En raison des méfaits d’un groupe associé à une communauté particulière (qu’elle soit religieuse, politique, ethnique, linguistique, sportive, idéologique, …), lorsque l’émotion prend le pas au sein des communautés « victimes » et touchées par leurs méfaits, il existe souvent la tentation de réagir par une punition collective (comme le font par exemple les puissances impérialistes occidentales, russes, sionistes et autres), s’abaissant ainsi à la barbarie des ennemis les ayant massacré, alimentant ainsi un cercle vicieux sanglant dont il devient difficile de s’en émanciper. Or, l’Islam interdit une telle pratique pour des raisons morales, politiques, juridiques, sociétales et pragmatiques évidentes.
« Et nul ne portera le fardeau d’autrui » (Qur’ân 17, 15) ; « Combattez dans le Sentier d’Allâh ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allâh n’aime pas les transgresseurs (et les agresseurs) » (Qur’ân 2, 190) ; « Toutes les fois qu’ils allument un feu pour la guerre, Allâh l’éteint. Et ils s’efforcent de semer le désordre, la terreur et le chaos sur la terre, alors qu’Allâh n’aime pas les semeurs de désordre et de chaos » (Qur’ân 5, 64). Par déduction, ce verset interdit aux Musulmans de semer le trouble, le désordre, le chaos ou la terreur sur la terre, car il s’agit d’actions clairement prohibées et condamnées par Allâh.
« S’ils s’écartent de vous sans avoir eu à vous combattre, et s’ils vous proposent la paix, alors Allâh n’établira pour vous aucun recours (hostile) contre eux » (Qur’ân 4, 90).
« Et s’ils inclinent à la Paix, incline vers celle-ci (toi aussi) et place ta confiance en Allâh, car c’est Lui l’Audient, l’Omniscient. Et s’ils veulent te tromper, alors Allâh te suffira. C’est Lui qui t’a soutenu par Son secours, ainsi que par (l’assistance) des croyants » (Qur’ân 8, 61-62).
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Ne souhaitez pas la rencontre avec l’ennemi (qui souhaite vous combattre) mais souhaitez plutôt la paix, le salut, le pardon et la préservation. Mais si vous le rencontrez (car cette situation vous est imposée), alors soyez fermes et endurants, et sachez que le Paradis se trouve à l’ombre des sabres (car cela conduit au martyr pour lutter contre l’oppresseur et l’envahisseur injuste) ! (Puis il a dit) : Ô Allâh ! Toi qui fais descendre le Livre, qui fais se déplacer les nuages et qui défais les coalisés, défais-les et accorde-nous la victoire sur eux ! » »[1].
L’imâm du Salaf, juriste, élève et compagnon de l’imâm Abû Hanifa et historien Abû Yûsuf rapporte dans son Kitâb Al-Kharâj (p. 72) la teneur du Pacte de Najrân entre les Musulmans et les Chrétiens, où le Prophète (ﷺ) dit : « (…) la protection d’Allâh et la garantie du Prophète Muhammad, Envoyé d’Allâh, s’étendent sur Najrân et les alentours, soit sur leurs biens, leurs personnes, la pratique de leur culte, leurs absents et présents, leurs familles et leurs sanctuaires, et tout ce qui grand et petit, se trouve en leur possession ; aucun évêque ne sera déplacé de son siège épiscopal ; ni aucun moine de son monastère ; ni aucun prêtre de sa cure ; aucun intérêt aux emprunts (aucune humiliation ne) pèsera sur eux ; ni le sang d’une vengeance antérieure à la capitation (dîme). Ils ne seront ni rassemblés, ni assujettis à la dîme. Aucune troupe ne foulera leur sol. Et lorsque l’un d’eux réclamera un dû, l’équité sera mise parmi eux. Ils ne seront ni oppresseurs ni opprimés. Et quiconque d’entre eux pratiquera à l’avenir l’usure, sera mis hors de ma protection. Aucun individu parmi eux ne sera tenu pour responsable de la faute d’un autre. Donc la garantie d’Allâh et l’assurance du Prophète Muhammad, Envoyé d’Allâh, sanctionnent (confirment) le contenu de cet écrit, pour jusqu’au jour où Allâh manifestera Son Autorité (le Jour du Jugement dernier), tant qu’ils (les Najrânites) demeureront dans de bonnes dispositions et agiront en conformité avec leurs devoirs ; sans subir aucun outrage ».
A travers l’histoire musulmane, la trahison d’une partie de certaines communautés (juives, nussayrites, shiites, etc.) en s’alliant avec un ennemi belliqueux (croisés, mongols, etc.) ayant débouché sur des bains de sang, ont souvent suscité une grande suspicion, et des perceptions négatives sur les communautés impliquant dans des actes de haute trahison, malgré la protection dont ils jouissaient. Cela eut lieu aussi en Europe, de même qu’avec les Arméniens sous l’Empire ottoman, car alors même qu’ils étaient protégés et qu’ils bénéficiaient de privilèges, les révolutionnaires nationalistes parmi eux, manipulés par les empires britanniques, français et russes, se sont révoltés dans le but de dépecer l’Empire Ottoman et de fonder un état nationaliste sur le sang et le dos de millions d’innocents, commettant des massacres contre des populations civiles (turques et kurdes notamment, mais aussi contre les Arméniens restés fidèles à l’Empire ottoman), engendrant ensuite une répression implacable contre les révolutionnaires Arméniens, avec des civils qui étaient ensuite pris entre 2 feux. Un documentaire abordait d’ailleurs cette tragédie : « La Révolte Arménienne (1894-1920) – S’agit-il d’un génocide arménien ou d’un génocide musulman. À la fin du 19e siècle, les nationalistes arméniens, poussés par les idéaux politiques occidentaux et le désir pour leur propre patrie, commencèrent à se révolter contre l’Empire Ottoman. Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, les troupes russes envahirent la Turquie orientale et les Arméniens rejoignirent leur rang. Dès 1915, la lutte entre les Arméniens et les ottomans se transforma à un bain de sang tragique. Dans les 5 années suivantes, plus de 2 millions Arméniens et Musulmans –Turcs, Kurdes et Azéris notamment – moururent de maladies, famine, froid et par massacres. Ce programme d’une heure examine les détails de cette lutte horrible, explique les raisons et dévoile le rôle clé joué par les puissances occidentales dans le conflit. La Révolte Arménienne (le documentaire) utilise les films des archives et les photos des sources turques, russes et américaines, et inclut les entretiens avec les experts comme : Norman Stone, Département de l’Histoire, Université de Bilkent Yusuf Halaçoğlu, Centre de Recherches Stratégiques à l’Université Gazi ; Justin McCarthy, Département de l’Histoire, Université de Louisville ; Yusuf Sarınay, Directeur des Archives Républicaines Turques Seçil Karal Akgün, Département de l’Histoire, Université Technique du Moyen-Orient ; Stanford Shaw, Département de l’Histoire, Université de Bilkent, etc. ».[2].
Plus récemment en Syrie (au début du mois de Mars 2025), les régimes israéliens et certaines factions iraniennes ont activé ensemble leurs proxys (groupes terroristes : PKK, Hezbollah et assadistes notamment) pour relancer une guerre civile et affaiblir davantage la Syrie. En plein mois sacré du Ramadan pour les Musulmans et du carême pour les Chrétiens, les terroristes assadistes laïcs et les terroristes marxistes du PKK/FDS (avec le soutien d’Israël) ont décidé de lancer des attaques meurtrières pour semer le chaos dans le pays et le replonger dans une nouvelle guerre civile sanglante. Plusieurs combats violents ont été recensés, notamment dans les villes « alaouites » (nussayrites) – à ne pas confondre avec les Sûfis et descendants de la famille Alide appelés « alawites » -. Or, les médias assadistes et occidentaux ont diffusé de nombreuses fakes news pour alimenter le chaos. Or, après la défaite du tyran laïc et nussayrite Bashar el Assad, – responsable de la mort d’environ 1 million de personnes en Syrie (de 2011 à 2024) – dont plus de 600 000 civils -, et qui était de loin l’acteur le plus criminel du pays (devant les massacres perpétrés en Syrie par les sionistes, les forces US et françaises, les forces russes, les terroristes du PKK/FDS mais qui étaient alliés à Assad, de Daesh ainsi que d’autres groupes armés comme HTS), les groupes rebelles prirent le pouvoir et accordèrent aux éléments assadistes (dont la majorité étaient des nussayrites) une amnistie générale (sauf pour les plus grands criminels de guerre, terroristes, violeurs, pédocriminels et narcotrafiquants). Mais au début du mois de mars 2024, environ 3 mois après la chute de l’ancien régime, des responsables et terroristes assadistes ont organisé des attaques terroristes, des massacres de civils, des attaques contre des mosquées et de nombreux actes de trahison contre le gouvernement central et légitime (soutenu plus ou moins librement par la majorité des Syriens, y compris par une partie des Chrétiens, des Druzes et des Nussayrites/alaouites anti-Assad) en perpétrant des embuscades, résultant en la mort de nombreux civils et de forces de sécurité qui étaient au service du peuple. Les groupes assadistes armèrent aussi leurs proches afin de commettre des crimes, et tout cela a provoqué une réponse ferme du gouvernement – qui a toutefois interdit de réprimer les civils ou d’exagérer dans l’emploi de la force pour neutraliser les terroristes et les gangs -, interdisant ainsi le recours à la punition collective ou à humilier ou torturer les prisonniers. De nombreuses vidéos datant d’avant 2025 ont été rediffusées en changeant la légende et le contexte, ou en inversant la réalité (les assadistes prétendant que « HTS » torturait ou tuait des civils alors qu’il s’agissait de criminels assadistes qui tuaient et torturaient des civils). Malheureusement, beaucoup de Syriens (citoyens ou combattants) nourrissaient encore de la rancœur envers les éléments assadistes ayant bénéficié de l’amnistie, voire même des Nussayrites car associés au régime sanglant et atroce des Assad. La guerre civile ayant été d’une terreur telle et d’une ampleur sans précédente, s’étalant sur environ 13 ans, les sentiments de vengeance suite à la mort de leurs proches étaient encore vivaces, poussant certaines « victimes » devenus combattants ou policiers, à commettre aussi des exactions dans des incidents isolés, en totale opposition avec les ordres officiels du gouvernement. Ces groupes terroristes assadistes – qui sont alliés du régime sioniste -, et qui sont aussi des gangs criminels et mafieux, ont beaucoup de haine contre le peuple syrien et le nouveau gouvernement, car ils n’ont plus les pleins pouvoirs, ne « profitant » plus des recettes de leur trafic de drogue (démantelé en grande partie par les « rebelles » qui ont pris désormais le pouvoir en Syrie) et car ils ne peuvent plus humilier les citoyens comme ils le faisant avant sous Bashar. Cela fait aussi le jeu du régime israélien qui pousse une nouvelle fois à la guerre civile, et soutient d’une manière ou d’autre des groupes extrémistes ou terroristes divers pour provoquer un nouveau cycle de violence. Malgré la propagande assadiste (relayé par des médias et profils occidentaux)[3], une grande partie du peuple syrien soutient le gouvernement actuel et exige que les criminels assadistes soient violemment punis. Aussi, des médias occidentaux et assadistes ont menti, faisant passer plusieurs centaines de assadistes armés (et ayant lancé les hostilités) pour de simples « civils » victimes d’un « pogrom », ce qui était faux, malgré la mort probable de civils de part et d’autre[4].
Les mauvais choix géopolitiques de l’Iran, dans leur volonté de déstabiliser la région, tout comme le régime israélien et le régime d’Assad (ou les éléments en « fuite » ou qui se cachent dans l’ombre dans l’espoir de reprendre le pouvoir par la violence et la terreur), dont des documents ont montré des liens et des alliances entre eux – ainsi que des infiltrations du Mossad en Syrie et en Iran – pourraient expliquer leurs convergences dans la destruction des pays musulmans rivaux au potentiel intellectuel, militaire et technologique élevé comme la Syrie, l’Irak et la Turquie. Les groupes assadistes ont mis ainsi en danger les innocents parmi les alaouites/nussayrites, dont certains étaient aussi opposés à Assad. Dans un pays meurtri et pollué par le sectarisme et les manipulations politiques identitaires (qui était la méthode privilégiée par Assad pour assurer son règne, en jouant sur la peur et la haine entre communautés), des incidents identifiés à un certain « communautarisme » peuvent très vite dégénérés en des massacres de plus grande ampleur, d’autant plus que les gens ne sont plus habitués à prendre du recul, à distinguer les civils et les combattants, etc.
Un analyste suivant de très près la situation en Syrie, depuis le début de la révolution syrienne en 2011, avait d’ailleurs résumé la situation comme suit : « Les miliciens et terroristes assadistes ont subi de lourdes pertes. Ils ont distribué des armes à des civils alaouites inexpérimentés et les ont incités à mener des attaques- contre des mosquées, des civils et des forces de l’ordre -, ce qui aura certainement des conséquences pour la population alaouite à Lattakié, Tartous, Jableh, et dans les villages voisins. Le fait est qu’une bonne partie de la minorité alaouite a soutenu Assad et que plusieurs massacres ont été commis par des membres de cette minorité, le plus souvent contre leurs voisins, coupables, à leurs yeux, d’être sunnites et donc déloyaux, ou simplement de ne pas être pro-Assad. Après avoir pris le pouvoir, le nouveau gouvernement syrien a offert l’amnistie aux éléments qui combattaient pour Assad. Des dizaines de milliers ont accepté, et ont déposé les armes. Certains l’ont accepté pour ensuite attaquer les forces de sécurité (certains d’entre eux sont morts depuis), d’autres n’ont pas acceptés ». Ainsi, des terroristes assadistes ont massacré des civils et des forces de sécurité, qui depuis ont été forcés de réagir malgré l’amnistie qui leur avait été accordée. Il y a aussi une colère généralisée du peuple syrien contre les gangs assadistes (terroristes + narcotrafiquants). Entre le 5 mars et le 8 mars 2025, les différentes sources évoquaient entre 550 et 2000 morts, mais pas « civils alaouites » uniquement comme le prétendaient les propagandistes pro-Assad, puisque beaucoup de civils tués, ainsi que soldats et forces de sécurité massacrés (environ 200) l’ont été par des gangs assadistes, qui ont initié les hostilités et commis des actes de terreur, provoquant d’une part une réponse forte du gouvernement syrien (d’Ahmad Al-Sharaa) et d’autre part une répression sanglante parfois de la part de certains combattants « ennemis », souvent parmi les plus radicaux, et qui refusent de se plier à la nouvelle armée syrienne (d’Ahmad Al-Sharaa) et aux valeurs de l’islam de justice, de maitrise de soi, de pardon et de clémence. Le président Ahmad Al-Sharaa dans son discours télévisé du 8 mars 2025 dit aux criminels assadistes : « On vous a combattu en essayant de préserver vos vies [à la chute d’Assad] on veut réparer le pays que vous avez détruit on ne cherche pas le sang […] vous avez abusé du sang des Syriens des décennies durant […] même si on a favorisé le pardon pour éviter d’en arriver là (en nous trahissant une nouvelle fois par vos attaques criminelles). (…) Je vous rappelle (aux soldats et forces de l’ordre) qu’Allâh a assuré (dans le Qur’ân) au prisonnier le même statut que celui de l’orphelin et du nécessiteux. Et par amour pour Lui, il faut donner de la nourriture aux pauvres, à l’orphelin et au prisonnier (…). J’appelle toutes les forces qui ont rejoint les sites des affrontements à obéir aux commandants militaires et des forces de sécurité sur place et à évacuer immédiatement les sites, pour contrôler les débordements et pour qu’ils puissent accomplir pleinement leur mission »[5]. Le président syrien du « nouveau » gouvernement doit ainsi composer avec les terroristes assadistes et les tortionnaires de l’ancien régime qui cherchent le chaos d’une part, et d’autre part avec les radicaux ou « ex-terroristes » qui avaient combattu avec lui auparavant (contre un ennemi commun : le régime tyrannique des Assad) et qui ne veulent pas renoncer à leur mentalité extrémiste – et une partie de la population syrienne qui veut se venger des nombreuses exactions commises par les alliés ou criminels du régime Assad pendant des années avant la chute de Bashar el Assad[6]. Des comptes assadistes répandaient aussi de nombreuses fakes news ou d’anciennes vidéos décontextualisées pour semer la peur (parfois en diffusant des vidéos où l’on voyait des terroristes assadistes en train de massacrer des civils, mais où ils inversaient les rôles en disant que c’était des « combattants de HTS » alors que ce n’était pas le cas), ou reprenaient aussi des images de Gaza (d’enfants tués par Tsahal) pour en changer le titre et dire que ce sont des enfants alaouites tués par les soldats du nouveau gouvernement syrien…[7]. Dans l’espace médiatique francophone, l’une des meilleures analyses fut celle de Wassim Nasr, libanais chrétien connaissant très bien la Syrie, le 10 mars 2025 sur France24, où il rappela l’implication de puissances étrangères sur ces événements, avec les factions assadistes terroristes qui voulaient relancer une guerre civile sectaire à coup de massacres et de propagandes[8]. Les mêmes techniques de manipulations russo-assadistes qu’en 2012 sont de nouveau utilisées lors des événements de mars 2025[9].
Parmi les menteurs notoires et actifs concernant le conflit syrien : Michel Collon, Syriangirl (alias partisangirl) qui vit en Australie et ne connait pas bien la Syrie, Thierry Meyssan, les comptes War Monitor et Middle East Observer, Idriss Aberkane, Régis Le Sommier, Youssef Hindi, Claude El Khal, Mère Agnès-Mariam, Peter Sweden, Linformatrice (compte fake se faisant passer pour une juive antisioniste mais pro-russe et pro-Assad), etc. Bien que sur d’autres sujets ils peuvent être pertinents, sur le dossier syrien et même sur le dossier ukrainien, cela reste souvent catastrophique, avec des omissions d’éléments importants (pour couvrir les fakes news et crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine, au Mali ou en Syrie avant la chute d’Assad, ou assadistes encore en Syrie après la chute d’Assad) mêlant ignorance des faits, mauvaise foi, propagande et caricature indignes d’analystes ou de journalistes se voulant sérieux. D’une certaine façon, ils soutiennent même des groupes criminels et terroristes, alimentent le conflit et la haine, et détruisent et affaiblissent encore plus la Syrie, faisant ainsi le jeu des sionistes les plus fanatiques. Et puisqu’ils savent qu’ils mentent et qu’il existe des débunkages de leurs affirmations, éléments qu’ils ont pu consulter à plusieurs reprises, mais dont ils font complètement fi, cela fait d’eux des agents (conscients) de propagande ou des idéologues de mauvaise foi, contrairement aux autres qui sont victimes de leur propagande et qui n’ont pas eu accès aux informations vérifiées. Ce qu’ils disent contredit les faits sur place (témoins oculaires, analystes et journalistes politiquement indépendants et intègres, images et vidéos vérifiées, croisement des sources, etc.). D’ailleurs ils reprennent tous les mêmes fakes news de base dont ils n’ont même pas fait l’effort d’en vérifier la pertinence (d’anciennes photos ou vidéos datant d’il y a plus de 10 ans, d’autres qui ont eu lieu ailleurs qu’en Syrie, d’autres qui montrent en réalité des exactions commises par des terroristes assadistes ou daeshites – tous 2 ennemis de HTS – et non pas des combattants de HTS ou encore des exécutions, non pas de civils, mais de violeurs, terroristes, pédocriminels, tortionnaires ou des criminels de guerre assadistes, tués sans procès par des soldats ou combattants divers ou par des civils armés voulant se faire vengeance pour leurs familles torturées ou massacrées par les assadistes. Ceux qui, sur le cas syrien, font un bien meilleur travail journalistique et d’analyse (malgré des défauts ou quelques erreurs) : Firas Kontar (Syrien de confession druze), Warfare Analysis, Wassim Nasr (Libanais chrétien), Cédric Labrousse (français spécialiste d’une partie de la Syrie et des groupes armés), Xumas (chercheur d’origine irakienne et spécialiste de la Syrie, du sionisme, de la Palestine, du Hamas et du Hezbollah), Vlogging Syria (Syrien qui documente et archive de nombreuses données, vidéos, etc.), VeSyria (qui analyse et vérifie les fakes news ou allégations, notamment par recherche d’images et vidéos dans les bases de données), Assad Sam Hanna (Syrien et analyste politique), Dilly Hussein, Reem Rifai, Qalaat Al Mudiq, Dr. Talha Abdulrazaq, le compte Syriano, les médias Levant24, Clash Report et Nouvelle Aube – car ils font l’effort de mener des investigations en vérifiant un minimum les informations et en proposant parfois aussi des analyses plus sérieuses – ainsi que des Syriens parmi nos proches, qui tous ont dénoncé à la fois le régime d’Assad (pour leur terrorisme, barbarie et système impitoyable) ainsi que Daesh.
Malheureusement les assadistes qui ont semé les graines du sectarisme en Syrie tout en massacrant des Musulmans et des Chrétiens (ainsi que des Druzes et des Alaouites), puis l’influence du wahhabisme najdite dans le monde et les manipulations occidentales, il était prévisible que les exactions communautaristes ou nationalistes existent. Les pro-Assad et Israël ont activé en même temps leur proxy pour relancer une guerre civile dans le pays (tuant plus de 400 soldats et policiers du nouveau gouvernement, ainsi que de nombreux civils), et exposant ainsi des civils aux représailles d’une foule en colère, avec des groupes armés divers (n’étant pas ou plus affiliés au gouvernement central d’Ahmad Al-Sharaa, qui a interdit de tels actes), et avec des assadistes commettant des actions en se faisant passer pour des islamistes comme au début de la révolution syrienne de 2011, et où des civils alaouites (probablement affiliés à la mouvance assadistes) ont aussi assassiné leurs voisins alaouites ou chrétiens pour les voler et les piller dans le chaos généralisé, où se mêlent ensuite des brigands et des criminels de différentes communautés, qui n’attendaient que le chaos, pour piller des maisons ou commettre des exactions (parfois par vengeance ou par pure haine). L’écrasante majorité des Syriens vivent mieux depuis la chute de Bashar el-Assad et des criminels de guerre assadistes[10], mais il faut préciser que sous Assad les Chrétiens étaient aussi parfois opprimés et massacrés, avec des églises détruites également (par l’aviation assadiste et russe tout comme la Russie l’a fait aussi en Ukraine, en y massacrant des Chrétiens et vice-versa parmi les forces ukrainiennes vis-à-vis des Russes, dont des civils), notamment à Idlib et Alep. Le président de transition (Ahmad Al-Sharaa) assure cependant la protection des Chrétiens (il le faisait déjà lorsqu’il était gouverneur de la région d’Idlib durant la guerre civile), mais il y a encore des groupes armés qui doivent être neutralisés car ils représentent un danger pour le vivre-ensemble et la stabilité du pays, notamment des gangs assadistes ou des kharijites ou wahhabites extrémistes, qui eux peuvent susciter l’insécurité chez les différentes communautés (Sunnites, Shiites, Alaouites, Druzes, Chrétiennes, etc.). En Syrie, les USA ne soutiennent pas le gouvernement syrien (d’Ahmad al-Sharaa) mais les groupes terroristes et gangs criminels assadistes (qui ont massacré des centaines de personnes : civils et forces de sécurité). On notera la désinformation dans le communiqué officiel…[11]
Mais quoi qu’il en soit, en tant que Musulmans, nous avons une ligne de conduite à respecter, en mettant derrière-nous la vengeance et la cruauté.
Par rapport à la loi du talion, Allâh dit dans le Qur’ân : « Le Mois sacré pour le mois sacré ! – Le talion s’applique à toutes choses sacrées. Donc, quiconque transgresse en vous agressant, rendez-lui la pareille, mais faites preuve de Taqwâ vis-à-vis d’Allâh (en étant justes et pieux). Et sachez qu’Allâh est avec les pieux (qui font preuve de droiture et de justice). Et dépensez dans le Sentier d’Allâh. Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction. Et faite le bien, car Allâh aime les bienfaisants » (Qur’ân 2, 194-195). En Islam, la loi du talion ne consiste qu’à riposter (contre les combattants ou les meurtriers) en les combattant ou en les neutralisant, et non pas à attaquer les non-combattants parmi leur peuple, puisqu’Allâh ordonne aux croyants d’être bons et bienfaisants, justes et pieux, même dans ce genre de situation. Al-Qurtûbî dans son Tafsîr (2/194) dit : « Celui qui vous opprime, vous pourrez prendre vos droits le concernant selon la mesure de son oppression. Celui qui vous maltraite, vous pourrez alors réagir de la même manière que ses paroles. Celui qui s’en prendra à votre honneur, alors vous pourrez lui répondre. Mais ne transgressez pas contre ses parents, ni ses enfants, ni ses proches. Ce n’est pas votre droit de mentir contre lui s’il a menti contre vous. En effet, un péché ne devrait pas être accompagné d’un autre péché ».
Le Qur’ân insiste par ailleurs sur le pardon, la clémence et l’indulgence, même envers ceux qui nous ont combattu, chassé ou persécuté, et de maitriser ainsi notre rage et de purifier nos cœurs de toutes les traces de rancœur ou de haine : « Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin (Paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui – car Allâh aime les bienfaisants » (Qur’ân 3, 133-134) ; « Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allâh et (soyez) des témoins équitables et justes. Et que la haine, l’animosité, la rancoeur et l’hostilité pour un peuple ne vous incitent pas à être injustes. Pratiquez l’équité et la justice : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allâh. Car Allâh est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (Qur’ân 5, 8). ; « (…) ceux qui sont endurants et font le ben en accomplissant de bonnes œuvres. Ceux-là obtiendront Pardon et une immense récompense (de leur Seigneur) » (Qur’ân 11, 11) ; « Et celui qui endure et pardonne (à ceux qui ont été injustes envers lui), cela en vérité, fait partie des bonnes dispositions et de la résolution dans les affaires » (Qur’ân 42, 43) et « Ô mon enfant, accomplis la Salât, commande le bien et le convenable, interdis le blâmable et l’injustice, et endure ce qui t’arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise ! » (Qur’ân 31, 17).
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Ne cause pas de nuisance et ne rend pas le mal qu’on t’inflige. Celui qui cause du mal et du tort aux autres (parmi les créatures d’Allâh), Allâh le traitera avec sévérité, et celui qui fait souffrir les autres, Allâh l’éprouvera durement »[12] ; « En vérité, les pires transgresseurs devant Allâh sont ceux qui tuent dans la Mosquée sacrée, ceux qui tuent celui qui ne l’a pas combattu, ou ceux qui tuent avec la vengeance de l’ignorance (durant l’ère pré-islamique ; al-jahiliyya ; par simple vengeance ou désaccord) »[13] ; « Aidez vos frères (et soeurs) qui sont opprimés mais empêchez-les de devenir (à leur tour) des oppresseurs »[14] ; « Ils n’aiment pas être humiliés et opprimés, mais quand ils prennent le dessus (sur ceux qui les ont humiliés), ils pardonnent (au lieu de se venger) »[15] ; « La cruauté, la brutalité, le rigorisme et la dureté enlaidissent et déshonorent toute chose dans laquelle on les trouve. Et certes, Allâh est Bon et Bienveillant, et Il aime (voir chez Ses serviteurs) la bonté, la gentillesse et la bienveillance »[16] ; « Certes, Allâh est Doux et Bienveillant, et Il aime la douceur et la bienveillance. Il récompense pour la douceur et la bienveillance ce que l’on ne donne pas pour la dureté, la violence, l’extrémisme ou la cruauté »[17] ; « (…) que puis-je (espérer de vous) si vous manquez ainsi de rahma dans votre cœur ? »[18] ; « Ne revenez pas à l’incrédulité (mécréance) après moi en vous frappant (injustement) le cou. Aucune personne ne doit être punie pour les crimes de son « père » ou de son « frère » »[19] ; « Certes, Allâh Tout-Puissant aime la douceur et la bonté et s’en trouve Satisfait (lorsque le serviteur incarne ces qualités). Il soutient et supporte d’une manière (ceux qui sont doux et bons) qu’Il n’accorde pas à ceux qui sont cruels et qui font preuve de dureté »[20] : « L’obscénité, l’immoralité, la perversion et l’indécence (al Fuhsh) ne se trouvent dans aucune chose sans qu’elle en soit enlaidie et gâchée par cela, et la modestie et la pudeur (al-haya’) ne sont présent dans aucune chose sans qu’elles l’embellissent »[21] ; « Vous devez être honnête, intègre et digne de confiance (auprès des gens). En vérité, cela mène à la justice et à la droiture, et cela est digne du Paradis. Méfiez-vous de la malhonnêteté et de la tromperie, car cela mène à la méchanceté, à l’immoralité et à la vilénie et cela est destiné à la Géhenne »[22] et « Est-il difficile pour l’un d’entre vous d’être comme Abû Damdam (qui disait chaque matin : « Ô Allâh ! Pour Toi, j’offre mon honneur à Tes créatures ») »[23]. Cela ne signifie pas d’accepter d’être une victime, mais d’agir toujours pour Allâh, de montrer le bon exemple en termes de dignité, de courage, de justice, de bonté, de pardon et d’indulgence tout en manifestant une pleine confiance en Lui, et de faire preuve de clémence, quand les anciens injustes ou oppresseurs ne représentent plus aucun danger et qui sont à notre merci. Il ne faut donc pas se laisser faire, mais toujours agir de la manière appropriée, avec dignité, noblesse et justice. Et ce, même si l’on craint des trahisons de leur part par la suite : « Et s’ils inclinent à la Paix, incline vers celle-ci (toi aussi) et place ta confiance en Allâh, car c’est Lui l’Audient, l’Omniscient. Et s’ils veulent te tromper, alors Allâh te suffira. C’est Lui qui t’a soutenu par Son secours, ainsi que par (l’assistance) des croyants » (Qur’ân 8, 61-62). Ainsi, nous devons tendre vers la paix s’ils disent la vouloir, aussi longtemps qu’ils ne manifestent concrètement aucun acte hostile, et ne jamais baisser sa garde tout en agissant avec justice, sagesse et équité envers eux.
Alors même que le Prophète (ﷺ) avait protégé les Juifs tout en leur accordant une citoyenneté égalitaire et une pleine liberté de conscience, comme le stipule la célèbre charte de Médine[24], une partie d’entre eux, rongé par leur mentalité suprémaciste et raciste, a trahi le pacte et s’est allié avec une armée idolâtre souhaitant exterminer le Prophète et sa communauté. Or, il ne sanctionna que les leaders et criminels d’entre eux, sans s’en prendre aux enfants, femmes, vieillards et hommes non-combattants Juifs, ni n’a rompu le pacte de dhimma (citoyenneté) avec les autres tribus ou groupes de la communauté juive, et il continua d’interdire le racisme (dont la judéophobie) et les punitions collectives.
Le Shaykh et érudit ‘Abdallâh al-Mâliki écrit : « Ainsi, les juifs ont-ils eu droit de se conformer à leurs lois religieuses et furent-ils considérés comme une communauté religieuse ayant ses particularités dogmatiques et culturelles, en dehors de la communauté des musulmans, tout en faisant partie, dans un même temps, de la même communauté politique, au sens large du terme, c’est-à-dire, tout en faisant partie de la même communauté-état. Autrement dit, s’il y avait une différence entre les communautés sur le plan religieux, il y avait conformité et solidarité entre elles sur le plan politique, ainsi qu’il est dit dans le pacte-constitution de Médine : « Les juifs des Banû ‘Awf formeront une communauté avec les croyants (musulmans). Aux juifs, leur religion, et aux musulmans, leur religion ». Et par conséquent : « Les juifs auront les mêmes droits que les musulmans et ils auront les mêmes devoirs que les musulmans ».
De cette façon, la société politique de Médine a pu accepter et intégrer en son sein les groupes opposés aux décisions politiques du Prophète (ﷺ) parmi les hypocrites, les bédouins et autres. Ce fait est inédit dans l’histoire des civilisations humaines précédentes. On n’a jamais rapporté que les souverains perses, byzantins ou égyptiens aient accepté et intégré leurs opposants, comme l’a fait la cité du Prophète (ﷺ).
Où l’on voit que l’observance par la société musulmane des principes et des valeurs de la Sharî’a et sa volonté de la matérialiser dans la sphère publique, ne signifie pas nécessairement la pratique de l’oppression et de la tyrannie contre les minorités non-musulmanes, et la négation de leurs droits politiques et de leur pleine citoyenneté. En effet, la loi islamique, conformément à ses principes généraux et ses finalités reconnues, protège et préserve les droits des minorités non-musulmanes dans les sociétés islamiques (…). Comme il est dit dans la constitution de Médine : « Ceux des juifs qui se rallieront à nous auront droit à notre aide et à nos soins, sans qu’ils soient opprimés, ni qu’il soit porté secours à quiconque contre eux » (…). Voilà pour les non-musulmans. Que dire alors du musulman qui a des convictions différentes de celles de la majorité ; celui-là à plus droit que quiconque à la liberté, à la justice et à l’égalité »[25].
Ibn Abî Shaybah rapporte dans son Musannaf 3/178 que Jâbir a dit : « L’aumône obligatoire (ici, la Zakâh) revient à tes coreligionnaires (c’est-à-dire les musulmans) et aux citoyens non-musulmans (les dhimmis) ». Jâbir ajouta : « Le Messager d’Allâh (ﷺ) réservait aux citoyens non-musulmans une part de l’aumône obligatoire (Zakâh) et du khums ». Cela signifie non seulement que l’État musulman ne s’en prenait pas à la sécurité ou à la dignité des citoyens non-Musulmans, mais qu’en plus de cela il reversait aussi une partie de la Zakâh ou des sadaqa aux nécessiteux parmi les Dhimmis (citoyens non-musulmans), perpétuant ainsi la pratique prophétique[26]. Et cela rentre aussi dans le cadre de la Parole divine : « Il se peut qu’Allâh établisse de l’amitié entre vous et ceux d’entre eux dont vous avez été les ennemis. Et Allâh est Omnipotent et Allâh est Pardonneur, Très-Miséricordieux et Rayonnant d’Amour. Allâh ne vous défend pas d’être bienfaisants, bons, généreux, justes et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la Religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allâh aime les équitables et les justes. Allâh vous interdit seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la Religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes » (Qur’ân 60, 7-9) et « Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de la collecter, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs, aux insolvables, à ceux qui se consacrent à la cause d’Allâh et aux voyageurs » (Qur’ân 9, 60).
Avec les non-Musulmans de façon générale, même parmi ceux qui n’ont aucun traité ou pacte de citoyenneté avec nous, l’Islam exige la sagesse et le respect dans nos interactions sociales et verbales : « Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. (…) Certes, Allâh est avec ceux qui [L’] ont craint avec piété et ceux qui sont bienfaisants » (Qur’ân 16, 125 et 127) ; « (…) Car Allâh aime ceux qui sont justes et équitables » (Qur’ân 60, 8).
« Et dis à Mes serviteurs d’exprimer les meilleures paroles (de bonté, de sagesse et de courtoisie), car le Diable sème la discorde parmi eux. Le Diable est certes, pour l’être humain, un ennemi déclaré » (Qur’ân 17, 53) ; « Accepte ce qu’on t’offre de raisonnable, commande le bien et ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants [qui ne cherchent pas la guidée]. Et si jamais le Shaytân (le Diable) t’incite à faire le mal, cherche refuge auprès d’Allâh. Car Il entend, et sait tout. Ceux qui pratiquent la piété et la droiture, lorsqu’une suggestion du Shaytân les touche, se rappellent (de la Correction divine) ; et les voilà devenus clairvoyants » (Qur’ân 7, 199-201) ; « N’injuriez pas ceux qu’ils invoquent – leurs idoles -, en dehors d’Allâh, car par agressivité, ils injurieraient Allâh, dans leur ignorance. De même, Nous avons enjolivé (aux yeux) de chaque communauté sa propre action. Ensuite, c’est vers leur Seigneur que sera leur retour ; et Il les informera de ce qu’ils œuvraient » (Qur’ân 6, 108) ; « Les croyant(e)s ne sont que des frères (et soeurs). Etablissez la concorde entre vous, et craignez Allâh, afin qu’on vous fasse miséricorde. Ô vous qui avez la foi ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets injurieux. Quel vilain mot que « perversion » lorsqu’on a déjà la foi. Et quiconque ne se repent pas… Ceux-là sont les injustes. Ô vous qui avez la foi ! Evitez de trop conjecturer sur autrui car une partie des conjectures est péché. Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? Non ! Vous en aurez horreur. Et craignez pieusement Allâh. Car Allâh est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux » (Qur’ân 49, 10-12).
Ainsi, leur attitude déviante et extrémiste que nous observons aujourd’hui, existait déjà avant l’Islam, Allâh le rappelle dans le Qur’ân, ordonnant aux croyants de méditer sur cela, et de ne pas répéter les mêmes erreurs que les peuples passés, et de respecter les commandements universels (concernant la morale, l’éthique, les rites et la spiritualité) de la Loi divine, que les Musulmans doivent évidemment observer, et plus encore que les autres car ils doivent incarner cette exemplarité : « Et ceux qui cultivent la foi et pratiquent le bien à travers les bonnes œuvres, ceux-là sont les gens du Paradis où ils demeureront éternellement. Et [rappelle-toi], lorsque Nous avons pris l’engagement des enfants d’Israël de n’adorer qu’Allâh, de faire le bien envers les pères, les mères, les proches parents, les orphelins et les nécessiteux, d’avoir de bonnes et justes paroles avec les gens ; d’accomplir régulièrement la Salât et d’acquitter le Zakât ! – Mais à l’exception d’un petit nombre de vous, vous manquiez à vos engagements en vous détournant de Nos commandements. Et rappelez-vous, lorsque Nous obtînmes de vous l’engagement de ne pas vous verser le sang, [par le meurtre] de ne pas vous expulser les uns les autres de vos maisons. Puis vous y avez souscrit avec votre propre témoignage. Quoique ainsi engagés, voilà que vous vous entre-tuez, que vous expulsez de leurs maisons une partie d’entre vous contre qui vous prêtez main forte par péché et agression. Mais quelle contradiction ! Si vos coreligionnaires vous viennent captifs vous les rançonnez alors qu’il vous était interdit de les expulser (de chez eux). Croyez-vous donc en une partie du Livre et rejetez-vous le reste ? Ceux d’entre vous qui agissent de la sorte ne méritent que l’ignominie dans cette vie, et au Jour de la Résurrection ils seront refoulés à la correction la plus dure, et Allâh n’est pas inattentif à ce que vous faites » (Qur’ân 2, 82-85). Allâh qualifie ainsi le sectarisme, le fanatisme, le terrorisme et le meurtre « d’ignominies », parmi les pires actes qui soient.
Et que dire alors pour les Dhimmis (citoyens non-Musulmans protégés juridiquement et politiquement par les Musulmans et l’autorité islamique) ! L’Imâm Shihâb ud-Dîn Al-Qarâfî Al-Mâliki, sommité de l’école malikite durant l’ère médiévale, rapportait dans Al-Furûq (3/15) la parole de l’Imâm zâhirite Ibn Hazm dans son ouvrage Marâtib Al-Ijmâʿ : « Si les ennemis viennent à nos contrées pour se saisir d’un dhimmi, il est de notre devoir de les combattre par tous les moyens logistiques et militaires et de mourir dans ce dessein pour préserver celui qui bénéficie du pacte (dhimma) d’Allâh et du pacte de Son Messager (ﷺ) car le livrer à eux sans combat est une négligence du contrat de dhimma ». On rapporte l’unanimité de la Ummah à ce sujet. Al-Qarâfî a commenté ce passage disant : « Un contrat qui conduit à dépenser les vies et les fortunes pour l’honorer est certainement d’une immense valeur ». L’imâm Shihâb ad-Dîn Al-Qarâfî poursuit en disant : « Le fait de conclure le pacte (dhimma) avec eux leur donne des droits que nous devons honorer, car ils vivent dans notre voisinage, sous notre protection, avec notre pacte (dhimma), le Pacte d’Allâh – Exalté Soit-Il, le pacte du Messager d’Allâh (ﷺ) et de l’islam. Quiconque les agresse, ne serait-ce que par un mot déplacé ou une médisance, viole le Pacte d’Allâh, le pacte du Messager d’Allâh (ﷺ) et le pacte de l’islam ».
Ceux qui se réclament de l’Islam et de la Justice doivent donc savoir qu’initier des combats que l’on peut éviter par la diplomatie, la paix ou certaines concessions « raisonnables » n’est jamais une bonne idée, car cela peut provoquer de terribles massacres et des conséquences tragiques difficilement imaginables ou contrôlables par la suite. C’est pour cela que l’Islam exige que l’on fasse tout pour répandre la paix, instaurer un climat de justice et de compréhension mutuelle, et de ne pas inciter au sectarisme, au mépris, aux provocations ou aux injures, même dans la façon de s’adresser aux autres (Musulmans ou non). Or, que ce soit les kharijites najdites de la mouvance wahhabite de M. Ibn ‘Abd al-Wahhâb, puis des sionistes au Proche et au Moyen-Orient, ou à notre époque aussi en Syrie des laïcs assadistes ou des kharijites daeshites ou de certains « jihadistes » salafisés (et radicaux), il y a toujours cette manie de vouloir « humilier » les autres, de punir de façon collective, d’interpeller les gens par des termes injurieux et péjoratifs qui ne peuvent que susciter la haine, la méfiance et l’hostilité, qui peuvent éclater ensuite au moindre incident. Pour les laïcs assadistes (dont beaucoup étaient athées) ayant versé dans le terrorisme et la terreur, tous les « anti-Assad » étaient des « chiens » et « cafards » à écraser sans aucune pitié (y compris les femmes et les enfants), tandis que pour les kharijites daeshites et autres, tous les « nussayris » étaient des « apostats idolâtres » à écraser (en premier lieu à cause de leurs trahisons et massacres, puis ensuite en légitimant leur haine par leur croyance). Or, tous les nussayrites n’ont pas la même croyance ou doctrine (certains sont mêmes proches de l’Islam ou adhèrent aux piliers de l’Islam et de la foi), et certains nussayrites ne le sont plus que par culture, et avaient dénoncé aussi le régime d’Assad, prenant la défense du peuple syrien dans sa globalité. Et d’autre part, ils ne peuvent pas être idolâtres de base et apostats en même temps, puisque cela est contradictoire et relève de l’aberration propre à la matrice idéologique du wahhabisme najdite. Enfin, l’Islam interdit ce genre de représailles et ne permet pas d’opprimer ou tuer des gens en raison de leur croyance ou doctrine uniquement, fussent-elles aux antipodes de l’Islam.
Musulmans ou non, Allâh a décrété que l’essence humaine du croyant comme de l’incroyant était sacrée en soi, et bénéficiait d’une dignité qu’il fallait respecter : « Nous avons certainement honoré et accordé une dignité aux enfants d’Adam (à l’Humanité) » (Qur’ân 17, 70) et qu’il était interdit de tuer (tant qu’ils ne versaient pas le sang d’innocent ou de façon injuste) : « Quiconque a tué un être humain non coupable de meurtre ou de sédition sur la Terre est considéré comme ayant tué l’humanité tout entière ; et quiconque a sauvé la vie d’un seul être humain est considéré comme ayant sauvé la vie de l’humanité tout entière ! » (Qur’ân 5, 32) et « Et ne tuez point la vie qu’Allâh a rendu sacrée – sauf en toute justice (contre les criminels) -. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent] » (Qur’ân 17, 33).
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Si un individu vous confie sa vie, ne le tuez pas »[27] ; « Craignez et méfiez-vous de l’invocation de l’opprimé, même s’il est incroyant, car rien ne peut la voiler (car Allâh soutient les opprimés contre les injustes) »[28] ; « Ne tuez pas d’enfants, de femmes ou de travailleurs (qui ne vous combattent pas) »[29]. Et cela en temps de guerre et sur un champ de bataille, que dire alors en temps de paix ou en dehors d’un champ de bataille où les armes ne devraient jamais se diriger contre les civils et les innocents, à moins qu’ils soient armés pour commettre des méfaits et des agressions. Il est rapporté également que le Sahâbi et Calife ‘Umar ibn al-Khattâb a dit : « Ne volez pas le butin, ne trahissez pas l’ennemi (et la parole donnée), ne mutilez pas les morts, ne tuez pas les enfants et craignez Allâh (et ne vous en prenez pas) à l’égard des agriculteurs qui ne vous font pas la guerre »[30]. L’imâm Ibn Qudama dit dans Al-Mughnî (7617) dit : « Nous adhérons à la parole d’Umar. Les compagnons du Messager d’Allâh (ﷺ) n’ont pas tué les agriculteurs lorsqu’ils ont libéré les terres parce qu’ils ne se battent pas. En cela, ils ressemblent à des vieillards et à des prêtres (qu’on ne tue pas) ».
Le Prophète (ﷺ) a dit en effet que même en période de guerre il ne fallait pas tuer d’innocents ou de non-combattants : « Ne tuez pas les femmes, les enfants ou les travailleurs (qui ne combattent pas) »[31], et cela conformément à la Parole divine : « Combattez dans le sentier d’Allâh (seulement) ceux qui vous combattent, et ne soyez ni agresseurs ni (des) transgresseurs. Certes. Allâh n’aime pas les transgresseurs ni les agresseurs » (Qur’ân 2, 190). At-Tabarî dans son Tafsîr (2/190) commente en rapportant l’avis de Ibn ‘Abbâs qui dit : « Ne tuez ni femmes, ni enfants, ni vieillards, ni quiconque vient à vous avec la paix et qui retient sa main de vous combattre, car si vous faisiez cela, vous auriez certainement transgressé » ainsi que l’avis de ‘Umar Ibn ‘Abd al-‘Azîz : « Cela fait référence aux femmes, aux enfants et à quiconque ne vous fait pas la guerre parmi eux ».
D’après Sahl Ibn Hunayf et Jabîr Ibn ‘Abdullâh : « Un convoi funèbre venant à passer devant nous, le Prophète se leva et nous en fîmes autant ; puis nous lui fîmes observer que c’était le convoi d’un juif », mais répondit-il : « ne s’agit-il pas là d’une âme humaine ? Lorsque vous verrez un convoi funèbre (quel qu’il soit), levez-vous (par respect et considération) »[32]. Les imâms Ahmad, Al-Hâkim, Ibn Hibbân et An-Nasâ’î ont rapporté d’après Ibn ‘Umar, Anas et Abû Mûsâ, quelques variantes de ce hadith, avec des éléments complémentaires, à savoir que l’on se lève pour plusieurs raisons : le respect pour le défunt en raison qu’il reste une âme humaine et une créature du Tout-Puissant, pour les Anges qui l’accompagnent, pour l’importance du moment de la mort (qui est source de méditation et de rappel) et pour la « Grandeur divine » qui rappelle les âmes à Lui. Et comme il est dit aussi dans le hadith, même lorsqu’ils décèdent, leurs corps (dépouilles) ne doivent pas être mutilés ou souillés.
Allâh a dit : « Ô humains ! Si les êtres humains ont été créés différents et multiples, c’est avant tout pour stimuler leur sens de l’ouverture et de l’intégration à la diversité afin que vous vous entre-connaissiez. Et ce qui vous distingue – en noblesse et en « supériorité » – les uns des autres auprès d’Allâh est uniquement la capacité à faire preuve de piété (religieuse), de justice et de droiture (morale). Allâh est certes Omniscient et Grand-Connaisseur » (Qur’ân 49, 13).
« Et parmi Ses signes la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs. Il y a en cela des preuves pour les savants » (Qur’ân 30, 22).
« Et assurément, ceci est votre communauté, communauté unique, et Me voici, votre Seigneur. Alors, prenez garde à Moi (en étant pieux et droit) ! Ils se sont entre-déchirés sur ce qui leur était ordonné, chaque faction se complaisant et exultant de ce qu’elle détenait ! » (Qur’ân 23, 52-53).
« A chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc dans les bonnes œuvres en faisant le bien. Où que vous soyez, Allâh vous ramènera tous vers Lui, car Allâh est, certes Omnipotent » (Qur’ân 2, 148).
« Si Allâh l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais Il voulait vous éprouver en ce qu’Il vous a donné, alors rivalisez (entre vous) dans le bien et dans les bonnes oeuvres » (Qur’ân 5, 48).
« Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites : « Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons » (Qur’ân 29, 46).
« À chaque communauté, Nous avons institué un rituel à laquelle ils se consacrent. Alors, qu’ils ne disputent pas avec toi au sujet de cette injonction ! Fais appel à ton Enseigneur. Vraiment, tu es selon une guidance exigeant la rectitude ! » (Qur’ân 22, 67).
« A chacun de vous Nous avons assigné une Loi et une Voie à suivre. Si Allâh l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il a voulu vous éprouver par le don qu’il vous a fait. Cherchez à vous surpasser les uns et les autres par les bonnes oeuvres. Votre retour à tous se fera vers Allâh, il vous éclairera au sujet de vos différends » (Qur’ân 5, 47-48). Et Ses serviteurs bien-guidés sont ceux qui sont humbles et qui cultivent la Paix : « Les Serviteurs du Tout-Miséricordieux et Rayonnant d’Amour sont ceux qui marchent et cheminent sur terre en toute humilité et modestie, et qui, lorsqu’ils rencontrent des ignorants qui s’adressent à eux, expriment (et cultivent) des paroles (et intentions) de paix » (Qur’ân 25, 63) et « Allâh appelle à la Demeure de la Paix et guide qui Il veut vers une Voie droite (de justice, de piété et de sagesse) » (Qur’ân 10, 25).
« Dis : « Ô vous les dénégateurs ! Je n’adore pas ce que vous adorez. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. A vous votre religion (et votre voie), et à moi ma religion (et ma voie) » (Qur’ân 109, 1-6).
« S’ils te contredisent, dis-leur : « Je me soumets à Allâh (Dieu), moi et ceux qui me suivent ». Après quoi, demande à ceux qui ont reçu l’Écriture et aux non-initiés : « Et vous ? Êtes-vous soumis à Allah ? ». S’ils se déclarent soumis à Allâh, c’est qu’ils ont pris la bonne voie, mais s’ils s’en détournent, rappelle-toi que ton rôle se limite à transmettre le Message. Allâh observe constamment Ses serviteurs » (Qur’ân 3, 20) ; « Obéissez donc à Allâh ! Obéissez au Prophète ! Prenez garde ! Mais si vous vous détournez du Seigneur, sachez que Notre Prophète n’a d’autre mission que de vous transmettre clairement le Message » (Qur’ân 5, 92) ; « S’ils se détournent de toi, sache que Nous ne t’avons pas envoyé pour assurer leur sauvegarde. Tu n’es chargé que de les avertir » (Qur’ân 42, 48) ; « Si donc ces gens-là se tiennent à l’écart, et au lieu de vous attaquer vous offrent la paix, Allâh ne vous donne plus aucun droit de les inquiéter » (Qur’ân 4, 90) ; « Nulle contrainte en religion, car le bon chemin (de la vérité et de la droiture) s’est distingué de l’égarement et de l’erreur. Donc, quiconque mécroit au Rebelle (le Shaytân) tandis qu’il a foi en Allâh saisit l’anse la plus solide, qui ne peut se briser » (Qur’ân 2, 256). Ainsi selon le Qur’ân, il n’est pas autorisé de contraindre les gens à embrasser la foi, ou à leur faire violence concernant les pratiques qui relèvent des affaires religieuses personnelles (comme la prière, le jeûne, l’aumône surérogatoire, le port de la barbe, le port du voile, le dhikr, la lecture ou l’étude du Qur’ân, etc.) quand même il s’agirait d’actes obligatoires ou recommandés sur le plan religieux et moral pour le croyant, cela est une affaire privée entre eux et leur Seigneur. Les seules « contraintes » qui peuvent être sanctionnées ici-bas donc, concernent les valeurs et principes du vivre-ensemble comme les grands péchés tels que le meurtre, la sorcellerie avérée, l’adultère, le vol, le pillage, le viol, le banditisme, l’ivresse ou la débauche sur la voie publique, l’incitation à la haine (contre une religion, une communauté, un État légitime et juste, ou une personne innocente), la diffamation, etc.
Le racisme, le sectarisme et la xénophobie (envers d’autres communautés ou individus) sont donc prohibés en Islam. Il ne faut pas haïr leur personne ni s’en prendre à leur dignité ou à leur vie malgré les différences religieuses, ethniques ou culturelles. Le désaveu ne s’applique qu’à leurs croyances erronées, déviantes ou superstitieuses ou à leurs mauvaises actions (impliquant l’injustice, l’abus, le caractère néfaste ou blâmable), etc., mais sans les persécuter, les humilier, les insulter ou les provoquer pour cela. Si l’égalité humaine est assurée et vraie sous un certain rapport, les êtres humains se distinguent ensuite sous d’autres rapports – ce que toutes les communautés et personnes concèdent finalement -, que ce soit sur les plans intellectuel (théologique, métaphysique, scientifique et philosophique) selon la proximité avec la Sagesse et la Vérité ; moral et éthique avec les qualités liées au comportement et à la conduite de la personne dans la société, etc. On ne peut en effet pas mettre sur le même « pied d’égalité » sous ces 2 rapports, des ignorants ou charlatans et des « savants » (qui savent réellement, et non pas seulement en prétentions) ou des sages (qui connaissent par expérience), de même que l’on ne peut pas considérer de la même manière, sur le plan de la contingence, le citoyen intègre, honnête et juste, avec le criminel ou le terroriste qui menace la vie et la sécurité d’autrui. Pour autant, leurs droits fondamentaux sont en principe égaux et doivent être respectés et protégés tant qu’ils ne rompent pas le pacte social du vivre-ensemble. Allâh a dit : « Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allâh et soyez des témoins équitables et justes. Et que la haine, l’animosité et l’hostilité pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité et la justice : cela est plus proche de la piété. Et prenez garde à Allâh. Car Allâh est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (Qur’ân 5, 8). L’imâm Al-Qurtûbî, le célèbre exégète, dit dans son Tafsîr (5/8) : « Ce verset montre que la mécréance du mécréant (non-musulman) ne l’empêche pas d’être traité avec justice ! ». S’il est interdit de tuer toute âme humaine (parmi les incroyants) qui ne nous a pas combattu de façon générale, la peine de mort (du coupable) malgré son énorme péché n’est toutefois pas exigée en cas de meurtre (si l’individu était rattaché au camp ennemi avec qui non seulement aucun traité de paix n’avait été conclu, mais dont la nation était même hostile aux croyants ou aux incroyants en terres d’islam), sauf si le non-musulman était un citoyen parmi les dhimmis ou les ressortissants, alors la famille de la victime pouvait exiger que la loi du talion s’applique au « musulman » ayant commis le meurtre[33]. L’imâm as-Shafi’î rapporte dans son Kitâb al-Umm (7/339) que l’imâm ‘Alî a dit : « Si un musulman tue un chrétien alors il sera exécuté (par l’État) pour cela ». Et l’imâm Ibn Rajâb al-Hanbalî a dit dans son Jâmi’ al-‘Ulûm wa al-Hikam (p. 14) : « Abû Hanifa et un groupe de juristes de Kufa ont dit que le Musulman devrait être exécuté pour avoir tué (injustement) un mécréant ». Si le Qur’ân n’oblige pas à maintenir la peine de mort comme seule possibilité de punir les criminels, il y a toutefois obligation de punir le criminel (par l’expulsion du pays, l’emprisonnement, ou autre peine) et de faire justice à la victime (encore en vie) ou à sa famille le cas échéant. De même, on relate que ʿAlî a fait venir un musulman ayant assassiné un homme de la dhimma et dont la culpabilité a été établie et a ordonné qu’il soit exécuté. Mais, le frère de la victime est intervenu disant : « Pour ma part, je lui ai pardonné ». ʿAlî lui a demandé : « Ils t’ont peut-être menacé ou effrayé (pour que tu dises ça afin de l’épargner) ? ». Il a dit : « Non, mais son exécution ne me ramènera pas mon frère, ils m’ont payé une réparation et j’ai accepté ». ʿAli a conclu : « Tu es mieux placé pour en juger. Le sang des gens (non-musulmans) envers qui nous nous sommes engagés est comme notre sang et leurs biens sont comme nos biens »[34]. De même, selon Jubayr Ibn Nufayr : « Une grande quantité de richesses fut apportée à ‘Umar Ibn al-Khattâb, et Abû Ubayd dit : « Je crois que c’était de l’argent collecté à partir de l’impôt prélevé sur les citoyens non-musulmans ». ‘Umar dit : « Je crains certainement que vous n’ayez détruit beaucoup de gens ! ». Ils (les collecteurs d’impôts) dirent : « Non, par Allâh ! Nous avons pris seulement le surplus pour leurs besoins avec tendresse, douceur et facilité ». ‘Umar demanda : « Est-ce que cela a été acquis sans recours au fouet ou à la coercition ? ». Ils répondirent : « Oui ». Il dit : « Toutes les louanges sont dues à Allâh, qui n’a pas mis cela (l’oppression) sur mes mains ou pendant mon règne »[35].
Sous les rapports de la dignité humaine, de la justice et de la liberté de conscience, le Qur’ân est catégorique et explicite : les humains sont tous égaux et libres en tant que tels, méritant d’être considérés avec bonté, compassion et justice. Et la supériorité humaine, toujours selon le Qur’ân, ne se mesure pas sur des considérations biologiques, sexuelles (homme ou femme), d’âge, de statut social, de couleur de peau ou même de simple appartenance idéologique ou religieuse, mais à la taqwâ, notion qui englobe la conscience du Tawhid, la maitrise de soi, la piété religieuse, la droiture morale, la bonté et la générosité d’âme, le sens de la justice envers les gens et se prémunir contre tout ce qui peut avilir l’âme humaine ou s’opposer à la dignité humaine, de même que de s’abstenir de tous les grands péchés (comme le shirk, l’oppression, le meurtre, l’orgueil, l’ostentation, la calomnie, l’adultère, l’ivresse, la débauche, la condescendance, etc.). Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit lors de son sermon d’adieu (le dernier sermon public qu’il a donné) : « Ô vous les gens ! Certes votre Seigneur est Unique et certes votre père (Adam) est unique. Il n’y a pas de mérite ou de supériorité en soi pour un arabe sur un non-arabe, ni pour un non-arabe sur un arabe, ni du rouge sur le noir, ni du noir sur le rouge si ce n’est par la taqwâ (la piété religieuse et la droiture morale, ainsi que la vigilance spirituelle contre son ego et le fait de cultiver le sens de la justice). Certes celui d’entre vous qui est le plus noble auprès d’Allâh est celui qui a le plus de taqwâ – indépendamment du reste -. Ai-je bien transmis (le Message) ? ». Ils ont dit : « Certes oui, ô Messager d’Allâh ». Le Prophète a dit : « Que celui qui est présent transmette à celui qui est absent » »[36]. En l’an 630, donc vers la fin de la période médinoise, la mère d’Asmâ bint Abû Bakr qui était toujours non-musulmane en l’an 630 vint la voir à Médine. Asmâ, embarrassée, demanda conseil au Prophète Muhammad (ﷺ) : « « Ô Messager d’Allâh, ma mère mécréante est venue me voir et elle désire recevoir une récompense (un cadeau) de ma part. Puis-je la recevoir et entretenir des (bonnes) relations avec elle malgré sa mécréance ? ». Ce à quoi le Prophète répondit : « Oui, sois bonne, courtoisie, généreuse et gentille avec ta mère » »[37]. Et cela alors que sa mère ne faisait pas partie des dhimmis, mais d’une nation qui avait fait la guerre au Prophète (ﷺ) et aux Musulmans, et qui était responsable de la mort de plusieurs proches-parents du Prophète (ﷺ) et des Sahâba !
A la fin de la période médinoise, lorsque les Musulmans revinrent victorieux à la Mecque, et qu’ils eurent le dessus sur leurs ennemis idolâtres qui leurs avaient mené une longue guerre après les avoir persécutés à la Mecque, voici ce qui a été rapporté. Al-Qassim ibn Salim relate : « Lorsqu’ils arrivèrent à la Ka’aba [à la Mecque], ils se tenaient à la porte et le Messager d’Allâh (ﷺ) dit (aux idolâtres) : « Que dites-vous ? Qu’en pensez-vous ? ». Ils dirent trois fois : « Nous disons que tu es le fils de notre frère » Le Prophète (ﷺ) a dit : « Je vous le dis comme le Prophète Yûsuf disait à ses frères (qui avaient été injustes envers lui) : « Pas de récrimination contre vous en ce jour. Allâh vous pardonnera et Il est le plus Miséricordieux des miséricordieux » (Qur’ân 12, 92). Abû Yûsuf a rapporté : « Lorsqu’ils se furent rassemblés devant la Mosquée sacrée, le Messager d’Allâh (ﷺ) dit : « Que pensez-vous que je ferai de vous ? ». Ils dirent (les idolâtres qui l’avaient persécuté, chassé, expulsé, calomnié et combattu) : « Que du bien, ô noble frère, fils d’un noble frère ». Le Prophète (ﷺ) a dit : « Allez (en paix), vous êtes libres »[38].
Ils furent tous pardonnés, sauf un petit groupe d’environ 6 personnes si l’on en croit la tradition, qui avaient commis plusieurs meurtres et crimes et qui devaient être jugés par les familles des victimes. Ainsi, plusieurs apostats ne furent pas non plus mis à mort, et aucun délai ne leur fut imposé pour se repentir, ni aucune obligation de se repentir d’ailleurs ne fut décrété. Toutefois, un délai fut accordé à tous les idolâtres pour prendre leurs affaires et vivre en dehors de la Mecque et de Médine pour établir leur résidence permanente, s’ils ne souhaitaient pas embrasser l’Islam et rester à la Mecque ou à Médine.
Le Prophète Muhammad (ﷺ) a dit à sa cousine Umm Hani, qui accorda sa protection à des proches idolâtres (autrefois ennemis combattants des musulmans) : « Ô Umm Hani, notre protection s’étend à ceux que tu as pris sous ta garantie et nous accordons l’immunité à ceux auxquels tu l’as accordée ! »[39]. Or Umm Hani fut, avant cet événement, une non-musulmane rattachée au camp ennemi sous autorité/despotisme idolâtre, et lorsqu’elle demanda d’assurer la protection de son mari, elle n’avait aucune autorité politique ou administrative. Or, le Prophète (ﷺ) accéda à sa requête et tous les Musulmans étaient obligés de respecter cet engagement, malgré que la personne – désormais sous protection des Musulmans -, était un ancien combattant ennemi et idolâtre. Comme l’a dit le Prophète (ﷺ) : « Les engagements, promesses et traités des Musulmans sont un, cela concerne donc tous les Musulmans. (…) La protection accordée par n’importe quel musulman s’impose à tous (les Musulmans), et peut être accordée par le plus modeste (dans sa condition sociale) d’entre eux (homme ou femme) »[40].
Cela signifie que tous les Musulmans (même hérétiques aux yeux de tel ou tel groupe) ou non-Musulmans, liés par le commerce, la politique, le tourisme, la famille, le voisinage, le voyage, l’humanitaire, le travail, etc. sont de facto sous la protection de tous les Musulmans, que ce soit via les traités de l’ONU qui lient les différents pays Musulmans et non-Musulmans entre eux, ou les familles mixtes (où certains membres sont Musulmans tandis que d’autres ne le sont pas), etc., doivent être protégés et il est interdit de leur faire le moindre mal, et s’ils sont victimes d’une agression ou d’un meurtre, les coupables doivent être jugés et punis sévèrement. De même, en temps de guerre, si un Musulman promet la sécurité à un soldat, combattant ou civil du camp ennemi, il doit assurer sa sécurité et ne pas s’en prendre à sa vie. L’imâm Mâlik rapporte dans Al-Muwattâ’ n°951 qu’un : « Un homme du peuple de Kufa a dit qu’Umar ibn Al-Khattab a écrit à un commandant d’une armée qu’il avait envoyée, en disant : « J’ai entendu dire que certains de vos hommes avaient l’habitude de chasser un (combattant) incroyant jusqu’à ce qu’il se réfugie en un lieu élevé. Alors un homme lui dit en persan de ne pas avoir peur et quand il descend ils le tuent. Par celui dans la main duquel est mon âme, si je savais qu’un homme avait fait cela une fois, je lui frapperais le cou (c’est-à-dire : « je l’exécuterai pour ce crime », qui est la trahison de la parole en plus du meurtre) ». Dans le même registre, une autre narration, mentionnée dans les Sunân n°2439 de Sa’îd Ibn Mansûr que le Calife ‘Umar a dit (c’est-à-dire que l’interdiction de tuer les idolâtres non-combattants n’a jamais été abrogée) : « Par Allâh, si l’un de vous faisait un geste de salut à un idolâtre et qu’il venait en vous faisant confiance et que vous le tuiez, alors je vous exécuterais pour cela », suivant en cela la parole du Messager d’Allâh (ﷺ) : « Que n’importe quelle personne qui promet la protection à une autre personne puis la tue, sache que je la désavoue, même si la victime est un mécréant (non-musulman) »[41].
L’exception concerne ceux qui prennent les armes parmi eux, afin de tuer des innocents (civils ou soldats et policiers qui n’ont commis aucun crime). Allâh débute la Sûrate 5 (Al Ma’îda) en disant : « Ô les croyants ! Remplissez fidèlement vos engagements » (Qur’ân 5, 1). Et quels plus grands engagements que ceux qui concernant Allâh, la Religion, la vie et la dignité de l’Humanité et de la Communauté (musulmane) ? Dans le verset suivant, Allâh met en garde contre l’injustice et le mauvais comportement : « (…) Et ne laissez pas la haine pour un peuple qui vous a obstrué la route vers la Mosquée sacrée vous inciter à transgresser. Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché, l’agression, et la transgression. Et craignez Allâh, car Allâh est, certes, dur en punition ! » (Qur’ân 5, 2). Ainsi donc, même envers des groupes non-musulmans qui ont été injustes envers nous, en dehors du champ de bataille, Allâh nous commande de ne pas les agresser et de ne pas commettre d’injustice ou d’actes cruels à leur encontre. Dans le verset 9, Allâh dit : « Allâh a promis à ceux qui ont la foi et font le bien par de bonnes et belles oeuvres qu’il y aura pour eux un pardon et une énorme récompense » (Qur’ân 5, 9). Un peu plus loin, dans les versets 48-49, Allâh dit : « Si Allâh avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu’Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes oeuvres. C’est vers Allâh qu’est votre retour à tous; alors Il vous informera de ce en quoi vous divergiez. Juge alors parmi eux d’après ce qu’Allâh a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, et prends garde qu’ils ne tentent de t’éloigner d’une partie de ce qu’Allâh t’a révélé » (Qur’ân 5, 48-49). Et la Loi divine, c’est aussi la justice, la bienfaisance, la compassion, respecter ses engagements, agir de manière honorable, ne pas semer le chaos ou la terreur sur terre, rester ferme sur la Vérité tout en cultivant la confiance en Lui, ne pas contraindre les gens à se convertir contre leur gré, ne pas appliquer les peines légales en dehors de leur contexte, ni avec haine, cruauté ou exagération.
Dans la Sirah, il est indiqué également que durant la période médinoise, une disette frappa les idolâtres à la Mecque, alors en guerre contre les Musulmans. Apprenant cela, le Prophète (ﷺ) dépêcha Hatib ibn Tha’labah à destination de la Mecque avec une somme de 500 dinars pour venir au secours des nécessiteux et des affamés alors que les mecquois interdisaient au Prophète (ﷺ) et aux croyants de visiter de la ville sainte et d’y effectuer le pèlerinage.
L’érudit et historien Dr. Yasir Qadhi dans son ouvrage Seerah of Prophet Muhammad (ﷺ) (éd. indépendante 2019) rapporte à propos de la miséricorde prophétique lors de l’incident d’At-Ta’if, où le Prophète (ﷺ) fut attaqué par certains habitants de la ville alors qu’il n’avait rien fait de répréhensible : « Résumé de l’incident : après la perte de sa protection tribale à Makka, le Prophète (ﷺ) se rendit à aṭ-Ṭāʾif, en quête d’une nouvelle base pour continuer sa mission, mais il y fut violemment rejeté par les notables locaux. Non seulement son message fut méprisé, mais il fut aussi agressé physiquement avec son compagnon Zayd ibn Ḥāritha. « Le Prophète (ﷺ) décrivit ainsi la suite des événements : « Allāh envoya un nuage pour me protéger et m’offrir de l’ombre. Jibrīl se trouvait dans ce nuage et me dit : « ô Muḥammad, ton Seigneur a entendu ce que ton peuple t’a dit, et la manière dont ils t’ont rejeté. Il m’a envoyé avec l’Ange des montagnes afin qu’il soit à ta disposition et fasse ce que tu veux ». J’entendis ensuite une autre voix : « Je suis l’Ange des montagnes ; que la paix soit sur toi. Ô Muḥammad, dis ce que tu veux – je suis à ta disposition. Si tu le veux, je peux écraser cette ville entre ces deux montagnes. » Je répondis : « Non ; j’espère plutôt qu’Allāh fera sortir de leur descendance des hommes qui L’adoreront, seul et sans associé ». Alors que les blessures du Prophète (ﷺ) étaient encore fraîches et que ses chaussures étaient imbibées de son propre sang, il eut la possibilité de se venger, mais il opta pour une voie supérieure – la voie prophétique digne de la noblesse véritable -. Le véritable miracle, ici, est ainsi que le Prophète (ﷺ) ait encore été enclin à la miséricorde après avoir été traité avec une telle cruauté. Il incarna, une fois de plus, son célèbre titre de « miséricorde et d’amour rayonnant pour les mondes » ». Et son invocation fut exaucée, puisque quelques temps plus tard, le peuple de tâ’if embrassa l’Islam.
Ainsi, le Prophète (ﷺ) refusa non seulement de punir collectivement tout un peuple pour les méfaits de quelques-uns, mais il refusa même de se venger pour le mal que certains lui avaient fait, préférant le pardon et la miséricorde, et invoquer Allâh pour leur guidée et qu’Il leur accorde le bien. En effet, quand il était la cible du mal, il ne se vengeait pas pour lui-même. Par contre, il appliquait la justice à la demande des victimes qui étaient la cible d’injustices ou d’oppressions, car leur laissant le choix et ne pouvant pas agir à leur place en leur imposant le choix du pardon, qui ne peut être qu’une décision personnelle des victimes en question. Par ailleurs, il (ﷺ) était plus indulgent et compréhensif à l’égard des ignorants (y compris non-Musulmans) qui agissaient mal par ignorance ou inadvertance, qu’avec des criminels endurcis et orgueilleux.
En conclusion, qu’on les considère (à tort ou à raison) comme des croyants, des incroyants, des égarés ou des hérétiques, et aussi « laides » ou « déviantes » que soient certaines de leurs idées ou croyances, l’Islam ordonne de respecter leur dignité et leur vie, et de ne pas s’en prendre à eux, et même de leur venir en aide s’ils sont injustement opprimés, persécutés ou en danger, mais de sévir par contre avec fermeté et justice contre les criminels endurcis qui menacent le vivre-ensemble, la sécurité ou la vie des citoyens : « Cette demeure dernière (le Paradis), Nous l’assignons à ceux qui ne cherchent ni orgueil, ni vilénie, ni corruption, ni oppression, ni désordre, ni injustice, ni perversion en ce bas-monde. Cependant, l’heureuse fin appartient aux gens pieux (enracinés dans la justice). Quiconque viendra avec le bien, aura meilleur que cela encore ; et quiconque viendra avec le mal, (qu’il sache que) ceux qui commettront des méfaits ne seront rétribués que selon ce qu’ils ont commis » (Qur’ân 28, 83-84). La notion de « fasâd » en effet, englobe de nombreuses significations complémentaires comme la corruption politique ou sociale, le désordre et l’insécurité sur la voie publique, l’oppression, inciter à la débauche, à la perversion, à l’incroyance ou à l’idolâtrie en public, etc. Raison pour laquelle des juristes et savants musulmans ont inclus aussi dans la notion de fassâd, des éléments tels que le banditisme, l’insécurité, les viols, les violences sociales ou politiques, la criminalité dont le meurtre, etc. : « Les crimes couverts par ce « hadd » sont appelés collectivement ḥirâbah et consistent en vols à main armée, agressions (y compris le viol) et meurtres, en particulier de voyageurs innocents sur la route, bien que l’on considère généralement que cela inclut également les attaques dans les villes et les zones habitées. L’utilisation d’armes, les menaces de violence extrême ou d’autres tactiques pour instiller la peur sont la marque distinctive de ces crimes et les distinguent des autres formes de vols ou d’agressions. Bien que l’expression « semer la corruption sur la terre » puisse sembler ouverte à une large interprétation, sa signification dans ce verset a été limitée par la plupart des commentateurs majeurs aux crimes armés mentionnés ci-dessus et à leur effet néfaste sur la sécurité de la communauté. (…). La « corruption » (fasâd) implique toutes sortes de décadences et d’injustices, en ce qui concerne à la fois la rébellion contre Allâh [« et Sa Loi] et l’oppression des autres, ce qui revient à ne pas reconnaître les droits de tous. Les commentateurs l’interprètent souvent comme une désobéissance ouverte envers Allâh. Dans les versets 2/27 et 13/25, la corruption est présentée comme faisant partie intégrante de la rupture de l’alliance (avec Lui) : ceux qui rompent le pacte d’Allâh après avoir accepté Son alliance, et qui rompent ce qu’Allâh a ordonné de joindre, et qui commettent la corruption sur la terre ; et dans le verset 5/33, la corruption est liée au rejet des messagers d’Allâh. En général, lorsque le caprice humain est suivi plutôt que les ordonnances divines, la corruption s’ensuit »[42].
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Garantissez-moi 6 choses de votre part et je vous garantis le Paradis (selon la Volonté divine) : Soyez véridiques et honnêtes lorsque vous parlez, ne manquez pas à vos promesses lorsque vous promettez (quelque chose), rendez (honorablement) ce qui vous a été confié, préservez votre sexe de tout rapport interdit, baissez le regard et ne causez pas du tort aux gens »[43].
Al-Barâ Ibn ‘Âzib rapporte : « Le Messager d’Allâh (ﷺ) nous a ordonné 7 choses : rendre visite au malade ; suivre les cortèges funèbres ; dire à celui qui éternue : « Qu’Allâh soit miséricordieux avec toi ! » ; soutenir le faible ; aider l’opprimé ; répandre la paix et saluer (respectueusement) les autres ou répondre respectueusement à leurs salutations ; honorer le serment et nos engagements »[44].
Ces 2 ahadiths peuvent résumer l’attitude et la personnalité du croyant, à savoir refuser l’injustice (de la subir ou de la commettre), assister les opprimés et soutenir les pauvres, visiter et aider les gens malades, répandre la paix dans le monde et saluer convenablement les gens, honorer les engagements (aussi pénibles soient-ils pour nous), prendre soin de ce qui nous est confié (que ce soit la responsabilité humaine envers des êtres humains ou des animaux, une fonction que l’on occupe ou un objet que l’on nous prête), maitriser ses désirs sexuels et ne pas tomber dans ce qui relève de l’illicite ou de l’injustice à ce niveau-là, s’abstenir de faire du tort aux gens (agressions, pillages, viols, terrorisme, etc.), ou de chercher à tromper les gens pour leur faire du mal.
Notes :
[1] Rapporté par différentes voies et variantes, certaines étant plus courtes et concises que les autres. Selon ‘Abdullah ibn Abî Awfâ, Abû Hurayra, Salim Abû An-Nadr et d’autres, cf. Al-Bukhari dans son Sahîh n°2965, 2966 et 3024, Muslim dans son Sahîh n°1741 et 1742, Abû Nu’aym dans Hilyat ul Awliya’ 8/286 et d’autres.
[2] La Révolte Arménienne (1894-1920), Documentaire réalisé en 2006 et publié par Tempus Fugit Productions : https://youtu.be/smeGw_ceLdM
[3] Un compte syrien se propose de réfuter de nombreuses fakes news pro-Assad concernant les événements du mois de mars 2025 en Syrie liés au mois de mars 2025, Ve Syria : https://x.com/VeSyria/status/1898366637495189916
[4] Les « civils » étaient en réalité – du moins pour la plupart – des terroristes et gangs assadistes comme le rappelaient de nombreux analystes politiques et journalistes comme le Dr. Talha Abdulrazaq ou la chaine Warfare Analysis ; 8 mars 2025 : https://x.com/TalAbdulrazaq/status/1898455498447327570 et https://x.com/warfareanalysis/status/1898276907394961696
[5] Ici avec les sous-titres en anglais par Warfare Analysis, 8 mars 2025 : https://x.com/warfareanalysis/status/1898277267756986834
[6] Les analystes et journalistes Cédric Labrousse et Wassim Nasr – libanais chrétien – qui connaissent bien la Syrie et le conflit – même si l’on n’adhère pas à toutes leurs analyses – avaient débunké une partie des fakes news pro-Assad et introduit de la complexité dans ces événements tragiques. Par exemple ici en date du 8 mars 2025 : https://x.com/CdricLabrousse/status/1898394259327242465 ou ici le 8 mars 2025 : https://x.com/SimNasr/status/1898379773505606115
[7] Vlogging Syria, 9 mars 2025 : https://x.com/timtams83/status/1898535651718443507
[8] https://x.com/France24_fr/status/1899107978198044777 ; Wassim Nasr n’est cependant pas toujours objectif quand il s’agit des autres groupes anti-Assad et anti-Daesh ou lorsqu’il veut minimiser le rôle décisif de la Turquie dans la chute d’Assad.
[9] Voir notamment les vidéos de l’analyste franco-syrien Syrian Fact en 2012, la démasquant en tant qu’agente assadiste au service du terrorisme et de la dictature d’Assad, elle avait déjà été prise la main dans le sac de nombreux mensonges ; Syrie : propagande et désinformation : https://youtu.be/kfdPvzb1bbw ; en mars 2025 sur CNews, elle propagea de nouvelles fakes news, que des témoins indépendants sur place n’ont pas pu du tout corroborer. Propagandiste jusqu’à la moelle, « Mère Agnès-Mariam » sert en réalité de de caution à la barbarie du régime syrien, reprenant les mêmes mensonges et la même rhétorique.
[10] Voir par exemple les déclarations et interventions du Syrien Firas Kontar, issu d’une minorité confessionnelle en Syrie, et qui soutient le président Ahmad Al-Sharaa et le nouveau gouvernement ; 9 mars 2025 : https://x.com/fkontar78/status/1898704611499753874 il dénonce la pseudo-ONG de l’OSDH qui colporte souvent des fakes news ; voir aussi le soutien des Chrétiens d’Alep, de Damas, d’Idlib et d’ailleurs en faveur du nouveau président et gouvernement, comme par exemple le prêtre orthodoxe Spyridon Tanous affirmant que les Chrétiens étaient protégés par le gouvernement d’Al-Sharaa contrairement aux fakes news assadistes ; 9 mars 2025 https://x.com/opc4human/status/1898695393212244381 ; cf. aussi le communiqué des pasteurs des églises de Lattaquié en Syrie le 8 mars 2025 : https://x.com/taledasham/status/1898778452251099290?s=46&t=8IYjklFdD0JYjM6ne_5kwQ ; Voir aussi le journaliste syrien Asaad Sam Hanna et sa publication du 9 mars 2025 qui débunkait beaucoup de fakes news assadistes. : https://x.com/AsaadHannaa/status/1898796180102135945 ; Un prêtre chrétien en Syrie témoigne aussi du fait que les Chrétiens sont protégés actuellement par le nouveau gouvernement syrien posté par Dr. Laila le 9 mars 2025 : https://x.com/Laila_020/status/1898823669314474107 ; On recense cependant 4 Chrétiens tués par des miliciens assadistes lors du carnage de début mars 2025, voir Wassim Nasr, 11 mars 2025 : https://x.com/SimNasr/status/1899427132779978832
[11] 9 mars 2025 : https://x.com/EditionsHanif/status/1898799720463565016
[12] Rapporté sous différentes versions et par différents compagnons – Abû Sa’id al-Khudrî, Ibn ‘Abbâs, Abû Sirmah, ‘Ubadah Ibn Samit et d’autres – avec le même sens général, tantôt avec des chaînes sahîh ou hassân tantôt avec des chaines dâ’îf mais qui se renforcent et sont confirmés par le Qur’ân ; Al-Bayhâqî dans al-Sunân al-Kubrâ n°11070, Ahmad dans son Musnad n°15755, Abû Dawûd dans ses Sunân n°3635, Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2342, At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1940 et d’autres.
[13] Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°6641 selon ‘Abdullah Ibn ‘Amr, sahîh.
[14] Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°2444 selon Anas.
[15] Rapporté par Ahmad Zarrûq dans Qawâ’îd al-Tasawwuf à la Règle n°188 sur la colère, sous l’autorité d’Al-Bukharî.
[16] Rapporté par Al-Bukharî dans Al-Adab al-Mufrad n°462 selon Anas Ibn Malik, sahîh.
[17] Rapporté sous quelques variantes ayant le même sens par Muslim dans son Sahîh n°2593 selon ‘Aîsha, Ibn Hibbân dans son Sahîh n°549 selon Abû Hurayra, sahîh, At-Tabarânî dans Al-Mû’jam al-Kabîr 20/365 selon Ma’dan Ibn Abî Talhah, sahîh, et d’autres.
[18] Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°5998 selon ‘Aîsha, Ibn Hibbân dans son Sahîh n°5595, Ibn Mâjah dans ses Sunân n°3665 et d’autres.
[19] Rapporté par An-Nasâ’î dans ses Sunân n°4131 selon ‘Abdullâh Ibn Mas’ûd, sahîh.
[20] Rapporté par At-Tabarânî dans Al-Mu’jâm al-Kabîr n°7477 selon Abû Ummama, sahîh, et dans une version voisine par Abû Dawûd dans ses Sunân n°4807 selon ‘Abdullâh Ibn Mughaffal, sahîh.
[21] Rapporté par At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1974 selon Anas Ibn Malik, sahîh, et dans une version voisine par Al-Bukharî dans Al-Adab al-Mufrad n°601, sahîh.
[22] Rapporté par At-Tabarânî dans al-Mu’jam al-Kabîr n°894 selon Mu’awiyya Ibn Abî Sufyân, sahîh, et avec une variante par Al-Bukharî dans son Sahîh n°6094, Muslim dans son Sahîh n°2607 et At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1971 selon Ibn Mas’ûd.
[23] Rapporté par Abû Dawûd dans ses Sunân n°4886 Selon Qatada, sahîh.
[24] Cf. Muhammad Hamidullah, La Constitution de Médine : un document fondamental de l’époque du Prophète, rééd. Héritage, 2023 et son ouvrage Le Prophète de l’Islam – Sa vie, son oeuvre, éd. El Falah, 2009.
[25] ‘Abd Allâh al-Mâliki, La souveraineté de la Umma passe avant l’application de la Sharî’a, éd. Maison d’Ennour, 2018, pp. 24-26, traduit par le Shaykh Corentin Pabiot.
[26] Cet avis fait cependant divergence chez les juristes car s’ils s’accordent sur la permission de faire une sadaqa aux non-musulmans pacifiques, ce n’est pas le cas pour la Zakâh selon la majorité (qui autorise pour certains les non-musulmans qui penchent vers l’Islam), et une minorité qui l’autorise pour les dhimmis. Quant à l’aumône surérogatoire (saqada), celle-ci peut être donnée aussi bien aux Musulmans qu’aux non-Musulmans, ainsi qu’en faveur des animaux.
[27] Rapporté par Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2689 selon Rifa’ah Ibn Shaddad Al-Qitbani, Al-Munawî dans Fayd al-Qadîr 1/236 n°334 avec un isnad hassân..
[28] Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°12549 selon Anas Ibn Mâlik, hassân, Al-Bukharî dans son Sahîh n°2448 selon Ibn ‘Abbâs et n°1496 selon Abû Ma’bad sans préciser explicitement « même s’il est incroyant » mais parlant de façon générale de « toute personne opprimée », At-Tirmidhî dans ses Sunân n°2014, An-Nasâ’î dans ses Sunân n°2522 et d’autres.
[29] Rapporté par Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2841 selon Ibn ‘Umar et n°2842 selon Hanzalah Al-Katib, sahîh, et une variante plus courte par Abû Dawûd dans ses Sunân n°2669.
[30] Rapporté par Sa’îd Ibn Mansûr dans ses Sunân n°2466 selon Zayd Ibn Wahb.
[31] Rapporté par Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2842 selon Hanzalah Al-Katib, sahîh, et un autre hadith évoquant les femmes et les travailleurs, par Abû Dawûd dans ses Sunân n°2669 selon Rabah ibn Rabi’, sahîh.
[32] Rapporté par al-Bukharî dans son Sahih n°1311 et 1312 et Muslim dans son Sahih n°960 et 961, et pour leurs variantes Ahmad dans son Musnad n°6573, An-Nasâ’î dans ses Sunân n°1929.
[33] On concilie ces 2 groupes de textes par le contexte. Si le non-musulman est un harbî (provenant d’une terre/nation faisant la guerre aux Musulmans, aux Dhimmis ou aux non-Musulmans liés par un pacte avec une nation musulmane) alors le hadd ne doit pas être appliqué – même s’il s’agit toujours d’un péché -, mais il est possible d’exiger une peine moins lourde ou une sorte de dédommagement), par contre s’il s’agit d’un dhimmi (citoyen non-musulman qui réside de façon permanente dans un pays musulman) ou d’un mu’ahid (touriste, ressortissant, travailleur, soldat d’un pays allié, etc.), alors le hadd peut être appliqué et il faut faire justice à la famille de la victime.
[34] Rapporté par l’imâm As-Shafi’I dans son Musnad n°344, Abû Yûsuf dans Kitâb al-Kharâj p.187, Al-Bayhaqî dans As-Sunân al-Kubrâ 8/34, At-Tabarânî et d’autres. Et de façon voisine par Ibn Qudâma dans Al-Mughnî 8/445, Ibn al-Qayyîm dans Al-Bada’î al-Fawa’îd 7/111, Dr. Abd al-Karim Zaydan dans Ahkâm Ad-Dhimmiyyîn wal-Musta’manîn p. 89, etc.
[35] Rapporté notamment par Al-Qassîm Ibn Sallam Al-Harawi (157 H/774 – 224 H/838) dans Kitâb Al-Amwâl, p. 110, hadith n°99. Un imâm du Salaf versé dans la théologie, le fiqh/droit, la grammaire et la langue arabe, l’histoire, le Hadith, le Qur’ân et le Tafsîr, etc. Ibn al-Nadim dans son Fihrist rapporte plus de 105 de ses oeuvres, dont certaines portent sur les sciences naturelles et du vivant. Il fut accusé sans preuve de faire partie des kharijites ou de faire partie de la Shu’ubiyya alors qu’il ne faisait que critiquer la mentalité consistant à considérer les Arabes comme supérieurs aux autres car cette mentalité était contraire à l’Islam.
[36] Rapporté par al-Bayhaqî dans Shu’ab al-Imân n°5137 et Abû Nu’aym dans Hilyat al-Awliya 3/100 selon Jabir, sahîh, et par At-Tahawî avec une variante à la fin disant : « Les gens viennent d’Adam et Adam vient de la poussière ».
[37] Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°1003 au Livre de la Zakât et par al-Bukharî dans son Sahîh n°2620 et 2624 au chapitre « Les cadeaux aux idolâtres ». Le passage « elle désire recevoir une récompense (un cadeau) de ma part » est évoqué dans le hadîth n°2624 du Sahîh d’al-Bukharî.
[38] Rapporté par Al-Bayhaqî dans al-Sunân al-Kubrâ n°17714, sahîh et d’autres comme Ibn Ishâq et Ibn Hashîm dans leur Sîrah an-Nabawiyyâ 2/412, As-Shafi’i dans Kitâb Al-Umm 7/382, Al-Azraqi dans Akhbar Makkah 2/121, Ibn Kathîr dans As-Sirah an-Nabawiyya, Ibn al-Qayyîm et d’autres.
[39] Rapporté par al-Bukharî dans son Sahîh n°3171, Muslim dans son Sahîh n°336, Abû Dawûd dans ses Sunân n°2763, Al-Khatib at-Tabrizî dans Mishkât al-Masabih n°3977, Ibn Hajar dans Al-Bulugh al-Maram 11/n°1314 et d’autres.
[40] La 1ère partie est rapportée par At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1579, sahîh, et la 2e par Ahmad dans son Musnad n°615 selon ‘Alî, sahîh.
[41] Rapporté par Ibn Hibbân dans son Sahîh n°5982 selon ‘Amr Ibn al-Hamiq, sahîh, At-Tabarânî dans Al-Mu’jam al-Awsât n°4252, Al-Bazzâr dans son Musnad n°2308 et d’autres.
[42] Cf. The Study Quran: A New Translation and Commentary. éd. HarperCollins sous la direction de Seyyed Hossein Nasr, 2015, (commentaires des versets 5/33 et 30/41 notamment).
[43] Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°22251 selon ‘Ubadah ibn al-Samit, sahîh, At-Tabarânî dans al-Mu’jâm al-Kabîr n°8018 selon Abû Ummama – hassân selon Ibn Hajar -, Abû Ya’la dans son Musnad n°4195 selon Anas.
[44] Rapporté par al-Bukhârî dans son Sahîh n°2445, 5620, 5863 et 6222, At-Tirmidhî dans ses Sunân n°2809, An-Nasâ’î dans ses Sunân n°1939 et 5309, Muslim dans son Sahîh n°2066 et d’autres.