L’Islam, Lumière pour le monde des Hommes

Laura Veccia Vaglieri (1893 – 1989), – comme de nombreux autres auteurs -, faisait remarquer très justement ceci à propos de l’Islâm :

« L’Islam a jailli, telle une source d’eau pure et salvatrice, au milieu d’un peuple à demi barbares, dans une région isolée et aride, à l’écart des chemins de la civilisation et de la pensée humaine. Cette source était si abondante qu’elle se transforma rapidement en ruisseau puis en fleuve et finit par déborder pour se diviser en des milliers de canaux qui parcourent tout le pays.

Là où fut goûtée cette eau miraculeuse, les habitants divisés se réunirent, les conflits se réglèrent et des groupes qui s’entretuaient s’unirent. Là où régnait le droit à la vengeance, où l’on ne reconnaissait aucun lien social, sauf celui du sang, qui maintenait unies les tribus d’origine commune, se fit place un sentiment nouveau, le sentiment de la fraternité entre les hommes unis par un même idéal de moralité et de religion.

Devenue torrent irrésistible, cette onde divine se précipita avec une force inouïe sur les royaumes glorieux de la vieille civilisation, et, avant même que leurs habitants puissent se rendre compte de la grandeur de l’événement, elle les investit, les bouleversa, nivelant les pays, abattant les barrières, réveillant par son fracas les âmes assoupies, faisant des nations les plus différentes un seul peuple.

Un phénomène semblable ne s’était jamais vu dans l’histoire. La rapidité avec laquelle l’Islam a réalisé ses conquêtes et devint, après n’avoir été que la foi de quelques enthousiastes, la religion de millions d’hommes, a quelque chose de fantastique ». (Laura Veccia Vaglieri, Clarification limpide de l’Islam, Chap. La fulgurante diffusion de l’Islam, œuvre de la Sagesse divine, éd. Groupe CCEE, 2019, p. 3, présenté par Azzedine Barika).

Cela est manifeste, et c’est un « signe divin » très fort, qui ne s’explique pas que pour des raisons politiques et économiques, sachant qu’à cette époque, les empires byzantin et perse étaient plus riches, plus puissants militairement et plus nombreux militairement que les arabes convertis à l’Islam, malgré qu’ils étaient sur le déclin. La Lumière de l’Islam a eu ceci de grandiose, que cela s’est transposée sur la lucidité politique et économique des grands califes comme Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân et ‘Alî. Quoi qu’il en soit, cette diffusion fulgurante et bouleversante de l’Islâm, est avant tout celle des âmes et des esprits, nourris par la lumière de l’islam.

En effet, l’Islam, dans son idéal et ses principes, fournit les méthodes et les idées pour transformer spirituellement les êtres, les mener à l’indépendance et à l’union, transcendant les frontières et les différences de races, de sexes, d’ethnies, de langues et de cultures. Il n’est ainsi pas rare de voir des musulmans très éloignés culturellement de se considérer comme étant encore plus proches que des frères d’une même famille biologique, et déployer ensemble leur énergie pour un idéal absolu, dépassant les considérations mondaines.  L’histoire de l’Islam est marquée par de nombreux êtres, – hommes et femmes – de cette trempe, réunissant toutes les nobles qualités. A ce titre, il est rapporté selon Mu’adh Ibn Jabâl que le Prophète Muhammad ﷺ a dit : « En vérité, Allâh a enveloppé (haffa) l’Islam dans les nobles qualités et les belles oeuvres » (rapporté par al-Ghazâlî dans son Ihyâ’, 2/20), faisant ainsi écho aux nombreux versets du Qur’ân mettant l’accent sur les vertus spirituelles et la purification de l’âme que les fidèles sincères doivent s’efforcer de réaliser tout au long de leur séjour terrestre.

Encore aujourd’hui, des êtres que tout séparait, se sont unis et retrouvés dans et par la Lumière de l’Islam, scellant ainsi leur magnifique destinée, et provoquant en eux, amour, fraternité, vertu et sagesse, ce qui indique que malgré les événements tragiques que nous vivons actuellement, l’Islam demeure encore vivifiant et opératif.

En Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Afrique noire, au Proche-Orient, ailleurs en Asie et dans les Balkans, l’Islam a été un facteur d’unité et d’enrichissement intellectuel d’une grande portée, malgré les tensions toujours possibles en raison du facteur humaine.

Comme le relatait un historien concernant le Maghreb : « Parmi les populations, l’islam parvient à réaliser l’osmose entre la culture autochtone berbère et la nouvelle éthique coranique. Il l’emporte sur les croyances païennes, développe la justice sociale et l’égalité entre les croyants. L’accession des Berbères à la foi musulmane leur donne, dans une certaine mesure, la cohésion qui manquait à leurs communautés ». (Benjamin Stora, Histoire de l’Algérie coloniale 1830-1954, éd. La découverte, 2004, p. 9).

Néanmoins, cet idéal n’a pas toujours été porté à sa juste valeur par l’ensemble des musulmans se réclamant de la Ummah, et même auprès des contemporains du Prophète, ceux qui n’ont pas été éduqués par lui, n’avaient pas toujours rompu avec un certain tribalisme (entendu dans le sens de l’éloignement des nobles vertus spirituelles), et l’Islam se voulant universel, accueillant tous les êtres humains selon leur propre degré d’entendement et de piété, tolère plusieurs pratiques culturelles (jugées problématiques, détestables ou déconseillée par certains) qui ne sont toutefois pas mises en valeur par les esprits les plus élevés et clairvoyants de la Communauté musulmane. Et ce n’était que lorsque cet idéal fut oublié ou délaissé, que la nature humaine détournée de sa vocation spirituelle, renouait avec l’esprit de la jahiliyya, provoquant conflits et dérives.


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