Le Prophète (ﷺ), l’Islam et les Juifs

Contrairement à la façon dont procèdent les islamophobes ou même certains musulmans, pour savoir ce que disent le Qur’ân et la Sunnah, et donc l’islam, sur un sujet, il faut prendre l’ensemble du Qur’ân et/ou des ahadiths sahîh ou hassân.

  Et concernant les Juifs, les choses apparaissent alors clairement. Le racisme et la xénophobie sont formellement interdits, et il n’est donc pas permis de détester les gens en raison de leur origine ethnique, de leur appartenance nationale, de leur apparence physique, de leur couleur de peau, de leur identité culturelle ou linguistique, de leur sexe, de leur statut social ou de leur religion. Il est même obligatoire d’aimer les Prophètes et leur entourage pieux, y compris ceux et celles qui sont de lignée juive. Il est aussi interdit de tuer, agresser, humilier, insulter ou persécuter des personnes pour les raisons précédemment évoquées. En revanche, le Qur’ân condamne toute personne commettant des méfaits et blâme ceux qui ont rejeté la Vérité et la justice en connaissance de cause, qu’ils soient Arabes, Juifs ou autres. Le Qur’ân loue également les Juifs et les autres personnes et groupes non-Musulmans qui suivent la voie de la piété et de la droiture, même s’ils ne sont pas (encore) Musulmans, malgré le fait que cela serait bien meilleur pour eux, d’être aussi Musulmans. Il est autorisé aussi aux hommes Musulmans, d’épouser des femmes issues des Gens du Livre, si elles sont chastes et pieuses, et donc y compris les femmes juives. Or, on n’épouse une femme que si on éprouve de l’admiration, de l’affection ou du désir pour elle, en la respectant dans le cadre du mariage, et il n’y a aucun sens à se marier avec une personne que l’on déteste en soi.

  Quant au fait que certains Juifs aient suscité la Malédiction divine (c’est-à-dire le fait d’être privé de Ses bénédictions et de Sa Miséricorde particulières liées aux croyants qui sont bienfaisants), ce sont des malédictions qu’ils reconnaissent eux-mêmes pour avoir réalisé un certain nombre de méfaits (parmi les juifs à la mentalité « sioniste », mentalité criminelle et suprémaciste bien antérieure à la création du régime sioniste), et parfois même en en tirant une certaine fierté mal placée, comme l’ont expliqué sur leur plateforme numérique les rabbins sionistes Rav Ron Chaya et David Touitou, 2 prédicateurs franco-israéliens extrémistes, racistes, islamophobes et qui appellent à détruire l’Occident chrétien et laïc et le monde musulman en les faisant combattre l’un contre l’autre. Rav Ron Chaya expliquait que les 99 malédictions prophétisées par le Prophète Mûsâ concernant le peuple Juif ont été réalisées au fil du temps, prouvant ainsi la prophétie de Moïse et la Réalité divine[1].

Cette mentalité sioniste est fortement critiquée par de nombreux rabbins antisionistes et des intellectuels juifs ancrés dans l’éthique et la morale. Tous les Juifs, tout comme les autres peuples du monde, ne sont donc pas tous pareils, car tous ne se reconnaissent pas dans les propos ou actions criminelles commises par certains des leurs, et ce dans toutes les communautés. 

  Concernant les relations intercommunautaires entre Juifs et Musulmans au temps du Prophète (ﷺ), la norme était la paix, l’entraide et le respect, notamment comme le prouve le Pacte (appelé aussi la Charte ou la Constitution) de Médine[2]. Concernant la charte dans les accords mutuels concernant les Juifs et les Musulmans, nous trouvons :

« – Les juifs et les croyants monothéistes de Médine ont un pacte de défense mutuelle entre 2 groupes. Pour honorer ce pacte, ils doivent en payer le coût nécessaire.

– Les juifs et les croyants monothéistes de Médine se conseilleront et leurs relations mutuelles doivent être fondées sur la droiture, alors que le péché est interdit.

–  Aucun des juifs ou des croyants monothéistes ne doit commettre de péchés portant préjudice à l’autre groupe.

– Si les juifs font du tort aux croyants monothéistes ou si ceux-ci font du tort à ceux-là, alors le parti lésé doit être aidé.

 – Médine doit rester un lieu sacré et inviolé pour tous ceux qui joignent la charte, à l’exception de ceux qui ont commis une injustice ou un crime.

 – Tous les participants à cette charte doivent défendre Médine de toute attaque étrangère.

 – Aucune clause de cette charte ne doit interdire à aucun parti de demander un châtiment légal.

–  Aucun participant à cette charte ne peut déclarer une guerre sans la permission du Prophète de l’islam Muhammad.

– Chaque fois qu’un désaccord s’élève entre 2 participants à cette charte, le désaccord doit être soumis à Allâh et à son Messager pour arbitrage »[3]. Et la liberté de conscience et de culte doit être assurée aussi aux Juifs.

« Mais ils ne sont pas tous pareils. Il est, parmi les gens du Livre, une communauté droite qui, aux heures de la nuit, récite les versets d’Allâh (parmi les précédentes Révélations) en se prosternant. Ils croient en Allâh et au Jour dernier, ordonnent le convenable, interdisent le blâmable et concourent aux bonnes œuvres. Ceux-là sont parmi les gens de bien. Et quelque bien qu’ils fassent, il ne leur sera pas dénié. Car Allâh connaît bien les pieux (Muttaqin) » (Qur’ân 3, 113-115).

« Il y a certes, parmi les gens du Livre ceux qui croient en Allâh et en ce qu’on a fait descendre vers vous et en ce qu’on a fait descendre vers eux. Ils sont humbles envers Allâh, et ne vendent point les versets d’Allâh à vil prix. Voilà ceux dont la récompense est auprès de leur Seigneur. En vérité, Allâh est prompt à faire les comptes » (Qur’ân 3, 199).

« S’ils avaient appliqué la Torah et l’Evangile et ce qui est descendu sur eux de la part de leur Seigneur, ils auraient certainement joui de ce qui est au-dessus d’eux et de ce qui est sous leurs pieds. Il y a parmi eux un groupe qui agit avec droiture ; mais pour beaucoup d’entre eux, comme est mauvais ce qu’ils font ! » (Qur’ân 5, 66).

  Les Musulmans ne peuvent non seulement pas détruire ou saccager des synagogues ou des églises, mais aussi doivent aussi protéger les lieux de culte des autres communautés traditionnelles, y compris celles des Juifs, autant que possible : « Si Allâh ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d’Allâh est beaucoup invoqué. Allâh soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion). Allâh est assurément Fort et Puissant » (Qur’ân 22, 40).

  De façon générale, si les Juifs sont pacifiques et qu’ils n’attaquent pas et ne chassent pas injustement les croyants et incroyants de leurs demeures et de leurs terres, le Qur’ân ordonne qu’ils soient traités avec justice et bonté : « Il se peut qu’Allâh établisse de l’amitié entre vous et ceux d’entre eux dont vous avez été les ennemis. Et Allâh est Omnipotent et Allâh est Pardonneur et Très Miséricordieux. Allâh ne vous défend pas d’être bienfaisants, justes et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la Religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allâh aime les équitables et les justes. Allâh vous interdit seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la Religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes » (Qur’ân 60, 7-9).

Le Qur’ân interdit également de les insulter ou de tenir des propos obscènes ou humiliants à leur égard : « Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites : « Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons » (Qur’ân 29, 46).

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Le Compagnon qui est le meilleur auprès d’Allâh est celui qui est le meilleur à l’égard de son compagnon. Et le meilleur parmi vous (en tant que voisin et individu) auprès d’Allâh est celui qui est le meilleur à l’égard de son voisin et de son prochain »[4].

  Et cela concerne aussi bien les musulmans que les non-musulmans, comme l’indiquent explicitement d’autres ahadiths , comme celui-ci où durant la période médinoise (sous l’Etat islamique) : « ‘Abdullah Ibn Amr a fait abattre un mouton pour sa famille, alors quand il est venu, il a dit : « En avez-vous donné à notre voisin, le Juif ? En avez-vous donné à notre voisin, le Juif ? J’ai entendu le Messager d’Allâh dire : « (L’Ange) Jibril a continué à me conseiller sur (le bon traitement) des voisins de manière gentille et polie, que j’ai pensé qu’il m’ordonnerait (de la part d’Allâh) d’en faire des héritiers »[5]. Il faut aussi savoir que, il fait partie de la doctrine et de la foi de l’Islam, de respecter et d’avoir de l’amour pour d’éminents personnalités qui étaient ethniquement juives, à l’instar des Prophètes Mûsâ, Dawûd, Sulaymân et Issâ’, de la mère du Christ Maryam (Marie) – qui est une femme modèle pour les Musulmans -, ainsi que pour Safiyya, la mère des croyants, que la Paix divine soit sur eux tous ! L’antisémitisme ne fait donc pas partie de l’Islam, et constitue même un énorme péché et un égarement doctrinal, tout comme les autres formes de racisme, sachant qu’Allâh envoya à chaque peuple des Prophètes et des Sages, parmi les gens des différentes communautés ethniques.

  Néanmoins, il y eut quelques rares cas où certaines tribus juives qui conclurent des alliances avec le Prophète (ﷺ) et qui étaient pourtant protégés par les Musulmans, les ont trahi et combattu, en s’alliant avec des groupes criminels parmi les Arabes idolâtres. A ce titre, il y eut cependant des tensions avec 2 tribus juives spécifiques, à savoir les Banû an-Nadhir et les Banû Qurayza. Ces 2 tribus trahirent le Prophète et les Musulmans, et ils furent pardonnés la première fois, mais réitérèrent une seconde fois, avec une trahison impliquant une déclaration de guerre et un désir d’exterminer tous les Musulmans et de perpétrer un génocide sur ceux qui les avaient protégés et qui avaient accordés à tout leur peuple, protection juridique, soutien moral, préservation de leurs richesses et liberté religieuse, tout en les empêchant d’être injustes ou oppresseurs envers d’autres communautés. Or, ils trahirent les Musulmans et s’allièrent avec les groupes armés idolâtres pour exterminer les Musulmans. Malgré cette abomination, le Prophète (ﷺ) interdit de tuer leurs enfants, leurs femmes, leurs personnes âgées ou les hommes non-combattants, et ce, contrairement à ce qu’ont pu dire certains orientalistes et islamophobes, qui soit inventaient des choses de leur tête, soit se basaient sur des récits clairement non-authentiques, alors que le Qur’ân et les ahadiths sahîh réfutent clairement ce genre d’allégations.

  C’est le Prophète (ﷺ) qui intervint pour éviter que les civils/innocents soient mis à mort selon la coutume adoptée par ces 2 tribus, qui était de tuer même les civils, et qui selon leur propre loi, il était exigé de tuer aussi les non-combattants du peuple qui a trahi le pacte (et ici, ils étaient ceux qui avaient trahi le pacte avec les Musulmans). Ainsi, non seulement les Musulmans étaient en position de légitime défense, mais ils ont aussi empêché que les civils du camp ennemi soient tués par leur propre tribu selon leur loi. Après ces incidents, le Prophète (ﷺ) continua malgré tout de protéger l’ensemble des tribus juives, ainsi que d’autres tribus, qui s’étaient abstenus de toute trahison. Et cette attitude fut conservée par les Califes bien-guidés qui protégèrent aussi les Juifs, les Chrétiens, les Sabéens, les Zoroastriens, les idolâtres, etc. qui vivaient en bonne harmonie avec les Musulmans. Allâh a dit : « Ô les croyants ! Rappelez-vous le bienfait d’Allâh à votre égard, le jour où un groupe d’ennemis s’apprêtait à porter la main sur vous en vue de vous combattre, et qu’Il repoussa leur tentative. Et craignez Allâh. C’est en Allâh que les croyants doivent mettre leur confiance » (Qur’ân 5, 11), ainsi que le verset 33/25 qui parle implicitement des Banû Qurayza. At-Tabarî dans son Tafsîr 5/11 et 33/26 et Ibn Kathîr dans son Tafsîr 5/11 et 33/26 ainsi que dans sa Sirah an-Nabawiyya mentionnent le contexte historique de trahison et d’incitation à la guerre de la part des leaders de ces 2 tribus et de leurs combattants[6].

  Ibn al-Qayyim dans Zâd Al-Ma‘âd (un ouvrage intéressant mais comportant plusieurs récits faibles, apocryphes et décontextualisés, ainsi que des avis juridiques erronés) commet cependant une grande erreur – qu’il corrigera lui-même ailleurs – en suivant l’avis de certains rabbins et Arabes qui autorisaient les punitions collectives de tout un groupe pour les méfaits de certains d’entre eux. Or, le Qur’ân, la Sunnah purifiée et l’attitude des Califes bien-guidés condamnent une telle attitude, comme nous l’avons déjà vu, et on pourrait aussi citer ce verset : « Et nul ne portera le fardeau d’autrui » (Qur’ân 17, 15). A partir du moment où une personne rend licite[7] la punition collective et le meurtre d’hommes (ou de femmes et d’enfants) non-combattants, c’est la mentalité kharijite qui anime cette personne, attitude sévèrement condamnée par le Qur’ân et par le Prophète (ﷺ) dans les Sahihayn.

   Même le Shaykh Ibn Taymiyya – qu’ils prétendent suivre – a dit dans Al-Nubûwât (1/140) : « (…) les incroyants (non-musulmans) ne sont combattus qu’à condition qu’ils fassent la guerre, comme cela est mentionné par la majorité des savants et comme cela est évident dans le Livre (Qur’ân) et la Sunnah ». Et le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « En vérité, les pires transgresseurs devant Allâh sont ceux qui tuent dans la Mosquée sacrée, ceux qui tuent celui qui ne l’a pas combattu, ou ceux qui tuent avec la vengeance de l’ignorance (durant l’ère pré-islamique ; al-jahiliyya) »[8]

  Lors du pacte de Najrân avec les Chrétiens, le Prophète (ﷺ)  dit : « (…) la protection d’Allâh et la garantie du Prophète Muhammad, envoyé d’Allâh, s’étendent sur Najrân et les alentours, soit sur leurs biens, leurs personnes, la pratique de leur culte, leurs absents et présents, leurs familles et leurs sanctuaires, et tout ce qui grand et petit, se trouve en leur possession ; aucun évêque ne sera déplacé de son siège épiscopal ; ni aucun moine de son monastère ; ni aucun prêtre de sa cure ; aucun intérêt aux emprunts (aucune humiliation ne) pèsera sur eux ; ni le sang d’une vengeance antérieure à la capitation (dîme). Ils ne seront ni rassemblés, ni assujettis à la dîme. Aucune troupe ne foulera leur sol. Et lorsque l’un d’eux réclamera un dû, l’équité sera mise parmi eux. Ils ne seront ni oppresseurs ni opprimés. Et quiconque d’entre eux pratiquera à l’avenir l’usure, sera mis hors de ma protection. Aucun individu parmi eux ne sera tenu pour responsable de la faute d’un autre. Donc la garantie d’Allâh et l’assurance du Prophète Muhammad, Envoyé d’Allâh, sanctionnent (confirment) le contenu de cet écrit, pour jusqu’au jour où Allâh manifestera Son Autorité (le Jour du Jugement dernier), tant qu’ils (les Najrânites) demeureront dans de bonnes dispositions et agiront en conformité avec leurs devoirs ; sans subir aucun outrage »[9]. Principes de justice et de respect – édictés durant la période médinoise (sous l’Etat islamique de Médine) – qui doivent prévaloir jusqu’à la fin des temps, et qui ne sont donc nullement abrogés.

  Par rapport aux hypocrites et aux fanatiques des anciens temps, on voit cette même mentalité chez les sionistes d’aujourd’hui, qui trahissent leurs alliés et protecteurs (y compris parmi les non-Musulmans) par avidité, en mentant et manipulant les gens, et qui agissent en oppresseurs et qui n’hésitent pas à exterminer des civils, comme on le voit en Palestine, au Liban ou ailleurs depuis 2023 (et même avant, sauf qu’aujourd’hui leurs nombreux crimes sont filmés par les citoyens et inondent les réseaux sociaux), comme l’ont affirmé et dénoncé de nombreuses personnalités juives. En février 2024, une émission faisant intervenir 2 brillantes et remarquables femmes juives, ont synthétisé tous les faits et problèmes à ce sujet, pour livrer un discours lucide, courageux et factuel, discours permettant de réfuter aussi bien l’antisémitisme que le sionisme. Le sionisme est une trahison du Judaïsme, et une idéologie manipulant les Juifs et les ayant conduits à perpétrer des massacres au nom d’une croyance contredite par la Loi religieuse et les faits historiques, jusqu’à nos jours où les sionistes perpétuent toujours un génocide en cours. Le sionisme a par ailleurs hystérisé les foules sionistes, les poussant à la folie meurtrière et aux réactions les plus extrémistes qui soient, même envers ceux qui veulent la paix et qui ne sont pas intrinsèquement antisémites[10].

  Quant à Safiyya bint Huyyay (que la Paix soit sur elle), la mère des croyants, il s’agit d’une femme juive convertie à l’islam, mais qui fut auparavant battue et maltraitée par son ex-mari (juif) et son père fut celui qui planifia l’assassinat du Prophète alors qu’il avait vu en lui les signes de la prophétie comme le rapporta Safiyya elle-même. Il faut savoir qu’il était le chef politique des Banû an-Nadîr et qu’en raison de leur trahison et rupture du pacte, ils furent expulsés de Médine (sans représailles) en l’an 4 de l’Hégire. Mais ils n’abandonnèrent pas leur idée d’assassiner le Prophète et de tuer les croyants, ce qui a motivé l’expédition militaire de l’an 7 de l’Hégire, que les Banû an-Nadîr perdirent.

  En effet, lorsqu’ils trahirent les Musulmans et les combattirent, ils perdirent la bataille, et son ex-mari et son père faisaient partie des combattants qui périrent lors du conflit. Le Prophète défendit l’honneur et la dignité de Safiyya, et lui proposa soit de rester auprès de sa tribu, soit de se convertir à l’Islam et de l’épouser (notamment pour renforcer les alliances entre les Musulmans et les Juifs), et elle choisit de l’épouser après l’avoir vu, rencontré et échange avec lui, comme le rapporte l’imâm Ahmad dans son Musnad n°12409 (sahih) : « Le Prophète a proposé à Safiyya d’être affranchie et de devenir son épouse, ou de retourner librement chez les siens. Elle choisit d’être affranchie et de devenir son épouse », et il est rapporté que le Prophète(ﷺ) laissa du temps à Safiyya pour réfléchir, entre le fait de rester (religieusement) juive et de rester auprès des siens, ou d’être affranchie, de l’épouser et de devenir musulmane, et elle choisit l’Islam et le Prophète (ﷺ), et elle-même se désavoua des crimes de guerre de son père[11], montrant ainsi que la Sunnah du Prophète est de ne pas contraindre les femmes à devenir musulmane ou à avoir des rapports sexuels non-consentis, ni de punir collectivement une tribu ou un peuple à cause des méfaits de certains d’entre eux. Avant de connaitre le Prophète (ﷺ), et en se basant sur les mensonges propagés par son père et son ex-mari violent et fanatique, elle entendait de mauvaises paroles à son propos malgré qu’ils reconnaissaient en lui sa nature de prophète, mais le jour où elle le rencontra, discuta avec lui, et vit sa noblesse de caractère, puis tomba amoureuse de lui et l’épousa après avoir été affranchie (car les non-combattants laissés en vie suite à une expédition militaire devenaient de facto des prisonniers/captifs de guerre). Ibn Hibbân dans son Sahîh n°5199 rapporte cette parole sahîh concernant Safiyya avant sa rencontre avec le Prophète (ﷺ), lorsqu’elle était encore mariée à son ex-mari : « Il y avait une cicatrice verte dans un œil de Safiyya. Le Messager d’Allâh (ﷺ) lui a demandé : « Quelle est cette cicatrice dans ton œil ? ». Elle a répondu : « J’ai mentionné devant mon (ex)mari mon rêve où une lune tombait sur mes genoux sur lequel il m’a giflée et a dit : « As-tu du désir pour le roi de Yathrib [le Prophète] ? ». Elle a dit : « Il n’y avait personne de plus détestable (sous l’effet de la tristesse et de la colère) pour moi que le Messager d’Allâh (ﷺ) car il a fait tuer mon père et mon (ex)mari. Le Prophète (ﷺ), cependant, a continué à expliquer : « Safiyya ! Ton père a incité les Arabes contre moi (pour exterminer ma personne et ma communauté) et a fait telle et telle (autre) chose ». Il a continué à le faire jusqu’à ce que tous mes sentiments durs à son égard disparaissent (de mon cœur) ».

  Alors que les Juifs et les Arabes se manifestaient généralement une haine réciproque, le Prophète apprit à sa communauté arabe autant qu’à la communauté juive, qu’il était possible de se soutenir mutuellement et d’aimer les gens vertueux de toutes les communautés, et de ne pas être injuste envers tout un peuple pour les méfaits de quelques-uns. Dans ce contexte, il défendit à plusieurs reprises l’honneur de Safiyya face à certaines paroles blessantes à son égard. Il est rapporté également qu’elle continuait d’entretenir des relations avec sa famille juive, et ce même sous le Califat de ‘Umar[12], preuve que les non-combattants parmi les Banû an-Nadhîr étaient encore en vie même après cette bataille. Là aussi, les mensonges islamophobes comportent des rajouts, ignorent les récits sahîh et utilisent un récit qui n’est pas sahîh.

  A travers l’histoire de la civilisation islamique, les Juifs ont été protégés par les Musulmans contre leurs ennemis extérieurs, et parfois même par leurs propres ennemis intérieurs, et certaines tendances injustes et avides en leur sein. Les Musulmans ont été leurs protecteurs face aux véritables antisémites, et même si certaines tensions pouvaient toujours exister entre certains Juifs et certains Arabes, jamais, sous la bannière de l’Islam (que ce soit sous l’Etat prophétique, le Califat bien-guidé, les empires omeyyades, abbassides ou ottomans), il n’y eut de massacres généralisés contre les Juifs, ni de persécutions systématiques, comme ils ont pu le subir en Europe, où en raison des méfaits de certains injustes parmi les Juifs, les autres peuples leur infligeait une punition collective, punition collective que l’Islam interdit formellement, car seuls les auteurs d’un crime doivent être visés ou punis, mais jamais les innocents parmi eux. La norme – comme l’a montré Reza-Shah Kazemi dans L’Esprit de tolérance en IslamFondements doctrinaux et aperçus historiques (éd. Tasnîm, 2016) – fut donc la protection et le respect des Juifs et des autres minorités, car il ne faudrait pas non plus tomber dans l’idéalisation et oublier que les tensions et propos parfois méprisants ou racistes sont toujours possibles, car issus des préjugés et faiblesses de la psychologie humaine même si l’Islam les interdit, et peuvent donc toujours exister à certains moments de l’histoire, que ce soit au sein même d’une communauté – connaissant des tensions internes -, ou entre différentes communautés. Durant l’ère médiévale du monde musulman, outre la protection politique et juridique et la liberté de culte dont bénéficièrent les populations juives, celles-ci pouvaient aussi occuper, à l’instar des Chrétiens, des Sabéens, des Zoroastriens ou d’autres communautés religieuses, des fonctions politiques (allant jusqu’au rang de Vizir ou de conseillers, donc l’équivalent du poste de Ministre à notre époque) et avoir une représentation politique pour plaider l’intérêt de leur communauté, ou se plaindre d’éventuelles exactions ou injustices dont ils seraient victimes de la main d’autres communautés (musulmanes ou non-musulmanes) afin d’obtenir gain de cause. Le célèbre Shmeul (Samuel) ibn Nagrela devint ainsi Vizir dans la taïfa de Grenade, et son fils Joseph ibn Nagrela, rabbin et homme d’Etat, sera lui aussi Vizir après sa mort auprès du roi berbère musulman Badis al-Muzaffar de Grenade. De grands érudits juifs devinrent célèbres dans le monde musulman, et tout en s’inspirant des grands traités écrits par les savants Musulmans, traduiront et commenteront pour la communauté juive, certaines œuvres classiques de l’Islam, à l’instar de Maïmonide (profondément influencé par l’imâm Abû Hâmid al-Ghazâlî), de Saadia Gaon, de Nahmanide, de Moïse Ibn Ezra et d’autres, qui étaient aussi arabophones comme David ben Abraham al-Fassi, Dounash ibn Tamim (astronome et médecin), Levi ben Yefet (fortement inspiré par le mu’tazilisme, il transposera ce courant en milieu juif, tout comme à sa suite l’érudit Joseph ben Abraham), Abraham bar Hillel (poète, médecin et érudit), etc. Le Juif Hasday Ibn Shaprût (10e siècle) fut désigné ambassadeur auprès du Calife ‘Abd ar-Rahmân III, ou encore Harûn Ibn Batâsh du 15e siècle qui fut Vizir et banquier à la fin de la dynastie des Mérinides, bien que pour ce dernier, et contrairement aux autres vizirs juifs, il fut tué à cause d’une foule en colère, en raison de ce qu’ils avaient perçus être des injustices et provocations de sa part, tout comme on peut le voir de nos jours, où des colons israéliens enragés s’en prennent (et allant parfois jusqu’au meurtre) aux israéliens qui souhaitent la paix ou acceptent de respecter le droit international, comme le colon israélien extrémiste qui avait assassiné le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995.

 Parmi les autres noms juifs notables dans le monde musulman avant l’ère moderne, il y a Yaqub ibn Killis, juif né à Baghdâd au 9e siècle, vizir en Égypte du calife fatimide Abû Mansûr Nizar al-Aziz Billah, et qui se convertira à l’islam à l’âge de 37 ans, mais pour des raisons politiques selon certains. Yekoutiel ben Isaac ibn Hassan, juif andalou du 11e siècle, ministre/vizir du roi taïfa de Saragosse, Ahmad ibn Sulayman al-Muqtadir.  Abû al-Fadl Hasdai, juif andalou du 11e siècle, vizir de l’émir hûdid de Saragosse, Ahmad 1er  al-Muqtadir (il est le petit-fils de Hasdaï ibn Shaprut). Abraham ben Meïr ibn Mouhajir, juif andalou du 11e siècle, vizir de l’émir abbadide Al Mutamid ibn Abbad de Séville. Abraham bar Hiyya Hanassi, juif andalou des 11e-12e siècles, ministre de la police, sahib as-shorta. Abû Ayyûb Salomon ibn Almouallem et Abû-l-Hassan Abraham Ben Meir ibn Kamnial, juifs andalous du 12e siècle, médecins, avaient le titre de vizir à la cour de Ali ben Youssef, deuxième souverain de la dynastie des Almoravides. Joseph Nassi, duc de Naxos, Juif turc du 16e siècle. Samuel, Joseph, et David Pallache, juifs marocains du 17e siècle, devenus ambassadeurs. Haim Farhi, juif du 18e et 19e siècles, originaire de Damas, vizir de Djezzar Pacha le gouverneur de Saint-Jean-d’Acre. Plus tard, dans le monde arabe moderne, des Juifs occupèrent des fonctions d’ambassadeurs et de ministres comme au Maroc, en Irak, en Egypte et ailleurs, comme Haïm Nahum Effendi, juif égyptien du 20e siècle, sénateur à l’Assemblée législative, Sassoon Eskell, juif irakien du 20e siècle, ministre en Irak dans les années 1920, Léon Benzaken, ministre juif marocain dans les années 1950, Albert Bessis, ministre juif tunisien dans les années 1950, Serge Berdugo, ministre juif marocain dans les années 1990 et ambassadeur en 2006, etc.

  « Au cours du 19e siècle, et plus particulièrement dans la seconde moitié du siècle, les Juifs de l’Empire ottoman vont s’occidentaliser. Leur condition a évolué dans ces territoires dès la fin du 15e siècle, lorsque la redoutable puissance turque et musulmane s’est installée en Europe. L’Empire byzantin prend fin en 1453, avec la prise de Constantinople par Mehmed II (1432-1481) (1). Moins de 10 ans plus tard, le dernier bastion des Latins et des Byzantins, la Morée, tombe également entre les mains des Osmanli. Les Juifs, persécutés et humiliés sous les Byzantins, accueillent avec plaisir leurs nouveaux maîtres en tant que libérateurs et sauveurs, d’autant que, 3 jours après son entrée à Constantinople, Mehmed II proclame que les Juifs doivent rentrer chez eux sans crainte et peuvent pratiquer leur religion et exercer leurs professions dans une totale liberté. Mehmed II invite les Juifs des provinces de tout l’Empire à s’installer à Constantinople. Il nomme un Juif, Yacoub, comme conseiller financier et Moïse Hamon, un Juif de Grenade, comme son médecin personnel. Le grand rabbin Capsali est invité à devenir membre du conseil du sultan, le diwan, aux côtés d’un ouléma et du patriarche ».

1. André CLOT, Mehmed II, le conquérant de Byzance 1432-1481, Paris, Perrin, 1930, 333 p. »[13].

  Lors de la Seconde guerre mondiale, malgré les alliances des uns et des autres avec Hitler et l’armée nazie pour différentes raisons (des athées, chrétiens, juifs et musulmans luttèrent parfois avec les Nazis)[14], l’immense majorité des Musulmans firent tout pour empêcher le massacre des Juifs, et de nombreuses familles musulmanes, notamment maghrébines et turques, sauvèrent des dizaines de milliers de familles juives d’une mort certaine, et plusieurs millions d’entre eux purent aussi se réfugier dans les pays Musulmans (notamment au Maghreb, mais aussi au Proche-Orient, au Moyen-Orient et en Turquie). Et avant cela déjà, à l’époque de la Reconquista, l’Empire Ottoman avait accueilli et protégé les Juifs (en même temps que les Musulmans) qui avaient fui l’Europe qui les persécutaient.

  Pour le hadith parlant de « Malédictions » sur ceux qui, par les Gens du Livre, ont été maudits par rapport à certaines pratiques ou croyances teintées d’idolâtrie, il s’agit là d’une expression qui ne désigne pas la volonté de les insulter ou de les combattre en tant que tel, mais de croyances que les Musulmans doivent désavouer doctrinalement parlant, car la « malédiction » est la privation, sur un degré particulier de l’existence, des Bénédictions divines, et celles-ci sont absentes dans les actes mauvais (teintés de shirk, de méchanceté, d’injustice, d’oppression, de débauche, etc.), tout comme les « khawarij » ont été maudits pour leurs actes criminels, ou certains types d’hommes et de femmes, parmi les « Musulmans » ou les « Arabes », qui commettaient des actes de shirk, d’obscénité, de racisme, de tyrannie, etc. mais cela ne signifie pas qu’il faille maudire individuellement les gens – contrairement aux mauvaises catégories -, car cela a été réprouvé par le Prophète (ﷺ) lui-même : « Le croyant ne se moque pas des autres, il ne maudit pas les autres, il ne commet pas de choses obscènes (et blasphématoires) et il n’abuse pas des autres »[15].

  Le Prophète Muhammad (ﷺ) a dit en effet : « Ô vous les gens ! Certes je ne suis qu’une miséricorde (emprunt d’amour rayonnant) qui a été donnée (aux gens par Allâh) »[16] ainsi que sa réponse à des Compagnons lui demandant d’invoquer contre des combattants ennemis (idolâtres) : « Certes, je n’ai pas été envoyé comme maudisseur (pour les gens), je n’ai été envoyé (essentiellement) que comme miséricorde et amour rayonnant (pour les gens) »[17].

  Quant au hadith souvent incriminé, mais mal compris, où le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « (Un groupe parmi) les Juifs combattront contre vous (en lançant la guerre) et vous remporterez la victoire sur eux jusqu’à ce que la pierre dise : (ô) Musulman, voici un Juif (qui vous a combattu) derrière moi ; tue-le »[18]. Le hadith a été rapporté selon plusieurs variantes, dont certaines ne rapportent pas explicitement le contexte, mais il apparait clairement que ce seront des Juifs (donc un groupe parmi eux) qui combattront les Musulmans, qui seront alors dans une situation de légitime défense. L’imâm Muslim l’a rapporté dans la section n°54 sur les « Signes de la fin des Temps ». Cela signifie que ce hadith-là n’a pas une portée générale, universelle ou absolue, mais circonstancielle, précisant aussi que ce sera un groupe de Juifs (et non pas tous les Juifs). Lorsque, en français comme en arabe, il est employé la notion « les », cela signifie une tendance ou un groupe parmi eux, et non pas « tous » (c’est-à-dire l’ensemble ou l’immense majorité d’un peuple ou d’un groupe). Ainsi quand certains peuvent dire « les Juifs », « les Arabes », « les Français », « les Russes », etc. sont comme ceci ou comme cela, il n’est pas question en principe, de désigner tous les gens d’un peuple – sauf s’il s’agit là des propos d’une personne raciste ou fanatique dont on peut soupçonner le caractère « absolu » du propos -, mais quand il existe suffisamment de paroles précises et nuancées de ladite personne, et ici c’est le cas, on peut écarter cette possibilité. Aussi, certains mots dans les ahadiths ont été rapportés selon la compréhension et le sens des rapporteurs et transmetteurs, et pas nécessairement textuellement selon les mots du Prophète (ﷺ). Une variante sahîh de ce hadîth dit clairement que ce sera bien un groupe parmi les Juifs, qui fera la guerre aux Musulmans, qui seront alors en position de légitime défense : « Les juifs (parmi ceux qui vous causeront du mal) vous combattront. Puis vous aurez le dessus sur eux. Puis la pierre dira : « Ô musulman, il y a un juif derrière-moi, élimine-le »[19]. Le Prophète (ﷺ) n’a pas dit en effet « Combattez tous les Juifs ». Lorsqu’une guerre est imposée aux Musulmans contre leur gré, c’est plutôt l’expression « Vous combattrez » ou « Vous serez amenés à combattre (tel groupe) » qui sont employés, c’est-à-dire qu’il s’agit là d’une manière d’évoquer la légitime défense ou la contre-offensive contre un groupe ou une nation ayant lancé les hostilités et l’agression en premier contre les Musulmans.

Ibn Hajar dans son Fath al-Bârî (6/126) a dit : « Il y a en ce (hadîth) la possibilité de s’adresser à une personne alors que celui que l’on veut cibler est autre, qui dit la même chose et a la même croyance (que la première personne). Car on sait que le moment auquel le Prophète (ﷺ) a fait ici allusion, (ce moment) n’est pas encore arrivé ».

 Cet événement mentionné dans les ahadiths, peut correspondre aux sionistes belliqueux et terroristes de notre temps, qui ont lancé les hostilités, alimentent les conflits et les provocations – comme le montrent les faits et l’actualité -, jusqu’à ce qu’une guerre intense éclatera, au point que même la nature et les êtres qui ne sont pas musulmans, dénonceront leurs méfaits, choses que nous pouvons observer depuis fin 2023 et 2024, où après les incessantes attaques terroristes, enlèvements, assassinats de civils et expulsions de leurs terres par des colons et des soldats sionistes depuis plus de 70 ans, ont mené une riposte d’envergure dans les colonies israéliennes aux alentours de la bande de Gaza, afin d’anticiper le projet d’extermination et de colonisation avancée du régime israélien, en ciblant essentiellement les militaires mais en capturant aussi plus de 250 otages (ramenés à Gaza, mais où près de 100 d’entre eux furent tués par les tirs et frappes de l’armée israélienne), tandis que plus de 110 israéliens tués le 7 octobre 2023 l’ont été par les forces israéliennes après avoir activé la « doctrine Hannibal », capturés des otages israéliens pour pouvoir les échanger contre les milliers d’otages palestiniens injustement torturés et emprisonnés par Israël. D’ailleurs, le groupe de Musulmans (essentiellement Palestiniens) qui résiste à leur barbarie, a très bien traité les otages juifs et en ont libéré beaucoup, et se sont même liés d’amitiés avec certains d’entre eux. Eux-mêmes affirment aussi que leur combat est tourné vers la libération de leurs terres et la protection de leur peuple face aux attaques terroristes et projet d’extermination du régime israélien envers le peuple palestinien, mais que les combattants Musulmans n’ont aucune haine envers les Juifs en tant que tels, tant qu’ils ne les attaquent pas. Cela dit, après tant d’années de souffrances, de terrorisme et d’occupation brutale, certains peuvent céder aux tentations du racisme et de l’extrémisme, surtout quand les seuls israéliens qu’ils ont vus, étaient des soldats ou colons qui avaient brûlé leurs maisons, kidnappé leurs enfants ou leurs frères et sœurs, ou tué de nombreux membres de leurs familles ou détruit leurs écoles et leurs hôpitaux. Enfin, d’autres groupes de résistance palestinienne, plutôt « minoritaires », sont plutôt marxistes ou laïcs que Musulmans, et peuvent parfois se comporter avec moins de retenue ou d’éthique que les Musulmans sincères qui respectent les règles de la guerre et l’éthique islamique en temps de guerre (interdiction de tuer des civils ou de les humilier, surtout pour les femmes, les enfants, les personnes âgées et les malades) comme l’avaient affirmé plusieurs combattants et responsables des brigades Al-Qassâm sous le commandement d’Abû Ubayda en octobre et novembre 2023, ce qu’ont confirmé aussi des otages israélienn(e)s après avoir été relâché(e)s. Cet événement, que nous vivons actuellement, sera lié aussi à l’arrivée du Dajjâl, qui est déjà « là » selon les dires de certains rabbins sionistes (comme Rav Ron Chaya qui dans ses interventions médiatiques de 2023 et 2024, annoncent sa venue et justifie la guerre faite aux peuples, peuples qui se défendront donc face à leurs provocations et agressions terroristes), guerre menée contre les Musulmans et les Chrétiens en Palestine – ainsi que contre les Juifs antisionistes (religieux et non-religieux), dans le monde arabe et ailleurs. Concernant l’événement de la fin des temps, plusieurs ahadiths précisent que le Dajjâl et son armé (composée de sionistes, notamment des Juifs) extrémistes e combattront les croyants (les Musulmans et les autres communautés traditionnelles qui s’allieront avec les Musulmans), qui devront alors résister (légitime défense) puis vaincre le Dajjâl et son armée, comme le rapportent par exemple Muslim dans son Sahîh n°2900, Ahmad dans son Musnad n°1540, Al-Hâkim dans Al-Mustadrak n°8312, et sahîh aussi selon Ad-Dhahabi). Ibn Hajar al ‘Asqalânî dans Fath al-Bârî (6/745) précise : « Conformément à cela, ce qui est désigné par « le combat contre des juifs » est la survenue de cela lorsque Dajjâl apparaîtra et que [plus tard] Jésus (re)descendra, comme cela est dit explicitement dans le hadîth relaté par Abû Umâma, énonçant le récit de la sortie de Dajjâl et la descente de Jésus. Dans ce (hadîth relaté par Abû Umâma) il y a que derrière Dajjâl il y aura 70 000 « juifs » armés (…) ». Et cela prouve donc qu’il s’agit de ne combattre, par légitime défense, qu’un groupe armé d’extrémistes criminels, et non pas l’ensemble des Juifs, et encore moins des non-combattants et gens pacifiques parmi le peuple juif.

  L’actualité confirme donc ces ahadiths, mais le hadith incriminé n’appelle pas à tuer les Juifs en soi, et encore moins ceux qui sont bienveillants et qui ne combattent pas injustement les autres communautés. De plus, des centaines de milliers de Juifs en Israël, ainsi que d’autres en dehors d’Israël, dénoncent le sionisme et soutiennent la Communauté musulmane et surtout la Palestine. Chaque hadith doit être compris à la lumière des principes et finalités islamiques ainsi que d’après son contexte. L’Islam interdisant d’humilier ou de tuer des dhimmis ou des gens qui n’ont pas combattu les Musulmans ou les non-Musulmans liés par un pacte, ce hadith ne peut donc pas avoir une portée générale.

  D’ailleurs, ce hadith est à mettre en parallèle avec certains textes rabbiniques commentés notamment par le rabbin Rav Ron Chaya[20], parlant de cet événement aussi, et disant clairement que ce seront les groupes à la mentalité sioniste, qui déclencheront la guerre contre les Musulmans, et qu’ils provoqueront les autres Nations – qui feront tout pour pas entrer en guerre mais qu’ils y seront obligés à cause des provocations et attaques israéliennes – car pour les sionistes, ce sera un moyen de « précipiter » la venue de leur « Massih (Mashia’a) »,qui en réalité, sera le Dajjâl (l’Antéchrist), étant donné leur proximité de nature (matérialisme et new-âge, vilénie et trahison, barbarie et extrémisme, rigorisme et fanatisme).

  Si l’Islam et les Musulmans étaient fondamentalement antisémites, les gens ethniquement juifs ne se seraient pas convertis à l’Islam comme le célèbre érudit et rabbin ‘Abdallâh Ibn Salâm auprès du Prophète (ﷺ) (qui vit en lui les signes de la prophétie), le Messager d’Allâh Muhammad (ﷺ) n’aurait pas épousé Safiyya et il n’aurait pas ordonné de protéger les Juifs parmi les dhimmis ou les ressortissants jouissant d’un pacte ou d’un traité et n’aurait pas ordonné non plus d’être juste et bon envers toutes Ses créatures parmi les gens pacifiques et les animaux, ni n’aurait enjoint aux Musulmans de bien se comporter envers leurs voisins (y compris juifs) au point de leur offrir parfois des cadeaux ou une part de ce qu’ils cuisinent pour manger (et que les Juifs peuvent manger), l’Islam n’aurait pas autorisé les Musulmans à épouser des femmes juives, etc. Un célèbre métaphysicien de notre temps, Léo Schaya, éminent érudit d’origine juive, et spécialiste du Judaïsme, de la philosophie et des religions comparées, ne serait pas devenu musulman à travers sa découverte du Tasawwuf (la dimension spirituelle et métaphysique de l’Islam). Muhammad Asad, de son vrai nom Léopold Weiss, grand écrivain et journaliste d’origine juive, et converti à l’Islam, n’aurait pas été le célèbre avocat de l’Islam et du monde musulman.

  La vérité donc, est que l’Islam interdit toutes les formes de racisme, y compris l’antisémitisme ou le racisme anti-blanc comme anti-noir, tout comme le sectarisme et le fanatisme. La diversité des peuples, des langues et des apparences physiques (y compris les couleurs de peau) et les religions, sont le fruit de la Volonté divine, et Sa Loi institue l’obligation, pour les Musulmans, de respecter la liberté de conscience et de culte d’une part, et le refus d’attaquer ou d’insulter les gens et les différentes communautés en raison de leur origine ethnique, de leur couleur de peau ou de leur religion. Par contre, qu’ils soient Arabes, Musulmans, Juifs, Chrétiens, africains, européens, Hindous, etc., s’ils commettent des méfaits et des crimes, et qu’ils se comportent sciemment comme des ennemis d’Allâh en s’attaquant aux croyants, en obstruant le Sentier d’Allâh aux gens, ou qui passent leur temps à insulter Allâh et Ses Messagers, alors ils sont blâmés pour leur fanatisme, leurs crimes ou leur orgueil, et s’ils sont des criminels et des combattants, il est alors permis de les combattre jusqu’à ce qu’ils cessent, ou d’appliquer la loi du talion pour les assassins, mais avec l’interdiction d’infliger une punition collective à tout leur peuple, ainsi que la prohibition de s’attaquer volontairement aux civils (non-combattants) de leur peuple.

  Les juifs pacifiques, ou ceux qui sont justes et bienfaisants envers les autres, nous trouveront par Sa Grâce, toujours à leur côté, les défendant face à leurs opposants ou aux racistes judéophobes, et nous les soutiendront face aux oppresseurs et aux injustes, tout comme nous défendrons les chrétiens, bouddhistes, hindous, zoroastriens, déistes, athées, agnostiques, idolâtres, taoïstes, etc. qui seraient victimes d’oppression ou d’injustice, car l’Islam exige du croyant qu’il soutienne les opprimés face aux oppresseurs et qu’il ne participe pas à l’oppression. La justice s’applique à tous.

« Et parmi Ses signes la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs. Il y a en cela des preuves pour les savants » (Qur’ân 30, 22).

« Et nous avons (honoré et) donné à chaque être humain une dignité. Nous les transportons sur terre et sur mer et Nous leur donnons de bonnes choses comme nourriture. Nous les avons nettement privilégiés à plusieurs de Nos créatures » (Qur’ân 17, 70).

« A chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc dans les bonnes œuvres. Où que vous soyez, Allâh vous ramènera tous vers Lui, car Allâh est, certes Omnipotent » (Qur’ân 2, 148).

« Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d’après ce qu’Allâh a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t’est venue. A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. Si Allâh avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu’Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes cœvres. C’est vers Allâh qu’est votre retour à tous ; alors Il vous informera de ce en quoi vous divergiez » (Qur’ân 5, 48).

« O humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allâh, est le plus pieux (faisant preuve de droiture et de justice). Allâh est certes Omniscient et Grand Connaisseur » (Qur’ân 49, 13). Contrairement à certaines conceptions nationalistes (dans le Judaïsme ou dans l’Hindouisme, ou encore dans les milieux peu ou pas religieux chez les identitaires et les suprémacistes racialistes), la supériorité en Islam n’est pas une question de statut social, d’ethnie, de couleur de peau, de sexe, d’âge ou de simple érudition, mais le degré de piété, c’est-à-dire la bonté d’âme, le sens de la justice et de la droiture, dans le cheminement sincère vers Allâh et témoignant de la véracité et du suivi de l’ensemble de Ses Prophètes et de Ses Révélations. Ainsi, la simple adhésion verbale à une Religion (fusse-t-elle l’islam) ou l’appartenance à une ethnie ou à une identité sexuelle, ne permettent pas de se penser « supérieur » à d’autres personnes selon le Qur’ân, mais il s’agit plutôt de la profondeur de la pensée et de la clairvoyance, ainsi que de la bonté d’âme et de la piété (en s’écartant du fanatisme et du racisme, du sectarisme, de la dépravation et de la criminalité, etc.). Le Prophète Muhammad (ﷺ) dit en ce sens : « Certes Allâh ne regarde pas votre apparence (votre physique ou vos biens) mais Il regarde (avant tout) votre coeur (et la richesse spirituelle de l’âme) et vos actes »[21] et le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit lors de son sermon d’adieu (le dernier sermon public qu’il a donné) : « Ô vous les gens ! Certes votre Seigneur est Unique et certes votre père (Adam) est unique. Il n’y a pas de mérite ou de supériorité en soi pour un arabe sur un non-arabe, ni pour un non-arabe sur un arabe, ni du rouge sur le noir, ni du noir sur le rouge si ce n’est par la taqwa (la piété et la droiture, ainsi que la vigilance contre son ego). Certes celui d’entre vous qui est le plus noble auprès d’Allâh est celui qui a le plus de taqwa – indépendamment du reste -. Ai-je bien transmis (le Message) ? ». Ils ont dit : « Certes oui, ô Messager d’Allâh ». Le Prophète a dit : « Que celui qui est présent transmette à celui qui est absent »[22].

« Et ne discutez que de la meilleure façon avec les gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui sont injustes. Et dites : « Nous croyons en ce qu’on a fait descendre vers nous et descendre vers vous, tandis que notre Dieu et votre Dieu est le même, et c’est à Lui que nous nous soumettons » (Qur’ân 29, 46).

« Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car cest ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s’égare de Son sentier et cest Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidés » (Qur’ân 16, 125).

« Il se peut qu’Allâh établisse de l’amitié entre vous et ceux d’entre eux dont vous avez été les ennemis. Et Allâh est Omnipotent et Allâh est Pardonneur et Très Miséricordieux. Allâh ne vous défend pas d’être bienfaisants, généreux, justes et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la Religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allâh aime les équitables et les justes. Allâh vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la Religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes » (Qur’ân 60, 7-9).

« Adorez Allâh et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté et bienveillance envers vos père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les domestiques qui sont sous votre responsabilité, car Allâh n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant » (Qur’ân 4, 36).

« Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allâh et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine et l’hostilité pour un peuple ne vous incitent pas à être injustes. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allâh. Car Allâh est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (Qur’ân 5, 8).

  D’après Sahl Ibn Hunayf et Jabîr Ibn ‘Abdullâh : « Un convoi funèbre venant à passer devant nous, le Prophète se leva et nous en fîmes autant ; puis nous lui fîmes observer que c’était le convoi d’un juif », mais répondit-il : « ne s’agit-il pas là d’une âme humaine ? Lorsque vous verrez un convoi funèbre (quel qu’il soit), levez-vous »[23].

  Le Qur’ân est donc catégorique sur l’obligation de bien se comporter envers les non-Musulmans (dont les Juifs font partie), d’être généreux et plus courtois encore envers les voisins et ceux qui sont gentils envers nous, d’être justes même envers ceux qui se posent en ennemis ou qui sont hostiles envers nous. De même, l’Islam interdit d’être injuste envers tout un peuple ou une communauté à cause des méfaits de certains d’entre eux. Et envers ceux qui ne nous ont pas attaqué ni expulsé de nos demeures, se montrer juste est une obligation, et il est même recommandé de leur manifester de la bonté et de la générosité, plus encore si ce sont des proches (dans la famille ou nos amis), ou envers les collègues, les voyageurs ou les gens dans le besoin.

 Le cas de Léo Schaya (‘Abd al-Quddûs, en islam) est intéressant. Né en 1916 et décédé en 1986, il fut un auteur suisse d’origine juive. Il reçut une éducation juive traditionnelle. Encore jeune, il étudia le néo-platonisme, le Tasawwuf (Sûfisme) et l’Advaita vedanta. Ami et correspondant de Frithjof Schuon, il devint musulman et membre de sa tariqa sous le nom de ‘Abd al-Quddûs. Il passe alors sa vie d’adulte à Nancy. Ses essais portent principalement sur la Kabbale et le Sûfisme et s’inscrivent dans la perspective de l’école traditionnelle. Pour remédier à la disparition de la revue Études Traditionnelles, à laquelle il contribua avec une vingtaine d’articles, il fonde en 1985 la revue Connaissance des religions, qui paraît jusqu’en 2005. Son œuvre peut ainsi être une bonne introduction pour les Juifs qui voudraient connaitre l’Islam, ou un bon support pour les discussions interreligieuses entre les Juifs et les Musulmans.

  L’Islam interdit et ne justifie aucunement l’antisémitisme (ou plus précisément ici la judéophobie) tout comme les autres formes de racisme. Cependant, on ne peut pas toujours empêcher les gens de nourrir (malgré nous) le racisme ou la « haine » envers un peuple ou un groupe, comme nous le voyons chez des racistes juifs, arabes, français, russes, américains, turcs, iraniens, arméniens, kurdes, belges, italiens, chinois, congolais, etc., racisme qui existe à différents degrés, fort malheureusement, un peu partout sur terre. Cependant, et bien que l’Islam condamne le racisme, Allâh ordonne aux Musulmans, même parmi les gens faibles mentalement (car le racisme est une déviance et une faiblesse psychologique et mentale) de ne jamais être injuste, même envers un peuple ou un groupe de personnes qu’ils n’apprécient pas, soit pour des raisons personnelles ou à cause des méfaits émanant d’une partie de ce groupe, soit pour des raisons culturelles (qui ne peuvent pas justifier le racisme de toute façon) : « Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allâh et (soyez) des témoins équitables et justes. Et que la haine et l’hostilité pour un peuple ne vous incitent pas à être injustes. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allâh. Car Allâh est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (Qur’ân 5, 8).


Notes :

[1] Dans un cours qu’il donna il y a plusieurs années, et qu’il rappela dans un autre cours le 25 août 2021 “98 malédictions prophétiques de la Torah d’Israël : pourquoi la colère de D.ieu? Ki-Tavo – Rav Chaya” :

[2] Voir Ibn Hisham dans sa Sirah an-Nabawiyya, Ibn Kathîr dans sa Sirah an-Nabawiyya, Muhammad Hamidullah dans Le Prophète de l’Islam – Sa vie, son œuvre, éd. El Falah, 2009, et d’autres.

[3] Muhammad Hamidullah, The First Written Constitution in the World : An Important Document of the Time of the Holy Prophet, éd. Ashraf Press, 1975, 3rd éd., pp. 1–5.

[4] Rapporté par At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1944 selon ‘Abdullâh Ibn Amr, sahîh.

[5] Rapporté par At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1943 selon Mujahid.

[6] Al-Bukhari dans son Sahîh n°4028 selon Ibn ‘Umar ainsi qu’au n°3804 et 4121 selon Abû Sa’îd al-Khudri où il interdit de tuer les non-combattants parmi eux. Muhammad Hamidullah dans Le Prophète de l’Islam – Sa vie, son œuvre, éd. El Falah, 2009, et d’autres.

[7] Il y a chez les wahhabites najdites, une sérieuse confusion autour de l’expression « son sang est licite ». En Islam, il y a l’interdiction morale qui interdit de tuer, d’opprimer ou d’humilier n’importe quelle créature (homme ou femme, croyant ou incroyant, animaux, …) qui ne représente aucune menace pour la vie ou la sécurité des citoyens, et ce, indépendamment des traités ou accords et des situations juridico-politiques diverses. Cependant, si un « harbi » (combattant ou allié à des forces ennemies) meurt à la suite d’une altercation, l’Etat musulman n’a pas la responsabilité légale de le protéger ni de punir celui qui l’a tué, puisqu’en situation de guerre. Par contre, pour le dhimmi ou tout non-musulman lié par un pacte (mu’âhid), traité ou promesse (et comme c’est le cas de nos jours via l’ONU ou les accords bilatéraux, ou les promesses faites à des gens de sa famille, collègues, touristes, etc. de la part des Musulmans de la masse, l’Etat musulman et les musulmans ont aussi l’obligation juridique – en plus de l’obligation morale – de ne pas s’en prendre à eux, mais aussi l’obligation (juridique) de leur venir en aide. Voilà ce que signifie les expressions « son sang est licite » ou « son sang est illicite/inviolable », de même qu’ils ignorent le contexte (harbi ou non) des quelques récits que les wahhabites najdites sortent à tort et à travers. Le Shaykh Ibn Taymiyya a dit dans Al-Nubûwât (1/140) : « (…) les incroyants (non-musulmans) ne sont combattus qu’à condition qu’ils fassent la guerre, comme cela est mentionné par la majorité des savants et comme cela est évident dans le Livre (Qur’ân) et la Sunnah ». Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « En vérité, le plus tyrannique des êtres humains envers Allâh est celui qui tue ceux qui ne l’ont pas combattu » (Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°15943 selon Abû Shurayh). Et cela conformément au Qur’ân : « Combattez dans le sentier d’Allâh ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allâh n’aime pas les transgresseurs (et les agresseurs) » (Qur’ân 2, 190).

[8] Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°6641 selon ‘Abdullah Ibn ‘Amr, sahîh.

[9] Abû Yûsuf a rapporté cela dans Al-Kharâj, p. 72, ainsi que Ibn Ishaq, Ibn Kathîr, At-Tabârî et d’autres dans leurs chroniques et biographies du Prophète ; les récits, les éléments historiques et les témoignages des premiers chrétiens confirment tout cela, et ces pactes ne contredisent en rien le Qur’ân.

[10] “L’antisionisme, une histoire juive – Avec Béatrice Ores et Michèle Sibony”, Café marxiste, 11 février 2024 : https://youtu.be/OkVJTIWfrNw

[11] Rapporté aussi par Ibn Sa‘d dans Tabaqat al-Kubrâ 8/97 et 10/117-119.

[12] Voir notamment Ibn Al-Athîr dans Usd Al-Ghâbah fî Ma`rifat As-Sahâbah.

[13] Richard Ayoun, Le statut des Juifs dans l’Empire ottoman au XIX e siècle, Revue historique de droit français et étranger (1922-) (1992), p. 197.

[14] « Bryan-Mark Rigg – L’auteur de ce documentaire, tiré du livre de Bryan Mark Rigg (La Tragédie des soldats juifs d’Hitler, éditions de Fallois, 2003), a retrouvé et fait parler Werner Goldberg, vieux monsieur à l’humour féroce, et met en lumière les destins étonnants de ceux que les nazis surnommaient du terme péjoratif de Mischling (métis ou sang-mêlé). Les historiens estiment à 150 000 le nombre de ces hommes d’origine juive ayant servi dans l’armée allemande ».

“La tragédie des soldats juifs d’Hitler”, Le Monde, 12 décembre 2009 : https://www.lemonde.fr/vous/article/2009/12/12/la-tragedie-des-soldats-juifs-d-hitler_1279664_3238.html

[15] Rapporté par At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1977 selon Abdallâh Ibn Mas’ûd.

[16] Rapporté par Ibn Sa’d, Al-Munawî dans Al Fayd Al Qadîr, hadith n°2583 selon Abû Salîh, et d’autres.

[17] Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°2599, Al-Bukharî dans Al-Adab al-Mufrad n°321 d’après Abû Hurayra.

[18] Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°2921 selon Ibn ‘Umar.

[19] Rapporté par al-Bukharî dans son Sahîh n° 3398 et 3593, Muslim, dans son Sahîh n°2921 et 2981.

[20] Voir son discours ici, relayé le 17 novembre 2023 sur un compte twitter : https://twitter.com/rifain_nouvelle/status/1725462851911888986 et ici https://twitter.com/ExPoupette/status/1758801895676674476 ; et “RAV Ron Chaya – La fin des temps et la métaphore du combat de coq” posté le 5 décembre 2016 : https://www.dailymotion.com/video/x54f8kt et sur Youtube “Comment arrivera la victoire juive Rabbin Ron Chaya”, 5 mai 2009 :

https://www.youtube.com/watch?v=xp-XfFbFzNc ; bien sûr, Rav Ron Chaya manipule en partie son auditoire et cache aussi parfois le contexte et certains éléments de l’Islam, afin qu’il radicalise ses élèves et déforme la vérité à son « avantage ». C’est dommage car auparavant il semblait tenir un discours plus modéré, disant même que les Musulmans étaient les fils bénis d’Ismâ’îl promis par Dieu (Allâh) dans la Torah, prophétie qui se réalisera bien plus tard avec l’avènement du Prophète Muhammad (ﷺ) et de l’Islam : https://youtu.be/yzxgVu18FgU ; Pour une réfutation des manipulations de Ron Chaya voir “Rav ron chaya triplement réfuté par le Coran, la Torah et par lui-même” de Jésus musulman le 24 novembre 2023 : https://www.youtube.com/watch?v=AY1WtUDpRo8

[21] Rapporté par Muslim dans son Sahih n°4651 selon Abû Hurayra.

[22] Rapporté par al-Bayhaqî dans Shu’ab al-Imân n°5137 et Abû Nu’aym dans Hilyat al-Awliya 3/100 selon Jabir, sahîh, et par At-Tahawî avec une variante à la fin disant : « Les gens viennent d’Adam et Adam vient de la poussière ».

[23] Rapporté par al-Bukharî dans son Sahih n°1311 et 1312 et Muslim dans son Sahih n°960 et 961, et pour leurs variantes Ahmad dans son Musnad n°6573, An-Nasâ’î dans ses Sunân n°1929, Ibn Hibbân et d’autres.


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