La Tradition et le féminisme – entre la Femme traditionnelle et la femme moderne

L’Occident a la fâcheuse tendance d’inverser les rapports, les priorités et les valeurs. Là où l’Occident voit des « avancées et des progrès », les « Autres » y voient les signes de la décadence, de la barbarie et de la chute. En effet, le « droit à l’avortement » ne devrait pas être un « droit » ni encourager en temps normal, car cela découle de l’irresponsabilité des hommes et des femmes à l’égard de leur propre corps et désir, mais comme l’Occident favorise la fornication, l’adultère, l’immaturité et l’irresponsabilité, les femmes et les hommes endoctrinés en paient les conséquences et même le prix fort. Or, à part dans les cas de viols ou lorsque la femme enceinte risque d’y perdre la vie ou de connaitre des complications très graves pour sa santé – conformément à la sagesse islamique -, l’IVG est un crime relevant de l’infanticide, lorsque l’avortement se déroule après 3 mois. Par ailleurs, l’IVG peut entrainer des problèmes de santé, des traumatismes ou des séquelles psychologiques chez la femme qui y a eu recours, et parfois à vie. L’IVG entraine donc, dans ce genre de cas, beaucoup de malaises, de problèmes (de santé) et de troubles psychologiques chez les femmes, en plus des problèmes éthiques de tuer une vie humaine qui était « sur le point » de naitre, tout ça à cause de l’irresponsabilité et de la sottise des femmes et des hommes. Pour éviter ces problèmes, qui impliquent aussi de nombreuses dépenses pour le « pouvoir public » (et donc des citoyens via leurs impôts) pour essayer de « réparer » ou de « limiter » les dégâts. Cette irresponsabilité et cette régression morale – et non pas progrès -, pèse donc très lourd sur la société.

Vouloir que la femme exécute les mêmes taches ou métiers indignes et avilissants que l’homme moderne, n’est pas non plus un progrès, mais une régression participant à l’avilissement de la femme et donc « d’empoisonner » non seulement une partie de la société (les hommes) mais aussi toute la société en empoisonnant les femmes, alors qu’elles en étaient encore globalement préservées.

Exiger la parité partout, au lieu de la qualité, la qualification professionnelle et l’intégrité intellectuelle et morale, c’est la porte ouverte vers toutes les dérives et la dégénérescence, surtout dans des secteurs ou métiers où les hommes ou les femmes – selon les cas – sont par principe plus adaptés ou qualifiés. Cette présence « mixte » dans pratiquement tous les secteurs, a causé aussi de nombreux dégâts : notamment des cas (en masse) de viols, de harcèlements sexuels, de pots de vin, de diffamations, de calomnies, de harcèlements psychologiques, etc., et ce aussi bien du côté des hommes que des femmes. On ne peut donc pas qualifier cela de « progrès » mais bien de régression et de danger pour les droits humains.

« S’habiller comme la femme le souhaite », sauf en portant le voile évidemment (habituelle hypocrisie dans le monde francophone), et en interdisant aux hommes hétérosexuels de s’habiller de façon vulgaire (ce qui est une bonne chose dans le fond) mais en autorisant la perversité, l’obscénité et la laideur chez les adeptes de l’idéologie LGBTQ+, est encore une autre forme d’hypocrisie, et une autre aberration. Non, l’être humain, dans l’espace public, doit se conformer à la décence, agir avec responsabilité, et communiquer de façon courtoise dans ses interactions avec ses « semblables ». Nous devons tous être responsables et penser à l’intérêt général ; les policiers, les pompiers et les gendarmes doivent s’habiller d’une façon particulière non seulement pour que leur uniforme soit adapté à l’exercice de leur fonction, mais aussi pour incarner cette fonction et que l’on puisse les identifier et les distinguer par ce biais. Or il en est de même pour chaque citoyen, homme ou femme, qu’on doit distinguer afin de ne pas se permettre des choses qui pourraient être perçues comme indécentes, problématiques, dangereuses ou intrusives. La femme, comme l’homme, doivent se vêtir de façon décente, car l’impact des vêtements sur la société et la psyché humaine sont énormes, et cela peut troubler l’ordre public. En Occident, des millions de femmes se sont plaintes du harcèlement, de la drague, de tentatives d’agressions sexuelles ou de viols, et même si cela ne pourra jamais excuser ou justifier les auteur(e)s de ces crimes et dérives, elles en sont en partie responsables, car la façon dont on s’habille renvoie un signal et un message aux autres, qu’on le veuille ou non. Un policier en uniforme renvoie un message, et doit normalement inspirer confiance à la population, car on l’identifie aux valeurs et fonctions qu’il doit en principe, incarner et faire respecter. Qu’il se comporte mal ou non, ne change rien à ce principe. L’homme impudique – dont se plaignent aussi beaucoup de femmes, notamment lorsque certains sortent leur zigounette, montrent leurs fesses ou se grattent les « burnes » – comme la femme impudique, peuvent agresser « visuellement » les autres citoyens, les « exciter » ou provoquer en eux ou en elles jalousie, dégoût, pulsions sexuelles, violence (verbale, psychologique, sexuelle ou physique) dont toute la société souffrira. Mais cette régression est voulue par le diktat consumériste, qui aliène une bonne partie de la population et ne se soucie guère de leur bien-être. Beaucoup d’hommes mariés ou fiancés subissent les « foudres » ou la « mauvaise humeur » de leur épouse ou fiancée d’ailleurs, à cause des femmes impudiques qui agissent (volontairement ou non) pour attirer les regards (illicites) sur elles. Et comme les sociétés modernes éloignent les hommes et les femmes du sens de leur responsabilité, de leur amour pour la vertu, de la piété et de toute éducation spirituelle, très peu font l’effort de regarder ailleurs, de maitriser leur désir, de réfréner leurs pulsions, ou se plonger dans le Dhikr ou la récitation du Qur’ân pour occuper leur âme et leur esprit avec de belles et bonnes paroles et pensées, et se laissent donc avoir par les pensées « pulsionnelles » et les caprices de l’ego.

Autoriser le tabac, l’alcool ou des médicaments nocifs, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes, ne sont pas non plus des « progrès », étant donné que cela nuit à leur santé, dégrade leur condition de vie, engendre souvent des délits et de la violence, et que cela constitue une source colossale de gaspillage et de problèmes pour la société et l’argent du contribuable (des milliards d’euros chaque année rien qu’au sein de l’UE), ainsi que des millions de morts chaque année.

L’Occident constitue donc un danger pour l’Humanité, et surtout pour les femmes et les enfants – que l’Occident a massacré sauvagement directement un peu partout dans le monde comme en Irak, au Yémen, en Afghanistan, au Pakistan, au Vietnam, en Libye, en Syrie, etc. – ou indirectement en finançant et soutenant des organisations terroristes et criminelles sur pratiquement tous les continents, ou encore par le modèle sociétal et la dictature politique qu’ils instaurent ou imposent un peu partout, en jouant avec leur vie : soutenir d’un côté des dictatures, puis de l’autre, les manipuler et les inciter à manifester contre ces mêmes dictatures en sachant pertinemment que les manifestations ou prisonniers (et prisonnières) politiques sont ou seront massacrés – ou violemment réprimés du moins -, emprisonnés et/ou torturés. Même chose pour les guerres civiles, famines ou embargos qu’ils imposent à plusieurs pays, avec des millions de civils (femmes, hommes, enfants, et même animaux) qui ont péri par leur faute, à cause des conséquences de leur embargo (famines, guerres, violences, meurtres, manque de médicaments et de soins, etc.) comme en Irak, en Iran, en Afghanistan et dans quelques autres pays.

Ils imposent donc une idéologie mortifère et soutiennent des mouvements qui conduisent la société vers l’autodestruction et l’abime, et une fois les vices trop durablement implantés dans les mœurs de la population, s’insurgent contre ceux qui essayent de les soigner ou de les sortir de cette impasse délétère – parfois certes très maladroitement (souvent les mouvements réactionnaires ou fanatiques sont désemparés face à ces fléaux, et réagissent de façon inappropriée ou brutale, ce qui provoque d’autres problèmes ou une radicalisation des problèmes et des réactions, et rajoute donc en confusion). Drogue, alcool, tabac, violence, criminalité, incompréhension, dépression, insatisfaction, perversion, suicide et mort, voilà les conséquences de l’occidentalisation du monde. Ils soutiennent la thèse et l’antithèse, dictature d’un côté et décadence de l’autre sous couvert d’une « émancipation » qui constitue en réalité une nouvelle aliénation, progressisme d’un côté et conservatisme de l’autre, appel à la paix en même temps que la planification de guerres sales ailleurs, féminisme d’un côté et mouvements LGBTQ+ anti-féministes de l’autre, liberté d’un côté et dictature politique/sanitaire/énergétique/policière/climatique de l’autre, consumérisme d’un côté et préservation de l’environnement de l’autre, etc. Jusqu’à quand les populations continueront de fermer les yeux sur ce fléau mondial qui suinte l’hypocrisie et cultive la pire barbarie que l’Humanité ait connue ?

Les féministes (ici dans le sens idéologique du terme, et non pas les femmes qui exigent simplement, comme les hommes, qu’on les respecte, qu’on ne les prive pas de leurs droits fondamentaux, bien qu’en Occident, hommes comme femmes sont privés de nombreux droits, mais sont incités à la dépravation par contre) réclament une égalité absolue et totale, mais diabolisent et méprisent ouvertement les hommes, dénoncent le patriarcat (donc en quelque sorte le masculinisme), et ne reconnaissent pas les droits légitimes des hommes ni le respect de leur honneur et de leur dignité. Elles les méprisent, les accablent de tous les maux, les détestent, veulent les soumettre et les “castrer”, mais disent au final que les hommes et les femmes sont différents, que la femme intrinsèquement meilleure et plus éthique que l’homme, qu’il doit faire tous les sacrifices pour elle, qu’il a l’obligation de faire la guerre à sa place, de porter la responsabilité de tout le couple et de tout le foyer si quelque chose va mal ou si la femme est coupable, qu’il doit aussi sacrifier sa vie si un criminel s’en prend à sa femme, et ne considère donc pas l’homme comme son égal ni un être digne de respect, se souciant guère des malheurs et souffrances qui touchent l’homme, lui aussi avili et asservi par le système capitaliste. Voilà ce qu’est la femme moderne, un être égotique au service de la folie du monde moderne et capitaliste. On est bien loin de la femme traditionnelle (à ne pas confondre avec la femme moderne de tendance conservatrice), qui est à la fois consciente de sa féminité (avec ses spécificités et forces qui lui sont propres), de sa vocation spirituelle, de sa place privilégiée dans l’Ordre divin, bien que tournée généralement vers l’intériorité, et constituant le socle de la société, et qui est libre de choisir sa vocation professionnelle (un métier traditionnel, médical, artisanal ou utile à la société, dans un cadre sain et éthique, loin des aberrations ou des dérives du monde moderne) facilement conciliable avec sa vie de famille, et montrant une complémentarité avec son époux. Ils sont alliés et partenaires, et non pas ennemis ou rivaux comme l’est la femme moderne. Là où le modernisme se renforce, les femmes deviennent hystériques, violentes et encore plus malheureuses et fragiles, et les hommes encore plus incompris et violents.

Bien sûr, entre la femme traditionnelle et la femme moderne, il existe plusieurs degrés et nuances selon les cas individuels et les pays, mais nous ne décrivons ici que les tendances générales et les idéaux qui sont définis par chacun(e).

La femme traditionnelle met ainsi ses qualités et sa grâce au service du Divin, puis de son époux, de sa famille et de toute la Création. Pleine de grâce, de douceur, d’intelligence, de pudeur et de piété, elle devient le support de l’Amour divin et de Sa Lumière sur terre, et permet à l’homme de se réaliser pleinement en elle et par elle (comme Don et Grâce accordés par Dieu). L’homme traditionnel lui, incarne le noble patriarcat, c’est-à-dire la responsabilité d’assumer pleinement son rôle, qui est non seulement de subvenir aux besoins essentiels de sa famille et de sa communauté, mais d’endurer avec vaillance et courage tous les sacrifices qu’il doit consentir pour le bien de sa famille et de sa patrie, prêt à se sacrifier à n’importe quel instant, en faisant toujours preuve de virilité spirituelle, c’est-à-dire l’esprit chevaleresque, où son attitude est toujours empreinte de compassion, d’indulgence, de bonté, de générosité, de compréhension, d’amour bienveillant, d’humilité, d’endurance, de fermeté quand il s’agit de justice ou de survie, où tout acte s’inscrit dans le Sacré et donc dans le Souvenir (et Rappel) du Divin, dans la justice et l’équité et pour l’intérêt général. Sa force, son énergie et son sens du sacrifice sont mis au service de son épouse, de sa famille, de ses parents et de sa communauté. Il se pose comme protecteur des dangers extérieurs et doit se comporter avec responsabilité, justice, indulgence, bonté et générosité à l’intérieur du foyer, – sa famille devant s’y sentir en sécurité -, là où la femme et les enfants vont y répandre la vie, la chaleur humaine, les Bénédictions, la joie et la grâce -.

Dans ce modèle traditionnel, tout le monde a donc son rôle à jouer, sa raison d’être, sa place, et tout s’harmonise pour réaliser ce noble équilibre. Aucune autorité, qu’elle soit masculine ou féminine, n’incarne l’égoïsme, la tyrannie, l’orgueil ou la barbarie, et l’iniquité n’y a pas cours, ni contre le mari ou le père, ni contre l’épouse ou la mère, ni à l’égard des enfants. L’autorité ici, pleinement responsable et conscient de sa fonction, s’exerce à travers la noblesse du comportement, la conscience du Divin, et suscite donc le respect de toute la famille.

L’homme comprend les besoins et exigences de son épouse et s’évertue à les combler lorsque cela relève du raisonnable comme du possible. La femme connait son époux et sait comment l’apaiser lorsque là aussi, il est question du convenable et du possible. Enfin, en tant que parents, ils savent ce qui est bon pour l’enfant, et accomplissent tous les efforts possibles pour lui assurer sa protection, sa santé, son éducation, son bien-être, et son bonheur, ici-bas mais surtout en vue de l’Au-delà, sans en faire un pourri gâté et mal éduqué.

Si l’on devait dresser un bilan sur les résultats du « féminisme », et des conséquences et réactions qu’elles ont engendrées chez leurs pendants masculins, on ne peut que constater un échec global, malgré quelques « avancées » ou plutôt, effets positifs – notamment la sensibilisation à leurs problèmes et aux dérives qui peuvent exister et qui touchent de nombreuses femmes -. Mais ce que beaucoup de femmes déplorent, et à juste titre, ce sont les dérives même du système capitaliste et du monde moderne, qui ont travesti ou aboli le patriarcat dans son sens étymologique ainsi que sa dimension spirituelle et éthique à travers la chevalerie spirituelle (la futuwwa en langage islamique), où la tyrannie, l’injustice et l’irresponsabilité étaient proscrites car disqualifiant et blâmant l’homme qui y succombait -. Le monde moderne, en Occident, s’est construit sur le sang de millions d’âmes, a détruit autant d’autres personnes via leur système politique et leur modèle sociétal, et continue de tromper et de violenter des millions de femmes et d’hommes, en dissimulant toutes leurs horreurs sur le plan médiatique et dans les discours officiels, où des millions de femmes, d’hommes et d’enfants continuent de souffrir en silence, même si certaines enquêtes ont dévoilé depuis plusieurs années, l’ampleur de nombreuses horreurs en lien avec la pédocriminalité et l’esclavage sexuel des états occidentaux (notamment les Etats-Unis, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne, Israël, Ukraine, etc.) avec leurs ramifications un peu partout où il s’implantent, y compris en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud et centrale, au Moyen-Orient, etc. Bien sûr, cette impunité générale ne peut que dégoûter et radicaliser les premières victimes ainsi que leurs proches, et au niveau du peuple, l’idéologie qu’ils imposent, favorise aussi ces comportements déviants et inacceptables. Mais là où le vice est poussé encore plus loin, c’est qu’ils condamnent le peuple à rester prisonnier de ce modèle pernicieux et délétère, tout en les poussant à détester la spiritualité et l’éthique qui sont prônées par et dans la Tradition, seuls moyens élévateurs et protecteurs contre les fléaux qu’ils craignent tant, mais qu’une partie de la population continue à alimenter, parfois malgré eux. Or, malgré des décennies de « luttes », de manifestations, de (fausses) promesses, etc., la condition de la femme et de l’homme n’a rien de glorieux, et les violences augmentent considérablement – parfois de façon cyclique certes mais les statistiques sont parfois biaisées et ne reflètent pas totalement la réalité sur le terrain -, et ils semblent encore plus insatisfaits qu’ils ne l’étaient il y a de cela 25 ou 30 ans en Occident.

Si la femme (moderne) ne renonce pas à sa tyrannie et à son égocentrisme, elle ne sera jamais épanouie ni satisfaite. Et si l’homme (moderne) ne renonce pas à son individualisme, à sa nervosité et à son iniquité, il ne sera jamais comblé et et heureux.

Au final, peu importe les conditions extérieures (sociopolitiques), seul le désir de Sa Face, le cheminement spirituel et s’efforcer d’avoir un bon adab, peut apaiser les tensions, harmoniser les contraires, atteindre l’équilibre dans la complémentarité, et satisfaire l’homme comme la femme dans l’instant présent, sans courir indéfiniment dans une course aux richesses illusoires ou derrière une égalité absolue illusoire, ou pour une carrière professionnelle dans les sociétés modernes qui de toute façon, exige des compromis sur son intégrité et sur l’éthique, et des coups bas qui nous éloignent de notre propre humanité, et qui ne garantira jamais le bien-être ou le bonheur.

Si même entre les hommes eux-mêmes ou entre les femmes elles-mêmes, il n’y a pas d’égalité absolue, comment vouloir atteindre cette chimère dans ce qui distingue et sépare les 2 sexes ? La diversité n’est pas un mal en soi, et a sa raison d’être. Ce qu’Il nous a été commandé néanmoins, c’est d’assumer notre raison d’être de la meilleure manière, en cultivant la sagesse, la piété, la justice, la générosité et la compassion, même là où il est nécessaire d’être ferme contre tout ce qui peut menacer la santé spirituelle, mentale et physique de la société, l’ordre public, la décence et la dignité de l’ensemble des citoyens d’une même nation.

Il est encore nécessaire de clarifier une chose, qui parait bien confuse chez beaucoup de nos contemporains. Certains hommes (et femmes) qui se disent « traditionnalistes », sont en réalité que dans la réaction « conservatrice et identitaire », sans aucune nuance ni perspective spirituelle dans leur modèle sociétal ni dans leur vision intellectuelle. Ils caricaturent bien souvent ce que doit être le « modèle » de femme ou d’homme, mais sont encore prisonniers en réalité de la modernité. Le danger est d’absolutiser toujours un modèle face à un autre (en l’occurrence celui de la femme au foyer contre celui de la femme qui travaille à l’extérieur), alors que les 2 modèles peuvent être licites – et même louables – ou inadaptés selon les cas.

Certaines personnes en font une obsession – ce qui est fort regrettable -, et proposent une vision très caricaturale de la femme selon la Tradition. Mais c’est surtout une réaction extrême au discours moderniste tout aussi extrême qui prévaut dans les débats actuels qui sont très présents dans beaucoup de pays rongés par la corruption des mœurs liée à la sécularisation dans les sociétés actuelles.

Mais à ces personnes, si elles se disent musulmanes, il faut leur rappeler que les Sahabiyyat (les femmes qui ont connu et suivi le Prophète ﷺ) travaillent déjà à l’époque du Prophète (ﷺ) et des Califes bien-guidés (sous les califats de nos maîtres Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî et son fils Al-Hassân), mais attention également aux analogies trompeuses, car de nos jours, il faut voir les raisons pour lesquelles les gens (hommes et femmes) veulent travailler, ce que cela implique (vie de famille, éthique, ambitions égotiques ou malsaines, etc.) et le type de travail dont il s’agit, et le cadre (licite et utile, ou a contrario, illicite ou malsain) dans lequel il s’inscrit. Il est toujours dangereux de caricaturer les discours des uns et des autres, et il convient d’analyser chaque situation au cas par cas, pour s’assurer d’être juste, d’apaiser et de solutionner les problèmes auxquels chacun(e) est confronté(e) durant sa vie. En tout cas l’Islam permet à la femme d’être femme au foyer – ce qui est noble et qui ne signifie pas « ne rien faire de ses journées » – tout comme de travailler pour contribuer à la Ummah et à l’Humanité de façon positive tant que le couple (si elle est mariée) se met d’accord et trouve un bon équilibre -. C’est aussi à la femme de bien choisir son époux et d’être clair sur ses objectifs et aspirations, quitte à les fixer par écrit ou les expliciter par oral lors du contrat de mariage, pour éviter les mauvaises surprises.

Il suffit de lire par ailleurs le Qur’ân et la Sirah, ainsi que les différents recueils de ahadiths, pour voir que le discours superficiel et erroné de « les femmes ne peuvent pas sortir de leur foyer ni travailler, et qu’elles n’existent que pour procréer et exécuter les tâches ménagères » est complètement faux, et la position de nombreux Salafs parmi les fondateurs des écoles juridiques s’inscrit en porte-à-faux de façon explicite face à cette mentalité culturelle qui ne repose sur aucun fondement de l’Islam.

La clé de la libération, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, réside dans la « taqwa » (piété, vigilance et « crainte révérencielle » à l’égard du Divin), car c’est la voix et la voie de la conscience purifiée et de l’éducation de l’âme. En effet, elle agit sur l’âme et éclaire l’esprit face aux pulsions ou illusions de l’ego. Or, là où la spiritualité et les normes religieuses disparaissent, l’individu se soumet à son égo, et les dérives ne tardent plus à se manifester, et ce même si la loi du pays réprouve ou interdit certaines pratiques ou certains délits. L’individu soumis à sa nafs en effet, lorsqu’il se détourne du Divin, pense que, quand il n’y a pas de caméra ou pas de preuves suffisantes ou de témoins gênants pour l’incriminer ou le sanctionner, va ou pourra laisser alors libre cours à ses plus vils instincts. Et s’il a le pouvoir ou l’argent pour contourner les lois humaines – déjà perfectibles et problématiques en soi à notre époque -, il assouvira ses mauvais penchants et ses crimes en toute impunité, comme on peut le voir dans nos sociétés qu’elles se disent démocratiques ou non.  Or, en dernière instance, ce n’est que la taqwa et son degré d’opérativité et de conscience en l’Homme (homme ou femme) qui permettra de maîtriser son égo et de se prémunir de ce qui peut l’inciter au mal, et ce aussi bien en privé qu’en public, seul ou non, qu’une loi humaine s’applique ou non dans son cas ou dans sa région, qu’il ait l’aval ou non des puissants ou des dégénérés parmi sa tribu ou sa nation. Voilà pourquoi le sécularisme est un danger pour l’humanité tout comme le fanatisme religieux fondé sur une mentalité psychorigide et le rejet de la dimension spirituelle de la Tradition. Dans les 2 cas, il y a soit le rejet soit l’amoindrissement de la vigilance et de l’éducation spirituelle, seules à même de neutraliser la barbarie humaine. Or avec les poisons du sécularisme ou du rigorisme, il y a l’impossibilité de l’élévation de l’âme et de sa purification effective, où l’injustice et la barbarie ne connaissent plus de barrières pour proliférer.

Pour éviter que le monde musulman se réveille, des pays occidentaux comme la France ont – de l’aveu même du prince saoudien Mohammed Ben Salmane -, ont favorisé d’une part l’orientalisme/sécularisme et d’autre part le wahhabisme najdite pour détruire l’Islam et éloigner les musulmans de la dimension spirituelle et éthique de la Tradition islamique, facilitant ainsi leur décadence et leur radicalisme (qui est un terreau propice à la pente glissante vers l’extrémisme et le terrorisme lorsque les conditions sociopolitiques et le contexte délétère s’y prêtent) chez une partie de la communauté musulmane, très loin de l’orthodoxie islamique incarné par l’islam traditionnel, avec les grands savants polymathes et maîtres spirituels qui s’y rattachaient (Al Junayd, Al Hakim at-Tirmidhî, Al-Qushayri, Al Baqillani, Al-Juwayni, Al Ghazali, Fakhr ud Din ar Razi, Al-Biruni, Qutb ad Din as Shirazi, Saadi, Rûmi, Ibn ‘Arabi, Al Qarafi Al Maliki, As-Shatibi, Ibn Al Haytham, Ahmad Ar Rifâ’î, ‘Abd ul Qâdir Al Jilânî, Al-Qashani, Farid ud Din Attâr, ‘Abd ar-Rahmân al-Jâmi, Al-Munawî, Ahmad Ibn Atâ’Llâh as-Sakandari, As-Suyûtî, Sidi Abû Madyan, l’imâm Al Haddâd de la ba’alawiyya, Muhammad Al Arabi Al Darqawî, Ahmad Ibn ‘Ajiba, l’émir ‘Abd al-Qâdir, Ahmad Al Alawî, etc.) ainsi que les plus grands intellectuels et métaphysiciens de l’Islam de notre temps (René Guénon, Seyyed Hussein Nasr, Martin Lings, Titus Burckhardt, Tage Lindbom, Ivan Aguéli alias Abdul Hadi, Frithjof Schuon, Jean-Louis Michon, Denis Gril, Tayeb Chouiref, Reza-Shah Kazemi, Malek Bennabi, Ismail Al Faruqi, Muhammad Asad alias Leopold Weiss, Muhammad Hamidullah, Hamza Benaïssa, Pierre Lory, Maurice Gloton, Michel Chodkiewicz, Claude Addas, Inès Safi, Eva de Vitray-Meyerovitch, Maryam Kiraz, Taha Abderrahman, Alija Izetbegović, Shaykh Abdulhakim Murad du Royaume-Uni, ‘Abdallah al-Maliki d’Arabie Saoudite, Shaykh Corentin Pabiot, Shaykh Abdellah Penot, Shaykh Hamza Yusuf, les Shuyukhs traditionnels du Shâm, d’Inde, du Pakistan, du Maghreb, d’Iran, de Turquie ou de Tarîm au Yémen et d’autres …). Ces pays occidentaux ne veulent donc pas d’un Islam traditionnel, qui soit à la fois orthodoxe, intellectuel, éthique et spirituel, et surtout, indépendant et fort à l’égard de la corruption et de la tyrannie des systèmes politiques mondiaux qui sèment la mort et l’asservissement partout où ils prennent le pouvoir, qu’ils soient de « gauche » ou de « droite » avec tous les extrêmes auxquels ils peuvent aboutir (extrême gauche et extrême droite). Mais il ne tient qu’à nous de nous réapproprier notre histoire, de redéfinir nos priorités, et d’agir selon ce qu’Allâh – Créateur, Pourvoyeur, Sage et Juste – nous a commandé, et non selon les mensonges, caprices ou injustices d’êtres humains ou de systèmes défaillants et limités qui nous ont conduit dans l’avilissement et l’impasse dans lesquels nous nous trouvons aujourd’hui, aussi bien Musulmans que non-Musulmans.

Qu’Allâh nous facilite et nous rapproche de Lui par ce qu’Il aime et agréé pour nous, et qu’Il nous accorde une bonne fin et une bonne issue en toute chose !


1 thought on “La Tradition et le féminisme – entre la Femme traditionnelle et la femme moderne

  1. :

    “l’IVG est un crime relevant de l’infanticide, lorsque l’avortement se déroule après 3 mois.”

    Même bien avant trois mois, c’est un infanticide avéré. L’Oeuvre de Dieu commence bien avant le premier trimestre puisque l’enfant est décidé par l’Instance Céleste.

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