Le Calife ‘Umar ibn al-Khattâb et le Compagnon Abû Ubaydah Ibn al-Jarrah face à la mort


Dans une lettre mémorable du Calife et proche Compagnon du Prophète (ﷺ), ‘Umar Ibn al-Khattâb, envoyée au Compagnon – surnommé l’Homme de confiance -, Abû Ubaydah Ibn al-Jarrah (mort vers 636), nous apprenions les conseils spirituels, religieux et éthiques qu’il adressa à son armée, qu’il ne voulait pas abandonner à leur propre sort dans l’épreuve que ses hommes traversaient, préférant mourir avec eux :

« Lorsque Abû Ubaydah reçut la lettre de ‘Umar, il dit : « Je sais pourquoi le Prince de Croyants a besoin de moi. Il veut la survie de quelqu’un qui, cependant, n’est pas éternel ».

Aussi répondit-il à ‘Umar : « Je sais que tu as besoin de moi. Mais j’appartiens à une armée de musulmans et je n’ai nulle envie de fuir ce qui les afflige. Je ne veux pas me séparer d’eux jusqu’à ce que la Volonté d’Allâh soit faite. Quand tu recevras cette lettre, libère-moi de ton commandement et permets-moi de rester ici ».

Lorsque ‘Umar lut la lettre, ses yeux s’emplirent de larmes. Ceux qui étaient présents lui demandèrent :

« Ô Amir Al-Mu’minîn, Abû Ubaydah est-il mort ?

– Non mais la mort est proche », a-t-il répondu.

L’intuition de ‘Umar était juste. Peu après, l’épidémie frappa Abû Ubaydah. Peu avant sa mort, il s’adressa à son armée en ces termes : « Laissez-moi vous donner quelques conseils qui vous aideront à toujours être sur la voie de la rectitude. Priez. Jeûnez le mois de Ramadan. Donnez la Sadaqah [l’aumône surérogatoire ; faites actes de charité et de générosité envers les gens dans le besoin et les nobles causes]. Accomplissez le Hajj et la Umrah (le petit pèlerinage). Restez unis et soutenez-vous les uns les autres. Soyez sincères avec vos commandants et ne leur cachez rien. Ne laissez pas le monde vous détruire. Même si les hommes pouvaient vivre 1000 ans, ils finiraient tous dans l’état où je suis maintenant. Que la Paix et la Miséricorde d’Allâh soient sur vous. ».

Puis, Abû Ubaydah demanda à Muâdh Ibn Jabal : « Ô Muâdh, dirige la prière ». Il s’éteignit alors.

Muâdh se leva et dit : « Ô gens, vous êtes frappés par la mort d’une personne. Par Allâh, je ne sais si j’ai déjà rencontré un homme aussi sincère, aussi droit, qui se gardait de tout mal [en dehors du Prophète]. Demandez à Allâh de verser Sa miséricorde sur lui et Allâh sera miséricordieux avec vous ».

Rapporté notamment par Abdul Wâhid Hâmid, Companions of The Prophet, Vol.1, éd. Mels, 1995.



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