L’agitation incessante des modernes, signe d’un profond malaise intérieur

Les modernes sont tellement vides de l’intérieur (sur le plan spirituel), et tellement éloignés de l’intellectualité, que pour se sentir exister, ils doivent se lancer dans la course aux polémiques et à des cris incessants tout autant qu’exaspérants pour combler ce terrible vide intérieur qui les anime.

Alors que leurs semblables meurent de faim ou sont privés de leurs droits fondamentaux, ils se mettent à crier partout comme des détraqués, et s’évertuent fanatiquement à traquer tous les intellectuels qui osent penser de façon libre et juste, mais qui ne s’inscrivent pas dans leur paradigme idéologique d’une affligeante décadence, et qui constitue une prison mentale délétère. Juger tous les anciens à l’aune d’une mentalité décadente est une totale inversion de l’intelligence et de la dignité humaine. Et reprocher aux anciennes générations de ne pas avoir vécu selon les critères spécifiques de notre temps, c’est tomber dans l’absurde et l’anachronisme, sauf si l’on dénonce évidemment les injustices flagrantes et les crimes de guerre qui sont toujours abominables et tragiques, peu importe les époques.

Ce que l’on appelle la cancel culture (1), l’antiracisme idéologique (2), le féminisme radical (3), le progressisme (4) ou l’antispécisme (5), sont des signes manifestes de cette décadence terrifiante qui instaure une dictature de la pensée, au point d’en traquer tous les intellectuelles et les bonnes âmes qui aspirent et appellent à la connaissance, à la sagesse, à l’équité, à la dignité, à l’intelligence et à la spiritualité.


Notes :

(1) Il s’agit de retirer les prix et récompenses décernés à des personnalités jugées ultérieurement comme contestables, critiquables ou indignes. Cela est grotesque, sauf s’il y a du piston ou des magouilles, ou que la personne ne le méritait pas du tout (comme les prix Nobel de la paix qui ont été décernés à des criminels de guerre parmi les chefs d’État américains ou israéliens par exemple). Quand le contexte historique remonte à une autre période bien différente de la nôtre, il est stupide de les juger à l’aune d’aujourd’hui, sauf s’il s’agissait de crimes de guerre manifestes ou de vices détestables (considérés comme tels en tous temps).

(2) A force de voir du racisme partout, même quand il n’existe pas et qu’il n’engendre ni haine, ni mépris ni injustice, c’est tomber inconsciemment à son tour dans la haine, la terreur intellectuelle et les discriminations. Certains critiquent des séries ou des films car il n’y aurait pas assez Blancs, de Noirs, d’Arabes, de Juifs, d’homosexuels, d’Européens, etc., quand bien même ces productions n’ont aucun lien avec ces ethnies ou ces classes sociales, et que le réalisateur est en droit d’exercer son métier en toute liberté afin de promouvoir sa créativité, à condition qu’il ne commette pas d’injustices ou d’actes abominables.

(3) Qui voit en l’homme l’ennemi de la femme, le haïssant et le méprisant en raison du seul fait qu’il soit homme, mais qui paradoxalement, souhaite l’imiter et lui ressembler en renonçant à sa propre féminité qui est sa condition d’existence et qui constitue sa personnalité, – et qui n’est ni une faiblesse pour la femme ni une tare, bien au contraire -, et qui prétend à l’égalitarisme mais en refusant systématiquement à l’homme ce qu’elles se permettent pour soi-même, instituant ainsi de terribles inégalités, frustrations et déséquilibres. On peut en dire autant de certains hommes qui méprisent viscéralement les femmes sans aucune raison légitime, signe d’une déficience de leur esprit malade. Nous précisons « radical » car tous les mouvements féministes ne s’inscrivent pas dans cette vision, mais sémantiquement parlant nous n’aimons pas le terme féministe tout court, concept moderne et trop chargé idéologiquement. L’Islam englobant déjà la sacralité de la féminité, la protection de sa vie, de son intimité, de sa dignité et de ses aspirations spirituelles ainsi que de ses rôles, – tout comme l’Islam implique déjà la conscience écologique et le respect de l’environnement ainsi que du bien-être animal – il est dès lors inutile de devoir multiplier inutilement les concepts et appellations identitaires qui ne font que rajouter de la confusion, surtout quand ces concepts sont chargés et orientés idéologiquement. Ce mouvement existe et on le retrouve dans de nombreux pays, où l’homme est systématiquement désigné coupable, monstrueux, fautif et monstrueux quoi qu’il arrive, et que la femme est son total opposé. Sur les réseaux sociaux comme dans les médias (français notamment) il est possible d’entendre ce genre de discours.

(4) Le progressisme idéologique, quand il n’est pas uniquement social, dérive vers une dictature idéologique où la pluralité d’opinions constitue une menace existentielle pour ce système totalitaire, et où sans aucune raison, des milliers de personnes sont menacés de mort, censurés, attaqués médiatiquement ou traduits en justice pour des opinions argumentées et fondées qu’ils ont pu tenir sur certains sujets qui froissent les délires et les fantasmes des uns et des autres. René Guénon dans Orient et Occident (chap. 2) disait : « La civilisation occidentale moderne a, entre autres prétentions, celle d’être éminemment « scientifique » ; il serait bon de préciser un peu comment on entend ce mot, mais c’est ce qu’on ne fait pas d’ordinaire, car il est du nombre de ceux auxquels nos contemporains semblent attacher une sorte de pouvoir mystérieux, indépendamment de leur sens. La « Science », avec une majuscule, comme le « Progrès » et la « Civilisation », comme le « Droit », la « Justice » et la « Liberté », est encore une de ces entités qu’il faut mieux ne pas chercher à définir, et qui risquent de perdre tout leur prestige dès qu’on les examine d’un peu trop près. Toutes les soi-disant « conquêtes » dont le monde moderne est si fier se réduisent ainsi à de grands mots derrière lesquels il n’y a rien ou pas grand chose : suggestion collective, avons-nous dit, illusion qui, pour être partagée par tant d’individus et pour se maintenir comme elle le fait, ne saurait être spontanée ; peut-être essaierons-nous quelque jour d’éclaircir un peu ce côté de la question. Mais, pour le moment, ce n’est pas de cela principalement qu’il s’agit ; nous constatons seulement que l’Occident actuel croit aux idées que nous venons de dire, si tant est que l’on puisse appeler cela des idées, de quelque façon que cette croyance lui soit venue. Ce ne sont pas vraiment des idées, car beaucoup de ceux qui prononcent ces mots avec le plus de conviction n’ont dans la pensée rien de bien net qui y corresponde ; au fond, il n’y a là, dans la plupart des cas, que l’expression, on pourrait même dire la personnification, d’aspirations sentimentales plus ou moins vagues. Ce sont de véritables idoles, les divinités d’une sorte de « religion laïque » qui n’est pas nettement définie, sans doute, et qui ne peut pas l’être, mais qui n’en a pas moins une existence très réelle : ce n’est pas de la religion au sens propre du mot, mais c’est ce qui prétend s’y substituer, et qui mériterait mieux d’être appelé « contre-religion » ».

(5) L’antispécisme renie la singularité humaine, – qui est objectivement définissable et démontrable – qui fonde l’Homme, et transpose sans aucun fondement, les spécificités humaines à l’ensemble du monde du vivant, sans jamais leur demander leur avis, – puisque n’étant pas capables de communiquer clairement avec eux -, et le tout, sans jamais leur demander leur consentement. Pour eux et certains végans, les végétaliens et les omnivores sont tous de vilains barbares génocidaires, mais exemptent, – en voilà une discrimination ! – les animaux omnivores et carnivores d’un tel jugement, preuve en est que même selon leur vision, nous ne sommes pas tous égaux. Ils élaborent des concepts intrinsèquement subjectifs et biaisés, élaborés par un groupe humain s’inscrivant dans une particularité spatiotemporelle bien spécifique, pour imposer aux animaux des concepts qui leur sont complètement étrangers jusqu’à preuve du contraire, spéculant sur leurs conditions d’existence et leurs états psychologiques, sur ce qui les rendrait heureux ou non alors qu’ils n’en ont pas la moindre idée, si ce n’est en ce qui concerne évidemment la violence réelle qui les visent dans les conditions de vie modernes depuis l’ère industrielle.


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