A l’occasion de la sortie de dernier livre sur l’Islam, l’historien et “islamologue” Rémi Brague fut invité sur le média Le Figaro (chaine connue pour ses émissions propagandistes, caricaturales et superficielles sur l’Islam, les Arabes, l’Afrique, les Musulmans, la Turquie, l’Azerbaïdjan, le Qatar, l’Iran, et bien d’autres sujets) le 17 mars 2023 dans l’émission dont le sujet était intitulé L’Occident chrétien face à l’Islam (1).
Introduction
Présenté parfois à tort comme islamologue, Rémi Brague est surtout un spécialiste de la philosophie médiévale et historien de la philosophie, mais il ne connait pas vraiment l’Islam (son histoire, ses textes, ses sciences, son herméneutique, etc.) en profondeur – se contentant de répéter ce qu’il a lu dans quelques articles ou livres de seconde main (écrits par des orientalistes, pas très perspicaces et parfois pas très honnêtes non plus), pas plus que le Christianisme.
Christianisme et Islam
Rémi Brague, qui se rattache au Catholicisme, aime faire des comparaisons entre l’Islam et le Christianisme, alors qu’il ne connait ni vraiment l’Islam, ni le Christianisme – si ce n’est dans son expression moderne, c’est-à-dire abusivement sécularisée. Il commet en effet plusieurs erreurs et confusions, notamment lorsqu’il prétend que le Christianisme est dépourvu d’aspects juridiques, alors qu’à l’origine, il y avait des codes alimentaires, vestimentaires, législatifs, pénaux, etc. aussi pour les premiers chrétiens, et où Jésus (‘alayhî as-Salâm) lui-même disait qu’il n’était pas venu pour abolir la Loi (divine et des prophètes) mais l’accomplir, notamment en l’expurgeant des déformations et altérations humaines.
L’Islam et la question de la violence
Il distingue à juste titre l’Islam d’une part et les Musulmans d’autre part, sauf qu’il inverse la réalité et l’imputation de la faute. Pour lui, c’est l’Islam qui est problématique, et les (bons) Musulmans qui ne suivent pas vraiment l’Islam, puisque pour lui, en se basant non pas sur les textes les plus authentiques et solides de l’Islam (Qur’ân, ahadiths mutawatir, éléments historiques de la Sirah et de l’appréciation des premiers auteurs non-musulmans favorables au Prophète (ﷺ) et à l’Islam) mais sur les récits apocryphes ou décontextualisés de la Sirah, le Prophète portait en lui cette violence, alors que c’est l’exact opposé, comme nous l’avons déjà montré à de nombreuses reprises. Même si par la suite, il invoque l’autorité de l’orientaliste et islamologue Ignaz Goldziher pour dire que l’immense majorité des ahadiths ne remontent pas vraiment au Prophète, bien qu’il oublie de dire qu’Ignaz Goldziher a revu ses positions vers la fin de sa vie, pour reconnaitre l’authenticité du Qur’ân comme source préservée ainsi qu’un certain nombre de données issues de la Tradition musulmane. Du reste, les savants musulmans et historiens spécialisés dans les sciences du Hadith, ont eux-mêmes démontré – et les orientalistes ne nous apprennent rien de nouveau à ce sujet -, qu’il y a eu en effet des centaines de milliers de prétendus ahadiths qui ne remontaient pas jusqu’au Prophète (ﷺ) et aux Compagnons, mais ceux qu’ils ont gardé et préservé, en grande majorité, eux, étaient traçables jusqu’au Prophète (ﷺ) et confirmés par de nombreux éléments historiques, anthropologiques, linguistiques, etc. extérieurs et indépendants -, ce qui représente tout de même plusieurs milliers de ahadiths fiables et importants, qui sont aussi conformes au Qur’ân et à la pratique notoire et ininterrompue des Musulmans partout sur terre, indépendamment des courants politiques, juridiques ou théologiques antagonistes. Ceux qui omettent les dernières positions de Goldziher pour ne se baser que sur ses premières déclarations, qui étaient peu scientifiques et qui manquaient de preuves historiques, passent aussi sous silence, les travaux qui ont montré l’inanité de telles assertions (2). Les épisodes violents de la Sirah auxquels il fait référence ne sont pas considérés comme authentiques, là où dans la Torah et la Bible on retrouve des passages bien plus violents, et les passages qu’il évoque sont d’ailleurs contredit par les sources les plus solides, importantes, fondamentales et authentiques de l’Islam, que sont le Qur’ân, les paroles prophétiques sahîh et les enseignements les plus répandus et attestés – de façon notoire et transmise à chaque génération par les plus grands savants et maîtres spirituels de l’islam à des millions de fidèles de génération en génération -.
Chaque communauté a l’obligation de procéder à son autocritique et de ne pas alimenter le fanatisme, car les méfaits commis par un groupe de fanatiques finissent souvent par rejaillir sur toute la communauté qui paie alors les pots cassés à cause de malfrats ne représentant qu’eux-mêmes.Il convient donc de toujours dissocier l’Islam et les Musulmans vertueux d’une part, qui enjoignent constamment la justice, la sagesse, la spiritualité et la compassion dans les relations humaines et intercommunautaires, – avec la nécessité de se défendre en cas d’oppression ou d’invasion -, et d’autre part, ceux qui, tout en se réclamant de la communauté musulmane, n’hésitent pas à transgresser les préceptes religieux, en transgressant la Loi islamique, pour se comporter comme le font leurs ennemis, c’est-à-dire de façon injuste. Le Qur’ân lui-même considère ce genre de « musulmans » comme des rebelles, des égarés, des pécheurs, des injustes, des pervers, des hypocrites ou des transgresseurs selon les cas.
Le Qur’ân présente ainsi le Prophète Muhammad : « Et nous ne t’avons envoyé (essentiellement) que comme Miséricorde et Amour-Rayonnant pour les mondes » (Qur’ân 21, 107).
Et les témoins de l’époque – encore non-musulmans avant de se convertir – comme Abû Sulayman et Mâlik Ibn Huwayrith décrivaient ainsi le Messager d’Allâh (ﷺ) : « Le Prophète (ﷺ) était quelqu’un de (profondément) bon, gentil, bienveillant, miséricordieux et d’un amour rayonnant (…), et il nous a demandé de retourner auprès de nos familles, de leur enseigner convenablement la Religion, de faire le bien et d’accomplir de bonnes oeuvres (…) » (3).
Les textes fondamentaux de l’islam interdisent clairement le terrorisme, le meurtre des non-combattants, des enfants, des femmes, etc., qu’ils soient musulmans ou non. Il y a de nombreuses mises en garde aussi, dans les paroles prophétiques, contre ceux qui agissent en assassins, meurtriers, criminels, extrémistes, etc.
Le respect envers les citoyens non-musulmans, minoritaires ou majoritaires selon les régions et les époques, découlait en premier lieu des principes islamiques (et ensuite pour certains dirigeants, d’un certain pragmatisme, qui du reste ne s’opposait pas forcément aux principes islamiques), à savoir leur accorder la liberté de culte et de conscience, l’existence de leurs propres tribunaux, la protection pour leurs lieux de culte encore fréquentés, et même la construction de nouveaux lieux de culte s’il y avait une nécessité, ainsi que l’interdiction de leur causer du tort, de les insulter, de les humilier ou de les opprimer.
Nous avions déjà écrit plusieurs livres et articles sur le sujet, montrant les nombreuses références scripturaires, explicites tant implicites, sur l’obligation morale d’être bons, justes, généreux, équitables et bienveillants envers tous les incroyants pacifiques et les animaux, et l’obligation juridique de respecter tous les traités ou les droits des citoyens ou touristes non-musulmans en terres d’Islam. Outre les versets qurâniques et paroles prophétiques déjà cités dans nos autres articles, citons encore ceux-ci :
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Oh Abû Dharr voudrais-tu que je t’indique 2 qualités dont l’acquisition est très aisée, mais qui pèseront lourd dans la balance ? ». Certes, oui, ô Messager d’Allâh. « Tâche donc d’avoir un bon comportement et d’observer le silence, par Celui qui détient l’âme de Muhammad dans Sa main, d’entre toutes les bonnes actions accomplies par les créatures, rien ne vaut ces 2 qualités » ». (4)
Le Prophète (ﷺ) a dit : « Ne pas faire preuve de bonté avec quelqu’un, c’est lui faire du mal ; quiconque refuse d’être bon envers autrui lui fait du mal ». (5)
Le Prophète Muhammad (ﷺ), lors de la bataille de Uhûd, après avoir été attaqué par des combattants ennemis parmi les idolâtres qui lui avaient imposé la guerre, invoqua Allâh en ces termes : « Ô Allâh, guide les gens de mon peuple (parmi les non-musulmans) car ils ne savent pas (ce qu’ils font !) ». Et le Prophète (ﷺ) dit aussi à l’imâm ‘Alî : « Si tu veux précéder les Rapprochés d’Allâh (Muqarrabûn), alors prie (Allâh) pour celui qui te persécute, donne à celui qui te refuse, et sois indulgent envers celui qui te lèse et te cause du tort ». (6)
Le Prophète (ﷺ) a dit : « Le croyant ne blâme personne (injustement et sans preuve) et ne calomnie personne, il ne dit pas des mots dont il pourrait rougir et il ne ment (et ne trompe) pas (les gens) ». (7)
Le Prophète (ﷺ) a dit : « Les croyants, dans la façon dont ils sont aimants, miséricordieux et solidaires les uns envers les autres, sont comparables à un corps : lorsque l’un de ses membres souffre, l’ensemble du corps subit l’insomnie et la fièvre » (8). Si ce hadith désigne l’ensemble des croyants de la Ummah du point de vue exotérique, cela s’applique aussi à l’ensemble des créatures (incroyants, animaux, etc.) sur le plan ésotérique, sachant que la justice en Islam est universelle, et que le Prophète Muhammad ()ﷺ fut envoyé pour l’ensemble de l’Humanité et des mondes conformément au verset du Qur’ân 21/107 déjà mentionné plus haut. C’est aussi le commentaire ésotérique de ce hadith que font des imâms comme Al-Hakîm at-Tirmidhî, Al-Qushayrî, Abû Yazîd al-Bistâmî, Abû Al-Hassân al-Kharaqaânî, Abû Hâmid al-Ghazâlî, Sâdi dans son Gulestan, Ibn ‘Arabî dans ses Futûhât, Jalâl ud-Dîn Rûmî dans son oeuvre et d’autres.
Le Prophète (ﷺ) a dit : « Regardez comment vous aimeriez que les gens vous traitent (de façon convenable et respectueuse), puis traitez-les de cette façon. Quelle que soit la manière dont vous détestez ou réprouvez que les gens vous traitent, ne les traitez pas de cette façon (vile, indigne et injuste) » (9).
L’imâm Abû Hâmid al-Ghazâli dit dans son Ayyuha al-Walâd (1/145) : « Chaque fois que vous traitez avec les gens, traitez-les comme vous seriez heureux d’être traité par eux, car la foi d’un serviteur n’est complète que lorsqu’il aime pour tout le monde, ce qu’il aime pour lui-même ». Il faut aimer pour eux ce qui leur sera profitable et bénéfique, et réprouver pour eux ce que l’on ne souhaiterait pas de mal pour nous (comme le kufr, le shirk, l’injustice, l’oppression, l’humiliation, le manque de respect, la méchanceté, la tromperie, la bassesse, la mauvaise santé, le malheur, l’impudicité, la débauche, l’égarement, etc.).
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit encore : « La meilleure foi est d’aimer pour l’amour d’Allâh, de réprouver (ou détester) pour l’amour d’Allâh et de cultiver sa langue en invoquant Allâh ». Mu’adh dit : « Comment ça, ô Messager d’Allâh ? ». Le Prophète a dit : « Que vous aimez pour les gens ce que vous aimez pour vous-même, et que vous détestez pour eux ce que vous détestez pour vous-même, et que vous dites du bien (à leur égard) ou que vous gardez le silence (au lieu de dire du mal ou des obscénités) » (10).
Le Prophète (ﷺ) a dit : « En vérité, les pires des gens dans leur insolence et leur arrogance sont ceux qui agressent ou combattent ceux qui ne les ont pas agressés ou combattus, ceux qui tuent ceux qui ne les ont pas combattus et ceux qui prétendent faire acte d’allégeance à ceux qui ne sont pas leurs bienfaiteurs légitimes. Celui qui fait cela a mécru en Allâh et en Son Messager. Allâh n’acceptera pas ses oeuvres de dévotion relevant des obligations (religieuses) ou surérogatoires » (11). Cela signifie que l’acte de tuer volontairement des innocents, de trahir volontairement les pactes et accords avec des autorités ou personnes légitimes et intègres, peuvent conduire à des actes de mécréance faisant sortir de l’islam, et c’est une mise en garde sévère contre les khawarij, et ceux que l’on appelle (à raison) les terroristes.
Le Prophète (ﷺ) a dit : « Est-ce que l’un d’entre vous, allongé sur son canapé, imagine qu’Allâh a interdit seulement ce qui se trouve dans ce Qur’ân ? Sans aucun doute, par Allâh, je vous ai réprimandé, ordonné et interdit des choses aussi nombreuses que celles du Qur’ân et même plus encore. En vérité, Allâh Tout-Puissant ne vous a pas permis d’entrer dans les maisons des Gens du Livre sans leur permission, ni de frapper ou de molester leurs femmes, ni de manger de leurs fruits ou leur récolte (sans leur permission) (…) » (12).
Le Prophète (ﷺ) a dit : « La (véritable) foi retient et empêche (de commettre) les assassinats et les meurtres. Un croyant n’assassine pas ou ne tue pas autrui » (13). L’imâm Al-Azimabadi dans ‘Awn al-Ma’bud (7/324) commente en disant : « Le sens du récit est que la foi interdit le meurtre et l’assassinat, qui consiste à tuer perfidement une personne après lui avoir promis la sécurité ». Et cela concerne toute personne, musulmane ou non, homme ou femme, enfant ou adulte, qui n’est pas un combattant ennemi ni un meurtrier. Un musulman ne peut donc pas tuer ou assassiner des gens, musulmans ou non. Mais l’État ou les forces de l’ordre peuvent appliquer la loi du talion dans le cadre de la loi et de la justice pour punir un criminel ou un assassin coupable de meurtre ou d’appel à la terreur, ou si des meurtriers comptent commettre un meurtre, ils peuvent être abattus (de préférence en cherchant à les neutraliser sans les tuer), et les simples citoyens sont autorisés à se défendre en cas d’agression évidemment. Et plus grave encore si la personne est un citoyen lié par un pacte de citoyenneté, de traité ou d’un pays avec lequel nous ne sommes pas officiellement en guerre. Le Prophète (ﷺ) a dit : « Quiconque fait du tort à une personne (non-musulmane) protégée par une alliance ou un traité, viole ses droits, lui impose plus de travail qu’il ne peut en faire ou lui prend quelque chose sans son consentement, je serai son adversaire le Jour de la Résurrection » (14). Ici, il est question de toute personne non-musulmane, possédant le statut de citoyen (en terres d’Islam ou dans les pays non-musulmans ayant des traités avec les pays musulmans comme le sont tous les pays signataires de l’ONU de facto), de touriste, de commerçant, ou membre de la famille à qui n’importe quel musulman a donné un gage de protection ou d’invitation (en sécurité) en terres d’Islam, en somme, tout non-musulman qui vient avec la paix et qui ne manifeste extérieurement aucune incitation à tuer, combattre ou opprimer un musulman ou un non-musulman sous l’autorité musulmane (dhimmi) ou non-musulman jouissant d’un pacte en tant que mu’ahid. Faire du mal à un non-musulman dans ce cas-ci, serait, en plus d’une violation morale (du point de vue islamique) une infraction pénale susceptible d’entrainer une sentence juridique ici-bas, selon la loi en vigueur appliquée dans le pays où le mal ou le crime aurait été fait. Quant aux non-musulmans pacifiques mais qui ne sont liés par aucune sorte de traité, l’Islam interdit, du point de vue moral, de leur faire du mal ou de les tuer.
Le Prophète (ﷺ) a dit aussi, même en temps de guerre : « Ne tuez pas d’enfants, de femmes ou de travailleurs (qui ne vous combattent pas) » (15).
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « En vérité, le plus tyrannique des êtres humains envers Allâh est celui qui tue ceux qui ne l’ont pas combattu » (16).
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « N’associez rien à Allâh, ne volez pas, ne forniquez pas, n’attentez pas à la vie qu’Allâh a rendu sacrée, – sauf pour une raison juste et impérieuse -, ne dénoncez pas un innocent aux autorités pour qu’il soit tué, ne pratiquez pas la sorcellerie, ne consommez pas le produit de l’usure, ne calomniez (surtout) pas une femme honnête, ne fuyez pas le champ de bataille (alors que la lutte se fait pour une noble cause) » (17).
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « En vérité, les pires transgresseurs (par rapport aux crimes envers Ses créatures) envers Allâh sont ceux qui tuent dans la mosquée sacrée, ceux qui tuent celui qui ne l’a pas combattu, ou ceux qui tuent avec la vengeance de l’ignorance » (18).
Le Compagnon Abû Shurayh demanda au Messager d’Allâh (ﷺ) : « Dis-moi quelque chose qui me garantira le Paradis ». Le Prophète (ﷺ) répondit : « (Après la foi en Allâh), dis de bonnes et belles paroles (au monde), répands et offre la paix (aux créatures) et nourris les affamés » (19).
Le Shaykh Ibn Taymiyya, un juriste hanbalite de la période médiévale a dit dans Al-Nubûwât (1/140) : « (…) les incroyants (non-musulmans) ne sont combattus qu’à condition qu’ils fassent la guerre, comme cela est mentionné par la majorité des savants et comme cela est évident dans le Livre (Qur’ân) et la Sunnah ».
Et tout cela est soutenu par le Qur’ân : « Combattez dans le sentier d’Allâh ceux qui vous combattent, et ne soyez pas des agresseurs ni des transgresseurs. Certes. Allâh n’aime pas les transgresseurs (ni les agresseurs) » (Qur’ân 2, 190). At-Tabarî dans son Tafsîr (2/190) commente en rapportant l’avis de Ibn ‘Abbâs qui dit : « Ne tuez ni femmes, ni enfants, ni vieillards, ni quiconque vient à vous avec la paix et qui retient sa main de vous combattre, car si vous faisiez cela, vous auriez certainement transgressé » ainsi que l’avis de ‘Umar Ibn ‘Abd al-‘Azîz : « Cela fait référence aux femmes, aux enfants et à quiconque ne vous fait pas la guerre parmi eux ».
« Les serviteurs du Tout-Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre, qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : « Paix (Salâm) ». qui passent les nuits prosternés et debout devant leur Seigneur ; (…) qui, lorsqu’ils dépensent, ne sont ni prodigues ni avares mais se tiennent au juste milieu. Qui n’invoquent et n’associent rien d’autre avec Allâh et ne tuent pas la vie qu’Allâh a rendue sacrée, sauf à bon droit (par nécessité et en toute justice) ; qui ne commettent pas de fornication – car quiconque fait cela encourra une correction » (Qur’ân 25, 63-64 puis 67-68).
« Il se peut qu’Allâh établisse de l’amitié entre vous et ceux d’entre eux dont vous avez été les ennemis. Et Allâh est Omnipotent et Allâh est Pardonneur et Très Miséricordieux. Allâh ne vous défend pas d’être bienfaisants, justes, généreux et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la Religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allâh aime ceux qui sont justes et équitables. Allâh vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la Religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes » (Qur’ân 60, 7-9). Ces versets, datant de la période médinoise, vers l’an 630 (vers la fin de la prédication prophétique) furent parmi les derniers révélés dans ce domaine. Cela signifie donc que, non seulement Allâh interdit de tuer les non-musulmans qui ne nous combattent pas, mais Il nous enjoint même à leur manifester un bon comportement, de la bonté, de la justice, de l’équité, de la générosité, etc., et qu’il est permis d’avoir des relations cordiales, amicales, professionnelles, politiques, etc. tant qu’ils se gardent de combattre injustement les Musulmans.
« Toutes les fois qu’ils allument un feu pour la guerre, Allâh l’éteint. Et ils s’efforcent de semer le désordre, la terreur et le chaos sur la terre, alors qu’Allâh n’aime pas les semeurs de désordre et de chaos » (Qur’ân 5, 64). Par déduction, ce verset interdit aux Musulmans de semer le trouble, le désordre, le chaos ou la terreur sur la terre, car il s’agit d’actions clairement prohibées et condamnées par Allâh.
« S’ils s’écartent de vous sans avoir eu à vous combattre, et s’ils vous proposent la paix, alors Allâh n’établira pour vous aucun recours (hostile) contre eux » (Qur’ân 4, 90).
« Et s’ils inclinent à la Paix, incline vers celle-ci (toi aussi) et place ta confiance en Allâh, car c’est Lui l’Audient, l’Omniscient. Et s’ils veulent te tromper, alors Allâh te suffira. C’est Lui qui t’a soutenu par Son secours, ainsi que par (l’assistance) des croyants » (Qur’ân 8, 61-62)
« Et si l’un des associateurs (qui a renoncé au combat) te demande asile, accorde-le lui, afin qu’il entende la parole d’Allâh, puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. Car ce sont des gens qui ne savent pas » (Qur’ân 9, 6)
Ainsi que : « Coopérez et entraidez-vous dans la droiture, la bonté et la piété, et ne vous entraidez pas dans les péchés, les actes répréhensibles, l’agression et la transgression » (Qur’ân 5, 2).
Ibn Kathir dans son Tafsîr commente ce verset en disant : « Allâh ordonne à Ses fidèles serviteurs de coopérer dans les bonnes oeuvres, qui sont la droiture et la bonté (al-birr), et d’éviter les mauvaises actions, – que la piété (taqwa) permet d’éviter -. Il leur interdit de se soutenir mutuellement dans le mensonge et de coopérer dans le péché et l’illégalité (les choses répréhensibles ».
Politique de conversion sous les califats de l’ère médiévale ?
Sous les omeyyades, contrairement à ce qu’il prétend, il y avait même une politique décourageant les conversions à l’islam. Pour le crime d’apostasie, qui existe dans la Torah et dans la Bible, il n’existe pas dans le Qur’ân mais dans certains ahadiths, mais qui concernaient plutôt les apostats qui prenaient les armes contre l’État et la communauté, donc plutôt des rebelles politiques et milices (pour reprendre une notion moderne qui nous parle), distinction oubliée ensuite par de nombreux juristes (malheureusement), sans doute plutôt influencés par leur culture ou les communautés antérieures. En effet, dans le Qur’ân l’apostasie pacifique est évoquée explicitement sans que le Qur’ân ordonne une quelconque peine, et évoque même ceux qui apostasient et reviennent à l’islam plusieurs fois, et dans la Sirah comme dans le Hadith on voit que le Prophète ainsi que le calife ‘Umar, après la mort du Prophète, avaient replacé la jyzia sur des apostats pacifiques sans jamais les punir légalement.
Le port des vêtements spécifiques et la question des dhimmis sous les autorités musulmanes au Moyen-âge
Sur le port de vêtements spécifiques des non-musulmans, cela n’est pas une obligation islamique, mais fut adopté par la suite, et était aussi une demande parfois émanant des autorités ou savants des autres communautés (juives, chrétiennes, …) pour se différencier des autres communautés. Les codes et modalités variaient selon les époques et les sociétés, tout comme on peut le voir dans nos sociétés occidentales modernes où le traitement des minorités ethniques et religieuses n’est pas monolithique ni toujours très juste, équitable ou égalitaire.
A l’époque du Prophète (ﷺ) et des Califes bien-guidés, aucun récit authentique, ni aucun verset du Qur’ân, n’ordonnent d’imposer un port de vêtement spécifique pour les non-musulmans, bien qu’il est important, pour diverses raisons pratiques, de pouvoir distinguer les membres de chaque communauté, afin de les saluer convenablement de sorte à ne pas leur manquer de respect, à ne pas leur offrir des choses qui seraient interdites selon leurs propres codes religieux ou culturels, etc. Mais ce n’est évidemment pas une obligation, et dans les sociétés occidentales, où la sécularisation a chamboulé les codes et les moeurs, cet aspect ne revêt plus autant d’importance pour de nombreux citoyens, ce qui n’était pas le cas durant les époques passées, ni encore dans certains pays actuellement.
La tolérance sous l’islam en Al-Andalûs ?
Entre les idéalistes qui croient que tout était rose en Andalousie musulmane et ceux qui diabolisent cette période, la vérité se trouve entre les 2. Les Musulmans sont venus à la demande des communautés juives et chrétiennes (surtout celles qui s’opposaient à la trinité) qui étaient persécutées sous le règne des wisigoths. En très peu de temps, les Musulmans, avec l’aide de populations juives et chrétiennes, libérèrent l’immense majorité de la péninsule ibérique du despotisme du pouvoir en place, et assurèrent une plus grande liberté de conscience et de culte aux populations non-musulmanes, et des taxes beaucoup plus légères sous le Califat et sous les émirats. La science, les arts, la philosophie, la médecine, l’hygiène, la littérature, la théologie, la métaphysique, les mathématiques, l’économie et la spiritualité connurent une prospérité sans précédent et une civilisation brillante et exceptionnelle apparut dans la péninsule ibérique. Cependant, là où des groupes humains existent, des abus sont toujours possibles, de même que des tensions, aussi bien intra-communautaires qu’inter-communautaires, pour des raisons politiques, ethniques, économiques ou sociaux, plutôt que religieuses ou théologiques. On enregistre donc bien, de façon générale, sur près de 8 siècles, une cohabitation pacifique et une période florissante dans de nombreux domaines, mais aussi par période, des tensions et des abus, émanant de certains dirigeants ou ministres (même non-musulmans ; certains Vizirs étaient juifs ou chrétiens), mais aussi d’une partie fanatique des communautés juives, chrétiennes ou musulmanes. Les non-musulmans pouvaient occuper des fonctions politiques et administratives très élevées (l’équivalent de ministres aujourd’hui), possédaient leurs propres tribunaux pour juger leurs affaires religieuses, judiciaires, familiales ou communautaires, et avaient une représentation politique dans la sphère politique.
Aller à la mosquée ne serait pas un acte de culte contrairement aux chrétiens qui se rendraient à l’église ?
Rémi Brague prétend qu’aller à l’église serait un acte de culte, mais ce qui ne serait pas le cas pour les Musulmans se rendant à la mosquée, ou pour d’autres communautés également, en dehors du monde chrétien. Or, pour la mosquée, c’est bien un acte de culte de s’y rendre, puisqu’on y prie essentiellement et on y écoute des sermons théologiques et éthiques, mais on peut y enseigner aussi le Qur’ân, la morale, la spiritualité, l’éthique, l’exégèse, le hadith, la Sirah, le droit, l’histoire, la médecine, les mathématiques, l’astronomie, la logique, la théologie, etc. La mosquée revêt une dimension générale et communautaire – comme peuvent l’être aussi les synagogues pour les Juifs, les églises pour les Chrétiens, les temples religieux des Hindous, des Zoroastriens, des Bouddhistes, etc.
La question de la rationalité en Islam et dans le Christianisme
Si le professeur Rémi Brague a raison de dire que dans toutes les religions, il y a bien un rôle accordé à la rationalité, celui-ci peut être différent d’une religion à l’autre, ou du moins d’une communauté à l’autre. Mais là où il se trompe, c’est que ur la rationalité et sa place en Islam, c’est bien plus complexe et nuancé que la manière dont il le présente, puisque les théologiens musulmans (asharites, mutazilites, maturidites, etc.) étaient les champions de la logique, de la linguistique et de la théologie – parfois aussi de la philosophie et de la métaphysique -, comme Al-Baqillânî, Al-Qushayrî, Al-Juwaynî, Al-Tawhidi, Ibn Sina, Abû Hâmid al-Ghazâlî, Ibn ‘Arabî, Fakhr ud-Dîn ar-Râzî, Qutb ad-Dîn al-Shirazî, Ibn Kamâl Pasha, etc.
Concernant le fait de savoir si la rationalité suffit à elle seule pour trancher les questions morales, la réponse est non (même si pour un certain nombre de théologiens musulmans, notamment mu’tazilites, la réponse semble être positive), puisque du seul point de vue rationnel, il est possible de justifier plusieurs positions contraires, tous pouvant invoquer des arguments logiques et rationnels, d’où la nécessité de trancher par la Révélation ou l’inspiration divine (ilhâm).
En Islam, les mystères liés au Divin et à l’Invisible (les mondes et dimensions au-delà de notre dimension physique) existent aussi, de même que les Saints, comme on peut le lire dans le Qur’ân, la Sunnah et la vie des premières générations de l’Islam. Seulement, la Réalité divine (absolue, immuable, éternelle, créatrice, etc.) est évidente pour l’intellect, puisque les choses créées et contingentes n’ont pas leur raison d’être suffisante, et ne possèdent pas les propriétés de l’Être divin nécessaire, pouvant seul, expliquer l’existence de choses finies, limitées, causales et temporelles. La Révélation viendra donc, sur ce point précis, confirmer l’intellect, puis développer d’autres aspects ou questions en lien avec le Divin, la création, l’existence, la vie, etc.
La science et l’histoire des idées durant la période médiévale
Là où Rémi Brague a pleinement raison, concerne la période médiévale où le monde musulman était bien plus avancé que l’Occident concernant la médecine, la philosophie, les mathématiques, l’astronomie, la botanique, etc. au point où un mouvement massif du 13e au 16e siècle a eu lieu en Occident pour traduire les œuvres arabes et persans du monde musulman, vers le latin, et où l’Occident développa des universités sur les modèles des universités du monde musulman, qui possédait déjà des universités prestigieuses (y enseignant des sciences islamiques, naturelles, médicales, etc.) plusieurs siècles avant l’Occident.
Néanmoins, bien que les centres de savoir étaient bien plus importants dans le monde musulman que dans le monde occidental de l’époque, il existait aussi des petits centres de savoir et quelques bibliothèques de renom, bien que de bien moindre envergure que leurs équivalents du monde musulman.
Denis Enet dans son ouvrage Vendre aux Arabes (éd. Entreprise moderne d’ED Paris, 1978) disait : « En 712, Les Arabes fabriquèrent le papier, une manufacture fut installée à Baghdâd, son coût à bon marché remplaça le papyrus, et les bibliothèques commencèrent à fleurir dans les quatre coins des pays musulmans. Pour l’exemple, Cordoue comptait entre ses murs un million d’habitants, avec 80 écoles publiques et une bibliothèque de 600 000 volumes, fondée par l’Omeyyade ‘Abd Ar-Rahaman (792-852) quatrième souverain Omeyyade en Andalousie. La bibliothèque du Caire fondée en 875 par Ahmad Ibn Touloun (835-884) fut émir de Damas puis de l’Egypte en 868. La plus grande bibliothèque du monde Arabo-Musulman, comptait 1 600 000 volumes. Alors qu’à la même époque la bibliothèque de la Sorbonne s’enorgueillit d’être avec 1000 volumes, la plus grande de l’Occident. Trois siècles après la mort du Prophète, la langue Arabe était devenue celle de la culture et de la science ». Et ce, même en Occident, où les grands savants européens étudiaient l’arabe et/ou le persan pour avoir accès directement aux manuscrits scientifiques, théologiques, philosophiques, spirituels et techniques.
Pierre Rousseau écrivit aussi dans Histoire de la science (éd. Fayard, Paris, 1945, p. 125) : « Vers le début du VIIe (7e) siècle, le flambeau de la science passe aux mains des Arabes. Dès lors, l’Humanité a connu une innovation torrentielle qui jaillissait de l’Arabie, emportant toutes les barrières sous son flot irrésistible ».
L’écrivain, historien, psychologue, sociologue et médecin français Gustave Le Bon, disait à propos de la civilisation musulmane dans son ouvrage La civilisation des Arabes (p.8) : « A mesure qu’on pénètre dans l’étude de cette civilisation, on voit les faits nouveaux surgir et les horizons s’étendre. On constate bientôt que le Moyen âge ne connut l’Antiquité classique que par les Arabes ; que pendant 500 ans, les universités de l’Occident vécurent exclusivement de leurs livres, et qu’au triple point de vue matériel, intellectuel et moral, ce sont eux qui ont civilisé l’Europe. Quand on étudie leurs travaux scientifiques et leurs découvertes, on voit qu’aucun peuple n’en produisit d’aussi grands dans un temps aussi court ». Mais plutôt « qu’arabes » il faudrait parler des musulmans (arabes, persans, turcs, kurdes, berbères, africains ayant aussi maîtrisé la langue arabe), et si la transmission de la philosophie grecque est passée essentiellement par la civilisation musulmane, comme l’atteste le mouvement massif et continu de traduction de l’arabe et du persan vers le latin jusqu’au 16 siècle principalement, – après la tendance commence à s’inverser progressivement -, il y a aussi quelques petits centres de savoir en Europe, mais rien de comparable avec le monde musulman, qui comptait bien plus d’universités (et de grande envergure) et de bibliothèques (avec des millions de manuscrits, contre quelques milliers de manuscrits au même moment en Europe dans les plus grandes bibliothèques du continent).
Dans son ouvrage publié en 2020, Beatrice Gruendler évoquait aussi cette réalité historique dans son The rise of the arabic book : « Au cours du 13e siècle, la plus grande bibliothèque d’Europe possédait moins de 2 000 volumes. Les bibliothèques du monde arabe à l’époque avaient des collections exponentiellement plus importantes. Cinq bibliothèques à Bagdad possédaient chacune entre 200 000 et 1 000 000 livres, dont plusieurs exemplaires d’œuvres standard afin que leurs nombreux clients puissent y avoir accès simultanément (…) ».
Notes du site des éditions De Gruyter :
« About this book The history of the book has overwhelmingly focused on Europe. But during the Middle Ages, a crucial period of its development, the book was far more popular among speakers of Arabic ».
— Beatrice Gruendler corrects this scholarly oversight, exploring the material resources that underlay the rich world of Medieval Arabic letters. Reviews
« [A] superb history of the creation of the Arabic book in the ninth century…Gruendler is a leading authority on Classical Arabic literature of the early period and her chosen excerpts are both astute and illuminating—and often unexpectedly amusing (and sometimes downright scurrilous)…A major work of scholarship which is also a delight to read ».
— Eric Ormsby Literary Review
« An exciting and original look at the subject of Abbasid book production from one of the leading authorities on classical Arabic literature. Gruendler brings to life the role of the stationers as book makers and book sellers, humble craftsmen usually overlooked by historians, whose labors enabled Arabic book culture to flourish. This fascinating work inaugurates a new way of looking at the subject ».
— Hugh Kennedy, author of Caliphate: The History of an Idea
« A window into the vibrant intellectual history of the classical Arabic book, from the pen of an eminent scholar of Abbasid belles lettres.– Tahera Qutbuddin, author of Arabic Oration: Art and FunctionBeatrice Gruendler expertly plumbs classical and medieval Arabic sources to tell the fascinating story of how authors and autodidacts, book addicts and book doubters, poets and papermakers, and scholars and stationers of ninth-century Baghdad—the city of a hundred bookshops—contributed to the phenomenal rise of the Arabic book. This volume is destined to be indispensable for all who are interested in the global history of the book ».
— Shawkat M. Toorawa, Professor of Arabic, Yale University
« The breathtaking book revolution that took hold of the Arabic Near East from the ninth century CE onward led to an explosive growth in manuscripts, libraries, and all forms of written culture. In this extraordinary new book, Beatrice Gruendler traces the rise of the Arabic codex, bringing into focus not only the fascinating material objects themselves but also the people who made and used them. After reading this wide-ranging and deeply erudite work, no one who studies the history of the book and of global humanities in general will be able to ignore the Arabic contribution ».
— Glenn W. Most, coeditor of The Classical Tradition
Notes :
(1) “L’Occident chrétien face à l’Islam”, Le Figaro, 17 mars 2023 : https://www.youtube.com/watch?v=rkyU2aPHsJs
(2) Voir notamment Saad, Jaafar et Aliyu Alhaji Rabiu, « Assessing Goldziher’s Claim of Fabrication of Hadith by the Companions of the Prophet », AL-BURHĀN: JOURNAL OF QURʾĀN AND SUNNAH STUDIES, 2019. De façon plus générale, des spécialistes comme Muhammad Hamidullah, Mustafa al Azhami, Jonathan A.C. Brown, Tayeb Chouiref et d’autres ont montré au contraire, la haute valeur historique et solide des principaux ahadiths utilisés dans la doctrine, les rites, le droit, l’éthique, la spiritualité et la morale, qui ont été recueilli par écrit aussi très tôt dans l’histoire musulmane, avant déjà al-Bukharî et Muslim. De plus, la tradition orale précède toujours, du moins au Moyen-âge et avant, la tradition écrite qui n’est qu’un support secondaire venant fixer la tradition orale, mais qui s’accompagnait de commentateurs et de maitres afin de clarifier le statut, la portée et les subtilités du texte écrit, qui n’était parfois pas resituer dans son contexte d’origine ni mis en relation avec les autres nombreux enseignements qui pouvaient en éclairer le sens, la portée ou son applicabilité dans une situation particulière.
(3) Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°631, 685 et 6008, dans Al-Adab al-Mufrad n°213, Muslim dans son Sahîh n°674, An-Nasâ’î dans ses Sunân n°635, et d’autres.
(4) Rapporté par Al-Bayhaqî dans Shu’ab al-Imân n°4591 selon Anas, isnad hassân, Ibn Abî ad-Dûnya et d’autres.
(5) Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°4696.
(6) Rapporté par Fakhr ud-Dîn ar-Râzî dans son Lawâmi’ al-bayyinât fî al-asmâ’ wa al-siffât, au chapitre 41 sur le Nom Divin Al-Wadûd (Le Bien-Aimant et le Bien-Aimé, Celui qui est constant et permanent en amour).
(7) Rapporté par l’auteur du Nûr al ‘ulûm n°652, un proche du Shaykh al-Kharaqânî, textes calligraphiés par Mahmud Ibn ‘Ali Ibn Salma, hadith authentifié par kashf par Abû Al Hassân Al Kharaqânî.
(8) Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°6011, Muslim dans son Sahîh n°2586 selon An-Nu’mân ibn Bashîr.
(9) Rapporté par At-Tabarânî dans son Al-Mu’jam al-Kabîr n°15833 selon Abû Muntafiq, sahîh.
(10) Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°21627, sahîh.
(11) Rapporté par Al-Bayhaqî dans ses Sunân al-Kubrâ n°15896 selon ‘Aîsha, qui rapporte que ce fut aussi une gravure marquée sur l’une des épées du Messager d’Allâh (ﷺ), avec une bonne chaine. Al Hâkim dans Al-Mustadrak 4/349 l’a aussi rapporté de façon sahîh et Ad-Dhahabî l’a aussi authentifié, ainsi que d’autres, ainsi que dans une version plus longue par Abû Ya’la dans son Musnad n°4757 et Al-Haythamî dans son Majma’ az-Zawâ’îd 6/292.
(12) Rapporté par Abû Dawûd dans ses Sunân n°3050 avec une bonne chaine selon Al-Irbad ibn Sariyah as-Sulamî et d’autres avec quelques variantes comme Ahmad dans son Musnad n°16896, Al-Bayhaqî dans Sunân al-Kubrâ n°17178, At-Tahawî dans Sharh Ma’ani al-Athar n°2858, etc.
(13) Rapporté par Abû Dawûd dans ses Sunân n°2769 selon Abû Hurayra, sahîh.
(14) Rapporté par Abû Dawûd dans ses Sunân n°3052 selon Safwan Ibn Sulaym sous l’autorité de nombreux Sahaba, sahîh.
(15) Rapporté par Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2841 selon Ibn ‘Umar et n°2842 selon Hanzalah Al-Katib, sahîh, et une variante plus courte par Abû Dawûd dans ses Sunân n°2669.
(16) Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°15943 selon Abû Shurayh.
(17) Rapporté par At-Tirmidhî dans ses Sunân n°2733, chaîne bonne et sahîh, par Ibn Mâjah dans ses Sunân n°3705 sous une forme résumée.
(18) Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°6643 selon ‘Abdullâh Ibn Amr.
(19) Rapporté par Ibn Hibbân dans son Sahîh n°509, sahîh.
Jean – :
Merci pour cet article ! Que Dieu puisse te récompenser, Amen.