L’amour dans le Qur’ân – Réponse à certains islamophobes

Il n’est malheureusement pas rare d’entendre de la part de certains islamophobes ou de non-musulmans (victimes des thèses islamophobes) que le Qur’ân ne parle jamais d’amour, ou que les musulmans n’adorent pas un « Dieu d’Amour et de Miséricorde », or il suffit de lire le Qur’ân, ne serait-ce que les premières Sûrates, pour savoir qu’Allâh est bien le Dieu de l’Amour et de la Miséricorde, tout comme Il est aussi le Dieu de la Justice, de la Bonté, de la Sagesse, de la Subsistance, de la Science, de la Puissance, du Pardon, etc.

Selon une thèse islamophobe donc, Allâh ne serait pas Amour selon le Qur’ân. Mais cette thèse-là, – comme les autres thèses islamophobes – est fausse. La réponse est que ce sont des gens qui n’ont pas lu le Qur’ân ou qui mentent ouvertement, car en chaque début de Sûrah, sauf une (la Sûrah at-Tawbah), le Qur’ân commence par « BismiLlâh ar-Rahmân ar-Rahîm », qui signifie « Au Nom d’Allâh, Le Tout-Miséricordieux et Rayonnant d’Amour, Le Très-Miséricordieux et Rayonnant d’Amour ». Comme l’ont expliqué de nombreux exégètes, dont l’imâm At-Tabarî, Allâh possède différents types et degrés de Miséricorde et d’Amour. Son Nom Ar-Rahmân signifie le Tout-Rayonnant d’Amour et le Tout-Miséricordieux, évoqué aussi au milieu de plusieurs Sûrah. Son Nom Ar-Rahîm signifie le Très-Rayonnant d’Amour/le Très-Miséricordieux. Parmi les différences caractérisant Ses 2 Noms, il y a le fait que Ar-Rahmân englobe toute la Création et toutes les créatures, y compris les incroyants, les animaux, les plantes, etc., comme dans ce verset : « Ma Miséricorde et Mon Amour-Rayonnant embrassent (englobent et transcendent) toute chose » (Qur’ân 7, 156). Le Shaykh al-Akbar Ibn Arabî avait rapporté dans ses Futûhât (2/662) (et commenté aussi par le Shaykh Abd al-Azîz al-Dabbâgh dans son Kitâb al-Ibrîz, p. 361) : que : « La dernière chose qu’Iblîs déclara à Sahl [al-Tustarî] fut celle-ci : « Allâh a dit : « Ma Rahmâ embrasse toute chose » (7, 156), ce qui est une affirmation de portée générale. Or il ne t’échappe que je suis une de ces choses, sans le moindre doute. Le mot « tout » implique l’universalité (de cet énoncé) et le mot « chose » représente ce qu’il y a de plus indéterminé. Sa Miséricorde m’embrasse donc ». Sahl répliqua en disant : « Je ne pensais pas que ton ignorance irait jusqu’à ce point », Iblîs répondant : « Je ne pensais pas que tu en serais là [c’est-à-dire un manque de clairvoyance] ! Ne sais-tu pas, ô Sahl, que la limitation (at-taqyîd) est ton attribut (d’être créé) et non le Sien (car Créateur, Absolu et Sans limites) ? ». Je (Ibn ‘Arabî) sus alors qu’Iblîs possédait une science certaine, et que sur ce problème, c’est lui qui avait été le maître de Sahl » ». A noter qu’ici ce n’est pas sous sa fonction de « shaytân » qu’il est nommé, mais sous son nom d’Iblîs – lorsqu’il était élevé parmi les Anges -.

L’imâm Sahl Ibn ‘Abdullâh al-Tustarî (+- 200 H/815 – 283 H/896) était un Salaf, exégète du Qur’ân, Sûfi, muhaddith, ascète, juriste, poète et théologien. Il fut aussi le disciple du célèbre Salaf, Sûfi, ascète et savant Dhul-Nûn al-Misri, et rencontra aussi Abû Dawûd al-Sijistânî, l’auteur des Sunân, qui le tenait en haute estime. Sahl, dans son Tafsîr (p.35) dit : « Allâh a suscité les (gens) pieux par Miséricorde à l’égard des injustes, afin de sauver les seconds par l’intermédiaire des premiers » et (p.69) : « L’ensemble des créatures vivent dans la miséricorde des Gens de la Proximité divine et les Gens de la Proximité divine vivent dans la Miséricorde de Celui qui rapproche (c’est-à-dire Allâh) ».  

Et pour le Nom « Ar-Rahîm », il s’agit d’une Miséricorde et d’Amour particuliers, réservés aux croyants qui agissent selon Son Ordre et se préservent des péchés et des actes répréhensibles.

Selon un hadith authentifié, le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Allâh a créé et manifesté 100 (types et degrés de) miséricordes. Il en a mis une seule entre Ses créatures par laquelle elles se font miséricorde les unes les autres et il y a auprès de Lui 99 (types et degrés de) miséricordes » (Rapporté par At-Tirmidhî dans ses Sunân n°3541 selon Abû Hurayra).

De même, parmi les nombreuses manifestations de Son Amour, celle que nous devons manifester aussi à notre échelle, dans la vie de couple : « …Parmi Ses signes qu’Il ait créé pour vous à partir de vous-même des épouses, afin qu’auprès d’elles vous trouviez l’apaisement ; et Il a placé entre vous mawwada (affection) et rahma (miséricorde, amour, compassion, …) » (Qur’ân 30, 21).

Le Nom Al-Wadûd est aussi en lien avec l’Amour et l’Affection comme ici : « …Mon Seigneur est vraiment Miséricordieux et plein d’Amour » (Qur’ân 11, 90), « Et c’est Lui le Pardonneur, le Tout-Affectueux » (Qur’ân 85, 14)), « Dis ! Si vous aimez Allâh, suivez-moi, Allâh vous aimera » (Qur’ân 3, 31), « Allâh suscitera des gens qu’Il aime et qui L’aiment. Telle est la générosité d’Allâh qu’Il accorde à qui Il veut » (Qur’ân 5, 54) et « Allâh vous a fait aimer la foi et embellie dans votre cœur…  » (Qur’ân 49, 7).

Aussi, parmi les célèbres invocations du Prophète Muhammad (ﷺ) il y a celle-ci : « Ô Mon Seigneur, je Te demande de m’accorder d’oeuvrer pour le bien, de m’éloigner des choses répréhensibles, de m’accorder l’amour des pauvres, de me pardonner et de me faire miséricorde. Si Tu désires éprouver un peuple alors fais-moi mourir en Toi sans être atteint par l’épreuve. Ô mon Seigneur je Te demande Ton amour, l’amour de ceux qui T’aiment, ainsi qu’un amour qui me fera parvenir à Ton amour. Ô Allâh ! Rends-moi Ton amour plus cher que moi, ma famille et l’eau fraîche » » (Rapporté par al-Ḥâkim dans al-Mustadrak n°1932, At-Tirmidhî dans ses Sunân n°3543 avec une bonne chaîne dans le Kitâb at-Tafsîr selon Mû’adh Ibn Jabal, ainsi qu’une autre variante plus courte selon Abû ad-Dardâ’).

De même, Allâh aime les belles qualités qui sont cultivées et manifestées chez Ses créatures :

« Il se peut qu’Allâh établisse de l’amitié entre vous et ceux d’entre eux dont vous avez été les ennemis. Et Allâh est Omnipotent et Allâh est Pardonneur, Très Miséricordieux et Très-Rayonnant d’Amour. Allâh ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures – car Allâh aime les justes et les équitables -. Allâh vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes » (Qur’ân 60, 7-9).

« Et quant à ceux qui luttent et accomplissent des efforts pour Notre cause, Nous les guiderons certes sur Nos sentiers, (et) Allâh est en vérité avec les bienfaisants et ceux qui agissent avec excellence » (Qur’ân 29, 69). La Cause d’Allâh englobe la bonté envers la Création, la justice entre les gens, l’élévation de la Parole divine, la compassion envers les créatures, le soutien aux opprimés, la bienfaisance envers les orphelins et les veuves, la protection de la dignité humaine, le bon traitement envers les animaux, la propreté dans les rues, la défense du pays face aux terroristes ou aux envahisseurs, etc. Ibn Kathîr dans son Tafsîr (29/69) rapporte que le Salaf et Shaykh As-Sha’bi a relaté le récit où le Prophète Jésus (‘alayhî Salâm) a dit : « En vérité, l’excellence réside dans le fait que vous soyez bons et agréables envers ceux qui vous sont mauvais et désagréables, et non pas seulement d’être bienfaisant et sympathique envers ceux qui vous sont aimables ».

« Au contraire, quiconque remplit (fidèlement) sa promesse et craint (pieusement) Allâh…, Allâh aime les pieux (Muttaqînûn ; qui se prémunissent contre le blâmable, le mal et les péchés) » (Qur’ân 3, 76).

« Allâh aime les repentants [tawwâbûn] » (Qur’ân 2, 222) qualifiés de Son Nom Tawwâb [Celui qui ne cesse de revenir] (Qur’ân 9, 104), ceux qui reviennent d’un tort qu’ils se sont causés à la Faveur divine, à Son Pardon et à Sa Miséricorde.

« Allâh aime les bel-agissants (muhsinûn ; qui agissent avec bonté et excellence de caractère) » (Qur’ân 2, 195) qui renvoie à la perfection de l’acte par le Bienfaiteur [Al Mushin] qui est un Attribut divin. Celui qui adore Allâh comme s’il Le voyait est un bel-agissant, cultivant la bonté, la bienfaisance, la générosité et l’excellence (morale, spirituelle, professionnelle, familiale, etc.).

« Allâh aime les patients et les endurants (sâbirûn) » (Qur’ân 3, 146), ceux qui endurent l’épreuve avec patience et qui se réfugient en Lui.

« Allâh aime ceux qui s’en remettent à Lui [Mutawakkilīnun] » (Qur’ân 3, 159), ceux qui ne s’appuient que sur Lui en toute confiance car Lui Seul « fait attribution par où l’on ne s’y attend pas » (Qur’ân  65, 2)

« Allâh aime les équitables [Muqsiţīnûn] » (Qur’ân 5, 42)

« Allâh aime ceux qui combattent dans Sa voie [muqâtilîn fî sabîl-il-Lâh] comme s’ils étaient un édifice solide » (Qur’ân 61, 4). Ceux qui se conforment à Allâh et à Son Envoyé Muhammad (ﷺ) ainsi qu’aux gens de bien qui détiennent l’autorité, sont comme une rangée serrée sans discontinuité, une ligne parfaite qui fait apparaître la Voie : « Ô les croyants ! Obéissez à Allâh, et obéissez au Messager (Muhammad) et à ceux d’entre vous qui détiennent l’autorité. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allâh et au Messager, si vous croyez en Allâh et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement) » (Qur’ân 4, 59), et ceux qui ont réellement la foi cultivent la sincérité, la piété et la bonté : « (…) ceux qui ont la foi et accomplissent de bonnes œuvres ; puis qui [continuent] d’être pieux et d’avoir la foi et qui [demeurent] pieux et bienfaisants. Car Allâh aime les bienfaisants qui agissent avec excellence » (Qur’ân 5, 93).

Ceux qui éduquent leur âme et purifient leur cœur de toutes mauvaises pensées, passions et (mauvaise) action, sont aussi dignes d’amour : « Allâh aime ceux qui se purifient [mutatahhirûn] » (Qur’ân 2, 22), verset que notre frère et érudit ‘Abdallâh a commenté comme suit : « ceux dont les coeurs nettoyés de leur opacité permettent à l’amour primordial de s’enraciner, les scrupuleux qui ne s’acquittent pas seulement des oeuvres obligatoires mais également d’œuvres surérogatoires (selon un hadith qudsî rapporté par al-Bukharî dans son Sahîh n°6137): « Mon serviteur ne s’approche de Moi par rien de plus excellent que ce que Je lui ai mis à charge comme œuvres obligatoires. Et Mon serviteur ne cesse de s’approcher de Moi par des œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime, et lorsque Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il perçoit, sa main par laquelle il saisit, et son pied avec lequel il marche. S’il Me demande, Je lui accorderai certainement ce qu’il demande, et s’il cherche refuge en Moi, Je lui accorderai certainement Ma protection » station (maqâm) spirituelle élevée dont le Tout Miséricordieux gratifie Ses serviteurs élus ».

« Allâh est le meilleur gardien, et Il est Le plus Miséricordieux (et Rayonnant d’Amour) des miséricordieux » (Qur’ân 12, 64).

« Et c’est Lui le Pardonneur, le Miséricordieux (Rayonnant d’Amour et Compatissant) » (Qur’ân 10, 107).

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Vraiment, Allâh a prescrit [aux croyants d’atteindre] la bienfaisance, la bonté et l’excellence en toute chose (…) ». (Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°1955 selon Shaddad Ibn Aws).

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Si vous devez juger (quelqu’un ou quelque chose) soyez justes et équitables. Si vous devez tuer (une bête pour votre consommation) faites-le de la meilleure manière (épargnant les souffrances et les humiliations). Vraiment, Allâh est Excellent et Bienfaisant et aime l’excellence et la bienfaisance (chez Ses serviteurs] » (Rapporté par At-Tabârânî dans Mû’jam Al-Awsat n°5884 avec une chaine hassân).

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Certes Allâh est Beau et Il aime la Beauté. Il aime les affaires les plus nobles et réprouve la mesquinerie » (Rapporté par At-Tabarânî dans al-Mu’jam al-Awsaṭ n°6902 selon Jabir, sahîh, et par Muslim dans son Sahîh n°275 selon Ibn Mas’ûd sur la partie concernant la beauté).

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Quiconque possède ne serait-ce que le poids d’une graine d’arrogance dans son cœur n’entrera au Paradis ». Un homme a dit : « Mais un homme aime avoir de beaux vêtements et de belles chaussures ». Le Prophète a dit : « En vérité, Allâh est beau et Il aime la beauté. L’arrogance, c’est de refuser la vérité et de mépriser les gens » (Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°91 selon ‘Abdullâh Ibn Mas’ûd).

C’est aussi cet Amour d’Allâh, et cette compassion, que les Musulmans, lorsqu’ils combattent et remportent la guerre, doivent manifester les plus nobles caractères, instaurer la justice, aspirer à la Paix, épargner les innocents, et pardonner au peuple ennemi qui agissait par ignorance et obéissait aveuglément – tout en étant manipulés – aux ordres de leurs dirigeants tyranniques et pervers.

L’éthique islamique de la guerre, lorsque les Musulmans remportent le combat, est d’éviter la vengeance, l’oppression et les bains de sang inutiles : « S’ils s’écartent de vous sans avoir eu à vous combattre, et s’ils vous proposent la paix, alors Allâh n’établira pour vous aucun recours (hostile) contre eux » (Qur’ân 4, 90).

« Et si l’un des associateurs (qui a renoncé au combat) te demande asile, accorde-le lui, afin qu’il entende la parole d’Allâh, puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. Car ce sont des gens qui ne savent pas » (Qur’ân 9, 6).

« Allâh appelle à la demeure de la Paix et guide qui Il veut vers la Voie de la Droiture » (Qur’ân 10, 25).

 Lorsque le Prophète (ﷺ) et ses Compagnons sont revenus victorieux à la Mecque à la fin de la période médinoise, sans avoir versé le sang des innocents, il (ﷺ) dit au peuple qui l’avait persécuté, agressé, calomnié, banni et opprimé : « Ô habitants de la Mecque ! Que pensez-vous que je vais faire de vous aujourd’hui ? ». Ils répondirent : « Du bien, car tu es un frère généreux et noble, fils d’un frère généreux et noble ». Le Prophète () reprit : « Je vais vous dire ce que (le Prophète) Yûsuf avait dit à ses frères : « Pas de récrimination contre vous aujourd’hui. Allez-vous-en, vous êtes libres – qu’Allâh vous pardonne – » (cf. Qur’ân 12, 92) ». (Rapporté par Ibn Ishaq dans sa Sîrah, Al-Wâqidî dans Kitâb al-maghâzî 1/701 et d’autres). Même face à son ennemi juré, Abû Sufyân, qui avait lancé les hostilités contre lui (ﷺ) et la communauté musulmane, qui avait instauré un régime raciste, oppressif, injuste, et mené des armées contre le Prophète (ﷺ) et les croyants, lorsqu’il ne représenta plus aucun danger politique et militaire, le pardon et la sécurité lui furent accordés. En voyant la noblesse de caractère du Prophète (ﷺ), il se repenti, demanda le pardon et devint musulman. Même chose face à d’anciens combattants ennemis parmi les idolâtres, qui avaient combattu le Prophète et sa communauté. Le Prophète Muhammad (ﷺ) a dit à sa cousine Umm Hani, qui accorda sa protection à des proches idolâtres (autrefois ennemis combattants des musulmans) : « Ô Umm Hani, notre protection s’étend à ceux que tu as pris sous ta garantie et nous accordons l’immunité à ceux auxquels tu l’as accordée ! » (Rapporté par al-Bukharî dans son Sahîh, par Muslim dans son Sahîh, par Abû Dawûd dans ses Sunân n°2763, par Al-Baghawî dans Mishkât al-Masabih n°3977, par Ibn Hajar dans Al-Bulugh al-Maram 11/n°1314 et d’autres), et même si les gens protégés sont des idolâtres ou des ennemis (désormais désarmés) de l’Islam et des croyants.

Gens du peuple, combattants ayant déposé les armes et même certains chefs militaires, doivent être épargnés et ne pas être réprimés lorsque la guerre dépose ses fardeaux.

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Les gens les plus réticents à tuer (les gens innocents) sont les croyants » (Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°3728 et 3729 selon Ibn Mas’ûd, Ibn Hibbân dans son Sahîh n°5994, Ibn Majâh dans ses Sunân n° 2681 et 2682, et selon de légères variantes aussi comme : « les gens les plus miséricordieux des gens en ce qui concerne le fait de s’abstenir du meurtre sont les croyants » par Abû Dawûd dans ses Sunân n°2666).

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « La meilleure (et plus importante) œuvre après la foi en Allâh, est l’amour bienveillant envers les gens » (Rapporté par At-Tabârânî dans Mu’jam al-Kabîr et As-Suyûtî dans al-Jâmi’ al-Saghîr n°1237). Et par les « gens » cela englobe les Musulmans comme les non-musulmans (juifs, chrétiens, bouddhistes, déistes, etc.). Il faut vouloir leur bien et se montrer juste, bon et équitable envers tout le monde tant qu’ils ne nous combattent pas.

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Allâh ne fera pas preuve de miséricorde (particulière) envers une personne qui ne montre pas de miséricorde envers les autres (créatures) » (Rapporté par al-Bukhari dans son Al-Adab Al-Mufrad n°96, 370 et 375, ainsi que par Muslim dans son Sahîh n°2319 selon une chaîne sahîh selon Jarîr Ibn ‘Abdullah. At-Tirmidhî dans ses Sunân n°2381 rapporte un hadîth similaire selon Abû Sâ’îd).

L’imâm An-Nawawî dans al-Minhâj sharh Sahîh Muslim ibn al-Hajjâj (15/77) dit : « Cette prescription a une portée générale et inclut la miséricorde envers les enfants et tous les autres ».

L’imâm Ibn Battâl a dit dans son Sharh du Sahîh Bukharî : « Ce hadîth incite à pratiquer la miséricorde envers toutes les créatures, les croyants comme les mécréants ainsi que les animaux, les domestiques comme les hommes libres. La miséricorde inclut le fait de donner à boire et à manger, d’alléger les charges et de ne pas frapper » (Rapporté par Al-Mubârakfûrî, Tuhfat al-ahûdhî bi-sharh jâmi` at-Tirmidhî, 6/42).

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Par Celui qui détient mon âme en Son Pouvoir, Allâh n’octroie Sa Miséricorde qu’aux miséricordieux ». On lui dit : « Messager d’Allâh, nous pratiquons tous la miséricorde ». Il (ﷺ) répondit : « Il ne s’agit pas de miséricorde envers vos compagnons, mais de miséricorde envers tous les êtres humains » (Rapporté par Abû Ya’lâ dans son Musnad n°4258, Al Bayhaqî dans Shû’ab al îmân n°11060).

Allâh décrivit ainsi le Prophète Muhammad (ﷺ) dans le Qur’ân : « Nous t’avons seulement envoyé comme Miséricorde (et amour rayonnant) pour les mondes » (Qur’ân 21, 107) et « C’est par quelque miséricorde de la part d’Allâh que tu (Muhammad) as été si doux et affectueux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le Pardon (d’Allâh). Et consulte-les à propos des affaires ; puis une fois que tu t’es décidé, confie-toi donc à Allâh, Allâh aime, en vérité, ceux qui Lui font confiance » (Qur’ân 3, 159).

Par ailleurs, l’interdiction de tuer une âme humaine est explicitement évoquée dans le Qur’ân : « N’attentez pas à la vie humaine qu’Allâh a rendu sacrée, sauf par la nécessité d’une juste cause » (Qur’ân 6, 151). L’exégète Al-Qurtûbî dit à ce propos dans son Tafsîr : « Ce verset interdit d’attenter à la vie humaine qu’Allâh a rendu sacrée, que ce soit celle d’un croyant ou de celle d’un incroyant en situation de paix, sauf si une juste cause rend nécessaire de le tuer [ndt : c’est-à-dire en cas de nécessité ou de légitime défense en situation de guerre ou en cas d’agression, ou en vertu de la loi du talion si la personne a commis un meurtre qui ne peut pas être compensé d’une autre façon] ». Al-Qurtûbî cite par ailleurs plusieurs ahadiths qui étayent le propos qurânique, comme le récit suivant : « Celui qui tue sans raison un non-musulman bénéficiant d’un traité de paix (ou de n’importe quel accord) garantissant sa sécurité, Allâh lui interdira l’accès au Paradis ».

Comme on peut le voir, l’Amour et la Miséricorde, dans leurs différentes déclinaisons et manifestations, sont évoqués des centaines de fois dans le Qur’ân, tout au long des Sûrates, ainsi que dans la vie du Messager d’Allâh (ﷺ) qui est la manifestation humaine des préceptes quraniques.


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