Le Shaykh et Dr. Wahbah Mustafa al-Zuhayli (1932– 2015)

Le Shaykh et Dr. Wahbah Mustafa al-Zuhayli (1932– 2015) d’origine syrienne était un grand savant ayant étudié le Qur’ân et ses sciences, l’exégèse (Tafsir), les sciences du Hadith et la Sirah prophétique, la théologie, la logique, les fondements de la Religion (Ussûl ud-Dîn), la philosophie juridique, les fondements du fiqh (ussûl Al Fiqh), les finalités de la Loi (maqâsîd as-Shari’ah), la langue arabe et la grammaire, la physique, la poésie et la littérature, le Tajwid, le Tasawwuf, le fiqh comparé (notamment au sein des 8 grandes écoles juridiques), le droit international, le fiqh selon les 4 écoles sunnites (malikite, shafi’isme, hanafisme et hanbalisme), la philosophie morale et politique, l’économie, et quelques autres sciences. Auteur de plusieurs ouvrages importants, certains d’entre eux sont devenus des références étudiées dans plusieurs pays Musulmans comme Ussûl Al-Fiqh Al-Islâmî (les fondements et racines du fiqh), Al-Fiqh Al-Islâmî wa Adillatuh (le fiqh et ses arguments), Athar al-Harb fi al-Fiqh al-Islami: Dirasa Muqarin (une étude comparative sur les influences de la guerre dans le fiqh), al-‘Alaqat al-Dawali fi al-Islam (sur les relations internationales en islam), al-Huqûq al-Insan fi al-Fiqh al-Islami bi al-Ishtirak ma` al-Akhirîn (sur les droits humains concernant les autres selon le fiqh), Tafsîr al-Munîr (une exégèse du Qur’ân en 17 volumes), Haqq al-Huriyah fi al-‘Alam (le droit de la liberté dans le monde), Asl Muqaranit al-Adyan (les bases en religions comparées), etc.

Il critiqua les erreurs et dérives du Salafisme, adhérait au Tasawwuf (tout en étant critique des dérives dans les milieux pseudo-Sûfis parmi ceux qui s’éloignaient du Qur’ân et de la Voie prophétique) et défendait sur le plan théologique les écoles traditionnelles ash’arite et maturidite, de même que la permission du tawassul et du tabarruk. Il affirmait qu’il était valide de suivre l’une des 4 écoles juridiques sunnites mais que cela n’était pas une obligation formelle. La seule obligation selon l’islam, pour le musulman n’étant pas capable de réunir et comprendre les preuves ou les arguments, est de suivre l’avis (adapté à sa situation personnelle et à son contexte) d’un mufti ou mujtahid jugé pieux, savant, orthodoxe et avisé, qui connait bien son contexte (familial, culturel, financier, régional, politique, économique, sociologique, …).

Parmi les problématiques et enjeux politiques et juridiques qu’il a traité en profondeur, ceux de la Shar’îah et de la laïcité, des lois de la guerre et les traités internationaux selon le Shar’îah, le droit musulman (fiqh) et le droit international, ainsi que les questions liées au divertissement, à l’art (dont la photographie, la représentation d’êtres vivants complets par les dessins ou la peinture, etc.) qu’il juge licites pour peu que l’éthique islamique de décence et de justice soit respectée. Il conclura son étude sur le Jihâd armé en disant que l’Islam ne le permet que dans 3 situations précises : (1) « Agression contre les musulmans, individuellement ou collectivement, en tant que prédicateurs de l’islam, ou dans une entreprise visant à les pousser à l’apostasie ou de déclencher une guerre contre eux » ; (2) « Assistance aux victimes d’injustice, qu’elles soient individuelles ou collectives – mais sous plusieurs conditions – » ; (3) « Légitime défense et défense contre les attaques ennemies dirigées contre sa patrie ».

Il rappelle aussi que la conversion forcée est interdite, qu’il est interdit de tuer les non-combattants (hommes, femmes, enfants, animaux) tout comme il n’est pas permis de détruire des biens matériels (y compris les infrastructures) même en temps de guerre s’ils ne sont pas directement liés au domaine militaire. Et bien évidemment, le recours au terrorisme est prohibé et condamné par l’islam.


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