L’Islam, les tremblements de terre et autres catastrophes « naturelles » – Quelles sagesses ?

Les mêmes débats reviennent souvent dès que certains séismes sont médiatisés et font le tour des réseaux sociaux.

Pour l’immense majorité de nos contemporains, il leur faut attendre qu’un malheur de grande ampleur les frappe, pour que leur conscience s’éveille et que leur âme se détourne des illusions et des vices de ce bas-monde. Or, l’Islam nous invite à chaque instant à faire preuve de vigilance et à s’éveiller spirituellement, pour être constamment dans l’essentiel et se détourner de la course aux richesses et des caprices de l’ego qui nous empoisonnent la vie tout comme les relations sociales au sein des sociétés humaines.

Tout ce que nous voyons de nos jours, continuent de corroborer la Parole divine suivante, et notamment ce qui a eu lieu en septembre 2023 avec le séisme au Maroc, les fortes inondations et les ouragans en Libye et ailleurs durant la même période. Allâh dit : « Nous saisîmes donc chacun pour son péché : Il y en eut sur qui Nous envoyâmes un ouragan ; il y en eut que le Cri saisit; il y en eut que Nous fîmes engloutir par la terre; et il y en eut que Nous noyâmes. Cependant, Allâh n’est pas tel à leur faire du tort; mais ils ont fait du tort à eux-mêmes »  (Qur’ân 29, 40).

« Et rappelez-vous quand Il vous fit succéder aux Aad et vous installa sur la terre. Vous avez édifié des palais dans ses plaines, et taillé en maisons les montagnes. Rappelez-vous donc les bienfaits d’Allah et ne répandez pas la corruption sur la terre « comme des fauteurs de trouble ». Les notables de son peuple qui s’enflaient d’orgueil dirent aux opprimés, à ceux d’entre eux qui avaient la foi : « Savez-vous si Salih est envoyé de la part de son Seigneur ? ». Ils dirent : « Oui, nous sommes croyants et avons foi en son message ». Ceux qui s’enflaient d’orgueil dirent : « Nous, nous ne croyons certainement pas en ce que vous avez cru ». Ils tuèrent la chamelle, désobéirent au commandement de leur Seigneur et dirent : « Ô Salih, fais-nous venir ce dont tu nous menaces, si tu es du nombre des Envoyés ». Le cataclysme les saisit; et les voilà étendus gisant dans leurs demeures.
Alors il se détourna d’eux et dit : « Ô mon peuple, je vous avais communiqué le message de mon Seigneur et vous avais conseillé sincèrement. Mais vous n’aimez pas les conseillers sincères ! ».  
Et Lot, quand il dit à son peuple : « Vous livrez vous à cette turpitude que nul, parmi les mondes, n’a commise avant vous ? Certes, vous assouvissez vos désirs charnels avec les hommes au lieu des femmes ! Vous êtes bien un peuple outrancier ». Et pour toute réponse, son peuple ne fit que dire : « Expulsez- les de votre cité. Ce sont des gens qui veulent se garder purs ! ». Or, Nous l’avons sauvé, lui et sa famille, sauf sa femme (injuste) qui fut parmi les exterminés. Et Nous avons fait pleuvoir sur eux une pluie (dévastatrice). Regarde donc ce que fut la fin des criminels !
Et aux Madyan, leur frère Shuayb : « Ô mon peuple, dit-il, adorez Allâh. Pour vous, pas d’autre divinité que Lui. Une preuve vous est venue de votre Seigneur. Donnez donc la pleine mesure et le poids et ne donnez pas aux gens moins que ce qui leur est dû. Et ne commettez pas de la corruption, du chaos, de l’oppression et du désordre sur la terre après sa réforme. Ce sera mieux pour vous si vous êtes croyants. Et ne vous placez pas sur tout chemin, menaçant, empêchant du sentier d’Allâh celui qui croit en Lui et cherchant à rendre ce sentier tortueux. Rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux et qu’Il vous a multipliés en grand nombre. Et regardez ce qui est advenu aux fauteurs de désordre et de trouble. Si une partie d’entre vous a cru au message avec lequel j’ai été envoyé, et qu’une partie n’a pas cru, patientez donc jusqu’à ce qu’Allâh juge parmi nous car Il est le Meilleur des juges ».
Les notables de son peuple qui s’enflaient d’orgueil, dirent : « Nous t’expulserons certes de notre cité, ô Shuayb, toi et ceux qui ont cru avec toi. Ou que vous reveniez à notre religion » – Il dit : « Est-ce même quand cela nous répugne ? ».
Certes, nous aurions forgé un mensonge contre Allâh si nous revenions à votre religion après qu’Allâh nous en ait sauvés. Il ne nous appartient pas d’y retourner à moins qu’Allâh notre Seigneur ne Le veuille. Notre Seigneur embrasse toute chose de Sa science. C’est en Allâh que nous plaçons notre confiance. Ô notre Seigneur, tranche par la vérité, entre nous et notre peuple car Tu es le meilleur des juges ».
Et les notables de son peuple qui ne croyaient pas, dirent : « Si vous suivez Shuayb, vous serez assurément perdants. Alors le tremblement (de terre) les saisit ; et les voilà étendus, gisant dans leurs demeures. Ceux qui traitaient Shuayb de menteur disparurent comme s’ils n’y avaient jamais vécu. Ceux qui traitaient Shuayb de menteur furent eux les (véritables) perdants.
Il se détourna d’eux et dit : « Ô mon peuple, je vous ai bien communiqué les messages de mon Seigneur et donné des conseils. Comment donc m’attristerais-je sur des gens mécréants (qui se sont détournés sciemment de la Vérité avec orgueil en toute connaissance de cause) ? ».
Nous n’avons envoyé aucun prophète dans une cité, sans que Nous n’ayons pris ses habitants ensuite par l’adversité et la détresse afin qu’ils implorent le pardon. Puis Nous avons changé leur mauvaise condition en y substituant le bien, au point qu’ayant grandi en nombre et en richesse, ils dirent : « La détresse et l’aisance ont touché nos ancêtres aussi ». Eh bien, Nous les avons saisis soudain, sans qu’ils s’en rendent compte.
Si les habitants des cités avaient foi (en Nous) et avaient été pieux, Nous leur aurions certainement accordé des bénédictions du ciel et de la terre. Mais ils ont démenti et Nous les avons donc saisis, pour ce qu’ils avaient acquis (en termes d’injustices et de méfaits). Les gens des cités sont-ils sûrs que Notre correction rigoureuse ne les atteindra pas la nuit, pendant qu’ils sont endormis ? Les gens des cités sont-ils sûrs que Notre correction rigoureuse ne les atteindra pas le jour, pendant qu’ils s’amusent (de façon insouciante) ? Sont-ils à l’abri du du Plan (et Stratagème) d’Allâh ? Seuls les gens perdus et égarés se sentent à l’abri du Plan (et Stratagème) d’Allâh.
N’est-il pas prouvé à ceux qui reçoivent la terre en héritage des peuples précédents que, si Nous voulions, Nous les frapperions pour leurs péchés et scellerions leurs coeurs, et ils n’entendraient plus rien ?
Voilà les cités dont Nous te racontons certaines de leurs nouvelles. A ceux-là, en vérité, leurs messagers leur avaient apporté les preuves, mais ils n’étaient pas prêts à accepter ce qu’auparavant ils avaient traité de mensonge. C’est ainsi qu’Allah scelle les coeurs des mécréants (qui sont endurcis et orgueilleux). Et Nous n’avons trouvé chez la plupart d’entre eux aucun respect de l’engagement ; mais Nous avons trouvé la plupart d’entre eux pervers. Puis, après [ces messagers,] Nous avons envoyé Moïse (Mûsâ) avec Nos miracles vers Pharaon et ses notables. Mais ils se montrèrent injustes envers Nos signes. Considère donc quelle fut la fin des corrupteurs
» (Qur’ân 7, 74-103).

Ces versets sont encore d’actualité, car la mentalité humaine, de ce point de vue, n’a pas beaucoup changé, puisqu’une bonne partie des gens se montre encore ingrat envers leur Seigneur comme envers les personnes (comme leurs parents, leurs proches, etc.) qui les ont soutenus et aidés lorsqu’ils en avaient besoin, insouciant (envers Allâh, le Bien et les choses sacrées), injuste (envers les gens) et transgresseur. Malgré la présence de Sages, de savants, de maîtres éducateurs et d’intellectuels de grande envergure, qui les conseillent sincèrement, les instruit efficacement, et se montrent intègres, endurants, indulgents et bons envers eux, une bonne partie de la masse continue non seulement à croire des dirigeants pervers et injustes et des oligarques avides et iniques, qui détruisent leur vie, asservissement leurs âmes et souillent la planète, mais pire encore, les « moutons » parmi les Hommes s’en prennent même aux Sages et aux gens de vertu, ainsi qu’aux innocent(e)s parmi les croyant(e)s qui sont modestes, généreux, pieux et bienfaisant(e)s.

 Ainsi donc, certaines catastrophes sont liées aux péchés commis par une partie de la société. Et, vivant en société, nous avons tous une responsabilité collective autant qu’individuelle, d’où les catastrophes qui touchent la société à l’échelle collective. En ce sens, ce sont des Signes sur lesquels il faut s’arrêter pour méditer, et tenter de changer son mode de vie et se prémunir d’une vie noyée dans la débauche et l’injustice. Pour autant, d’autres catastrophes peuvent avoir d’autres causes et raisons, mais comportant toujours les mêmes finalités : méditer, se souvenir de la Puissance divine autant que du caractère éphémère de ce bas-monde. Comme on le sait, la science quantitative (physique, mathématiques, géologie, astrophysique, etc.) ne s’occupe pas du « pourquoi » mais du « comment », et même sous ce rapport, elle demeure faillible et partielle dans sa capacité de décrire et surtout de prédire les événements. Il n’y a donc pas de contradiction entre le « comment » et le « pourquoi » en soi, et la « science moderne » elle-même exige une (bonne) interprétation des phénomènes, et possède ses propres limites. Pour autant, c’est la Révélation, l’observation, l’inspiration divine et les dévoilements spirituels qui permettent d’en saisir pleinement le « pourquoi » et les causes profondes, loin de certaines croyances populaires ou opinions personnelles (même celles adoptées par certains « théologiens », « philosophes », « scientifiques » ou prédicateurs), qui ont tendance à vouloir à tout prix identifier un coupable (un individu ou une communauté, dont les croyances ou les attitudes sont jugées déviantes ou diaboliques), là où il faut surtout chercher en soi-même nos propres défauts, puis l’ambiance générale, d’autant plus qu’à notre époque, l’injustice et la débauche sont généralisées un peu partout dans le monde, aussi bien dans les pays non-musulmans que les pays musulmans, fortement occidentalisés dans les mœurs, et comme nous le savons, il y a une corrélation entre la décadence généralisée et les fléaux sociaux (drogue, alcoolisme, violences sociales, violences conjugales, criminalité, prostitution, individualisme, etc.) et l’occidentalisation des sociétés. Non pas que ses fléaux n’existaient pas auparavant, mais en ce sens qu’ils ont été banalisés au point d’en devenir la norme, puisque l’occidentalisation correspond au culte de l’ego et des vices de l’âme, en tant que « normes sociales et orientations politiques », là où dans les sociétés traditionnelles, ils n’étaient cantonnés qu’à des actes isolés de certains individus, très vite maitrisées, ou dont le mal ne pouvait pas se propager rapidement, sauf en cas de graves crises intercommunautaires (en ce qui concerne la violence sociale).

Du Qur’ân, on en déduit que lorsqu’une société se noie vraiment dans le kufr (mécréance) et la rébellion envers le Divin et Son Ordre, dans la tyrannie et l’oppression envers les gens du peuple, que le peuple se complait dans la débauche, que les gens deviennent injustes et orgueilleux les uns envers les autres, et que les richesses sont confisquées dans les mains d’une minorité au pouvoir, exploitant et asservissant de nombreux innocents, que les catastrophes ne tarderont pas à s’abattre ici et là, jusqu’au cataclysme final qui mettra un terme à ladite Nation. Or, les « petits signes » surviennent régulièrement, Allâh laissant aux gens et aux sociétés de nombreuses opportunités pour se réformer durant leur séjour terrestre, jusqu’au terme fixé.

Il est cependant malsain d’entrer dans une sorte de compétition maladive et arrogante, lorsqu’un pays connait un malheur, de s’en réjouir, ou de penser qu’ils sont tous pervers, égarés ou méprisables, alors que ce qui est arrivé au Maroc, est arrivé aussi à l’Algérie, à la Chine, aux Etats-Unis, au Portugal, à la Turquie, à l’Iran, au Pakistan, à l’Indonésie, à Haïti et à tant d’autres pays.

Peu importe que les catastrophes dites naturelles soient directement l’Oeuvre divine ou qu’elles soient le résultat d’actions humaines via de nouvelles armes technologiques (de type HAARP ou DEW – Direct Energy Weapons – par exemple), il est important de se remettre en question, quant à nos objectifs de vie, aux méfaits que l’on commet sur terre, la perte de temps dans laquelle nous sommes plongés au quotidien, loin du Dhikr et du Rappel d’Allâh, de la prière, de la charité, de la bienfaisance et de la sagesse, tout comme le fait de mettre un terme aux actes iniques et injustes envers les autres et les méfaits envers la planète, ainsi que la vie de débauche, de criminalité, de tromperie et d’arnaque qui s’est répandue auprès des gens via la sécularisation (et l’occidentalisation) et les réseaux sociaux.

Lorsqu’un malheur frappe les gens, on témoigne de notre compassion, on tente de les aider (dans le bien) si possible, puis lorsque le temps de méditer et de se réformer arrive, il faut penser les problématiques, trouver des solutions pour minimiser les risques, mieux redistribuer les richesses, et purifier son âme pour éviter de tomber dans les vices de l’âme qui corrompent la société.

Ce bas-monde n’est pas éternel, la Terre reprend ses droits lorsque les humains se montrent insouciants et que l’injustice se répand. C’est en cela, une Miséricorde pour les opprimés et les pieux qui en ressortent vivant, et qui sont débarrassés de certains injustes, et pour les défunts, une libération d’un monde bien trop étroit et illusoire, et dont leur statut est celui de martyr selon un célèbre hadith :

« Les martyrs sont au nombre de 5 (types) : Celui qui succombe à la peste, celui qui meurt d’une maladie du ventre, celui qui meurt noyé, celui qui meurt sous les décombres (notamment lors d’un séisme) et celui qui meurt martyr dans la voie d’Allâh (notamment durant le combat contre l’ennemi qui nous agresse) » (Rapporté par al-Bukharî dans son Sahîh n°2829 et Muslim dans son Sahîh n°1914 selon Abû Hurayra).

Et dans une version : « Lesquels d’entre vous considérez-vous comme des martyrs ? ». Ils répondirent : « Ô Messager d’Allâh ! Celui qui est tué dans la voie d’Allâh est un martyr ». Il leur a alors répondu : « S’il en était ainsi, les martyrs de ma communauté seraient bien peu nombreux (par rapport à la totalité des Musulmans) ! ». Ils demandèrent donc : « Ô Messager d’Allâh ! Alors qui sont-ils ? ». Il leur répondit : « Quiconque est tué dans la voie d’Allâh est un martyr, quiconque meurt dans la voie d’Allâh (en s’efforçant de faire le bien et d’élever Sa Parole pour triompher des injustices et des déviances) est un martyr, quiconque meurt de la peste est un martyr, quiconque meurt des suites d’une maladie du ventre est un martyr, et le noyé est aussi un martyr » (Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°1915 selon Abû Hurayra).

Combien de villes et d’infrastructures luxueuses autant qu’inutiles, fondées sur l’escroquerie, la fraude, l’oppression et l’exploitation des plus défavorisés, ont été détruites en un clin d’œil, par la Puissance divine à travers les forces de la nature.

D’un point de vue scientifique, les séismes ne sont pas encore des phénomènes bien compris – et trop d’incertitudes entourent encore leur apparition de façon précise -. Le Principe créateur est à l’origine de toute chose, et la capacité scientifique de décrire les phénomènes naturels sur le plan physique – du moins partiellement – n’entre pas en contradiction avec la Présence divine et les réalités métaphysiques et supra-physiques qui sont au-delà de la simple dimension matérielle des phénomènes -, et dont les cataclysmes et catastrophes naturelles manifestent clairement Sa Puissance. Cela montre aussi le fait que l’arrogance humaine peut être balayée en un rien de temps, tout comme le fait que la manifestation de Sa Puissance, même au travers de la Nature, transcendent et dépassent les prévisions humaines (en termes de savoir théorique) et de précautions matérielles (sur le plan technique). La Maitrise totale revient à Allah, tout comme la Puissance et la Volonté, et malgré la technologie développée, la puissance humaine peut être pulvérisée instantanément. 

Ainsi les nations arrogantes et iniques, même celles qui semblent incarner une puissance invulnérable et qui se pensent à l’abri de la destruction, peuvent sombrer dans les décombres et s’écrouler en une seule nuit.

Lors de la catastrophe naturelle qui toucha la Libye le 11 septembre 2023, et notamment la région de Derna, où presque toute la ville fut détruite, au milieu des ruines, la Mosquée As-Sahaba de Derna où sont enterrés 70 Compagnons (Sahaba) du Prophète (ﷺ) a bien tenu face aux inondations alors que le reste du quartier a été détruit, comme en témoignent les photos et vidéos sur place. Derna fut l’une des premières places fortes de l’Islam en Afrique du Nord, expédition dirigée par le Sahabi ‘Abdullâh Ibn ‘Amr Ibn al ‘Ass. Il y a en cela, « des preuves et signes pour les doués d’intelligence » (Qur’ân 20, 54) ainsi que « pour ceux qui savent bien observer » (Qur’ân 15, 16), « qui réfléchissent » (Qur’ân 16, 11) et « [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu’ils méditent sur ses versets et que les doués d’intelligence réfléchissent ! » (Qur’ân 38, 29).

Mosquée As Sahaba à Derna, en Libye, 12 septembre 2023.

Mais que penser des innocents qui meurent, selon certains sceptiques ? Tout simplement que ce bas-monde est une étape temporaire de l’existence humaine, et que quitter ce bas-monde, en ayant l’âme pure ou innocente, est une libération et une Grâce divine, lorsque découlant de la Volonté divine (et non pas par suicide volontaire), et que les âmes innocentes iront dans une dimension existentielle bien plus vaste, meilleure, plus pure, en somme, dans un monde de béatitude, que celui de notre planète. C’est donc un plus grand bien qui les attendra. Et pour les injustes parmi les défunts, les êtres vivants sur terre seront préservés de leur mal, et devront répondre de leurs injustices devant l’Eternel, qui les jugera en toute sagesse et en toute équité.

N’oublions pas que la Terre et les Cieux Lui appartiennent, et non pas à nous. Nous devons répondre de nos actes, et non pas l’inverse, car Il est dans Son Droit, et le Bien, le mal, la Sagesse, l’Amour et la Justice ne sont décrétés que par Lui, et non par nous-mêmes, qui ne sommes que les fruits de Son Acte créateur, et que même notre planète à ses droits.

« Quand la terre tremblera d’un violent tremblement, et que la terre fera sortir ses fardeaux, et que l’être humain dira : « Qu’a-t-elle ? ». Ce jour-là, elle contera son histoire, selon ce que ton Seigneur lui aura révélé [et ordonné]. Ce jour-là, les gens sortiront séparément pour que leur soient montrées leurs oeuvres. Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’un atome, le verra, et quiconque fait un mal fût-ce du poids d’un atome, le verra » (Qur’ân 99, 1-8).

Il est cependant inutile de rejeter la faute sur les autres communautés – et le racisme est un mal qui empoisonne encore nos sociétés -, et de les persécuter. Il convient plutôt que chacun procède à son autocritique, et se hâte à réformer leur vie, cherchant l’illumination spirituelle par l’éducation de l’âme, et visant la Satisfaction divine par la piété et la vertu plutôt qu’en répandant la débauche, la violence et la criminalité dans la société.

En tant que musulman, notre responsabilité est double, et lorsque les transgressions se multiplient et se banalisent, nous sommes parfois rappelés à l’Ordre de façon brutale, quand les rappels ordinaires ne pénètrent plus les cœurs, devenus trop endurcis. Bien que les catastrophes naturelles touchent aussi des pays non-musulmans, ou des non-musulmans dans les pays musulmans, certaines tragédies de grande ampleur frappent de nos jours le monde musulman (Afghanistan, Pakistan, Iran, Turquie, Maroc, Libye, Indonésie, …), et il suffit de regarder à quel point, dans ces pays, trop d’injustices et de transgressions sont commises, – violant le Droit d’Allah et l’éthique islamique -, que ce soit parfois à cause du gouvernement, mais aussi et surtout, parmi une partie des populations, où le racisme, la misogynie, l’escroquerie, l’adultère, la criminalité, la sorcellerie, le consumérisme, le scientisme, le capitalisme, etc. se répandent au point de compromettre l’ordre, la sécurité, la sérénité et la paix dans ces pays. Néanmoins, il ne convient pas de généraliser en disant que tel peuple est totalement perdu, égaré ou pervers, alors qu’on y trouve encore des Saint(e)s, des vertueux, des sages, des citoyens respectueux, des savants éclairés et intègres.

Ce sont notre mode de vie, nos aspirations, nos œuvres, nos actions et notre relation avec le Divin que nous devons constamment revoir afin de tendre vers l’excellence spirituelle et morale, qui est un idéal exigé par l’Islam.

« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la Salât, acquittent la Zakât et obéissent à Allâh et à Son messager. Voilà ceux auxquels Allâh fera miséricorde, car Allâh est Puissant et Sage » (Qur’ân 9, 71) et : « Allâh soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion). Allâh est assurément Fort et Puissant, ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la Salât, acquittent la Zakât, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant, l’issue finale de toute chose appartient à Allâh » (Qur’ân 22, 40-41).

An-Nu’mân ibn Bashîr relate que le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Celui qui respecte les limites d’Allâh et celui qui les transgresse sont semblables à un groupe de gens qui, sur un bateau, tirent au sort ; certains se retrouvent sur la partie supérieure et les autres dans la partie inférieure. Quand ils puisent de l’eau pour boire, ceux qui se trouvent en-dessous passent à côté de ceux qui se trouvent au-dessus et finissent par se dire : si nous faisions un trou dans notre partie, de sorte à ne pas déranger ceux qui sont au-dessus ? Ainsi, si [les gens d’en haut] les laissent faire, tous périront tous, tandis que s’ils les en empêchent, tout le monde sera sauvé » (Rapporté par Al-Bûkhârî dans son Sahîh n°2493).

Respecter les limites d’Allâh, c’est se conformer aux préceptes de l’Islam, vivre selon ses valeurs morales et éthiques, ne pas être injuste, ne pas causer du tort aux gens, s’acquitter de la Salât et de la Zakât (pour ceux qui en ont les moyens), le jeûne du mois de Ramadan, le Hajj (au moins une fois dans sa vie si on en a les moyens), se prémunir contre le fait de commettre le meurtre, la sorcellerie, le shirk, l’adultère, la fornication, le vol, l’agression, le viol, de se droguer ou de s’enivrer en buvant des boissons alcoolisées ou des substances que l’on sait nocives et enivrantes, ainsi que tous les vices de l’ego comme l’orgueil, la méchanceté, l’arrogance, l’ostentation, l’hypocrisie, le mensonge, la tromperie, etc., et a contrario, de cultiver l’amour bienveillant envers les gens ainsi que la confiance et la certitude en Lui, la bonté et la générosité envers les autres et surtout envers ses proches et ses voisins, la pudeur, la décence, la piété, la sagesse, la connaissance bénéfique, la science utile, etc.

Ce hadith poursuit en montrant qu’on ne peut pas laisser les gens ignorants, insouciants, irresponsables, égoïstes ou injustes, d’agir comme bon leur semble, quand toute la société risque d’en payer le prix à cause de leurs méfaits : crimes, débauche, pollution, destruction de l’environnement, etc., car même les innocents en seront affectés, au point de rendre toute une région ou une société, invivables. Il faut donc trouver le bon équilibre entre la liberté individuelle – et la dignité de chaque âme humaine (même les plus égarées et débauchées) – qu’il faut respecter d’une part, puis d’autre part, le sens de la responsabilité et le respect de certaines limites et interdictions pour l’intérêt général. Allâh dit : « Et redoutez une Correction qui ne touchera pas seulement les injustes d’entre vous et sachez qu’Allâh est dur en Correction » (Qur’ân 8, 25).

Un frère (A.) nous disait justement, en discutant de ce sujet : « Je crois que plus on veut pousser la condition humaine plus il arrivera ce genre de choses, si les musulmans sont les plus touchés c’est peut-être qu’ils doivent être les premier à prendre conscience de la direction que prend le monde et s’y opposer. C’est l’éducation d’une civilisation à renaître ».

Néanmoins, même si ici-bas, les pieux et les innocents sont affectés par les catastrophes, cela présage pour eux, une bonne annonce, concernant l’Au-delà, le monde de l’éternité et de la félicité : « Et quiconque se montre pieux pour Allâh, Il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens inattendus] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allâh, Il lui suffit. (…) » (Qur’ân 65, 2-3).

 « Ô vous qui croyez! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et faites le bien. Peut-être réussirez vous ! » (Qur’ân 22, 77).

« Annonce une heureuse issue aux patients, à ceux qui, frappés d’un malheur disent : « Nous appartenons à Allâh et à Lui nous ferons retour ! ». Ceux là, auront pour lot miséricorde et bénédiction de leur Seigneur. Ils auront suivi le droit chemin » (Qur’ân 2, 156).

« Ceux qui auront persévéré dans notre voie seront récompensés compte tenu de leurs meilleures actions » (Qur’ân 16, 96).

« Nous avons fait d’eux, des chefs qui guidaient les êtres humains selon nos ordres, cela pour avoir su persévérer dans notre voie et avoir eu foi fermement en nos signes » (Qur’ân 32, 24).

« Ceux qui sont constants, seront dignement rémunérés au-delà de toute mesure ! » (Qur’ân 39, 10).

« Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée ; entre donc parmi Mes serviteurs (agréés), et entre dans Mon Paradis » (Qur’ân 89, 27-28).


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