un habit (complet). Et il a dit : « Il y a eu des paroles mauvaises et laides entre un de mes frères et moi. Sa mère était une étrangère et je m’en moquais comme si c’était un défaut ; il s’est plaint au Prophète (ﷺ) et quand je l’ai trouvé il m’a dit : « Ô Abû Dharr ! Tu es une personne avec encore une certaine trace de la jahiliya (période d’ignorance, d’obscurité et de décadence) ». Je lui ai dit : « Ô Messager d’Allâh ! Quiconque insulte les gens a insulté son père et sa mère ». Il (le Prophète) a dit alors : « Ô Abû Dharr ! Tu es une personne avec encore une certaine trace de la jahiliya. Ce sont vos frères qu’Allâh a placés sous votre responsabilité : nourrissez-les avec ce dont vous vous nourrissez, habillez-les avec ce que vous

Portez (habituellement), et ne les chargez pas avec ce qu’ils ne peuvent pas supporter, et si vous le faites, alors aidez-les ». Il a été rapporté d’Abû Hurayra qu’un jour il monta sur une mule et prit son domestique derrière lui, et on lui a dit : « Si tu le faisais descendre, il irait derrière ton animal ». Abû Hurayra lui a dit : « Que courent avec moi 2 bûches de bois ardentes et me brûlant est préférable pour moi à ce que mon domestique me courre après à pied (alors que je suis sur ma monture) ! ». D’Abû Dharr, il a été rapporté que le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Ceux qui vous sont utiles parmi vos domestiques, nourrissez-les de ce que vous mangez et habillez-les convenablement, et ceux qui ne vous conviennent pas (ou qui vous déplaisent), vendez-les et ne châtiez pas (injustement) les créatures d’Allâh (qui n’ont commis aucun crime) ». Et de Abû Hurayra qui a rapporté que le Prophète (ﷺ) a dit : « Le domestique a droit à sa nourriture (suffisante), son vêtement (décent), et à ce qu’on ne lui donne pas plus de travail qu’il ne peut en supporter ».

Dans ces nobles hadiths, il y a une indication claire, au début de l’islam quand encore il y avait l’esclavage, – même si leur libération (en tant que mérite et recommandation morale) prévalait avant tout -, vers une bonne coexistence et les traiter avec bonté, avec modestie et humilité, afin qu’ils ne voient aucune différence de faveur entre eux et leurs esclaves et domestiques, considérant qu’ils sont tous adorateurs et serviteurs d’Allâh et que la richesse vient d’Allâh ; cependant, Il a mis les uns au service des autres, étant maîtres les uns des autres pour compléter la grâce et mettre la sagesse en pratique. Muslim a rapporté de ‘Abdullâh ibn ‘Amr, qui vint vers lui son administrateur et lui demanda : « As-tu donné au domestique sa subsistance ? ». Il dit : « Non ! ». Il a dit : « Allez lui donner ! ». Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « C’est déjà suffisamment mauvais pour une personne qu’il prive son domestique de nourriture ! ». Anas ibn Mälik a rapporté que le Prophète () a dit : « Jibrîl n’a cessé de m’enjoindre la bienveillance et la bienfaisance envers le voisin, jusqu’à ce que je pense qu’il aurait droit à une part de l’héritage; et il n’a pas cessé de m’enjoindre la bienveillance et la bienfaisance envers les femmes, jusqu’à ce que je pense qu’il serait interdit de les divorcer [ndt : c’est-à-dire qu’elles sont presque sacrées] ; et n’a pas cessé de me recommander de traiter avec bonté les esclaves (et les domestiques), jusqu’à ce que je pense qu’il leur accorderait une période de temps après laquelle ils seraient automatiquement libres ; et il n’a pas cessé de me recommander l’utilisation du siwâk jusqu’à ce que j’aie eu peur que ma bouche s’use à force de me brosser les dents ; et il n’a pas cessé de me conseiller de faire qiyâm ul-layl (prière spécifique durant la nuit) jusqu’à ce que je pense que les meilleurs de ma Ummah ne dormaient pas la nuit ».

« En vérité, Alläh n’aime pas ceux qui sont arrogants, vantards » ; c’est-à-dire qu’Il n’est pas satisfait, parce qu’Allâh a refusé Son Amour (particulier) et Sa Satisfaction à quiconque possède cette caractéristique ; c’est-à-dire qu’il ne lui sera pas laissé en lui aucune trace de Ses grâces dans l’Au-delà. L’arrogance et la vanité sont des caractéristiques mentionnées ici parce que celui qui les possède est amené à dédaigner et mépriser sa parenté, le pauvre, le voisin et les autres personnes mentionnées dans le verset, transgressant l’Ordre d’Allâh d’être bon envers eux ».

En résumé, dans le Tafsîr d’Al-Qurtûbî (4/36) : « Le Prophète () a recommandé à un maître d’avoir un bon caractère (envers ceux dont il a la charge) et il l’a souligné. Il leur a ordonné de se comporter de la meilleure manière et de se montrer humble et modeste, de sorte qu’ils ne voient aucun privilège pour eux-mêmes sur leurs esclaves ».

« Je dis (Al Qurtûbî) sur la base de ce verset, un traitement aimable des voisins est enjoint et recommandé, qu’ils soient musulmans ou non-croyants, et c’est la bonne chose à faire. Un traitement bienveillant peut être dans le sens d’aider ou cela peut être dans le sens d’être gentil, de s’abstenir de faire du mal et de les soutenir (dans ce qui est licite) ».

C’est le même esprit que l’on retrouve dans son commentaire du verset suivant : « Ô les croyants ! Soyez fermes et stricts (dans vos devoirs) envers Allâh et soyez des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité et la justice : (car) cela est plus proche de la piété. Et prenez garde à Allâh. Car Allâh est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. Allâh a promis aux croyants qui oeuvrent avec droiture, bonté et piété qu’ils obtiendront le Pardon (divin) et une récompense grandiose » (Qur’ân 5, 8-9).

Il dit : « « Ô les croyants ! Soyez fermes et stricts (dans vos devoirs) envers Allâh » cela signifie : « J’ai perfectionné Ma grâce sur vous, soyez donc ferme (dans la vérité, la justice et la religion) et loyal afin d’obtenir la récompense d’Allâh, en gardant Son droit et témoigner de la vérité, ne montrer aucune inclination favorable à vos proches ou nuire à vos ennemis de telle manière à écarter (et repousser) la justice, faisant prévaloir l’iniquité et l’inimité sur la vérité.

Il y a là une preuve de l’influence de l’opinion d’un ennemi sur un autre, par Allâh, le Très-Haut, et l’influence de son témoignage contre lui ; parce qu’il a ordonné la justice, même s’il la hait [ndt : ou lui est désagréable pour son ego ou son intérêt] ; et si l’opinion était contre lui, son témoignage n’est pas accepté à cause de la haine envers lui ; ni, selon le verset, que la mécréance du mécréant ne l’empêche pas d’être traité avec justice !

« Pratiquez l’équité et la justice : (car) cela est plus proche de la piété », c’est-à-dire, plus pieux vis-à-vis d’Alläh, et donc mieux protégés du Feu (de la Géhenne).
« Allâh est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites ». Cela signifie, une menace et un avertissement pour les injustes et les oppresseurs.

« Allâh a promis aux croyants qui oeuvrent avec droiture, bonté et piété qu’ils obtiendront le Pardon (divin) et une récompense grandiose ». C’est-à-dire qu’Alläh a dit au sujet du droit des croyants (…) c’est-à-dire une récompense d’une telle ampleur que les créatures ne sont pas capables d’en saisir l’ampleur et la portée ; comme Allâh l’a dit : « Aucun être (créé) ne sait ce qu’on a réservé pour eux comme réjouissance pour les yeux, en récompense de ce qu’ils oeuvraient ! » (32, 17) (…) ».

Dans le Tafsîr d’Al-Jalalayn : « Et adorez Allâh, déclarez Son Unicité et ne Lui associez rien. Soyez gentils et bons avec les parents, respectueux et doux avec les proches parents, les orphelins, les nécessiteux et avec le voisin qui est proche de vous en termes de proximité physique ou de parenté et avec le voisin qui est un étranger celui qui est loin de vous dans les termes de voisinage physique ou de parenté ; et à l’ami à vos côtés, avec un compagnon de voyage ou un collègue de travail, et on dit aussi sa femme; et au voyageur celui qui est retranché au cours d’un voyage et à ce que ta main droite possède de serfs. Certes, Allâh n’aime pas le vaniteux, l’arrogant et le vantard qui se vante devant les gens de ce qu’il a reçu ».

Dans le Tafsîr de Fakhr ud-Dîn Râzî : « (…) Sachez qu’un bon traitement envers les serviteurs est de plusieurs points de vue : Premièrement, qu’ils ne sont pas tenus responsables de ce qu’ils sont incapables de faire. Deuxièmement, qu’ils ne soient pas blessés par des mots grossiers. Il devrait plutôt vivre avec eux en bonne compagnie. Troisièmement, qu’ils reçoivent de la nourriture et des vêtements selon leurs besoins ».

Sayyidûna Abû Hurayra a rapporté : « Un homme a dit : « Ô Messager d’Allâh, une femme prie, jeûne et fait souvent l’aumône, mais elle fait du mal à ses voisins avec sa langue [avec ses mauvaises paroles] ». Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Elle sera dans l’Enfer [c’est-à-dire que cela fait partie des mauvais actes qui peuvent conduire au Feu] ». L’homme a dit : « Ô Messager d’Allâh, une autre femme prie, jeûne et donne très peu d’aumône, mais elle donne du fromage (morceaux de caillé) en aumône et elle ne fait de mal à personne ». Le Prophète a dit : « Elle sera au Paradis [c’est-à-dire que cela fait partie des bonnes œuvres qui conduisent au Paradis] » (Rapporté par Al-Bukharî dans Al-Adab al-Mufrad n°119 selon Abû Hurayra, chaîne sahîh).

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Aucun de vous (musulman) n’a véritablement la foi tant qu’il n’aime pas et ne souhaite pas pour son frère ou son prochain ce qu’il aime et souhaite pour soi-même » (Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°45 selon Anas Ibn Mâlik).

Dans le Sharh du Sahîh Muslim concernant ce hadîth, An-Nawawî commente en disant : « Cela doit être interprété comme la fraternité en général, de sorte qu’elle inclut le musulman et l’incroyant ».

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Quiconque aimerait être délivré de l’Enfer et entrer au Paradis, qu’il meure avec la Foi en Allâh et au Jour Dernier, et qu’il traite les gens comme il aimerait être traité [c’est-à-dire avec justice, compassion, droiture, bonté, humilité, générosité, douceur, etc.] » (Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°1844 selon ‘Abdullâh ibn Amr).


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