Réflexion autour du juste milieu entre le respect traditionnel de l’autorité et l’exagération dans la confiance qu’on leur accorde

Les politiciens comme les maîtres spirituels, les médecins, les enseignants ou les imams, occupent une fonction importante dans la vie des gens, d’autant plus qu’ils leur accordent leur confiance. Or, au plus que les gens placent leur confiance en un État, en une communauté ou en une personne, au plus ceux-ci se doivent d’être à la hauteur de ce qui leur est confié, – et le cas échéant, admettre leurs faiblesses ou leurs limites avec humilité afin de ne pas tromper leurs élèves, disciples, patients ou électeurs -, car lorsqu’une personne occupant une fonction importante n’est plus à la hauteur de la mission qui lui a été assignée, – ou que d’autres lui ont attribué -, c’est non seulement l’individu en tant que tel qui est désavoué, mais aussi et souvent, toute la vision ou projet de société qu’il transmettait et incarnait via son message et sa fonction.

Dès lors, même si les médecins, politiciens ou imâms sont des personne faillibles, pouvant commettre des erreurs ou des péchés, il est normal d’exiger d’eux d’être en cohérence avec ce pourquoi les gens placent leur confiance en eux. Exercer une certaine autorité va de pair avec le comportement, l’expertise et la responsabilité qu’on exige d’eux et qui permettent de donner un sens et un cadre dans l’exercice et la légitimité de leur fonction.

Pour autant, le monde moderne pousse à bout tout le monde, à travers les pressions sociales, les pulsions sexuelles, l’appât du gain, la pression du pouvoir, le lynchage médiatique, etc., peu sont ceux qui s’en sortent indemnes et qui peuvent se prémunir contre la totalité de ses dangers. Aussi, il est de la responsabilité de chacun et de chacune, de ne pas donner l’occasion aux gens de les gonfler dans leur ego, d’alimenter des désirs malsains, de ne pas leur faire aimer l’amour du pouvoir ou de l’argent, etc.

Aussi, il est nécessaire de dissocier l’individu de la fonction, et la fonction du message ou des valeurs qu’elle doit incarner en principe, puisqu’un hypocrite ou un pervers peut dire de nombreuses vérités, un politicien peut dénoncer des injustices réelles qui doivent être dénoncées alors que lui-même peut en en cautionner d’autres ou en dénoncer pour des calculs politiques (une dénonciation donc, non pas par conviction suivant des valeurs morales fortes, mais pour des raisons politiques, idéologiques ou économiques) (1), etc.

Que ceux qui acceptent ou qui cherchent à occuper une fonction aux lourdes implications, s’assurent d’en avoir les compétences intellectuelles, les aptitudes morales, les aspirations spirituelles et qu’ils prennent garde des nombreux pièges et dangers auxquels ils seront inévitablement exposés.

Notes :

(1) Mais attention à ne pas juger les gens négativement de façon systématique, puisque des médecins, imâms et politiciens peuvent aussi être sincères mais se tromper par erreur, ou dénoncer des injustices par amour de la justice (qui peut aussi coïncider ou converger avec les intérêts de l’État, les élections, etc.), et se taire en raison de fortes pressions indépendantes de leur volonté, tout comme certains d’entre eux peuvent être la cible de fausses accusations ou de manipulations politiques ou médiatiques.


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