L’action politique et sociale est une expression importante de la spiritualité

Nombre de nos contemporains, en raison d’une confusion constamment entretenue, pense que la spiritualité n’est qu’une affaire privée, ou qu’elle s’oppose au politique. René Guénon dans son ouvrage Autorité spirituelle et pouvoir temporel publié en 1929 avait déjà démontré l’inanité et l’illusion du sécularisme et de ses prétentions, et dont les conséquences fâcheuses et tragiques sont aujourd’hui visibles par tous.

Au chapitre 7 (Les usurpations de la royauté et leurs conséquences), Guénon écrit : «  Au Moyen Âge, il y avait, pour tout l’Occident, une unité réelle, fondée sur des bases d’ordre proprement traditionnel, qui était celle de la « Chrétienté » ; lorsque furent formées ces unités secondaires, d’ordre purement politique, c’est-à-dire temporel et non plus spirituel, que sont les nations, cette grande unité de l’Occident fut irrémédiablement brisée, et l’existence effective de la « Chrétienté » prit fin. Les nations, qui ne sont que les fragments dispersés de l’ancienne « Chrétienté », les fausses unités substituées à l’unité véritable par la volonté de domination du pouvoir temporel, ne pouvaient vivre, par les conditions mêmes de leur constitution, qu’en s’opposant les unes aux autres, en luttant sans cesse entre elles sur tous les terrains ; l’esprit est unité, la matière est multiplicité et division, et plus on s’éloigne de la spiritualité, plus les antagonismes s’accentuent et s’amplifient […] C’est pourquoi l’idée d’une « société des nations » ne peut être qu’une utopie sans portée réelle ; la forme nationale répugne essentiellement à la connaissance d’une unité quelconque supérieure à la sienne propre ; d’ailleurs, dans les conceptions qui se font jour actuellement, il ne s’agirait évidemment que d’une unité d’ordre exclusivement temporel, donc d’autant plus inefficace, et qui ne pourrait jamais être qu’une parodie de la véritable unité ».

C’est aussi ce qui a été planifié par les mouvements antitraditionnels dans le monde musulman, en détruisant le Califat jusqu’à son symbole-même en Turquie (par la main de Mustapha Kemal dit faussement « Ataturk », très influencé par les loges maçonniques et les idéologies antitraditionnelles). La chute du Califat a entrainé des millions de morts et un éclatement sans précédent « d’état-nations » dont les conflits perdurent jusqu’aujourd’hui, et qui s’intensifient avec les besoins énergétiques et les ressources matérielles et vitales comme l’eau, situation empirée par les besoins croissants de combler le mode de vie consumériste et le gaspillage colossal que cela comporte, avec un impact terrible et délétère sur de nombreux plans, pesant sur la population locale, l’écosystème et la faune, et sur les déchets toxiques et l’impact « carbone » à l’échelle mondiale.

Mais comme Guénon le rappelle aussi au chapitre 9 (La loi immuable) : «  (…) tant qu’il subsistera une autorité spirituelle régulièrement constituée, fût-elle méconnue de presque tout le monde et même de ses propres représentants, fût-elle réduite à n’être plus que l’ombre d’elle-même, cette autorité aura toujours la meilleure part, et cette part ne saurait lui être enlevée, parce qu’il y a en elle quelque chose de plus haut que les possibilités purement humaines, parce que, même affaiblie ou endormie, elle incarne encore « la seule chose nécessaire », la seule qui ne passe point. « Patiens quia œterna », dit-on parfois de l’autorité spirituelle, et très justement, non pas, certes, qu’aucune des formes extérieures qu’elle peut revêtir soit éternelle, car toute forme n’est que contingente et transitoire, mais parce que, en elle-même, dans sa véritable essence, elle participe de l’éternité et de l’immutabilité des principes ; et c’est pourquoi, dans tous les conflits qui mettent le pouvoir temporel aux prises avec l’autorité spirituelle, on peut être assuré que, quelles que puissent être les apparences, c’est toujours celle-ci qui aura le dernier mot  ».

Et c’est une vérité que l’histoire confirme abondamment, car tous les régimes et pouvoirs tyranniques et détournés des principes métaphysiques et de la spiritualité opérative, se sont tous écroulés au bout d’un moment. Et actuellement, les systèmes promouvant le mondialisme sont en train de suivre le même processus de disparition d’une manière ou d’une autre, d’autant plus que depuis la crise du Covid, des millions d’autres personnes se sont enfin réveillées et ont compris une partie des tragédies et complots qui se tramaient en « haut lieu ».

Dans la perspective islamique, et en terres musulmanes, la politique ne doit pas être « laïque » ou matérialiste, mais au contraire, soumise à l’Autorité spirituelle, afin d’éviter les dérives autant que possible, et de maintenir le lien spirituel qui doit lier les peuples au Créateur, puis les liens sacrés et fraternels entre les humains, devant observer le Droit divin dans leurs interactions politiques et sociales, car chaque créature possède le « Souffle divin », et ne peut pas être traitée n’importe comment, et possède une raison d’être déterminée par le Créateur et non pas selon les critères d’une oligarchie illégitime et dégénérée ne respectant pas le Droit divin et qui sème la corruption sur terre : « Et quand on leur dit : « Ne semez pas la corruption et le désordre sur la terre » – ils disent : « Au contraire nous ne sommes que des réformateurs ! » » (Qur’ân 2, 11), alors qu’Allâh a dit plutôt : « Au milieu des biens qu’Allâh t’a accordés, recherche la Demeure Dernière. Ne néglige pas ta part de ce bas-monde. Sois bon et généreux comme Allâh est Bon et Généreux avec toi. Ne cherche (et ne sème) pas la corruption et le désordre sur la Terre. Allâh n’aime pas ceux qui sèment la corruption » (Qur’ân 28, 77).

Le poète musulman baigné dans la spiritualité islamique, philosophe, homme de lettres, logicien, avocat et homme d’Etat Muhammad Iqbal avait très bien compris cela également lorsqu’il dit : « L’action politique (au sens noble du terme) est l’expression de la spiritualité islamique ». (Muhammad Iqbal, Reconstruction of Religious Thought in Islam, éd. Sh. Muhammad Ashraf, Lahore, 1977, lecture 5).

L’Islam doit effectivement avoir, dans la vie de tout croyant, un impact dans les différentes dimensions de son existence, raison pour laquelle Allâh associe souvent la foi dans le Qur’ân, non seulement par la conviction en Lui et en Son Message, mais aussi par et dans la salât (prière canonique), la zakâh (qui englobe à la foi la spiritualité, l’éthique, le social et le politique) et l’accomplissement des bonnes œuvres de façon générale.

Allâh a dit : « Les vrais croyants sont ceux dont les coeurs frémissent quand on mentionne Allâh. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur. Ceux qui accomplissent la Salât et qui dépensent [dans le sentier d’Allâh] de ce que Nous leur avons attribué. Ceux-là sont, en toute vérité les croyants: à eux des degrés (élevés) auprès de leur Seigneur, ainsi qu’un pardon et une dotation généreuse » (Qur’ân 8, 2-4).

« Nous les fîmes des dirigeants qui guidaient par Notre ordre. Et Nous leur révélâmes de faire le bien (en faisant preuve de bonté et en accomplissant des œuvres bienfaisantes), d’accomplir la prière (salât) et de s’acquitter de la Zakât. Et ils étaient Nos adorateurs » (Qur’ân 21, 73).

« ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la Salât, acquittent la Zakât, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable. Cependant, l’issue finale de toute chose appartient à Allâh » (Qur’ân 22, 41).

Allâh a en effet accordé la victoire aux musulmans qui avaient conscience du Tawhîd, de la justice et de la bienfaisance, et qui accomplissaient sincèrement des efforts en vue d’élever la Parole divine, d’accomplir le bien, d’assurer la justice et de combattre l’injustice tout en s’abstenant du mal et du fanatisme. De telles victoires ont eu lieu non seulement sous l’étendard du Prophète, mais aussi sur celui de ses successeurs comme Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî, Al-Hassân et d’autres par la suite.

« Sauf les gens de la droite (les élus) : dans des Jardins, ils s’interrogeront au sujet des criminels : « Qu’est-ce qui vous a acheminés à Saqar ? ». Ils diront : « Nous n’étions pas de ceux qui faisaient la Salât, et nous ne nourrissions pas le pauvre, et nous nous associions à ceux qui tenaient des conversations futiles, et nous traitions de mensonge le jour de la Rétribution, jusqu’à ce que nous vînt la vérité évidente [la mort ; et la Parole divine pleine de vérité] » » (Qur’ân 74, 39 à 47).

« Ta, Sin. Voici les versets du Qur’ân et d’un Livre explicite, un guide et une bonne annonce aux croyants, qui accomplissent la Salât, acquittent la Zakât et croient avec certitude en l’au-delà » (Qur’ân 27, 1 à 3).

« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la Salât, acquittent la Zakât et obéissent à Allâh et à Son messager. Voilà ceux auxquels Allâh fera miséricorde (particulièrement), car Allâh est Puissant et Sage » (Qur’ân 9, 71).


Malheureusement, les groupes radicaux n’aident pas, et participent, parfois malgré eux, à la corruption et au désordre, d’une part car leurs actions politico-sociales ne sont pas orientées et illuminées par les principes métaphysiques, la spiritualité (islamique) et l’éthique prophétique, et car ils deviennent souvent l’instrument des grandes puissances impérialistes (Etats-Unis, Union européenne, Russie, régime israélien, Chine, …), et d’autre part car ils sont très souvent ignorants des règles juridiques et de l’adaptation du fiqh (à travers une approche intelligente et pragmatique fondée sur les réalités sociologiques, psychologiques et économiques), et sont par contre souvent imprégnés des idéologies modernes à certains degrés.

Le tawhid, – conscience de l’Absolu et du Divin – possède une dimension holistique qui se manifeste ainsi dans tous les domaines de l’existence, à savoir sa vie privée mais aussi dans la sphère publique, avec ses amis et sa famille, mais aussi avec ses voisins et les autres citoyens, notre rapport avec les animaux comme notre perception de la politique, etc.

Allâh dit : « La bonté pieuse (al birr) ne consiste pas (seulement) à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allâh, au Jour Dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs (affranchir les esclaves), d’accomplir la Salât et d’acquitter la Zakât. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! » (Qur’ân 2, 177).

Allâh a dit : « Adorez Allâh et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté, courtoisie, compassion et générosité envers vos père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les domestiques sous votre responsabilité, car Allâh n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant » (Qur’ân 4, 36).

Dans le Tafsîr de Fakhr ud-Dîn Râzî concernant ce passage : « (…) Sachez qu’un bon traitement envers les serviteurs est de plusieurs points de vue : Premièrement, qu’ils ne sont pas tenus responsables de ce qu’ils sont incapables de faire. Deuxièmement, qu’ils ne soient pas blessés par des mots grossiers. Il devrait plutôt vivre avec eux en bonne compagnie. Troisièmement, qu’ils reçoivent de la nourriture et des vêtements selon leurs besoins ».

Al-Qurtûbî dans son Tafsîr du passage qurânique 4/36 : « (…) Je dis sur la base de ce verset, un traitement aimable des voisins est enjoint et recommandé, qu’ils soient musulmans ou non-croyants, et c’est la bonne chose à faire. Un traitement bienveillant peut être dans le sens d’aider ou cela peut être dans le sens d’être gentil, de s’abstenir de faire du mal et de les soutenir (dans ce qui est licite) ». Et tout en rappelant que ce verset ne saurait en aucun cas être abrogé, il rapporte aussi (toujours dans son commentaire de ce verset) sur les droits du voisin que : « Il y a un hadith du Prophète (ﷺ) qui recueille les services à rendre au voisin, et c’est celui qui a été transmis par Mû’âd Ibn Jabal qui a dit : « Nous demandions : Ô Messager d’Allâh ! Quel est le droit du voisin (sur nous) ? ». Il a dit : « S’il te demande un prêt, accorde-le-lui ; s’il te demande de l’aide, aide-le ; s’il a besoin de quelque chose, donne-le-lui ; s’il est malade, rends-lui visite; s’il meurt, suit son enterrement ; s’il lui arrive quelque chose de joyeux, félicite-le, et si un malheur lui arrive, accompagne-le et soutiens-le dans sa douleur ; ne le blesse pas avec le ragoût de ta marmite (en le lui le mettant sous le nez) à moins que tu ne lui en sert une louche ; n’élève pas la hauteur du bâtiment pour lui couvrir le vent, sans sa permission ; si tu achètes des fruits, fais-lui en cadeau (d’une partie), et sinon entre chez toi sans lui montrer (ce que tu as acheté) et que tes enfants ne sortent pas avec quelque chose d’une manière qui pourrait attrister ou irriter les enfants de tes voisins. Avez-vous compris ce que je vous dis ? Eh bien, nombreux sont ceux qui ne respectent pas le droit du voisin sinon ceux (qui sont peu) à qui Allâh a fait miséricorde ». Dans un autre exemple d’attention au voisin au-delà des différences de doctrine (et de religion), il y a un hadith dans lequel le Prophète () a dit à ‘Aîsha au sujet de la répartition de la viande de son bœuf abattu : « Commencez par la donner à notre voisin Juif ! » ».

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Jibrîl n’a cessé de m’enjoindre la bienveillance et la bienfaisance envers le voisin, jusqu’à ce que je pense qu’il aurait droit à une part de l’héritage; et il n’a pas cessé de m’enjoindre la bienveillance et la bienfaisance envers les femmes, jusqu’à ce que je pense qu’il serait interdit de les divorcer [ndt : c’est-à-dire qu’elles sont presque sacrées] ; et n’a pas cessé de me recommander de traiter avec bonté les esclaves (et les domestiques), jusqu’à ce que je pense qu’il leur accorderait une période de temps après laquelle ils seraient automatiquement libres ; et il n’a pas cessé de me recommander l’utilisation du siwâk jusqu’à ce que j’aie eu peur que ma bouche s’use à force de me brosser les dents ; et il n’a pas cessé de me conseiller de faire qiyâm ul-layl (prière spécifique durant la nuit) jusqu’à ce que je pense que les meilleurs de ma Ummah ne dormaient pas la nuit » ».

Citons aussi ce verset – l’un des derniers révélés à Médine concernant cette thématique – :

« Il se peut qu’Allâh établisse de l’amitié entre vous et ceux d’entre eux dont vous avez été les ennemis. Et Allâh est Omnipotent et Allâh est Pardonneur et Très Miséricordieux. Allâh ne vous défend pas d’être bienfaisants, généreux, courtois et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allâh aime les équitables. Allâh vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes ». (Qur’ân 60, 7-9).

L’imâm Shihâb al-Dîn al-Qarâfî (m. 684 H/1285), un juriste mâlikite de l’époque médiévale a commenté ce verset ainsi dans Al-Furûq (3/15) : « Cette droiture (birr) consiste à être doux avec ceux qui sont opprimés et faibles (musstad’afûn) parmi les non-musulmans : à aider leurs nécessiteux et à nourrir leurs affamés ; de donner des habits décents à celui qui n’en a pas parmi eux, de tenir un langage respectueux et courtois à leur égard – dans le but de leur être agréable et compatissant et non pas par crainte de leur mal ou par sentiment d’infériorité -, de supporter leur mal et leur désagrément s’ils se montrent mauvais voisins envers nous bien que l’on soit en mesure de faire cesser cela – et ceci par gentillesse à leur égard et non par crainte ou convoitise -. C’est aussi prier (Allâh) pour eux afin qu’ils soient guidés (dans l’Islam et le bien) ainsi que pour leur prospérité et leur bonheur. C’est leur apporter les bons conseils dans leur religion comme dans les affaires diverses de ce monde [famille, travail, santé, …] ; c’est les protéger (dans leur honneur, leur sécurité et tous leurs autres droits et intérêts louables) en leur absence (ou non) contre celui qui voudrait leur faire du mal, et les assister et les soutenir contre leurs agresseurs injustes (…) ». En effet, les 2 notions clés du verset sont « al-Birr » et « al-Qist ». Al-Birr, c’est la bonté pieuse, la générosité, l’acte de charité, la gentillesse, la courtoisie, la bienveillance, la bienfaisance, etc., et al Qist, c’est le fait d’être juste et équitable. L’imâm An-Nawawî dans son Sharh Sahîh Muslim au hadith n°6463 dit au sujet de la notion « al-Birr » : « parenté, gentillesse, actes de charité, courtoisie et bienséance, obéissance (dans le bien) (…) ».

Il découle ainsi de ce verset qu’il est permis de se lier d’amitié envers des non-musulmans pacifiques tant que l’on ne craint pas de tomber dans l’incrédulité, l’injustice, la débauche, le délaissement de nos obligations et notre lien avec la Ummah et nos proches musulmans. Tout comme il est encouragé d’être affectueux, généreux, bienfaisants et courtois envers nos proches parents non-musulmans et envers les non-musulmans en général, et, même envers ceux que l’on ne porterait pas vraiment dans nos cœurs, de se montrer juste et équitable – car il s’agit d’un commandement divin -. Ce que le verset interdit donc, c’est de s’allier avec des non-musulmans (ou même avec des musulmans pervers et injustes) pour faire le mal, causer du tort aux croyants, rabaisser la Parole divine et combattre ou expulser les musulmans de leurs demeures.

   Ismail Al Faruqî, dans son magnifique ouvrage Al-Tawhid – Its implications for Thought and Life (éd. The International Institute of Islamic Thought Herndon, 2000) au Chapitre 11 sur le principe de l’ordre économique (pp.183-184), dit : « En fin de compte, la zakât et la sadaqa combinées devraient mener la société aussi près que possible de l’idéal de justice distributive. C’est dans ce but que le Qur’ân considère que « repousser l’orphelin et ne pas encourager à nourrir le pauvre » équivaut à « nier la religion dans son ensemble ». C’est aussi pourquoi il n’est pas une page du Saint Livre où Allâh, Exalté soit-Il, n’exhorte pas le musulman à donner de lui-même et de ses biens à ses compagnons humains, pour l’amour d’Allâh. C’est aussi le tawhid, en tant que premier principe de l’éthique économique, qui a créé le premier Etat-providence, et qui, avec l’islam a institutionnalisé le premier mouvement « socialiste ». Mais l’islam et sa quintessence, le tawhid, ont fait tellement plus pour la justice sociale et pour la réhabilitation de l’humanité qu’il est déshonorant de les décrire seulement par référence aux meilleurs idéaux des sociétés occidentales contemporaines. Au-delà de ce qui précède, le tawhîd a posé le principe selon lequel l’État islamique doit être libre de monopole et de thésaurisation. Ils sont condamnés absolument et sans conditions. Elle a prescrit que l’aide soit mis sur l’adulte capable pour un grand nombre de personnes à charge et de proches, et a étayé leur interdépendance avec les lois sur l’héritage de la Sharî’ah. Bref, par sa pertinence pour l’ordre économique, le tawhîd a préparé la Ummah à la félicité en ce monde et dans l’au-delà, pour al husnanayn (les 2 bonheurs) comme les appelle le Qur’ân.

Là où la Ummah ne parvient pas à fournir les 2 bonheurs, c’est-à-dire à fournir le bonheur matériel, psychique et spirituel sur terre d’une manière morale qui assure la Satisfaction divine et le Paradis, elle a lamentablement échoué et sa direction s’est révélée indigne de la confiance de la Ummah. En tant que membre individuel de la Ummah, le musulman est prêt à être conduit, guidé, enrôlé et mobilisé, voire enrégimenté là où c’est absolument nécessaire, afin de s’assurer, ainsi que ses pairs, des 2 bonheurs ».

Allâh dit en effet : « Ô vous qui croyez ! Beaucoup de rabbins et de moines dévorent, les biens des gens illégalement et [leur] obstruent le sentier d’Allâh. A ceux qui thésaurisent l’or et l’argent et ne les dépensent pas dans le sentier d’Allâh, annonce une correction terrible » (Qur’ân 9, 34).

Et nous avons plusieurs modèles de Califes et dirigeants vertueux et clairvoyants, dans l’histoire du monde musulman, qui ont combiné à merveille leur vision stratégique, leur foi en Allâh, leur érudition, la clairvoyance, la piété religieuse et un idéal de justice et d’intelligence, avec des hommes tels qu’Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî et son fils Al-Hassân, ‘Umar Ibn ‘Abd al-‘Azîz, Salâhuddîn Al-Ayyûbî, Muhammad Al-Fatih (Sultan Mehmet II), Sultan Abdülhamid II, l’imâm Shâmil du Caucase, l’Emir ‘Abd al-Qâdir du Maghreb et d’autres, qui en dépit des lourdes épreuves à l’époque de leur califat, ont su s’opposer à la tyrannie et à l’injustice, et sont restés proches du peuple et des sages. Certains orientalistes et rivaux politiques ont tenté, – en vain – de leur salir leur image en leur attribuant un certain nombre de mensonges et de rumeurs, mais la conscience populaire et les historiens les plus sérieux suffisent pour réfuter leurs vaines tentatives. Ils étaient des hommes d’exception, s’inspirant du modèle Muhammadien, et se conformant à cette Parole divine : « Ô Dawûd ! Nous avons fait de toi un Calife sur Terre. Juge donc avec la Vérité et en toute équité entre les gens et ne suis pas la passion : sinon elle t’égarera du Sentier d’Allâh » (Qur’ân 38, 26).

Les sociétés modernes se dirigent progressivement vers un système totalitaire mondial – c’est un projet officiellement et publiquement admis désormais, notamment par le Forum économique mondial -, où même la conscience humaine tournée vers le Divin doit être éradiquée et abolie afin d’être leurs esclaves – asservis, exploités et humiliés -, alors qu’Allâh nous dit ceci : « Dis : « En vérité, ma Salât, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allâh, Seigneur des mondes (et des êtres qui les composent) » (Qur’ân 6, 162).

Sur leur site officiel ils disent ceci : « Il est urgent que les parties prenantes mondiales coopèrent pour gérer simultanément les conséquences directes de la crise du COVID-19. Pour améliorer l’état du monde, le Forum économique mondial lance l’initiative The Great Reset » (https://www.weforum.org/great-reset). Or, quand on sait que les personnes les plus influentes de ce « forum » sont des occultistes, des dictateurs, des criminels de guerre et des gens ayant massivement corrompu les instances politiques de nombreux pays, en justifiant et causant des famines, des assassinats, et ayant mis à mal les systèmes de santé de nombreux pays dans le monde, il y a de quoi s’inquiéter et douter de leurs « bonnes intentions », sachant qu’ils menacent très clairement la souveraineté des peuples, le système de santé, la liberté de conscience et de presse, la liberté de circulation, la santé et la dignité humaine tout simplement. On retrouve chez eux également de nombreux acteurs de premier plan impliqués dans des réseaux criminels (pédocriminalité, trafiquants d’armes, PDG de multinationales ou de firmes pharmaceutiques ayant causé la mort de millions de personnes dans le monde, etc.). Et quand on sait également que la gestion de la crise sanitaire a été gérée par leurs sociétés (notamment McKinsey) avec des millions de morts évitables, des pseudo-vaccins inefficaces et dangereux, un surendettement de nombreux états occidentaux, des millions de personnes ayant fait faillite, des médecins et chercheurs licenciés, des hôpitaux au bord du gouffre, on voit bien à qui nous avons affaire…

On comprend ainsi pourquoi les médias conventionnels et politicien(ne)s impliqué(e)s dans de nombreux et terribles scandales, interdisent, ou criminalisent les femmes et les hommes qui aspirent à une vie chaste, pudique, digne, épanouie et sage, – religieuse, intellectuelle et spirituelle -, pour les inciter plutôt à devenir des esclaves du monde du divertissement, des influenceuses indécentes, des idéologues de la haine, ou des gens spécialisés dans l’endoctrinement et l’incitation à la débauche pour nos jeunes. On le voit avec les acteurs ou chanteuses qui ont renoncé à leur esclavagisme du monde audiovisuel, où ils étaient esclaves, soumis et malheureux malgré l’argent et la notoriété, puis s’en prennent à ces mêmes personnes dès qu’elles choisissent une vie plus digne, discrète, spirituelle et épanouissante, échappant même souvent à un suicide ou à une violente dépression si elles étaient restées dans ce monde nauséabond et factice, où règnent l’hypocrisie, la déprime, la solitude, le gaspillage, la perversion, et les faux amis qui ne sont là que pour profiter des autres ou les exploiter, puis disparaissent lorsque ces mêmes personnes vont mal.

Les musulman(e)s doivent cesser d’être dupes, et doivent assumer avec fierté et humilité leur identité islamique, être conscient de la noblesse des valeurs de l’Islam, et du fait que le Qur’ân est une guérison et un guide, et que la Voie prophétique est dépositaire de nombreuses bénédictions pour quiconque l’approche avec modestie, intelligence et sagesse.


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