Biographie de Sayyed Ahmad Khan (1232 H/1817 – 1315 H/1898)

Sayyed Ahmad Khan est un savant musulman d’origine indienne. Né le 18 octobre 1818 (1232 H) et mort le 27 mars 1898 (1315 H).

Après des études du Qur’ân et des sciences islamiques (théologie, exégèse, fiqh/droit, histoire, Sîrah, Hadith, etc.) il étudiera aussi la philosophie, la médecine, la métaphysique, les mathématiques, la musique, l’histoire, les sciences politiques et se formera également à la natation, au tir et à d’autres sports. Il parlait l’anglais, l’arabe, le persan et l’ourdou.
Il fut le disciple aussi du Shaykh et Sûfi naqshbandi Shah Ghulam Ali.
Il étudia aussi sous la supervision de son oncle maternel Khwaja Zainuddin Ahmad qui était un expert dans les mathématiques et la musique. Il étudia aussi avec son grand-père Khwaja Fariduddin qui était un spécialiste d’astronomie et de mathématiques.

Il était d’avis le fiqh devait s’adapter aux changements de mentalité et de coutumes afin d’éviter le fléau de la fossilisation et de l’inadaptation, et que l’Islam accordait une importance fondamentale à l’éducation, aussi bien religieuse, que scientifique et culturelle.

Parmi ses écrits et ouvrages, un célèbre Tafsîr du Qur’ân (Tafsîr ul-Qur’ân), ainsi que des réfutations des attaques islamophobes et des missionnaires chrétiens contre le Prophète (ﷺ) et l’Islam, une réfutation des thèses shiites anti-sunnites visant les Sahâba et Sayyida ‘Aîsha, un traité sur le mawlid, un commentaire islamique de la Torah et des Évangiles (Tabin al-al-kalam Fi tafsîr al tawrat wa ‘I-injil’ala millat al Islam), ainsi qu’une biographie sur la vie du Prophète (ﷺ) avec quelques réponses à des thèses orientalistes (Al-Khutbat al-Ahmadiya fi’l Arab wa’I Sirat al-Muhammadiya).
Bien qu’étant lui-même rattaché au Tasawwuf, il adoptera des critiques concernant ce qu’il estime être des dérives dans certains milieux spirituels.

Il écrira aussi plusieurs ouvrages liés à l’histoire des sciences et à l’histoire politique. L’un de ses ouvrages comporte des notices biographiques sur les Saints/Sûfis, médecins, scientifiques et poètes de la région de Delhi (en Inde).

Sur le plan religieux, il fut influencé aussi par les enseignements de 3 figures Sûfies et orthodoxes éminentes dans le sous-continent indien, à savoir Shah Ghulam Ali Dahlavi, Shah Waliullah Dahlawi et Syed Ahmad Barelvi (et son disciple Shah Ismail Dahlvi).

Concernant la théorie évolutionniste, il acceptera certaines idées (plutôt celles de l’adaptationnisme comme développée déjà par d’anciens savants musulmans comme Al-Jâhiz, Ibn Khaldûn et Shah Waliyullâh), mais rejeta aussi certains aspects de la théorie développée par Darwin.

En raison de la domination britannique sur l’Inde, il entretint aussi des correspondances avec des loges maçonniques occidentales (dont certaines étaient encore religieuses) mais sans adopter leurs idées déviantes ou leurs ambitions impérialistes. Figure très respectée, des franc-maçons aussi bien que des savants musulmans le tenaient en haute estime. Son intelligence et son érudition furent appréciées au point où le gouvernement britannique lui donna l’opportunité d’exercer des fonctions politiques. Il reçut ainsi le titre de « Khan Bahadur » et est fait ensuite chevalier par le gouvernement britannique en 1888 et puis nommé Chevalier Commandeur de l’ordre de l’étoile de l’Inde. Ses efforts dans ce cadre-là étaient aussi tournés vers la protection de la population musulmane sous la colonisation britannique.

Il vécut à l’époque de l’occidentalisation et de l’imposition du matérialisme dans une double forme de colonisation, à la fois politico-militaire et idéologico-culturelle, ce qui, comme pour bon nombre de ses contemporains, influencera (sans doute inconsciemment) une partie de ses idées que l’on pourrait qualifier d’erreurs et de superstitions de son temps (croyances scientistes, matérialistes, rationalistes, etc. qui sont réfutées aujourd’hui par les plus éminents logiciens, mathématiciens, physiciens, neuroscientifiques, et intellectuels), alors même qu’il dénoncera certaines superstitions culturelles qui avaient cours dans certaines régions de l’Inde.

Parmi ses paroles célèbres :

« Il ne peut y avoir de conflit entre l’Œuvre divine (la connaissance et l’observation de la nature et du cosmos) et la Parole divine (Sa Révélation) » (qu’il considérera comme étant l’un des 15 principaux critères d’interprétation du Qur’ân dans son Tafsîr ul-Qur’ân).

« Ne montrez pas le visage de l’Islam aux autres ; montrez plutôt votre visage en tant que disciple du véritable Islam représentant le noble caractère, la connaissance, la tolérance et la piété » (Cité aussi dans la fiche biographique Syed Ahmad Khan publiée par la Scholarly Community Encyclopedia : https://encyclopedia.pub/entry/34113).


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