Dans le monde moderne, ce que l’on appelle la modernité a tout bouleversé pour les sociétés touchées par la mondialisation et l’occidentalisation des mœurs, entendues comme étant les idéologies imposant comme paradigmes ceux du matérialisme, du scientisme, de l’individualisme et du capitalisme sauvage ou légèrement « régulé ». Aujourd’hui, au cœur même de l’Occident, de nombreuses voix s’élèvent contre le paradigme occidental entendu de cette manière : scientifiques, philosophes, journalistes, sociologues, intellectuels, théologiens, métaphysiciens, activistes, économistes, écologistes ou politologues : ils tirent la sonnette d’alarme et craignent une prochaine catastrophe planétaire (liée à l’activité humaine) si rien n’est fait pour contrôler et diminuer l’influence des oligarques de la guerre, de la finance, de la géopolitique et de l’industrie technologique et numérique. En effet, les dérives totalitaires que nous observons aussi bien en Chine, qu’en Inde, en Israël et en Occident (principalement les Etats-Unis, le Canada, la France, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Allemagne), les attaques contre la liberté de la presse et de conscience. La hausse considérable de la corruption politique, de criminalité, de gens malades, de toxicomanes et de réseaux de narcotrafiquants, la montée des groupes extrémistes et terroristes (financés et soutenus en partie par des entités occidentales et israéliennes comme dans le cas de Daesh – financé et fondé en partie par les USA, Israël et la France via leur compagnie Lafarge – puis piloté durant un temps par la Russie et le régime syrien le temps de massacrer et de diviser la résistance syrienne et d’affaiblir l’opposition politique -, ainsi que d’autres groupes terroristes comme le PKK/FDS, les groupuscules identitaires et les groupes néonazis en France, en Allemagne et en Ukraine, etc.). Les détournements d’argent colossaux (plus de 1000 milliards d’€ rien que dans l’UE)[1], le nombre de pauvres qui a doublé par exemple en France en moins de 10 ans sous la dictature macroniste[2], la tyrannie de Big Pharma et sa guerre contre les scientifiques[3], médecins politiciens et journalistes qui ne veulent pas d’injections toxiques et de destruction du système de santé à des fins mercantiles, la pollution des eaux, des sols et des airs, les déchets plastiques et toxiques déversés dans la nature et le dérèglement climatique font craindre le pire. Sur ce dernier point, une petite digression s’impose : « Lauréat du prix Nobel de physique en 1973, Ivar Giaever est le premier signataire d’une déclaration de plus de 1200 scientifiques (principalement des physiciens, des géophysiciens, des astrophysiciens et des géologues) avertissant le monde qu’il n’y a pas d’urgence climatique. On préfère aujourd’hui écouter Greta Thunberg : ainsi va le monde. Si vous recherchez sur Google la vidéo « Ivar Giaever global warming », vous trouverez deux conférences mémorables du lauréat du prix Nobel, l’une en 2012, l’autre en 2015. Cette dernière est également diffusée par le Heartland Institute, un groupe de réflexion américain sur le marché libre (et groupe d’action, comme ils aiment le souligner). Pour ceux qui n’ont pas envie ou le temps de suivre les deux conférences, j’ai préparé un extrait. Giaever raconte qu’il s’est intéressé pour la première fois au réchauffement climatique en 2008, lorsqu’il a été invité à participer à une table ronde sur le sujet. Pour se préparer, il s’est plongé dans la littérature disponible sur Internet. Il a ainsi découvert que l’avis général était que la température moyenne à la surface de la Terre était passée d’environ 288 K à 289 K en 150 ans. Cela a été présenté comme la preuve d’un changement climatique anormal alarmant, mais une augmentation de 0,3 % en 150 ans – a noté le professeur – ne pouvait signifier qu’une chose : le climat a été étonnamment stable. Tant pis pour le changement climatique ! (…) »[4].
Cependant d’autres affirmations de l’article sont erronées ou trop réductrices, comme celle-ci : « Si nous devons nous inquiéter de quelque chose, c’est bien de ces marchands de terreur qui affolent les plus jeunes en leur faisant croire que depuis 150 ans la planète devient inhospitalière. Au contraire, depuis 150 ans, même si rien n’est parfait, tout va nettement mieux : on vit plus longtemps, on a une meilleure santé », ce qui est faux, car beaucoup de choses vont plus mal (pollution des sols, de l’air et des eaux, pollution de la mer, déchets plastiques, niveau de santé, conditions de vie, gaspillage des ressources, baisse de la qualité nutritive des fruits et légumes à cause des rendements et méthodes industriels, etc., et ce même en Occident. Dans d’autres pays cependant, orientaux et occidentaux, les choses sont plus ou moins stables, et d’autres sont meilleures qu’auparavant, c’est-à-dire que des pays ont un meilleur niveau de vie qu’en Occident et comparer aussi à leur niveau de vie d’il y a 20 ans par exemple, mais à l’échelle mondiale, ce n’est pas une tendance uniforme ni linéaire.
Les critiques de cette lettre ouverte par 1200 scientifiques, industriels et chercheurs mettent en avant certains conflits d’intérêts d’une partie des chercheurs avec l’industrie pétrolière, ce qui est vrai, mais ce conflit d’intérêts existe aussi chez ceux qui travaillent au GIEC (et dont presque toutes les prédictions des 50 dernières années se sont avérées fausses ou exagérées), et un conflit d’intérêt ne veut pas dire qu’ils mentent ou qu’ils se trompent nécessairement, mais simplement que leurs discours et actions convergent avec leurs liens industriels ou financiers. Néanmoins les faits indiscutables sont ceux-ci :
1) Le changement climatique a toujours existé selon les données scientifiques, y compris il y a des dizaines de milliers d’années et lors de la période glacière, qui a eu lieu avant la période de notre histoire antique, et donc avant même l’activité humaine industrielle, à moins que les anciennes civilisations aient eu accès aussi à certaines technologies avancées mais polluantes dont nous n’avons plus trop de traces.
2) Si le changement climatique est établi par l’observation, l’histoire et l’expérience, il est cependant aussi de nature cyclique et indépendant de l’activité humaine, du moins en partie.
3) La difficulté réside donc dans les études et éléments contradictoires qui ne s’accordent pas sur la part exacte imputable aux activités humaines dans ce dérèglement climatique.
Ce que l’on sait aussi est que certains pays du monde connaissent des périodes plus froides et pluvieuses que durant les années précédentes, tandis que d’autres connaissent des températures plus chaudes avec une baisse de précipitation et des terres moins fertiles.
La pollution et les contaminations chimiques en tant que conséquences d’une activité humaine cupide et mal pensée dans le cadre du modèle capitaliste sont bien réelles, – sans même parler du gaspillage et du mode de vie matérialiste indécent chez des centaines de millions de personnes -, ce qui doit impliquer des réformes structurelles autant que spirituelles. Quant à la politique « alarmiste » imposée dans le narratif médiatique occidental, elle est malhonnête et hypocrite. Malhonnête car plusieurs pays dans le monde connaissent une augmentation des pluies et des réserves d’eau – contrairement à d’autres qui sont stables ou qui connaissent des saisons à plus sèches -, ils mesurent depuis peu la température au niveau des aéroports ce qui gonfle artificiellement la température, et ils omettent de mentionner que nous avions déjà connus des étés très chauds (de même niveau voire même plus) il y a de cela 15 ou 25 ans.
Hypocrite car les décideurs polluent 1000 fois plus que les citoyens lambda et ne se privent de rien, mais veulent exiger des citoyens qui polluent moins qu’eux, de suivre un modèle beaucoup plus austère et qui limitera leurs libertés fondamentales de consommer, de se déplacer, de vivre, etc. S’il faut certes revenir à un mode de vie plus sain et raisonnable, les décideurs doivent d’une part incarner l’exemple – ce qu’ils ne font pas -, et d’autre part, repenser intelligemment l’ensemble du système, en garantissant la dignité, la sécurité, le niveau social, la liberté de conscience et le niveau de vie minimal des citoyens pour vivre décemment.
La situation alarmante au niveau mondial impose donc à tous les niveaux de remettre en question le paradigme dominant : le paradigme matérialiste, consumériste, capitaliste et marxiste. Ce qui amène naturellement et légitimement la question de revenir à un ordre « religieux » ou du moins « spirituel et traditionnel » plutôt que séculier. Mais le modernisme ayant radicalisé aussi une partie des communautés religieuses, et ayant atrophié aussi leur sens de la spiritualité et de leur piété intérieure, nous force à nous méfier des discours superficiels ou des comportements hypocrites et déviants qu’ils peuvent aussi avoir. En ce sens, l’œuvre d’intellectuels comme René Guénon, Martin Lings, Frithjof Schuon, Muhammad Iqbal, Titus Burckhardt, Martin Lings, Seyyed Hossein Nasr, Tayeb Chouiref, Sofiane Meziani, Hamza Benaïssa et quelques autres, est salutaire car ils identifient parfaitement les causes de nos malheurs, et les bons remèdes à prendre afin d’éviter les différents écueils et tendances extrémistes qui sont mises en avant à notre époque : les laxistes et sécularistes d’une part, et les rigoristes ou les fanatiques (violents) d’autre part. Dans un ouvrage de Seyyed Hossein Nasr traduit en français Le Cœur de l’islam – Des valeurs pérennes pour l’Humanité (éd. Tasnîm, 2024), cette problématique a très bien été abordée et englobe l’ensemble des communautés humaines, qu’elles soient religieuses ou non : « Dans le présent ouvrage, Seyyed Hossein Nasr, l’une des grandes figures intellectuelles de l’islam de notre époque, propose une présentation opportune des valeurs spirituelles et sociales fondamentales de l’islam : la paix, la compassion, la justice sociale et le respect de l’autre. Profitant de ce moment unique de l’histoire, où les religions n’évoluent plus en vase clos mais sont en quelque sorte sommées de dialoguer, Seyyed Hossein Nasr cherche à « ouvrir un espace spirituel et intellectuel de compréhension mutuelle ». Explorant les valeurs islamiques dans les Écritures, les sources traditionnelles et l’histoire, il évoque également les similitudes profondes avec les traditions juive et chrétienne, révélant ainsi le terrain commun des croyances abrahamiques.
Invitant son lecteur à une démarche saine d’esprit critique, Nasr écrit : « Chaque civilisation, que ce soit en Orient ou en Occident, a décliné et dévié à sa manière, et doit maintenant se poser la question de ce qui va mal plutôt que de s’exclamer avec orgueil et pharisaïsme que cela va mal ailleurs parce que les gens dans cet “ailleurs” n’ont pas suivi son propre mode de penser et d’agir. […] Que l’on soit musulman, juif ou chrétien, ou même areligieux, que l’on vive dans le monde musulman ou en Occident, nous avons besoin de donner un sens à notre vie, d’avoir des normes éthiques pour guider nos actions, et de définir une vision qui nous permettrait de vivre en paix les uns avec les autres, ainsi qu’avec le reste de la Création ».
Une telle aide, estime-t-il, est au cœur de chaque religion et peut conduire les fidèles des religions abrahamiques (judaïsme, christianisme et islam) ainsi que d’autres traditions religieuses et spirituelles vers un nouvel avenir de respect mutuel et d’objectifs communs ».
Concernant l’islam, dans les attaques ou les critiques des orientalistes ou des modernistes concernant le Hadith ou le patrimoine juridique du monde musulman il y a trop d’erreurs, d’omissions et de raccourcis dans les analyses qu’ils proposent, notamment :
1) le fait d’omettre souvent les versions qui les gênent et qui peuvent éclairer le contexte et la problématique.
2) élever au rang de certitudes des récits fabriqués ou faibles, tout en délaissant parallèlement les récits les plus sahîh et fiables.
3) Confondre les critiques : un savant peut être un très bon faqih mais un mauvais muhaddith – ou vice-versa -, ou il peut être un bon muhaddith de façon générale mais très partisan ou faible sur certains sujets précis.
4) Prendre pour argent comptant des récits relevant de la rumeur (et non pas de l’histoire) afin de justifier leur calomnie ou dénigrement des gens pieux (y compris de l’entourage prophétique parmi ses épouses et sa famille, ainsi que ses compagnons).
5) Partir de la croyance que tous les faits miraculeux, prodigieux ou extraordinaires (dans ce qui est rationnellement possible mais peu commun) comme étant faux, alors que l’expérience et l’observation montrent l’existence de telles choses même à notre époque.
Faire ainsi table rase de tout le patrimoine au lieu de trier afin de séparer le convenable du blâmable, l’utile de l’inutile, etc. pour se conformer aux croyances fallacieuses et aux superstitions modernes n’est pas la bonne voie (qurânique, spirituelle et intellectuelle) à suivre.
Une approche critique est évidemment nécessaire et indispensable, mais cela exige à la fois de la rigueur intellectuelle et méthodologique ainsi que de la piété et de l’intelligence intuitive.
Nourrir de la rancoeur inutilement contre ceux qui nous ont transmis le Qur’ân, la Sunnah et la spiritualité par voie orale et écrite, et les calomnier sur base de rumeurs invérifiables et souvent contredites par des faits notoires et les témoignages concordant de la plupart de leurs disciples, pour au lieu de ça, donner du crédit à des menteurs notoires ou des partisans sectaires, ce n’est pas la voie qurânique.
Qu’il y ait des récits ou des rapporteurs menteurs, frauduleux, étranges (souvent décontextualisés ou falsifiés par des gens après eux), c’est exact, mais cela demande beaucoup de recherches, d’efforts, d’intelligence et de rigueur intellectuelle et méthodologique que très peu de gens parmi les modernistes possèdent.
Ce que les critiques omettent aussi quand ils prétendent que certains livres ou recueils n’ont été transmis que par des voies singulières ou uniques[5], c’est le fait que beaucoup de manuscrits ont disparu au fil des âges (guerres, pillages, destruction de millions de manuscrits par les croisés, mongols, colons, etc.), que d’autres ne circulent que dans des familles ou bibliothèques privées qui n’ont pas été recensées publiquement, et enfin, que beaucoup d’étudiants (la plupart) se contentaient d’écouter et de transmettre oralement sans écrire de recueils ou de traités complets. Une poignée d’entre eux seulement relataient les ahadiths ou enseignements transmis, et une autre poignée les inséraient en partie dans leurs ouvrages de fiqh, d’histoire ou autre – mais qui n’étaient pas entièrement dédiés au Hadith et à sa compilation. Les textes écrits dans la période médiévale en Islam, était généralement qu’un support secondaire, car la première transmission du savoir était surtout orale auprès d’un maître.
La modernité a intoxiqué l’esprit de beaucoup de monde, et face à cela, certains ont sacralisé aussi tous les aspects du patrimoine jusqu’au moindre détail (soit un hadith douteux ou faux, soit un récit faible ou décontextualisé, soit un avis juridique ou théologique erroné, peu pertinent ou inadapté pour notre temps). Le fanatisme des uns alimente l’ignorance et l’extrémisme des autres et il n’est pas évident de prendre du recul et d’entamer des recherches sérieuses et “objectives” sur le patrimoine car les biais méthodologiques et idéologiques sont partout de nos jours. Par contre calomnier ou dénigrer les Sahâba, les Ahl ul Bayt, les awliyâ’ et leurs disciples vertueux – sans nier évidemment la possibilité qu’ils aient pu parfois commettre des péchés et des erreurs (mais qui sommes-nous pour les rabaisser alors que nous en commettons nous-mêmes, et que eux ont préservé le Dîn d’Allâh par Sa Grâce, que ce soit le Qur’ân et la Sunnah, les formules de dhikr, les rites, les règles d’adab et de la voie spirituelle, les outils juridiques, etc.) est une chose très grave dans la Religion, et le Qur’ân nous a mis clairement en garde contre cela, surtout quand les détracteurs ne proposent rien de plus sérieux dans le fiqh, la ‘aqida, la principiologie, etc.
Et aussi à cause des erreurs, des exagérations (dans le suivi des Salafs au point d’accepter sans aucun recul certains avis juridiques qui sont faibles à l’égard des preuves disponibles) ou du rigorisme de certains savants (même ceux qui étaient éminents en leur sein), puis du suivisme aveugle des gens de la masse ou des étudiants peu avertis qui se sont excessivement attachés à des avis juridiques douteux ou devenus inadaptés à leur nouveau contexte, en oubliant que selon les ussûliyyûn eux-mêmes et pionniers du fiqh et des ussûl, que le fiqh devait continuellement s’adapter aux nouveaux contextes, tout cela a produit un sérieux déséquilibres, et comme les gens ne se forment plus auprès des savants qualifiés, pieux et rigoureux (intellectuellement), et qu’ils se contentent de citations coupées ou tronquées, ou d’articles qui vulgarisent (parfois de façon fallacieuse ou de façon superficielle) les sujets polémiques, tout ça n’aide pas. Or la plupart des gens feraient mieux de se contenter des piliers de l’islam et de la foi, d’améliorer leur comportement, de faire le bien aux gens, de verser l’aumône et de s’abstenir de faire du tort aux autres, plutôt que de se noyer dans les sujets complexes et polémiques dont peu en arriveront à en réchapper intacts.
En conclusion, les principaux livres de ahadiths sont globalement fiables, sauf pour les ahadiths jugés clairement faibles et dont l’énoncé contredit le Qur’ân et la Sunnah bien établie, et il en va de même pour certains ahadiths jugés extérieurement sahih mais qui peuvent comporter certains défauts cachés. Mais quoi qu’il en soit, à partir du moment où une traçabilité existe, le sens de ce qui est véhiculé (pas nécessairement le sens apparent mais le sens voulu) doit être conforme au Qur’ân et aux principes de la Religion. La Sunnah ne peut que confirmer ou expliciter et détailler le Qur’ân, mais sans jamais le contredire ou l’abroger. Le grand imâm du Hadith de son temps, le juriste (hanbalite puis shafiite), théologien (devenu asharite), historien, ascète et rattaché au Tasawwuf, al-Khatib al-Baghdadî (392 H – 463 H) a dit dans al-Faqîh wal-Mutafaqqih (1/354) : « Si la personne sûre et digne de confiance rapporte une information dont la chaine de transmission est continue, celle-ci peut être rejetée par plusieurs points (…) c’est qu’elle contredise les implications de l’intellect (mûjibât al-‘uqûl), alors on aura su sa fausseté, car la Législation existe par ce que le rationnel rend possible (mujawwizât al-‘uqûl) et certainement pas par ce qui la contredit (khilâf al-‘uqûl). Le second c’est qu’elle contredise le Livre ou la Sunnah notoire [dont la concordance est répandue], alors on aura su que [l’information] n’a aucun fondement ou qu’elle a été abrogée ».
En effet, même si l’isnad peut être jugée sahih, l’énoncé, lui, ne l’est pas forcément. Tout d’abord, même si l’énoncé est sahih il faut voir si le sens voulu n’est pas le sens apparent (qui peut contredire le Qur’ân ou une pratique notoire), et resituer le hadith dans son contexte d’origine qui peut clarifier la situation. Ensuite, dans le cas où aucune interprétation possible ne soit valide (conforme au Qur’ân, à la Sunnah bien établie, à la pratique répandue des Compagnons, à l’intellect, à l’observation et à la Voie spirituelle), alors l’énoncé comporte forcément un problème ou un défaut quelque part; soit que les mots choisis ont été changés (sachant aussi que certains mots évoluent avec le temps et selon les régions pour désigner certaines choses), soit que le contexte est manquant et ne peut donc pas nous éclairer sur le sens réel du hadith, etc.
Aussi, un hadith même sahîh ne peut pas abroger ou primer sur le Qur’ân ou une pratique notoire pratiquée par tous les Musulmans depuis l’époque des Sahâba (et dont le fondement est islamique et éthique), ni sur les preuves fournies par l’intellect ou la réalisation spirituelle.
Les critiques visant à détruire le patrimoine islamique sans opérer de tri rigoureux, visent enfin de compte à couper les Musulmans de leur civilisation, puis de leur identité, puis de leur Religion, car ils finissent par s’en prendre quasi-systématiquement à la Sunnah, puis au Qur’ân et aux principes de la Religion, et tout cela en cherchant toujours la petite bête dans certains détails insignifiants, en se basant sur des récits apocryphes ou douteux ou en citant des propos hors de leur contexte ou qui ont été abandonnés par la suite par leurs propres auteurs.
A titre d’exemple, dans le Sahih al-Bukhari, moins de 5% des ahadiths ont été pointés du doigt pour certaines de leurs faiblesses, l’immense majorité étant Sahih et conforme au Qur’ân, et une partie qui est justifiée par le ‘urf de l’époque tout simplement. Même chose pour le Muwatta’ de l’Imâm Mâlik, le Sahih Muslim ou le Musnad de l’Imâm Ahmad (dont une partie est sans doute aussi l’apport personnel de l’un de ses fils, qui semble toutefois moins rigoureux que son père).
Quant à leurs avis juridiques, il y a 3 choses à garder à l’esprit avant de les juger personnellement ou de les prendre en considération :
1) les avis qui leurs sont authentiquement attribués peuvent avoir été mal compris, sortis de leur contexte, déformés, amplifiés ou minimisés, ou eux-mêmes ont pu changer d’avis par la suite en ayant étudié la problématique sous d’autres angles et avec de nouveaux éclairages (connaissance d’autres ahadiths ou avis des Sahâba par exemple).
2) Certains de leurs avis sont conformes au ‘urf de leur époque mais n’avaient pas vocation à être valables tout le temps ou appliqués n’importe comment, et doivent être rattachés selon les autres principes et règles juridiques et selon les principes et valeurs de la Religion.
3) Certains de leurs disciples (généralement pas les plus proches) ou contemporains ont pu mal comprendre certains de leurs propos, voire même mentir sur eux, leur imputant des choses qu’ils n’ont pas dites, soit par jalousie et rivalité, soit pour les diaboliser ou pour utiliser leur notoriété afin de répandre les avis personnels des auteurs du mensonge.
Et bien sûr, les imâms du fiqh eux-mêmes n’étaient pas parfaits ni infaillibles, et pouvaient donc commettre des erreurs ou des péchés. Dans le cas de l’Islam, il nous faut rappeler ceci : l’Islam est universel dans ses principes, ses valeurs éthiques, ses rites, ses finalités et ses préceptes moraux (l’interdiction du shirk, du meurtre, de l’adultère, du banditisme, de la calomnie, de l’oppression, etc., l’importance de subvenir aux besoins de sa famille, de la pudeur, de la chasteté, d’instaurer la justice, etc.). Mais dans sa codification juridique, elle exige une perpétuelle réadaptation cyclique dans ses modalités et ses articulations spatio-temporelles. On ne peut donc pas être prisonniers des avis juridiques passés qui sont intrinsèquement liés à des contextes fort différents des nôtres. Sans les rabaisser ou les diaboliser comme le font les modernes trompés par leur orgueil, leur ignorance et leur passion, il faut se conformer aux exigences du temps, car dans le cas contraire, il s’agira de trahir à la fois les principes de la Religion et ses finalités d’une part, ainsi que les fondements du droit développés par les Salafs et leurs propres paroles d’autre part, notamment « de suivre les preuves (et non pas seulement les arguments d’autorité) »[6].
L’imâm Al-Khatib al-Baghdadî rapporte dans son al-Faqîh wal-Mutafaqqih (2/80) que Yahyâ ibn Soulaymân a rapporté d’Ibn Wahb, qu’il a entendu Mâlik dire : « Beaucoup de ces ahadîths sont (cause) d’égarement (pour les ignorants) ». Le Shaykh Muhammad Awwâma, dans Athar al-Ikhtilaf (p.77) cite le commentaire de Mâlik sur cette parole : « Mâlik voulait dire qu’ils étaient utilisés dans un mauvais contexte et un sens erroné, car la Sunnah est sagesse et la sagesse consiste à replacer chaque chose dans son contexte respectif ».
L’imâm Ibn al-Mubârak a dit : « Si Allâh ne m’avait pas secouru par Abû Hanîfa et Sufyân At-Thawrî, je serais devenu comme le reste des gens du commun (dans leur ignorance par rapport aux subtilités et contextes du Hadith) ».
L’imâm Ibrâhîm al-Nakhâ’î a dit : « Certes, j’entends un hadîth, et je cherche alors la partie que l’on applique. Je la mets en pratique et laisse le reste »[7]. Shaykh Muhammad ‘Awwàma a commenté dans son Athar al-Ikhtilaf : « [Cette phrase] désigne ce qui est reconnu par les autorités et retenu, tandis que tout ce qui est étrange (ghârib), anormal (shâdhdh), ou condamné (munkâr) est mis de côté ».
Ibn Rajab Al-Hanbali dans Sharh ‘Ilal ati-Tirmidhî (1/413) rapporte aussi de l’imâm Yazîd ibn Abî Habîb : « Lorsque vous entendez un hadîth, proclamez-le, s’il est reconnu, [gardez-le], sinon, délaissez-le ».
Et l’imâm Ibn ‘Abd al-Barr dans Jâmi’ Bayân al-‘Ilm (2/130) rapporte de l’imâm Ibn Abî Laylâ a dit : « Un individu ne comprend pas le hadîth avant de savoir ce qu’il faut en garder et ce qu’il faut laisser ».
L’imâm et Shaykh ul Islam Abû Nu’aym al-Isbahânî rapporte dans Al-Hilyat ul-‘awliyâ (9/3) que d’après ‘Abd al-Rahmân ibn Mahdî : « Il est interdit d’être un Imâm [que l’on imite] avant de savoir reconnaître ce qui est sahîh (authentifié) de ce qui ne l’est pas, avant de cesser de prendre pour preuve tout [ce qui est sahîh], et tant qu’on ne connaît pas la méthodologie correcte de déduction du savoir [dans la Religion] ».
L’imâm Ad-Dhahabî dans son Siyâr a’lam an-Nubalâ’ et d’autres ont rapporté de l’imâm Malik ibn Anas ce type de paroles : « Tous les propos de ceux qui ont suivi le Prophète (ﷺ) seront acceptés ou rejetés, à l’exception du Prophète (ﷺ) » ; « L’opinion de chacun peut être acceptée ou rejetée, à l’exception de celle de l’occupant de cette tombe » (la tombe du Prophète (ﷺ) ». « Je ne suis qu’un être humain : je fais parfois des erreurs, mais parfois j’ai raison. Examinez donc mes opinions : tout ce qui est conforme au Livre (Qur’ân) et à la Sunnah, acceptez-le ; et tout ce qui n’est pas conforme au Livre et à la Sunnah, ignorez-le ».
Et de l’imâm As-Shafi’i : « Chaque fois que les narrateurs trouvent un hadith sahîh du Messager d’Allâh (ﷺ) qui est contraire à ce que j’ai dit, alors je retire ce que j’ai dit, que ce soit pendant ma vie ou après ma mort » (si le hadith est bien compris, applicable, resitué dans son contexte et n’est pas abrogé) ; « Tout hadith provenant du Prophète ṣallallāhu ‘alayhi wa sallam (paix et bénédictions d’Allah sur lui) est aussi mon avis, même si vous ne l’entendez pas de moi » ; « Lorsqu’un hadith est jugé sahîh, alors c’est ma position adoptée ».
Et de l’imâm Ahmad Ibn Hanbal : « Ne suivez pas mon avis (s’il est contraire à la vérité) ; ne suivez pas l’avis de Malik, ni de Shafi’i, ni d’Awza’i, ni de Thawri, mais prenez de là où ils ont pris » ; « Quiconque rejette une parole du Messager d’Allâh (ﷺ) court au bord de la destruction » ; « L’avis d’Awza’i, l’avis de Malik, l’avis d’Abû Hanifa : tout cela n’est qu’opinion, et tout cela est égal à mes yeux. Cependant, la preuve est dans les athar (narrations) ».
Ainsi, d’éminents Salafs ont pu dire : « Si un hadith est authentifié (sahîh), alors c’est mon madhab ».
L’imâm et Shaykh hanafite a dit dans al-Hashiyah (1/68) : « Ceci est également rapporté des 4 Imâms [Abû Hanifa, Mâlik, As-Shafi’i et Ahmad] par l’Imâm as-Sharani. Et il n’est pas caché que c’est adressé à celui qui est qualifié pour analyser les preuves et possède la connaissance du muhkam [ce qui est clair ou explicite] de son mansukh [ce qui peut abroger, limiter, spécifier ou annuler une règle précédente dans un autre contexte]. Donc, si les savants d’une école de fiqh analysent une preuve et agissent ensuite en accord avec le résultat de cette analyse, il est correct de l’attribuer à un madhâb, car cela est alors émis avec la permission du fondateur du madhâb, car il n’y a aucun doute que s’il avait eu connaissance de la faiblesse de sa preuve, il se rétracterait et suivrait la preuve la plus solide ».
Le Shaykh Abd al-Ghaffar Uyun As-Sud a retranscrit dans Daf al-Awham (p.15) les conditions stipulées par Ibn Abidîn permettant de suivre le Hadith et de délaisser le madhâb : « C’est une bonne prescription, car à notre époque nous voyons beaucoup de gens qui ont en eux l’illusion de la connaissance, pensant qu’ils sont au-dessus des étoiles, alors qu’ils se trouvent au niveau le plus bas. Peut-être ce type de personne a lu l’un des 6 livres [Kutub al-Sittah ; les 6 principaux recueils de ahadiths chez les sunnites ; les Sahihayn d’Al-Bukharî et Muslim et les Sunân d’Abû Dawûd, At-Tirmidhî, Ibn Mâjah et An-Nasâ’î] – par exemple – puis elle tombe sur un Hadith qui rentre en contradiction avec le madhâb d’Abû Hanifa. Cette personne dit alors : « quitte le madhâb d’Abû Hanifa et prend le Hadith du Messager d’Allâhb! Alors qu’il se peut que ce Hadith soit abrogé ou contredise ce qui est plus fort que lui en termes de chaine de transmission (Sanad), ou bien encore qu’il fasse partie des choses dont on ne tient pas compte. Cette personne n’a pas connaissance de cela, car elle n’a pas les compétences nécessaires lui permettant de faire le tri. S’il était permis que ce type de personne agisse sans restriction sur la base de Hadiths, ils seraient égarés dans de nombreuses questions juridiques et ils égareraient ceux qui viendraient leur poser des questions ».
L’imâm Abi Zayd al-Qayrawani Al-Maliki (m.386 H) rapporte dans Kitâb al-Jami (p.117) la parole de l’imâm Mâlik : « La pratique (des gens de Médine) est plus solidement établie que le Hadith. Le frère de Muhammad Ibn Abi Bakr Ibn Hazms lui a dit : « Pourquoi n’émettez-vous pas un avis en fonction de ce Hadith ou encore de celui-ci ? ». Il répondit : « Je n’ai pas trouvé de gens qui pratiquent selon ce Hadith ». Cela signifie que la pratique notoire des Sahâba l’emporte sur un hadith rapporté de façon singulier – ahâd – même s’il est sahîh dans la chaine, car la pratique notoire remontant par observation et expérience au Prophète (ﷺ) et aux Sahâba est plus fiable qu’un hadith transmis via seulement quelques personnes, car soit le hadith a été déformé ou inventé par des menteurs ou des personnes à la mémoire peu fiable, soit il a été rapporté dans un contexte spécifique qu’ils n’ont pas évoqué, soit qu’il s’agissait d’une pratique existante durant la jahiliyya mais que l’Islam est venu abroger ou modifier par la suite, ou aussi car le contexte évoqué n’est pas certain – les rapporteurs ayant pu se tromper quant à la période exacte dans laquelle le hadith a été évoqué à l’origine.
Ainsi la règle « suivez la preuve » est vraie, et conforme au Qur’ân : « (…) « Apportez vos preuves si vous êtes véridiques ! ». Assurément, quiconque soumet son âme à Allâh et fait le bien (en accomplissant de bonnes œuvres) aura sa rétribution auprès de son Seigneur, et pour eux, nulle crainte, et ils ne seront point attristés (…) » (Qur’ân 2, 111-112).
Il faut donc adopter une méthodologie rigoureuse pour éviter la démarche arbitraire et superficielle des modernes et des rigoristes, mais aussi repenser les problématiques actuelles à l’aune des réalités de notre temps mais encadrées par la principiologie. On peut constater aussi que certains suiveurs parmi les Khalafs ont imputé des avis étranges et contradictoires aux imâms du Salaf, ou qu’ils n’ont pas rapporté leurs derniers avis, ou bien qu’ils n’ont pas resitué avec précision le contexte auquel l’avis qu’ils ont rapporté se réfère, ni n’ont toujours été cohérents et fidèles aux principes fondamentaux (ussûl) de leur école, sans doute, dans bien des cas, en raison du ‘urf (coutume répandue) qui était bien accepté à l’époque mais qui ne faisait pas partie de la Religion, mais plus d’un élément culturel qu’ils ont gardé, mais qui pour d’autres sociétés et époques, ne le sont plus. L’imâm et savant polymathe et grande autorité dans le fiqh malikite Shihâb ad-Dîn al-Qarâfî (m. 684 H/1285) disait dans son Anwar al Buruq fi Anwa’ al Furuq : « Toutes les fois qu’il y a un renouvellement dans la coutume (‘Urf) des gens, le Mujtahid (savant) la prend en considération, et toutes les fois où elle s’arrête, il la laisse. Ne te fige pas sur ce qui est consigné dans les livres toute ta vie ! Mais plutôt, s’il te vient un individu qui n’est pas de ta région et qui te demande la Fatwâ (avis juridique), ne le ramène pas vers la coutume de ton pays. Questionne-le sur la coutume de sa région, guide-le vers celle-ci et donne-lui la Fatwâ par elle sans tenir compte de celle de ton pays et de ce qui est établi dans tes livres. Ceci est la vérité claire et limpide. Le fait d’être figé à jamais dans les textes rapportés (al Manqulât) est un égarement dans la religion et une ignorance des desseins des savants musulmans et des Salafs passés ».
Quant aux Anciens vertueux, Allâh nous demande de les respecter et d’invoquer Allâh en leur faveur, implorant Son Pardon, et s’inspirer d’eux dans ce qui est utile au cheminement, ce qui élève l’âme et apporte la sécurité et la sérénité dans les foyers et la société, mais pas dans leurs polémiques, les avis juridiques fondés sur des biais ou qui ne correspondent plus aux réalités et mentalités de notre temps, ni à la corruption des moeurs trop avancée qui exige d’autres mesures politiques et éducatives pour éviter le pire, qui doivent être plus souples que par le passé où les gens étaient globalement moins corrompus et moins manipulés par les shayatins et leurs sbires du monde capitaliste et consumériste.
Respecter et honorer les anciens vertueux ne signifie pas de les imiter aveuglément, mais de prendre le bien qu’ils ont apporté, sans les suivre dans leurs erreurs ni même nécessairement dans leur ijtihad correct mais qui relève d’une interprétation légitime parmi d’autres qui sont tout aussi légitimes. On s’abstient de les insulter ou de penser à mal d’eux surtout quand il existe différentes explications ou possibilités pour leur trouver une excuse légitime, ou bien un repentir que nous ignorons mais qui peut exister (dans des textes que l’on ne connait pas forcément ou qui ne nous sont pas parvenus, ou dans une réalité qui n’a pas été consignée dans des livres et qui relèvent du secret entre eux et leur Seigneur). Nous ignorons aussi les détails et exceptions liés à certaines fatawa polémiques, donc il faut tout de même les respecter mais sans adopter ou suivre leur fatwa relevant d’un contexte qui leur était propre.
« Et [il appartient également] à ceux qui sont venus après eux en disant: « Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux » (Qur’ân 59, 10).
« Voilà une génération bel et bien révolue. A elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis. On ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient » (Qur’ân 2, 134).
Quant aux anciens parmi les déviants ou les ignorants, noyés dans l’ignorance, Allâh nous exhorte de ne pas les suivre là-dedans, et de plutôt nous attacher aux preuves et aux vertueux clairvoyants qui sont des exemples à suivre : « Voilà ceux dont Allâh sait ce qu’ils ont dans leurs cœurs. Ne leur tiens donc pas rigueur, exhorte-les, et dis-leur sur eux-mêmes des paroles convaincantes » (Qur’ân 4, 63).
« Rien ne Nous empêche d’envoyer les miracles, si ce n’est que les Anciens les avaient traités de mensonges. Nous avions apporté aux Thamûd la chamelle qui était un [miracle] visible: mais ils lui firent du tort. En outre, Nous n’envoyons de miracles qu’à titre d’avertissement » (Qur’ân 17, 59).
« Et c’est ainsi que Nous n’avons pas envoyé avant toi d’avertisseur en une cité, sans que ses gens aisés n’aient dit : « Nous avons trouvé nos ancêtres sur une voie (et un mode de vie) et nous suivons leurs traces » » (Qur’ân 43, 23).
« Et votre Divinité est une divinité unique. Pas de divinité à part lui, le Tout Miséricordieux et Rayonnant d’Amour, le Très Miséricordieux et Rayonnant d’Amour. Certes dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance de la nuit et du jour, dans le navire qui vogue en mer chargé de choses profitables aux gens, dans l’eau qu’Allâh fait descendre du ciel, par laquelle Il rend la vie à la terre une fois morte et y répand des bêtes de toute espèce, dans la variation des vents, et dans les nuages soumis entre le ciel et la terre, en tout cela il y a des signes, pour un peuple doué d’intelligence et qui raisonne (sainement). Parmi les gens, il en est qui prennent, en dehors d’Allâh, des associés/égaux à Lui, en les aimant comme on aime Allâh. Or les croyants sont les plus ardents en l’amour d’Allâh. Quand les injustes verront la Correction (dans l’Au-delà) ils sauront que la force tout entière est à Allâh et qu’Allâh est dur en correction ! Quand les meneurs désavoueront les suiveurs à la vue de la correction, les liens entre eux seront bien brisés ! Et les suiveurs diront : « Ah! Si un retour nous était possible! Alors nous les désavouerions comme ils nous ont désavoués” – Ainsi Allâh leur montra leurs actions; source de remords pour eux; mais ils ne pourront pas sortir de la Géhenne. Ô gens! De ce qui existe sur la terre, mangez le licite et le pur; ne suivez point les pas du Shaytân (le Diable) car il est vraiment pour vous, un ennemi déclaré. Il ne vous commande que le mal (les péchés, la tyrannie et les actes répréhensibles) et la turpitude et de dire contre Allâh ce que vous ne savez pas. Et quand on leur dit : « Suivez ce qu’Allâh a fait descendre », ils disent : « Non, mais nous suivrons les coutumes de nos ancêtres ». – Quoi! et si leurs ancêtres n’avaient rien raisonné et s’ils n’avaient pas été dans la bonne direction ? » (Qur’ân 2, 163-170). Et on voit bien qu’à notre époque, dans les communautés non-musulmanes et même musulmanes, beaucoup de gens suivent encore des coutumes diverses qui sont répréhensibles (clairement sataniques, ou simplement décadentes, injustes, superstitieuses, mauvaises ou futiles), et même quand on leur apporte des preuves sur la nécessité ou la prudence de délaisser ou de rejeter les pratiques répréhensibles, ils insistent malgré tout pour les perpétuer, tout en délaissant ou rejetant ce qui est bien meilleur et plus bénéfique pour eux-mêmes comme pour les autres. Là encore, c’est un Signe divin dans le domaine de l’histoire, de l’anthropologie et de la sociologie, car malgré les (fausses) promesses de la modernité anti-religieuse, l’être humain n’est pas devenu globalement meilleur ni plus vigilant ou intelligent.
Le Prophète Muhammad (ﷺ) a dit en ce sens : « Ne soyez pas des suiveurs idiots et aveugles (en français ; des moutons). Ne dites pas : « si les gens font le bien, nous le ferons aussi, et s’ils se conduisent injustement, nous nous conduirons comme eux ». Fixez votre pensée, et décidez que si les gens font le bien, vous le ferez aussi, mais s’ils se conduisent méchamment, vous ne vous laisserez pas entraîner à l’injustice ».[8]
Le Compagnon Abdullah Ibn Mas’ûd (m. 32 H) a dit : « Ne soyez pas comme des moutons ». On lui demanda : « C’est-à-dire ? ». Il répondit : « C’est de se dire : Je suis les gens. S’ils empruntent le droit chemin je l’emprunte avec eux et s’ils s’égarent, je m’égare avec eux. Que chacun d’entre vous se prépare à ne pas renier sa religion si un jour tout le monde la reniait »[9].
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Soyez des serviteurs d’Allâh comme des frères (et soeurs). Ne soyez pas hostiles les uns envers les autres et ne vous détestez pas les uns les autres. Suivez la Voie de la droiture et de la piété, recherchez la Proximité avec Allâh dans l’adoration et annoncez la bonne nouvelle (aux gens qui suivent la Voie droite) »[10].
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Ne vous enviez pas les uns les autres, ne surenchérissez pas les uns sur les autres, ne vous détestez pas et ne vous haïssez pas, ne vous détournez pas les uns des autres et ne vous vendez pas plus cher que les autres. Soyez plutôt des serviteurs d’Allâh comme des frères (et soeurs). Le musulman est le frère d’un autre musulman. Il ne lui cause aucun mal et ne lui fait pas de tort, il ne l’humilie pas et ne le méprise pas. La droiture et la piété sont ici », – et il a pointé sa poitrine 3 fois -. Le Prophète a dit : « Il est déjà assez grave pour un individu que de mépriser son frère musulman. L’intégralité du musulman est sacrée pour un autre musulman : sa vie, ses biens, son honneur et sa réputation »[11].
Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Soyez véridiques, dignes de confiance et honnêtes. En vérité, cela mène à la droiture et à la justice, et cela conduit au Paradis. Méfiez-vous de la malhonnêteté et de la tromperie, car cela mène à la perversité et cela s’apparente à la Géhenne »[12].
Aussi, suivre les maîtres spirituels qui se conforment aux principes de la Religion et à l’adab prophétique est aussi un excellent de se rapprocher d’Allâh : « Faites preuve de piété et de droiture vis-à-vis d’Allâh, cherchez le moyen de vous rapprocher de Lui et luttez pour Sa cause. Peut-être serez-vous de ceux qui réussissent » (Qur’ân 5, 35).
« Ô enfants d’Adam ! Si des Messagers [choisis] parmi vous viennent pour vous exposer Mes signes, alors ceux qui acquièrent la piété, la droiture, la justice et se réforment (spirituellement en se purifiant), n’auront aucune crainte et ne seront point affligés » (Qur’ân 7, 35).
« Ceux qui vendent à vil prix leur engagement avec Allâh ainsi que leurs serments n’auront aucune part dans l’Au-delà, et Allâh ne leur parlera pas, ni les regardera, au Jour de la Résurrection, ni ne les purifiera; et ils auront une correction éprouvante. Et il y a parmi eux certains qui roulent leur langues en lisant le Livre pour vous faire croire que cela provient du Livre, alors qu’il n’est point du Livre ; et ils disent : « Ceci vient d’Allâh », alors qu’il ne vient pas d’Allâh. Ils disent sciemment des mensonges contre Allâh. Il ne conviendrait pas à un être humain à qui Allâh a donné le Livre, la Compréhension et la Prophétie, de dire ensuite aux gens : « Soyez mes adorateurs, à l’exclusion d’Allâh »; mais au contraire, [il devra dire] : « Devenez des serviteurs et savants/maîtres éducateurs spirituels (rabbâniyyûn), obéissant au Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et vous l’étudiez (en le méditant) ». Et il ne va pas vous recommander de prendre pour seigneurs anges et prophètes. Vous commanderait-il de rejeter la foi, vous qui êtes Musulmans ? » (Qur’ân 3, 77-80).
« Nous n´avons envoyé, avant toi, que des hommes auxquels Nous avons fait des Révélations. Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. [Nous les avons envoyés] avec des preuves évidentes et des livres saints. Et vers toi, Nous avons fait descendre le Qur’ân, pour que tu exposes clairement aux gens ce qu´on a fait descendre pour eux et afin qu´ils réfléchissent et méditent sur cela » (Qur’ân 16, 43-44).
« Il donne la Sagesse (hikma) à qui Il veut. Et celui à qui la sagesse est donnée, c’est un bien innombrable et immense qui lui est offert. Mais seuls les doués d’intelligence s’en souviennent » (Qur’ân 2, 269).
L’imâm du Salaf Abû Bakr ibn Abî Dunya (m.281 H) a rapporté dans son épître Al Awliyah (n°57, chapitre sur les caractéristiques des Abdâl) ; « Lorsque les prophètes s’en allèrent alors qu’ils étaient les piliers qui maintenaient la terre, Allâh ﷻ a fait naître à leur place 40 personnes de la communauté de Muhammad ﷺ, que l’on appelle les « Abdâl ». Aucun d’entre eux ne meurt sans que Allâh n’en créé un autre pour le remplacer. Ils sont les piliers qui maintiennent la terre. Les coeurs de 3 d’entre eux sont équivalents à la certitude (yaqîn) d’Ibrâhîm ﷺ. Ils ne devancent pas les gens par leur nombre de prières, ni par leur nombre de jeûnes, ni par une meilleure dévotion (apparente), ni par un meilleur tempérament, mais plutôt avec la sincérité de leur scrupule, la pureté de leurs coeurs, et leurs conseils d’un coeur doux à tous les musulmans en recherchant les agréments d’Allâh, avec patience, bienfaisance et humilité. Sache qu’ils ne maudissent personne, et ne font de mal à personne. Ils ne se prévalent de personne en dessous d’eux et ne les méprisent pas, de même qu’ils ne jalousent personne au-dessus d’eux. Ils ne seront pas craintifs, ni marqués par l’ascèse, ni n’inspireront de l’admiration pour leur entourage, en s’abstenant d’aimer cette vie terrestre et d’aimer les gens pour elle, et ne seront pas aujourd’hui dans la peur révérencielle, pour ensuite demain tomber dans l’insouciance ».
L’imâm Jalâl ud-Dîn As Suyutî a écrit dans Al Fatawâ as Sûffiyyah : « At Tabarânî dans Mu’jam al Awsat a dit : Il nous a été rapporté de Anas ibn Mâlik qu’il a dit : Le Messager d’Allâh ﷺ a dit : « La terre ne sera jamais dépourvue de 40 personnes qui seront tels l’Ami (Khalil) du Tout-Miséricordieux. C’est par leurs intermédiaires que les gens recevront la pluie et par eux qu’ils seront secourus (par Allâh). Aucun d’entre eux ne meurt sans qu’Allâh ne le remplace ».
Qatâdah a dit : « Nous ne doutons pas que Al Hassan al Basrî fait partie d’eux ». Le Hâfiz Abû al Hassan al Haythamî a dit dans Majmû’ az Zawâ’id : « Sa transmission est bonne (hassan) » ».
L’imâm, Sûfi, juriste, théologien, exégète, logicien, historien, ussûlî et spécialiste du Hadith As-Sulâmî a rapporté ce hadith dans son Kitâb al-Futuwwa : « Certes, les Substituts (abdâl ; une catégorie de Saints) de ma Ummah n’entreront pas au Paradis par leurs oeuvres mais par la Miséricorde et l’Amour d’Allâh, la générosité de l’âme et l’intégrité du coeur ».
Et il rapporte également cet autre hadîth dans ses Tabaqât as-Sûfiyyâ : « Ma Ummah est comparable à la pluie, nul ne sait si le meilleur est au début ou à la fin »[13], et commente en disant : « Le Prophète savait que la fin de sa communauté ne manquerait pas de saints et de substituts qui maintiendraient pour la Ummah l’aspect extérieur de Sa Loi (Shariʿah) et la signification intérieure de sa Réalité essentielle (ḥaqīqa), les incitant à observer ses règles de bon comportement et de noble caractère (âdâb) et leurs exigences (mawâjib), en paroles ou en actes. Ils sont, pour les communautés successives, les lieutenants (khulafâʾ) des Prophètes et des Messagers, les maîtres (parvenus) aux réalités fondamentales de l’Unicité (haqâʾiq al-tawḥîd), les gens auxquels Allâh communique (muḥaddaṯ), détenteurs de dévoilements véridiques et du beau comportement, suivant la pratique des Prophètes jusqu’à la venue de l’Heure. Aussi a-t-on rapporté du Prophète : « Il y aura toujours dans ma Ummah 40 personnes dotées du caractère et du (noble) comportement et de vertus semblables à ceux (du Prophète) Ibrâhîm, l’Ami intime, sur lui la Paix, et quand viendra l’Ordre (al-amr), ils seront enlevés »[14].
Ils correspondent ainsi à ceux dont Allâh a parlé en priorité dans le Qur’ân : « (…) mais quiconque soumet à Allâh son être tout en faisant le bien, aura sa rétribution auprès de son Seigneur. Pour eux, nulle crainte, et ils ne seront point attristés » (Qur’ân 2, 112) ; « quiconque a foi en Allâh, au Jour dernier et agit avec intégrité (droiture et piété, accomplissant de bonnes oeuvres) en faisant le bien, sera récompensé par son Seigneur ; il n’éprouvera aucune crainte et il ne sera jamais affligé » (Qur’ân 2, 62).
Qu’Allâh nous guide et nous accorde le respect et l’amour de nos ainés et prédécesseurs dans la foi (cf. Qur’ân) sans les imiter aveuglément dans leurs erreurs (ou dans ce qui leur a été attribué à tort) ou dans ce qui ne constitue plus une nécessité (à suivre) pour notre époque.
Wa Allâhu a’lam.
Notes :
[1] “La corruption à grande échelle des Institutions Européennes”, MoneyRadar, 20 janvier 2023 : https://www.youtube.com/watch?v=ELBAKez2QAc ; cette chaine propose souvent des analyses sérieuses – sauf dans quelques cas (comme sur la Turquie et la situation économique dans le monde musulman où ils enchainaient les erreurs, les omissions et les raccourcis fallacieux) – même s’ils n’osent pas toujours aller jusqu’au bout de leurs enquêtes. L’association française Anticor estime que la corruption politique en France se chiffre à 120 milliards € par an. Voir aussi “La vidéo qui va donner envie d’aller en révolution (le casse de la TVA) – David Guiraud”, A gauche, 15 octobre 2024 : https://youtu.be/3W0emn7FT5c
[2] Sous Macron, le nombre de pauvres a doublé pendant que les députés et responsables de l’Elysée se gavent comme jamais. Cf. Cerfia, 30 octobre 2024 : https://x.com/CerfiaFR/status/1851547928445288691
[3] Voir les travaux et alertes du Pr Christian Perronne, Sylvie Simon, Pr Luc Montagnier, Pr Didier Raoult, Dr. Christine Cotton, Dr. Martin Zizi, Dr. Peter Doshi, Dr. Alexandra Henrion-Caude, Pr Robert Malone, Dr. Nour De San, Dr. Caroline Vandermeeren, Dr. Amine Umlil, Pierre Chaillot, Dr. Louis Fouché, etc., ainsi que Robert Francis Kennedy Jr et son excellent livre bien documenté Anthony Fauci, Bill Gates, Big Pharma : leur guerre mondiale contre la démocratie et la santé publique (éd. Marco Pietteur, 2022). Voir également les enquêtes et analyses documentées sur le sujet par le Dr. Idriss Aberkane et la journaliste d’investigation Amélie Ismaili.
[4] “Ivar Giaever, prix Nobel de physique : « il n’y a pas d’urgence climatique »”, Climato réalistes, 16 novembre 2022 : https://www.climato-realistes.fr/ivar-giaever-prix-nobel-de-physique-il-ny-a-pas-durgence-climatique/
[5] A titre d’exemples, voici des réfutations des attaques modernistes et orientalistes concernant le Sahîh al-Bukhari et sa transmission : Al-Yunini and the Transmission of Sahih al-Bukhari du Dr. Mawlana Zeeshan Chaudri, Al-Nujum Institute, https://nujuminstitute.com/yuninis-transmission-of-sahih-al-bukhari/ ou celle du spécialiste Muntasir Zaman intitulé An Overview of Ten Manuscripts of Ṣaḥīḥ al-Bukhārī, Hadith Notes, 28 février 2019 : https://hadithnotes.org/an-overview-of-ten-manuscripts-of-%E1%B9%A3a%E1%B8%A5i%E1%B8%A5-al-bukhari/ ; cela vaut aussi pour le Muwattâ’ de l’imâm Mâlik et d’autres recueils.
[6] Les Salafis ont raison de rappeler ce principe, qui n’est du reste pas nié par les sunnites traditionnels non plus, mais leur ignorance des principes islamiques, des outils et des règles juridiques, et des textes religieux (beaucoup de ahadiths Sahih ou hassân qu’ils ne connaissent même pas, ni le contexte des ahadiths qu’ils citent sans bien comprendre), font que leur ijtihad souffre de nombreuses lacunes et même déviances, notamment sur des questions doctrinales, juridiques et cultuelles qu’ils qualifient d’égarement ou de bid’a, alors qu’elles sont instituées en Islam pour la plupart, et dans d’autres cas qui ne sont pas interdites par la Shari’ah. Par ailleurs, beaucoup de Salafis, comme d’autres adeptes des autres courants, contredisent souvent dans la pratique leurs propres principes, puisqu’ils finissent par suivre sans esprit critique leurs savants ou prédicateurs, quand bien même leurs propos et avis seraient réfutés clairement par le Qur’ân et la Sunnah, ne laissant pas de marge à une interprétation divergente qui serait intellectuellement ou juridiquement possible ou cohérente avec les principes de l’Islam et les textes clairs et généraux de la Religion. Pour faire court, les Salafis de type najdite n’ont pas le bagage intellectuel nécessaire, ni la connaissance suffisante des textes ni la maitrise des principes et règles juridiques qui ont été développés par les Salafs et leurs disciples. Ils ne connaissent en effet suffisamment pas les ussûl al fiqh, la logique, l’épistémologie et les maqâsid (finalités), qui étaient pourtant déjà enseignées à l’époque des Salafs (comme Ja’far as-Sâdiq, Sufyân at-Thawrî, Abû Hanifa, Mâlik, At-Tahawî, Abû Yûsuf, At-Tabarî, Al-Junayd, Sahl al-Tustarî, As-Shafi’i, Al-Muhasibî, … et même l’imâm Ahmad dans une moindre mesure). Les Shiites de type akhbari (littéralistes) – contrairement aux Shiites de type ussuli – et les modernistes sont aussi dans le même cas la plupart du temps, car ils n’ont pas la maitrise des ussûl et des outils intellectuels et juridiques et suivent souvent aveuglément leurs « maîtres à penser ».
[7] Rapporté par Abû Nu’aym dans al Hilya 4/225, Ibn Rajab Al-Hanbali dans Sharh ‘Ilal ati-Tirmidhî 1/413 et d’autres.
[8] Rapporté par at-Tirmidhî dans ses Sunân n°2007 selon Hudayfa, hassan, et sahîh selon la version d’Ibn Mas’ûd.
[9] Rapporté par Ibn Al-Qayyîm dans Al-Fawâ’îd et d’’autres.
[10] Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°9763 selon Abû Hurayra, sahîh selon Shaykh Al-Arna’ût.
[11] Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°2564 selon Abû Hurayra.
[12] Rapporté par At-Tabarânî dans al-Mu’jâm al-Kabîr n°894 selon Mu’awiyya, sahîh en raison des différents arguments extérieurs et d’autres ahadiths ayant le même sens comme ceux d’At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1971 selon Ibn Mas’ûd, al-Bukharî dans son Sahîh n°6094, Muslim dans son Sahîh n°2607, …
[13] Rapporté aussi par Ahmad dans son Musnad 3/130, 3/148 et 4/319, At-Tirmidhî dans ses Sunân et d’autres.
[14] Rapporté aussi avec ses différentes variantes concordantes par Al-Hakim at-Tirmidhî dans Nawâdir al-Ussûl.
Anselme Nicolas – :
Salam Aleikoum Akhi
Tu dis :
« Le changement climatique a toujours existé selon les données scientifiques, y compris il y a des dizaines de milliers d’années et lors de la période glacière, qui a eu lieu avant la période de notre histoire antique, et donc avant même l’activité humaine industrielle, à moins que les anciennes civilisations aient eu accès aussi à certaines technologies avancées mais polluantes dont nous n’avons plus trop de traces. »
C’est justement ce que prétend cet article :
https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/non-nos-ancetres-ne-vivaient-pas-plus-que-nous-en-harmonie-avec-la-nature_2148583.html?fbclid=IwY2xjawGhtUpleHRuA2FlbQIxMAABHfnKiGNU4E01WqMNsE6noce2ft-Uv_Mrh3dIFWJNNCdpiBitqbpaLDX0Fg_aem_9215fCr8356o29mopkzHsA
Ils prétendent que nos ancêtres n’étaient pas si évolués et respectueux de la nature qu’on le croient généralement, et qu’ils étaient en réalité des pollueurs.
Qu’es-ce que tu en penses ?
Dawûd – :
Wa ‘alaykum Salâm, merci.
Article qui mélange le vrai au faux, et comme souvent, beaucoup de spéculations et d’hypothèses très peu solides. Notre époque est singulière à bien des égards, et notamment concernant la pollution atmosphérique et la pollution des sols et des eaux (notamment avec tous les déchets et les produits chimiques).
Wa Allâhu a’lam.
Anselme Nicolas – :
D’accord merci pour ta réponse barak allahou fik. Si tu as le temps un jour Insha’Allah, tu pourrais en faire une critique complète et détaillée ?
Concernant l’article climato-sceptique que tu a cité, ça me semble pas très sérieux, et il a été réfuté :
https://www.liberation.fr/checknews/1-200-scientifiques-et-universitaires-ont-ils-vraiment-signe-une-declaration-niant-lurgence-climatique-20220831_NPLFE4IVOZFVPMQXFOVCROAQ2A/#mailmunch-pop-1146266
Kheir Insha’Allah, qu’Allah nous montre la vérité où qu’elle soit !
Dawûd – :
Wa ‘alaykum Salâm.
J’ai répondu sur leur argumentation (mêlant le vrai au faux concernant les scientifiques climato-sceptiques).
Amin !