Pour les musulmans du commun : revenir à l’essentiel

Certains apostasient ou abandonnent certaines convictions, car, confrontés à d’incessantes propagandes, querelles diverses et questionnements, n’obtiennent pas forcément immédiatement la réponse à leurs interrogations, et plutôt que de faire preuve d’humilité, de patience, de recherches approfondies et de réflexions (et de remise en question de leurs propres doutes ou lacunes intellectuelles), décident ou finissent par rejeter l’Islam. Il s’agit là d’une grossière erreur intellectuelle, puisque si l’on ne comprend pas une chose, cela n’implique pas qu’elle soit fausse, mais que nous sommes, pour le moment du moins, dans l’incapacité d’en saisir toute la portée et la complexité, tout comme une personne non-initiée aux mathématiques poussées, ne va pas rejeter les mathématiques sous prétexte de ne pas être à la mesure d’effectuer des équations de troisième degré. Dans les questionnements en lien avec l’Islam, certaines réponses ne surviennent qu’avec l’expérience et la sagesse, ou à travers des lectures spécifiques, et sur lesquelles on ne tombe parfois que difficilement, en raison du fait de l’abondance de livres futiles, qui éclipsent les ouvrages ou les auteurs de qualité.

Aucun humain ne peut maîtriser l’ensemble des sciences avec la même performance ou avec perfection, et doit donc savoir rester à sa place, et faire preuve d’humilité, car c’est ce qu’exige la sagesse. Ce qui incombe à chaque musulman, c’est de reconnaitre et de s’appliquer, autant que possible, aux 5 piliers de l’islam, aux 6 piliers de la foi, à la confiance en Allâh, à nourrir sa spiritualité en même temps que la conscience du Tawhîd, et à vivre de façon humble, juste, digne, noble et de rester fidèle aux nobles engagements qui ont été pris. Renoncer aux polémiques, aux questionnements futiles, et à ne pas s’immiscer dans les divergences des spécialistes qui n’apportent aucune utilité fait partie de la sagesse et de l’intelligence. Ce n’est seulement que lorsque l’on est confronté à une nouvelle situation exigeant une réponse théologique, spirituelle, médicale, juridique ou autre, qu’il convient de fournir d’intenses efforts pour la résoudre, en cherchant l’Agrément d’Allâh, la justice, la piété, et en plaçant notre confiance en Lui.

Il n’est pas demandé aux gens ne se destinant pas à la médecine, de passer leur temps dans des manuels de médecine, tout comme pour la jurisprudence, la politique, l’histoire, etc., même si avoir une culture générale dans différents domaines peut être utile et bénéfique, à condition de ne pas perdre de vue l’essentiel, et d’opérer les distinctions qui s’imposent pour éviter les amalgames, les superstitions, les hérésies ou les comportements indécents et nuisibles, aussi bien pour soi-même que pour les gens.

Face aux polémiques et aux divergences, des personnes encore animées d’un certain bon sens, se disaient vouloir s’en préserver, préférant se limiter sagement aux piliers de l’Islam et de la foi, vivant leur religion avec simplicité, tranquillité et bonté, et s’intéressant quelque peu à l’actualité à laquelle ils étaient confrontés. Voilà une intelligence que de nombreux érudits dévoyés ont été privés, se noyant dans l’arrogance et dans un pseudo-savoir qui ne leur est profitable en rien.

De même pour les querelles théologiques ou juridiques, où peu sont aptes à saisir les subtilités et les implications qui ont divisé les grands théologiens, mais qui relèvent de l’ijtihad, et qui ne sont nullement des conditions de la foi, et dont le commun des musulmans n’y trouve souvent aucune utilité.

D’autres encore, sont tellement dégoûtés du comportement déviant de certaines personnes se réclamant de l’Islam, qu’ils lient l’Islam avec le comportement déviant relevant du facteur humain, – comportement déviant pourtant blâmé dans le Qur’ân -. L’intelligence, pourtant, exige de faire la discrimination entre l’utile et l’inutile, le vrai et le faux, le bénéfique et le nuisible, entre la Vérité et la conception déviante ou biaisée que s’en font certains, entre l’Islam en soi et les interprétations s’éloignant des principes et des finalités de l’Islam, entre les spécialistes et les « ignorants », entre le respect à l’égard du savant et sa « sacralisation », en ce sens que le rang éminent des spécialistes doit être respecté et reconnu sans pour autant les diviniser ou sacraliser toute leurs paroles, – puisque les spécialistes ne sont pas infaillibles -.

L’Islam, dans ses piliers, ses fondements, ses finalités et ses dimensions métaphysiques, spirituelles, théologiques et éthiques, offre un exposé et un mode de vie en parfaite adéquation avec l’Intellect, la dignité humaine, le cosmos, la nature et le Divin, et dont les bienfaits sont à la fois intelligibles et observables, et expérimentables par chacun. Pourquoi donc se fatiguer dans des divergences sans fin qui peuvent même éloigner les individus de la sagesse, de la concorde et de la bonté d’âme ?


1 thought on “Pour les musulmans du commun : revenir à l’essentiel

  1. :

    Ma shaa Allâh !
    Qu’Allah nous permette de prendre conscience de cet essentiel nécessaire !

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