L’Occident et les mensonges sur la Turquie et la question Kurde

Encore aujourd’hui, les médias occidentaux font mine de considérer les Kurdes comme un bloc monolithique, alors que comme les Turcs, les Iraniens ou les Français, cela n’a jamais existé. Les Kurdes, comme les autres populations (dépassant le million d’habitants), connaissent de nombreuses différences et divergences, que ce soit concernant les questions politiques ou identitaires, comme les questions religieuses, civilisationnelles et philosophiques.

En Turquie ils seraient jusqu’à 20 millions (sur 83 millions d’habitants, soit un peu moins de 25%), en Iran jusqu’à 9,2 millions (sur 83 millions d’habitants, soit environ 11%), en Irak ils seraient environ 7 millions (sur 39 millions environ, soit environ 18%), en Syrie jusqu’à 3 millions (sur environ 20 millions, soit environ 15%). En Europe et en Amérique du Nord, ils seraient environ 2 millions (dont 1 million en Allemagne, 300 000 en France, 83600 en Suède, 70 000 en Belgique, 70 000 aux Pays-Bas, 50 000 au Royaume-Uni et un peu moins aux USA, en Suisse, au Danemark, au Canada, etc.). Au Moyen-Orient ils sont estimés ainsi à environ 40 millions de personnes, à cheval entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran.

Le concept d’État-nation, importé par l’Occident, a été une tragédie pour de nombreux peuples : les Turcs, les Kurdes, les Arméniens, les Grecs, les Assyriens, les Iraniens et les autres, car dans cette région du monde, il existe plus d’une quarantaine d’ethnies, or il n’est pas possible que chaque ethnie réclame son territoire, d’autant plus que chaque ethnie est éparpillée sur plusieurs pays, avec des poches un peu partout (que ce soit les Arabes, les Turcs, les Arméniens, les Azéris, les Kurdes, etc.), d’où la nécessité, dans ses régions, d’avoir un Califat ou un Empire, proposant une civilisation inclusive reposant sur une identité qui ne soit pas uniquement nationale/ethnique, car cela peut rapidement déboucher, dans le cas contraire, vers des massacres ou des génocides fondées sur l’identité ethnique ou tribale, surtout de nos jours, avec le conflit autour des ressources énergétiques et des enjeux démographiques. Même comme cela, l’Occident a trahi une seconde fois les Kurdes par rapport à leur projet du Kurdistan. Cependant, il s’agit là d’une utopie, puisque même dans des territoires restreints comme le Kurdistan irakien, les Kurdes eux-mêmes ne s’entendent pas sur une région de 4,5 millions de Kurdes où ils sont majoritairement, où les 2 familles influentes (les Barzani et les Talabani) s’accusent de corruption et ont du mal à s’entendre. On se rappellera aussi la guerre civile kurde de 1994-1997 qui opposa les « 2 grands partis kurdes, le PDK et l’UPK, et leurs forces respectives de peshmergas. Elle se termine par un compromis, le PDK gouvernant le nord-ouest de la région autour d’Erbil tandis que l’UPK administre le sud-est autour d’As-Sulaymaniya. (…) La Turquie intervient également, en profitant du conflit pour tenter de chasser les éléments du PKK présents en Irak. Lors de l’« opération Marteau » de mai 1997, elle s’allie ainsi au PDK (parti Kurde) pour affronter le PKK, allié de fait à l’UPK. L’intervention de l’Irak permet la prise d’Erbil, ainsi que de Souleimaniye, avant que les États-Unis interviennent militairement par des bombardements au sud de l’Irak et que l’UPK reprennent ces villes avec le soutien de l’Iran. Elle se termine par un compromis, le PDK gouvernant le Nord-Ouest de la région autour d’Erbil tandis que l’UPK administre le Sud-Est autour d’As-Sulaymaniya. Le conflit aurait fait plusieurs milliers de morts ».

Pour rappel, les médias occidentaux continuent de raconter n’importe quoi sur les Kurdes, qui sont loin d’être un peuple homogène. Il est donc à la fois lassant et déconcertant, de lire des « journalistes », diffuser encore autant de propagande ou manifester encore autant d’ignorance, sur des choses aussi importantes, qui occupent encore souvent le cœur de l’actualité.

La majorité des Kurdes en Turquie, en Europe, en Iran, en Syrie et en Irak sont généralement sunnites. Il y a une minorité alévie en Turquie (la communauté alévie compose environ 10 à 15% de la population turque, et les Kurdes ne représentent environ que 15% de la communauté alévie, la majorité étant des Turcs et des Turkmènes, qui eux composent environ 75-80% de la communauté alévie de Turquie) et une minorité yézidie (qui composent entre 3 et 5% maximum de la communauté kurde, leur nombre est estimé entre 600 000 et 1,5 millions de personnes dans le monde, dont environ la moitié en Irak) qui vit surtout en Irak (mais aussi une partie en Russie, en Iran, en Syrie et dans le Caucase, mais en très petits nombres). Les Kurdes en Turquie sont majoritairement pro-Erdogan et pro-AKP (car le gouvernement turc depuis 2002 leur a accordé plusieurs droits et les a bien intégré dans la société turque : universités, forces de police, armée, services de renseignement, éducation, économie, etc.). Le gouvernement turc a aussi apporté son soutien aux mères Kurdes lorsque leurs enfants ont été kidnappés ou enrôlés de force par le PKK (classé organisation terroriste par l’UE et les Etats-Unis) qui est soutenu par les Etats-Unis, l’UE ainsi que par le régime syrien et la Russie (depuis l’intervention russe en Syrie). Certaines régions de l’Est de la Turquie, qui abritent beaucoup de Kurdes, sont parmi les plus « pauvres », souvent délaissées par les anciens gouvernements, mais qui ont été développées sous l’ère de l’AKP avec toutefois d’importants ralentissements à cause des combats entre le PKK et l’armée turco-kurde, qui empêchent la construction « normale » de ces régions, qui ne peuvent connaitre un développement que si les poches terroristes disparaissent. Si le PKK était né à une époque (bien avant les années 2000 où l’AKP est arrivé au pouvoir) où les Kurdes étaient en effet souvent discriminés et persécutés (avec quelques périodes d’apaisement tout de même), et qui pouvait donc lui donner une certaine légitimité de fait (mais pas de méthodes terroristes), aujourd’hui, le PKK ne sert plus que les intérêts des puissances occidentales ou du régime syrien, qui peuvent instrumentaliser cette organisation pour affaiblir les sociétés civiles de la région et les occuper dans des conflits interminables. Erdogan a beaucoup insisté sur la fraternité et les points communs qui liaient les Turcs aux Kurdes, et a œuvré énormément pour le respect des droits des Kurdes : respect de leur identité et de leur langue, chaine officielle (TRT) en langue kurde, possibilité de parler librement leur langue (et on le voit bien, où des Kurdes parlent à Istanbul par exemple, la langue kurde devant des policiers turcs en uniforme qui vont manger dans des restaurants tenus par des Kurdes), des émissions radio ou des écoles tenues par des Kurdes, etc.

La plupart des Kurdes sont conservateurs (qu’ils soient sunnites, shiites ou yézidis), et même le PKK, qui aime se montrer devant les occidentaux comme étant des progressistes, sont pourtant ceux qui commettent encore le plus de crimes d’honneur, contrairement aux familles très religieuses et spirituelles Kurdes rattachées au sunnisme (et à sa dimension spirituelle qu’est le Tasawwuf, traduit souvent en français par le Soufisme).

Si la majorité des Kurdes en Turquie soutiennent le gouvernement turc, les autres (minoritaires) soutiennent soit le HDP (vitrine politique du PKK en Turquie, souvent impliqué dans des affaires terroristes et criminelles : trafic d’armes, trafic de drogue, kidnapping, assassinats d’opposants turcs et kurdes, corruption, etc.), soit Daesh, soit sont apolitiques, n’appréciant à peu près aucun acteur politique actuel. Lors de la tristement célèbre bataille de Kobané d’ailleurs en Syrie, les Kurdes du PKK et les Kurdes de Daesh s’affrontaient mutuellement, accompagnés de leurs « frères d’armes » de différentes nationalités (on retrouvait aussi des Arabes ou des Européens dans les 2 camps).

Si la majorité des Kurdes s’opposent au PKK/FDS et à Daesh, ces 2 organisations terroristes comptent aussi, parmi leurs membres, des combattants d’origine kurde, tout comme des combattants d’origine arabe, européenne, turque, maghrébine, etc.

En Irak, les Kurdes du Kurdistan irakien (région autonome) du PDK notamment, à travers leurs forces Peshmerga – luttent contre le PKK. Par ailleurs, la Turquie a contribué énormément à développer le Kurdistan irakien.

Dans les opérations turques en Syrie pour protéger sa frontière et repousser les organisations terroristes du PKK/FDS/YPG/PYD et de Daesh, la Turquie s’est appuyée aussi sur des brigades de combattants Kurdes ainsi que sur des Arabes syriens. Les villages et villes débarrassées de Daesh comme du PKK, ont soutenu l’opération turque et ont salué leur libération (s’accompagnant d’aides humanitaires et logistiques, et de la construction de commerces, d’écoles, d’hôpitaux, de parcs, de maisons, de boulangeries, d’usines, etc.). Ainsi, la plupart des Kurdes, des Arabes et des Assyriens, qui étaient persécutés par le PKK (qui impose son autorité par la terreur, la brutalité et l’imposition de l’idéologie marxiste), ont salué l’intervention turque, sans compter le fait que le PKK comme Daesh, ont tendance à utiliser les civils comme boucliers ou comme des pions sacrifiables.

Les civils se trouvant dans les zones dominées par le PKK/FDS et le régime syrien sont souvent assassinés à la moindre contestation, ou emprisonnés sous de faux-prétextes. L’aide humanitaire qui passe au compte-goutte est aussi réquisitionné par le régime ou les FDS/PKK qui confisquent l’aide humanitaire à destination des villes et régions les plus touchées, pour les donner plutôt à leurs combattants (souvent impliqués dans des crimes de guerre) et à une partie seulement de leur soutien parmi les civils.

Depuis 2014 surtout, plusieurs rapports de Human Rights Watch (HRW), d’Amnesty International et du Syrian Network For Human Rights (SNHR) ont dénoncé et documenté les nombreux crimes de guerre commis par le PKK/YPG/FDS/PYD, à savoir des attentats suicides contre des civils, l’arrestation arbitraire et brutal de civils (y compris de femmes et d’enfants), des actes de torture, des persécutions diverses, des actes de nettoyage ethnique, des déportations forcées des populations non-Kurdes ou même de Kurdes opposés à leur idéologie, enrôlement de force d’enfants soldats (qui sont mineurs), trafic de drogue, trafic d’armes, trafic humain, etc., bref, la totale. Ces milices sont pourtant financées et soutenues (par de la logistique, des passe-droits, des armes, et un soutien politique) abondamment par plusieurs pays occidentaux comme les Etats-Unis, le Canada, la France, l’Allemagne, la Belgique, la Suède, les Pays-Bas et quelques autres pays, alors que ces organisations rattachées au PKK sont clairement identifiées comme des organisations criminelles et terroristes, avec des opérations en Europe qui consistent à cibler des civils, à vandaliser ou détruire du commerce, à exercer plusieurs types de chantage, et à s’en prendre à des diplomates ou des forces de l’ordre en cas de débordement et de mécontentement du PKK comme nous l’avions vu récemment à Paris après l’attentat terroriste commis par un français de souche proche de l’Extrême droite le 23 décembre 2022, qui après avoir déjà attaqué des réfugiés et immigrés Arabes et Africains, s’en était pris cette fois-ci aux Kurdes.

En interrogeant de nombreux Kurdes en privé, même ceux qui manifestent dans des opérations pilotées par le PKK en Europe, ils nous disent qu’ils ont été forcés de manifester bien qu’ils n’approuvaient pas du tout leurs agissements ni leur idéologie, de peur qu’une fois au pays, ils soient assassinés, torturés, ou que leur famille ou leur commerce soient pris pour cible.

Juste après le terrible tremblement de terre qui a dévasté une partie de la Syrie (essentiellement les régions où vivent les civils opposés au régime sanguinaire de Bashar), régions peuplées actuellement de nombreux Arabes et Kurdes, le régime syrien et ses alliés du FDS/PKK ont attaqué leurs zones, empêchant ainsi aux secouristes d’apporter leur aide à la population sinistrée, et n’acceptant l’aide humanitaire que si cela leur revenait exclusivement ou essentiellement, laissant encore mourir de faim et de soin, la population civile la plus touchée.

Il est donc faux de dire que les opérations militaires turques visent les Kurdes en tant que tel, sachant que l’on retrouve de nombreux Kurdes au sein des députés de l’AKP, des forces de l’ordre et de l’armée turque, que beaucoup de Kurdes détestent le PKK pour de nombreuses raisons, et car la Turquie a accueilli aussi plus de 500 000 réfugiés Kurdes qui fuyaient la guerre en Syrie et en Irak.

Ce sont des mouvements terroristes qui sont visés, aussi bien le PKK/FDS/YPG/PYD que Daesh, qui sont de toute façon des organisations abritant tout un tas de nationalités différentes, avec une idéologie officielle (le marxisme athée mais avec des éléments hybrides pour le PKK).

De la même manière que les USA et l’UE ont massacré de nombreux irakiens, afghans, libyens, etc. dans le monde, est-ce pour autant que l’on peut dire qu’ils les massacraient uniquement car ils étaient Irakiens, Afghans, Libyens, etc. ? Même si pour certains responsables occidentaux, l’ensemble des peuples non-occidentaux restent des moins que rien à leurs yeux effectivement.

On demande à la Turquie de protéger plus de 4 millions de réfugiés à elle seule (dont environ 3.5 millions de réfugiés syriens, y compris les Kurdes parmi eux), mais l’UE et les USA continuent de faire le jeu du régime syrien, de la Russie et des FDS, qui de par leurs actions, provoquent des flux continus de réfugiés. La Turquie, qui a déjà dépensé près de 50 milliards de $ que pour les réfugiés, n’a reçu qu’une aide (qui a beaucoup tardé par ailleurs) d’environ 8 milliards d’euros de l’UE – l’UE ne voulant pas que les réfugiés Arabes, Kurdes et Syriens arrivent en masse en Europe -, ce qui est une aide ridicule (versée par ailleurs, non pas à la Turquie, mais à certaines ONG pro-occidentales de leur choix, dont une partie des fonds est souvent détournée). La Turquie avait exigé la création d’une zone tampon à la frontière turco-syrienne, visant à protéger les populations civiles des attaques et frappes militaires, afin que les civils y soient en sécurité sans à être obligés de quitter leur pays, mais les Etats-Unis, l’Europe et le régime syrien s’y sont opposés, trahissant une nouvelle fois la Turquie en même temps que les civils Syriens, dont beaucoup ont placé alors leur espoir en Erdogan, lui demandant d’envoyer des troupes turques pour les protéger contre les persécutions et les agressions constantes du régime syrien, des frappes russes et des FDS/PKK. Pire encore, le maigre soutien à l’opposition syrienne a été stoppée par les USA et l’UE, et ont préféré soutenir indirectement le régime syrien et laisser la Russie gérer la situation en Syrie, sans aucune considération pour les réfugiés, les opprimés et les mouvements terroristes en Syrie. Malgré ce lourd sacrifice et tribut versés par la Turquie, l’UE continue sa vile propagande et méprise la vie de millions syriens.

Après le terrible tremblement de terre du 6 février 2023, le chef de la délégation de l’UE en Syrie, Dr Dan Stoenescu, se disait content, le 8 février 2023 (https://twitter.com/DanStoenescuEU/status/1623411251832299522), d’acheminer de l’aide humanitaire au régime syrien (qui prend en général entre 70 à 90% des produits livrés pour les donner aux soldats et à leurs miliciens, s’assurant ainsi de leur soutien, mais en laissant crever des millions de civils, tandis que d’autres produits seront revendus au marché noir).

Le 9 février 2023, un observateur faisait remarquer ceci : « 1970 morts, 2950 blessés, bilan provisoire (pour la Syrie). Toujours aucun signe d’une quelconque aide internationale pour le nord-ouest syrien. Le régime d’Assad, lui, a reçu des dizaines de tonnes de médicaments, de matériel médical, d’eau, de nourriture, et une bonne partie de cette aide, a déjà été volée par les shabihas, et les mukhabarats – la police secrète et les services de renseignement fidèles au régime syrien – », rajoutant également ceci le jour d’après (le 11 février 2023) : « Ne donnez pas à l’ONU, ça ne sert à rien, l’aide humanitaire finira vendue à Lattakié et Damas. Ne donnez rien au Croissant rouge syrien, ça ne sert à rien, il est dirigé par les renseignements militaires et les services de renseignements de l’armée de l’air. Ils volent directement l’aide qu’ils sont supposés distribuer. Le régime d’Assad, non seulement pille l’aide destinée aux secteurs sous son contrôle, mais bloque aussi toute livraison d’aide à travers la ligne de front, vers les secteurs sous contrôle de l’opposition, et bloque également un convoi du croissant rouge kurde, à destination du quartier de Shaykh Maqsood à Alep. Le régime exige que la moitié des fournitures du convoi et une ambulance, lui soient donnée. Un convoi d’aide humanitaire de l’IHH (İnsani Yardım Vakfı) est entré dans le nord syrien ce matin. une équipe de secours en provenance du Qatar, est aussi arrivée. Le convoi saoudien est entré par le poste-frontière de al-Hamam, près de Shaykh al-Hadid, à l’ouest d’Afrin, ce qui dément, de manière définitive, les affirmations de médias et d’officiels occidentaux, qui affirment, contre toute réalité, que la frontière est fermée ».
2 jours plus tôt, le 7 février 2023, le même observateur faisait remarquer que : « cette nuit, la ville de Marea, dans le nord d’Alep, a été la cible de bombardements d’artillerie, provenant de la poche de Tel Rifaat, sous contrôle conjoint des YPG, et du régime d’Assad, entrainant une interruption des opérations de secours ».

De même, sur les mensonges véhiculés par les pages pro-PKK (comme Kurdistan au féminin) qui violent constamment les droits humains (y compris des Kurdes) il dit le 18 février 2023 : « Non les Casques Blancs n’ont pas « ignoré les kurdes de Jinderes ». La défense civile a passé des jours à fouiller les décombres, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espoir de retrouver des survivants. La défense civile s’est acharnée à secourir les populations civiles, partout dans le nord-ouest syrien, sans avoir les moyens de mener des opérations de recherches et de secours de ce type. Plusieurs volontaires ont été blessés durant les opérations de secours. Par ailleurs, la défense civile n’a pas déclaré la fin des opérations, elle a déclaré, après plusieurs jours de recherches, qu’elle passait des opérations de recherches & secours, aux opérations de récupérations de corps. Et non, l’aide apportée par la Barzani Charity Foundation, n’a pas été volée, cela a été dément, plusieurs fois par des membres de la BCF, opérant dans le nord d’Alep. La BCF a déjà amenée 3 convois, le 3ème amenant une large équipe médicale. Méfiez-vous des sites comme “Kurdistan au féminin”, ce sont des sites de désinformation liés au PKK ».

Pire encore, le régime syrien a interdit aux secouristes venus du Liban, d’aider la population civile des zones libérées de la tyrannie du régime, en leur disant de les laisser mourir.

L’Occident maintient toujours d’ailleurs ses sanctions contre les zones civiles libérées de la domination assadiste, car la population locale a refusé de céder aux chantages et à la brutalité de l’organisation terroriste des FDS/PKK.

Tragédies sur tragédies, le peuple syrien continue malgré tout de résister héroïquement face au régime syrien, aux frappes russes, aux persécutions et attentats terroristes (essentiellement des FDS/PKK), et aux nombreuses frappes et trahisons occidentales. Alors que la Turquie a été le premier protecteur et partenaire de l’opposition syrienne et de millions de civils syriens – ciblés essentiellement par le régime syrien -, et a beaucoup œuvré pour combattre les mouvements terroristes et les milices identitaires fanatiques en Syrie, les USA, la Suède et le Canada avaient préféré sanctionner la Turquie et la priver des pièces dont la Turquie avait besoin pour sa défense et son armée, et ont financé à la place, des organisations terroristes. En Syrie par ailleurs, la Russie et les USA sont alliés pour protéger et soutenir l’organisation terroriste des FDS/YPG (qui compte aussi des mercenaires et terroristes occidentaux), et protéger indirectement le régime syrien. C’est à cause de la politique occidentale, que la Russie et le régime syrien se sont permis de commettre autant d’atrocités, qu’il y a eu autant de morts parmi les civils syriens, et que la situation reste bloquée et désespérée…

Les médias occidentaux continuent donc, non seulement de désinformer et de répandre des fakes news, mais tolèrent voire soutiennent aussi des organisations terroristes qui sont responsables de la mort de centaines de milliers de civils en Turquie, en Syrie, en Irak et en Iran. Le PKK et le régime syrien sont aussi les pires acteurs du conflit concernant les morts civils, les destructions et le trafic de drogue qu’ils exportent en Europe et dans le monde arabe, chaque mois les autorités des différents pays (Jordanie, Turquie, Arabie Saoudite, Italie, etc.) saisissent de la drogue issue de leur contrebande à hauteur de plusieurs millions de $, en provenance des territoires syriens contrôlés par le régime syrien et les FDS.

Chaque mois encore, les villes turques ou syriennes (y compris celles où vivent des Kurdes sous autorité turco-arabe) sont prises pour cibles par le PKK/FDS et régime syrien, qui commettent des attentats suicides ou des frappes militaires, tuant essentiellement des civils (dont beaucoup de femmes et d’enfants).

Le bilan des violations des droits humains en Syrie en 2022 du SNHR indiquait que les acteurs politiques les plus meurtriers de 2022 étaient le régime syrien (qui reste toujours classé n°1 en termes de crimes de guerre et de destruction) suivis des FDS/PKK, se classant ainsi devant Daesh en termes de civils tués. Très peu de temps après la publication de ce rapport, nous apprenions aussi le décès du jeune Ahmed Al-Jadaa, un enfant de 13 ans de la ville d’Al-Sabha dans la province de Deir-Ezzor, qui a été tué par balles lorsque les FDS/PKK ont violemment réprimé une manifestation, alors qu’il souffrait de troubles du langage, causés par son syndrome de Down (trisomie 21). Avant lui, les FDS avaient déjà tué, 4 jours plus tôt, un enfant de 10 ans.

En Syrie, les civils sont majoritairement menacés et tués par le régime syrien laïc et ses milices (notamment iraniennes et libanaises du Hezbollah), le PKK/FDS, les frappes russes et israéliennes, les frappes occidentales, et ensuite par Daesh (qui cependant cible plus les forces du régime syrien, là où vers 2014-2015 ils s’étaient alliés contre l’opposition syrienne et avaient massacré de nombreux civils) et quelques autres factions jihadistes ou groupes criminels sécularistes/laïcs.

Parmi les partis les plus racistes, on trouve, chez les principaux partis politiques, le CHP, le MHP, le HDP, le IYI ainsi que d’autres partis moins influents. A noter que l’Occident soutient à la fois le CHP (parti très anti-syriens, intolérant et raciste de façon générale, en plus d’être fortement corrompu) et le HDP (assez raciste également, souvent mêlé à des activités terroristes, criminelles et de corruption). Malheureusement, comme dans toute communauté, un certain nombre de Kurdes sont manipulés par des idéologues, qui leurs font miroiter de fausses promesses et où règne une confusion entre le projet du Kurdistan (qui ne règlera rien) et une idéologie terroriste qui instrumentalise une cause politique pour semer le chaos et la haine. Il y a aussi, chez les partisans pro-PKK, beaucoup de haine et de faux-témoignages, qui ont souvent été débunkés par des journalistes et analystes indépendants. Les kurdes n’étaient globalement pas persécutés car étant Kurdes, ils n’ont pas besoin de « soutien » du point de vue politique et identitaire, d’autant plus qu’ils sont globalement très bien respectés et intégrés en Turquie, bien qu’il y ait encore de la xénophobie (n’émanant pas de l’Etat comme cela peut être le cas en France, mais d’une partie du peuple et de la classe politique de l’opposition) qui peut toucher certaines minorités comme les Kurdes (pourtant majoritairement sunnites), les Alévis (pourtant majoritairement turcs) ou certains groupes politiques d’ethnie turque. Cependant, beaucoup de témoignages sont peu fiables, découlant surtout de leur hostilité idéologique ou de leur ignorance de la complexité de la situation, et se plaignant souvent sans raison alors qu’ils sont considérés comme les autres citoyens, qu’ils ont du travail, une protection juridique, accès à l’éducation, etc. là où même en France cela est très difficile pour plusieurs millions de citoyens Musulmans ou étrangers. Un certain nombre d’Alévis, qui eux-mêmes ne prient pas dans les mosquées ou ne pratiquent plus de rites religieux, sont plus laïcs qu’alévis dans la pratique, et ont donc les mêmes droits que les autres citoyens laïcs ou non-religieux. Ils ne sont donc pas du tout persécutés, contrairement aux Palestiniens et aux Ouïghours qui eux sont globalement seuls (du point de vue du soutien politique réel) et toujours opprimés en tant que communauté. Evidemment, dans certains cas, il y a des communautés qui ne sont pas systématiquement ou globalement persécutées partout dans le monde, mais si certains groupes (formant une partie de ladite communauté) dans certains pays ou dans certaines zones seulement, sont injustement persécutés ou discriminés – tout comme d’autres communautés -, et dans ce cas, il est évident qu’ils doivent être soutenus et assistés, dans le cadre de la justice et du respect de la pluralité religieuse et ethnique. N’oublions pas que c’est une région où il y a plus d’une quarantaine d’ethnies, il est donc logiquement difficile de contenter tout le monde, et si une ethnie à un état (avec des frontières qui seront contestées) chaque autre ethnie voudra son propre état aussi, c’est impossible et invivable sur le moyen et long termes, où seul le rapport de force s’imposera, avec les tendances habituelles d’oppression envers les vaincus. Même pour les Kurdes qui sont partisans d’un Kurdistan unifié et indépendant (et pas seulement autonome), ils se livrent déjà la guerre entre eux, entre les partisans pro-PKK/UPK et les autres factions et paris kurdes, ce qui ne laisse présager rien de bon, et que la solution ne réside pas dans ce concept délétère d’État-nation.

Depuis les 2 gigantesques séismes qui ont frappé la Turquie et le Nord-Ouest de la Syrie de plein fouet. Certains propagandistes du PKK ont multiplié les faux-témoignages faisant croire qu’aucun secouriste ou soldat n’a été envoyé dans les zones majoritairement Kurdes, alors que l’on peut voir, dans les vidéos et les photos, ainsi que selon de nombreux témoignages de familles Kurdes, que la plupart des zones ont été secourues et ont bénéficié d’aides, sauf quelques endroits isolés et globalement difficiles d’accès, et où il n’est guère possible de dépêcher des soldats et secouristes limités en nombre à tous les endroits en même temps.

Séismes de Kahramanmaras: Le bilan s’alourdit à 16 170 morts et plus de 64 000 blessés (9 février 2023) : « 6 444 bâtiments se sont effondrés à la suite des séismes survenus en Türkiye
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé que le bilan des tremblements de terre qui ont frappé le sud de la Türkiye s’est alourdi à 16 170 morts et 64 194 blessés. Le Chef de l’État turc a fait des déclarations, dans l’après-midi de jeudi, depuis la ville d’Osmaniye, affectée par le séisme. Toutes sortes d’équipes et d’équipements en provenance de tout le pays sont dirigés vers la région touchée par le séisme, a fait savoir Erdogan. Il a qualifié les tremblements de terre survenus dans le sud du pays de “catastrophe du siècle”, qui ont causé d’importants dégâts.
Plus tôt ce jeudi à Gaziantep, Erdogan avait fait savoir que l’objectif de l’État turc est de construire, en un an, des immeubles de 2, 3 ou 4 étages maximum dans les 10 provinces touchées, pour remplacer les bâtiments qui se sont effondrés. Les travaux ont débuté pour installer des conteneurs et maisons préfabriquées dans les provinces touchées. Certains pays, comme le Qatar, ont dans ce sens annoncé l’envoi de milliers de conteneurs en Türkiye, et en Syrie »
(https://www.aa.com.tr/…/s%C3%A9ismes-de…/2813467).

Malgré la très bonne réactivité des autorités turques et la mobilisation des soldats et des secouristes (l’une des meilleures performances au monde d’ailleurs, au vu de l’ampleur du séisme et des dégâts, là où d’autres pays comme les Etats-Unis et la France attendaient parfois plusieurs jours ou semaines avant d’intervenir, lors de catastrophes naturelles – souvent de moins grande ampleur -), le bilan provisoire reste très lourd. Une bonne gestion de la crise et une bonne coopération permettent cependant d’éviter un bilan bien plus lourd. Le Qatar, le Pakistan, l’Azerbaïdjan ont déjà envoyé de l’aide, et même des pays comme les Emirats arabes-unis, l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la Grèce, l’Arménie et d’autres encore, qui ont envoyé aussi de l’aide, – tout comme la Turquie les avait aidé lorsqu’ils étaient éprouvés par diverses catastrophes -.

De tout cela, il en ressort en fin de compte qu’il est insultant et méprisant pour nos frères et sœurs Kurdes, d’être toujours assimilé(e)s au PKK par les médias occidentaux, qui sèment continuellement les amalgames, alors que la plupart des Kurdes sont des citoyens respectueux et cultivés qui ne demandent qu’à vire en paix, loin des intrigues idéologico-politiques de l’Occident, du PKK ou des pays hostiles et corrompus de la région. Les discriminations, ont, dans leur ensemble, cessé envers les Kurdes en Turquie, en Irak, en Syrie et en Iran, sauf quand les pays vivent des tensions politiques et militaires qui peuvent cibler sporadiquement ou temporairement certaines groupes ethniques ou religieux (en Iran par exemple, les Baloutchs et les Kurdes, qui sont une double minorité, à la fois ethnique et religieusement sunnite, sont souvent les populations les plus ciblées et persécutées par le régime iranien, notamment depuis les soulèvements de fin 2022), et en Syrie, la brutalité du PKK et les manipulations du régime syrien, peuvent rendre les choses plus difficiles, et alimenter certains amalgames dans leurs répercussions en Syrie, en Irak comme en Turquie. Face aux mouvements terroristes, il est toujours plus compliqué d’adopter une politique totalement juste, car les dommages collatéraux sont rarement inévitables. Que les gens pensent donc à 2 fois, avant d’attaquer ou de heurter les symboles ou les civils d’un autre peuple, de peur que cela dégénère en conflit armé et ouvert, avec des victimes de tous les côtés. Il est par contre vrai encore, qu’au sein de certains partis politiques en Turquie, que ce soit du côté des partis d’inspiration kémaliste ou de l’ultra-nationalisme, qu’il y ait des militants ou des députés très peu favorables aux Kurdes comme aux Arabes syriens, et que du côté du HDP (parti officiellement pro-Kurde mais trahissant la cause kurde et menaçant la sécurité de la Turquie), il y ait aussi des militants et députés « anti-turcs », tout comme en Europe ce racisme est également palpable (ciblant parfois toutes les communautés « étrangères », comme les Arabes et les Maghrébins, les Africains dans leur ensemble, les Turcs, les Kurdes, les Azéris, les Syriens, les Afghans, les Iraniens, les Tchétchènes, etc.). Mais au-delà même des clivages politiques, de façon mineure ou isolée, les actes et mentalités racistes sont toujours possibles – tout comme envers n’importe quelle autre communauté et ce y compris en Europe et en Amérique du Nord -, et les états comme les citoyens, doivent toujours rester vigilant et empêcher que les dérives se répandent, ou deviennent systématiques. Leur objectif doit être de favoriser la cohabitation et l’intégration des nombreuses ethnies qui vivent au sein du même pays, en évitant de leur donner la volonté de créer plus de conflits et d’ambitions séparatistes ou indépendantistes qui ne mèneront qu’à plus de chaos et de tragédies, mais pour cela, il faut constamment œuvrer dans l’intérêt général de toutes les communautés, de revenir à une perspective plus spirituelle et éthique, et d’accorder à tous, une justice équitable, une protection morale et sociale, une bonne éducation, et d’arrêter, de part et d’autre, toutes les campagnes de diabolisation, et en cela, nous pouvons saluer les efforts d’Erdogan et de son parti l’AKP, qui en Turquie, ont fait en sorte que la diabolisation et la persécution visant les Kurdes en tant que tel, cessent, et plutôt de répéter régulièrement que les Kurdes sont les frères des Turcs et qu’ils font partie intégrante de la Nation.

Le monde musulman a permis de faire émerger d’importantes figures musulmanes d’origine kurde, – déjà à l’époque prophétique -, mais le monde musulman se souviendra surtout de cet homme illustre que fut Saladin (Salâhuddîn Al-Ayyûbî), le chef militaire et politique qui réunifia le monde musulman sous la bannière de l’Islam (sous son leadership), où Kurdes, Turcs, Arabes, Iraniens, Berbères, Africains et autres ethnies, furent des frères et participèrent à la libération de Jérusalem face aux Croisés. Salâhuddîn (1138 – 1193) reste encore l’une des figures les plus aimées du monde musulman, et il ne fut pas seulement un brillant stratège, un bon combattant, et un excellent leader, mais il était aussi un juriste (affiliée à l’école shafiite tout en étant ouverte aux autres écoles), un théologien asharite (mais condamnant le sectarisme entre les différentes écoles théologiques), un ascète, un sûfi (il fut influencé notamment par le célèbre Shaykh ‘Abd al-Qâdir al-Jilânî et le célèbre traditionniste Ibn ‘Asâkir), un poète, un historien, un mathématicien, un exégète du Qur’ân, un homme de lettres, une âme chevaleresque caractérisée par son respect de la pluralité et sa protection accordée aux non-Musulmans qui désiraient la paix. Il s’intéressait aussi beaucoup aux chevaux arabes, à l’astronomie, à la médecine, à la généalogie (notamment des Arabes). En plus de la langue kurde, il parlait aussi l’arabe, le persan et le turc. Il se peut aussi que, outre ses origines kurdes, il ait aussi des origines arabes et persanes (1).

Notes :

(1) Voir ‘Abd al-Qadir al-Jilânî, Futûh al-Ghayb dans l’édition arabe de 2019 Jamal al-Din Faleh al-Kilani ainsi que Abdul Rahman Azzam, Saladin. éd. Pearson Longman. 2009, p. 48.

Anne-Marie Eddé. Saladin,. tr. Todd, Jane Marie. éd. Harvard University Press, 2011 ; Lyons, Malcolm Cameron et Jackson, D. E. P, Saladin: The Politics of the Holy War, Cambridge University Press, 1982 ; Ramazan Şeşen, Selâhaddîn-i Eyyûbî, TDV Encyclopedia of Islam, Vol. 36 (Sakal – Sevm) (in Turkish). Istanbul: Turkiye, 2009.


Article mis à jour le 11 février 2023 puis le 18 février 2023.


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