Le réformisme contre la perspective traditionnelle : porte ouverte vers la dégénérescence ?

Le réformisme (1), entendu comme idéologie visant à réduire ou à rejeter la Tradition (au sens métaphysique du terme) en tant qu’élément culturel à relativiser, tend à rendre l’Islam comme n’étant plus qu’une croyance sans portée pratique, une sorte de déisme avec des affinités culturelles ou des préférences individuelles sans aucune réelle incidence.

On le constate sur le plan rationnel et observationnel, ils sont éloignés de la piété véritable, – même si parmi eux, il peut y avoir des gens courtois ou gentils évidemment -, n’ont pas une conscience spirituelle très élevée, sont vite dominés et illusionnés par les idéologies modernes comme le scientisme, le matérialisme et le rationalisme qui ont pourtant été réfutés par les données de la science elle-même, et sont privés de la Barakâ d’Allâh.

On dénote souvent chez eux une attitude arrogante, méprisante, sectaire et superficielle pour toutes les réalités ou valeurs qui dépassent leur ignorance et leur libido pour ainsi dire.

Qu’il y ait des avis problématiques ou des excès évidents dans le corpus juridique classique est une chose (2), mais que l’on conteste les fondements même de la Tradition islamique (qui prend bien appui sur le Qur’ân) et les bienfaits palpables qui en découlent, en est une autre.

Allâh a fait que Son Message soit transmis et porté par les Prophètes et Messagers, puis par les Saints et les Vertueux de chaque génération. Les supports de Son Message constituent Ses Bénédictions elles-mêmes, et revivifient l’esprit du Message, tout en s’adaptant aux contingences et nécessités de chaque époque. Et priver la communauté de Sa Barakâ est le meilleur moyen pour sombrer dans la décadence et la dépression qui caractérisent si bien le monde moderne.

Le Prophète Muhammad (‘alayhî salât wa salâm) a dit d’ailleurs : « Les justes de chaque génération porteront ce savoir et le préserveront de la déformation des rigoristes, de l’usurpation des imposteurs et de l’interprétation des ignorants » (3).

Beaucoup parmi eux se prétendent rationnels mais abandonnent la rationalité (4) facilement quand il s’agit d’attaquer ou de minimiser la Tradition, tout en reniant des réalités spirituelles, matérielles et historiques quand il s’agit de défendre aveuglément leurs thèses modernistes.

Concernant l’importance des gestes (authentiques) de la Sunnah, comme le disait Sidi Abdullatif (5) :
« Lorsqu’on évoque les gestes de la Sunnah du Prophète – sallallâh ‘alayhi wa sallam -, il faut le comprendre dans le sens le plus étendu que celui-ci peut avoir, c’est-à-dire comme toute action qui s’accomplit dans le temps. Cela peut-être des paroles (invocations, formules sacrées telles la basmallah, …), des mouvements du corps (usage de la droite, façon de s’assoir, de faire les ablutions, de manger, de marcher, de prier, …) ».

René Guénon a d’ailleurs souvent fait allusion à la « théorie du geste » dans son ouvrage Aperçus sur l’initiation (chapitre 16 : Le rite et le symbole) :
« On pourrait dire encore que les rites sont des symboles « mis en action », que tout geste rituel est un symbole « agi » (1) ; ce n’est en somme qu’une autre façon d’exprimer la même chose, mettant seulement plus spécialement en évidence le caractère que présente le rite d’être, comme toute action, quelque chose qui s’accomplit forcément dans le temps (2), tandis que le symbole comme tel peut être envisagé d’un point de vue « intemporel ». En ce sens, on pourrait parler d’une certaine prééminence du symbole par rapport au rite ; mais rite et symbole ne sont au fond que deux aspects d’une même réalité ; et celle-ci n’est autre, en définitive, que la correspondance qui relie entre eux tous les degrés de l’Existence universelle, de telle sorte que, par elle, notre état humain peut être mis en communication avec les états supérieurs de l’être.

(1) Nous noterons particulièrement, à ce point de vue, le rôle joué dans les rites par les gestes que la tradition hindoue appelle mudrâs, et qui constituent un véritable langage de mouvements et d’attitudes ; les « attouchements » (en anglais grips) employés comme « moyens de reconnaissance » dans les organisations initiatiques, tant en Occident qu’en Orient, ne sont pas autre chose en réalité qu’un cas particulier des mudrâs.
(2) En sanskrit, le mot karma, qui signifie tout d’abord action en général, s’emploie d’une façon « technique » pour désigner en particulier l’« action rituelle » ; ce qu’il exprime alors directement est ce même caractère du rite que nous indiquons ici »
.


L’Islam, comme toute tradition véritable du passé, n’admet pas qu’un geste soit fait en dehors du souvenir d’Allâh et de la soumission à Allâh. Tout est sacré et rien ne peut être profane. Il faut savoir qu’en « en toute rigueur, il n’existe pas réellement de domaine profane, mais seulement un point de vue profane, qui se fait de plus en plus envahissant, jusqu’à englober finalement l’existence humaine tout entière » (6). Toutes nos actions ont une répercussion dans les mondes (actions et réactions concordantes) comme le disait si bien Sidi Abdullatif. « C’est “écrit sur les murs”, le monde moderne est convoqué au tribunal de Dieu et Il lui réglera bientôt son compte en appliquant Sa Justice et en rétablissant l’équilibre » pour reprendre le propos de Shaykh Abd ar-Razzâq Yahya (Charles-André Gilis).

René Guénon écrivait d’ailleurs dans son ouvrage Le symbolisme de la Croix (dans l’Avant-propos) : « Une telle opinion ne résulte que de l’ignorance de la loi de correspondance qui est le fondement même de tout symbolisme, et en vertu de laquelle chaque chose, procédant essentiellement d’un principe métaphysique dont elle détient toute sa réalité, traduit ou exprime ce principe à sa manière et selon son ordre d’existence, de telle sorte que, d’un ordre à l’autre, toutes choses s’enchaînent et se correspondent pour concourir à l’harmonie universelle et totale, qui est, dans la multiplicité de la manifestation, comme un reflet de l’unité principielle elle-même. C’est pourquoi les lois d’un domaine inférieur peuvent toujours être prises pour symboliser les réalités d’un ordre supérieur, où elles ont leur raison profonde, qui est à la fois leur principe et leur fin ».

L’imâm Abû Hâmid al-Ghazâlî disait à peu près la même chose dans son Mishkât al-anwâr : « La Miséricorde Divine a fait qu’il y a une relation d’homologie entre le monde visible et celui du Royaume Céleste. En conséquence, il n’y a aucune chose du premier qui ne soit un symbole (mithâl) de quelque chose du second ». (7)


Le Shaykh Mustafâ ‘Abd al-Azîz (Michel Vâlsan) disait quant à lui que : « On ne saurait exagérer l’importance pratique de l’adab dans la vie spirituelle en général. Dans le cas présent, on en trouvera la marque profonde et savante non seulement dans la louange divine et la sollicitation des grâces, mais dans le mode même de conception des vérités initiatiques fondamentales. Celles-ci, bien qu’affirmées avec toute la netteté doctrinale voulue, épousent ici d’une façon impeccable les canons sacrés de cette Servitude absolue qui, loin d’être la rançon d’un exotérisme « anti-intellectuel », mais faite de Science, de Contemplation et de Vertu, apparaît comme une forme originale et complète en soi, de la Sagesse universelle. Nous y trouvons les traits providentiels de la « Sainteté muhammadienne ». En réponse à la question de savoir par quelle disposition est justifiée la qualité de « Sceau de la Sainteté Muhammadienne » (Khâtam al-Wilâyah al-Muhammadiyyah) – titre qui appartient à Muhy-d-Dîn lui-même –, ce maître spirituel a précisé : « Par la perfection des Vertus les plus nobles dans les rapports avec Allâh (bi-tamâm Makârim al-Akhlâq ma’ Allâh) ! » Et on remarquera qu’il y a en cela une référence précise au type spirituel de Sayyidnâ Muhammad, le « Sceau de la Prophétie » qui a dit : « j’ai reçu les Sommes des paroles et j’ai été envoyé pour parfaire les Vertus les plus Nobles » » (8).

Chaque rite ou règle possède un bienfait, – il ne faut pas les voir comme des contraintes -, nous permettant de recueillir la baraka (influence spirituelle/bénédiction) afin de s’élever des contraintes matérielles et d’être immergé dans la Présence Divine. Allâh a fait en sorte que chaque chose puisse être positive et bonne pour celui qui le désire. Certains actes ne sont cependant pas obligatoires, car tout le monde n’a pas forcément l’envie ou la capacité d’accomplir tous les rites surérogatoires, mais ceux qui y ont goûté y trouveront là, à la fois une méthode d’élévation spirituelle, et une grâce particulière de leur Seigneur, apportant libération spirituelle et joie intérieure.

Comme le rappelait toujours le Shaykh Mustafâ ‘Abd al-Azîz (Michel Vâlsan) : « La Loi (Shar’) en Islam n’a pas le sens restreint qu’elle a dans la civilisation chrétienne où elle s’oppose même d’une façon spéciale aux idées de Foi et de Grâce ; elle se rapporte, au contraire à l’institution révélée dans toute sa généralité, car la Loi islamique est totale et inclut tous les domaines et tous les degrés de la vie spirituelle et temporelle, y compris les principes et les méthodes de la connaissance métaphysique. La différence que nous signalons est en rapport avec la question très spéciale et sur laquelle nous ne pouvons pas insister ici, du mode de constitution de la forme traditionnelle du Christianisme dans laquelle interviennent, à côté du message originel christique repris par la mission du Saint-Esprit, l’élément législatif impérial occidental à part l’élément doctrinal des Grecs » (9).

Dans le même écrit, il rappelait que : « Le symbole de l’Etendard (al-Liwâ’) est mentionné dans le hadith suivant : « Adam et aussi ceux qui lui sont subordonnées se trouvent sous mon Etendard ». Dans les Futûhât (Cf. 73, quest. 76-77), Muhyu-d-Dîn Ibn Arabî explique qu’il s’agit de l’Étendard de la Louange divine (Liwâ’u-l-Hamd). Adam a eu cet attribut devant les Anges en raison de la connaissance de « tous les Noms divins » qu’il avait reçue mais il le détenait néanmoins comme lieutenant (nâib) du Prophète Muhammad qui, considéré dans son aspect universel et primordial « était Prophète alors qu’Adam était encore entre l’eau et l’argile », selon les termes d’un autre hadith, et qui est le titulaire de cette enseigne initiatique en raison de sa connaissance des Paroles Synthétiques qui englobe celle des Noms divins. C’est aussi par l’attribut du Coran, expression des Paroles Synthétiques, que le Prophète a droit à l’Étendard, car le Coran est considéré comme renfermant toutes les Louanges ».

Pour mieux comprendre la mentalité réformiste et son caractère illusoire, nous conclurons par ce texte de René Guénon, cité dans Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps (Chap. 15 : L’illusion de la « vie ordinaire ») : « L’attitude matérialiste, qu’il s’agisse de matérialisme explicite et formel ou de simple matérialisme « pratique », apporte nécessairement, dans toute la constitution « psycho-physiologique » de l’être humain, une modification réelle et fort importante ; cela est facile à comprendre, et, en fait, il n’y a qu’à regarder autour de soi pour constater que l’homme moderne est devenu véritablement imperméable à toute influence autre que celle de ce qui tombe sous ses sens ; non seulement ses facultés de compréhension sont devenues de plus en plus bornées, mais le champ même de sa perception s’est également restreint.

Il en résulte une sorte de renforcement du point de vu profane, puisque, si ce point de vue est né tout d’abord d’un défaut de compréhension, donc d’une limitation des facultés humaines, cette même limitation, en s’accentuant et en s’étendant à tout les domaines, semble ensuite le justifier, du moins aux yeux de ceux qui en sont affectés ; quelle raison pourraient-ils bien avoir encore, en effet, d’admettre l’existence de ce qu’ils ne peuvent plus réellement ni concevoir ni percevoir, c’est-à-dire de tout ce qui pourrait leur montrer l’insuffisance et la fausseté du point de vue profane lui-même ?

De là provient l’idée de ce qu’on désigne communément comme la « vie ordinaire » ou la « vie courante », ce qu’on entend par là, en effet, c’est bien, avant tout, quelque chose où, par l’exclusion de tout caractère sacré, rituel ou symbolique (qu’on l’envisage au sens spécialement religieux ou suivant toute autre modalité traditionnelle, peu importe ici, puisque c’est également d’une action effective des « influences spirituelles » qu’ils s’agit dans tous les cas), rien qui ne soit purement humain ne saurait intervenir en aucune façon ; et ces désignations mêmes impliquent en outre que tout ce qui dépasse une telle conception, même quand il n’est pas encore nié expressément, est tout moins relégué dans une domaine « extraordinaire » , exceptionnel, étrange et inaccoutumé ; il y a donc là, à proprement parler, un renversement de l’ordre normal, tel qu’il est représenté par les civilisations intégralement traditionnelles où le point de vue profane n’existe en aucune façon, et ce renversement ne peut aboutir logiquement qu’à l’ignorance ou à la négation complète du « supra-humain ».

Aussi certains vont-ils jusqu’à employer également, dans le même sens, l’expression de « vie réelle », ce qui, au fond, est d’une singulière ironie, car la vérité est que ce qu’ils nomment ainsi n’est au contraire que la pire des illusions ; nous ne voulons pas dire par là que les choses dont il s’agit soient, en elles-mêmes, dépourvues de toutes réalité, encore que cette réalité, qui est en somme celle même de l’ordre sensible, soit au degré le plus bas de tous, et qu’au-dessous d’elle il n’y ait plus que ce qui est proprement au-dessous même de toute existence manifestée ; mais c’est la façon dont elles sont envisagées qui est entièrement fausse, et qui, en les séparant de tout principe supérieur, leur dénie précisément ce qui fait toute leur réalité ; c’est pourquoi, en toute rigueur, il n’existe pas réellement de domaine profane, mais seulement un point de vue profane, qui se fait de plus en plus envahissant, jusqu’à englober finalement l’existence humaine tout entière.

On voit aisément par la comment, dans cette conception de la « vie ordinaire », on passe presque d’un stade à un autre, la dégénérescence allant en s’accentuant progressivement : on commence par admettre que certaines choses soient soustraites à toute influence traditionnelle, puis ce sont ces choses qu’on en vient à considérer comme normales ; de là, on n’arrive que trop facilement à les considérer comme les seules « réelles », ce qui revient à écarter comme « irréel » tout le « supra-humain », et même, le domaine de l’humain étant conçu d’une façon de plus en plus étroitement limitée, jusqu’à le réduire à la seule modalité corporelle, tout ce qui est simplement d’ordre suprasensible ; il n’y a qu’à remarquer comment nos contemporains emploient constamment, et sans même y penser, le mot de « réel » comme synonyme de « sensible », pour se rendre compte que c’est bien à ce dernier point qu’ils en sont effectivement, et que cette manière de voir s’est tellement incorporée à leur nature même, si l’on peut dire, qu’elle est devenue chez eux comme instinctive ».


Notes :

(1) Nous sommes conscients que le terme « réformisme » est devenu assez vague, tant tout le monde se réclame de cette mouvance ou impute aux autres ce sobriquet, y compris à des « traditionnalistes ». Il est donc indispensable de ne pas mettre tout le monde dans le panier et de définir ce et ceux qui sont visés par ce terme. Quant à nous, nous désignons par-là la mentalité superficielle et étriquée, conditionnée involontairement ou non par le modernisme, qui s’éloigne ou qui s’oppose à la perspective métaphysique qui fonde et légitime l’Ordre traditionnel issu de l’Ordre Divin. Quant au fiqh, on peut évidemment être traditionnel/traditionnaliste et orthodoxe, sans pour autant suivre aveuglément ou cautionner certains avis juridiques du passé, – qui faisaient de toute façon l’objet de vives divergences entre les juristes eux-mêmes -, soit parce qu’il existe des avis plus solides que ceux-là, soit parce que la mentalité et les conditions propres à une époque révolue font que ces avis anciens ne sont plus ou pas adaptés aux conditions de notre temps.

(2) Aucune époque n’est réellement exempte de défauts et de déviances évidemment. Mais dans les critiques qui portent sur les générations passées, les modernistes tombent souvent dans les amalgames les plus grossiers, les anachronismes, le complotisme sans fondement, et spéculent beaucoup sur leurs intentions réelles en mettant de côté tous les éléments notoires contredisant leur thèse, pour ne se raccrocher qu’à des éléments isolés et douteux au mieux, ou à de pures inventions au pire.

(3) Hadîth rapporté par Tabarî, Tamâm, ‘Adî dans ses Fawâ’id : Ibn al Qayyim dans Miftâh dâr as-sa’âda qui le juge Sahîh, Ibn al Wazîr aussi Sahîh ou Hassan, l’imâm Ahmad le juge Sahîh ainsi qu’Ibn ‘Abdel-Barr, rapporté aussi par al-Bayhaqî dans Sunan al Kubrâ’

(4) Nous avons eu l’occasion de lire plusieurs de leurs articles, où ils remettaient en cause le port du voile, de la barbe, du turban (pour les hommes), des 5 piliers de l’Islam, de la nécessité d’avoir un système politique fidèle aux principes de l’Islam, de l’existence des saints et des prodiges spirituels, etc. Or, l’expérience et l’observation montrent d’une part la réalité des Saints et des prodiges spirituels, – dont nous avons été nous-mêmes témoins – tout comme des « phénomènes » psychiques, et d’autre part, nous pouvons voir aussi les vertus du port du voile, du turban, etc., aussi bien extérieurement (participant à la pudeur et à la beauté sur le plan social) et intérieurement (quand les gens les portent avec sincérité et pudeur du langage). De même, ils manquent de solides connaissances sur le plan historique et linguistique, ainsi que logique. Et leur raisonnement circulaire finit par se retourner contre eux, car si tout n’est que construction anthropologique, leurs opinions ne relèvent aussi, en fin de compte, que d’une construction anthropologique, souvent accompagnée d’un agenda idéologique, – et dont certains suiveurs n’en ont même pas conscience -. Plus que jamais, on voit que les opinions « modernistes » et les remises en question superficielles de certaines évidences sont bien le fruit de la décadence de notre époque. Mais nous en sommes arrivés là à cause de l’occultation de la métaphysique dans les fondements des principes et préceptes religieux, ainsi que par les négligences dans la pratique spirituelle « opérative », qui permet de purifier son âme et son esprit, et de percevoir les bienfaits des préceptes religieux et les méfaits des idéologies modernes.

(5) Sidi Abdullatih est un descendant du Prophète Muhammad (‘alayhî salât wa salâm), vivant au Maroc. Ingénieur et mathématicien de formation, polyglotte, rattaché à une voie sûfie et très connaisseur de l’œuvre de Ibn ‘Arabî et de l’œuvre de René Guénon, son savoir encyclopédique, – embrassant l’histoire, la politique, la physique, la biologie, la philosophie, l’économie, l’épistémologie, la sociologie, la langue arabe, les sciences islamiques et les grandes traditions spirituelles de l’Humanité -, est l’une des personnes les plus cultivées et clairvoyantes qui nous a été donnée de connaitre. Il avait une sorte de « don », pour démystifier les imposteurs et les superstitions du monde moderne.

(6) René Guénon, Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, Chap. 15 : L’illusion de la « vie ordinaire ».

(7) Abû Hamîd Al-Ghazâlî, Le tabernacle des lumières – Mishkât al-anwâr, éd. Seuil, 1981.

(8) Michel Vâlsan, Oraisons métaphysiques, Etudes Traditionnelles n°278, Sept. 1949, p. 251).

(9) Michel Vâlsan, dans une traduction parue dans la revue Etudes traditionnelles, Epître de l’orientation parfaite de Sadr ad-Dîn al Qunawî.


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