Une contradiction dans le Qur’ân concernant Maryam (Paix sur elle) ?

Une contradiction dans le Qur’ân ?

Certains ont soulevé une ambiguïté apparente, où dans 2 versets différents mais décrivant la même situation, Maryam (as) sembla dire 2 propos qui seraient une contradiction selon certains.

Peut être une image de texte qui dit ’Quand les Anges dirent "Marie, voilà Allah t'annonce une parole de part, son nom sera Messie, Jésus, fils Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés Allah" parlera aux gens, dans le berceau et âge mür ti sera parmi vertueux Elle "Seigneur Comment aurais-j enfant qu aucun homme ne m' touchée est ainsi dit-Il. Nous envoyâmes Notre Esprit (Gabriel), qui se presenta elle forme d'un homme parfait. Elle dit: cherche refuge contre Tout si crains." dit: ne un de ton Seigneur pour faire don l'un "Comment fils alors aucun homme touchée, et que pas prostituée dit: ainsi’

Dans le passage qurânique 3/42-47 : « Quand les Anges dirent : (…) ». Elle dit : « Seigneur ! Comment aurais-je un enfant alors qu’aucun homme ne m’a touchée ? » – « C’est ainsi ! » dit-Il ».

Et dans le passage qurânique 19/1621 : « Nous lui envoyâmes Notre esprit (Jibril) qui se présenta à elle sous la forme d’un homme parfait (…) ». Il dit : « Je ne suis qu’un Messager de ton Seigneur (…). Elle dit : « Comment aurais-je un fils alors qu’aucun homme ne m’a touchée, et que je ne suis pas une prostituée ? ». Il dit : « C’est ainsi » ».

Alors dans le premier cas, ses interlocuteurs ne sont pas les mêmes, puisqu’il s’agit d’une assemblée d’Anges et ensuite c’est auprès d’Allâh qu’elle s’exprime directement, lui adressant sa parole, et sans chercher à se justifier auprès des Anges car elle sait qu’Allah connait déjà sa situation, à savoir qu’elle n’est pas une prostituée.

Or dans le second cas, elle ne s’adresse non plus à Allah directement, mais à un autre interlocuteur, à savoir ici précisément l’Ange Jibril (‘alayhi as-Salâm) qui était à la tête de l’assemblée des Anges qui étaient témoins de la scène. Ici, il y a une subtilité, à savoir que face à Jibril (‘alayhi as-Salâm) se présentant sous la forme d’un homme, elle formule la même idée que celle adressée à son Seigneur, mais cette fois-ci en se justifiant auprès d’une créature pour écarter toute ambiguïté possible, à savoir qu’elle n’est pas une prostituée ni une fornicatrice, et que donc il n’y a aucun moyen pour elle, – à sa connaissance – de tomber enceinte par une voie ordinaire.

Autre observation à noter, est que cela est mentionné dans les 2 Surates qui ont directement un lien avec Maryam (‘alayha as-Salâm) à savoir Sûrah al-Imran (elle est rattachée à sa lignée ou du moins à la descendance de son peuple) et Sûrah Maryâm.

Il y a cependant dans le Qur’ân, d’autres passages du même genre, en ce sens que certains dialogues sont parfois repris dans différentes sûrates, mais avec des différences traduisant néanmoins le même sens, mais correspondant plutôt à un développement du dialogue dans un passage – en mettant l’accent sur un aspect particulier – là où les autres passages se contentaient de rappeler brièvement une scène ou un dialogue de façon abrégée.

Certains exégètes comme al-Qurtûbî, Fakhr ud-Dîn ar-Râzî, Shâh Waliyullâh et d’autres dans leur Tafsîr  avancent aussi d’autres explications. Par exemple, Al-Qurtûbî dans son Tafsîr 1/412-413 dit : « Les savants sont unanimes à dire qu’il est autorisé de transmettre le Dîn aux non-arabes par les mots de leur langue, (par) le fait de le leur traduire. Cela constitue une transmission par le sens. Allâh a fait cela dans Son Livre dans les relations qu’Il a faites des événements du passé : Il a relaté des récits, et a, en certains endroits, mentionné une partie de ceux-ci par des mots différents [de ceux qu’Il a mentionnés en un autre passage], alors même que le sens en est le même. Et Il a traduit cela de leur langue en langue arabe, alors même que cette dernière diffère de la première dans le fait de placer tel mot avant, ou après, de procéder à des élisions de mots, de sous-entendre, d’augmenter un mot ou d’en diminuer un (autre). Et du moment qu’il est possible de relater une parole arabe par (son équivalent) en langue non-arabe, alors il est à plus forte raison possible de relater (une parole arabe) par (son équivalent) en langue arabe ». En effet, le Qur’ân relate des propos en arabe qui avaient été prononcés originellement dans une autre langue que l’arabe (que ce soit par Shaytân, par Mûsâ, par Maryam, etc.), en respectant le sens et y mettant une « sacralité » dans la forme comme dans le fond.

L’exégète et polymathe Fakhr ud-Dîn ar-Râzî écrit ainsi dans son Tafsîr : « Parfois Allâh l’a relaté avec (une traduction équivalente) conforme aux termes qu’ils ont employés, par (volonté de) garder la formulation. D’autres fois Il l’a relaté selon le sens, et ce dans le fil de la tradition des Arabes d’exprimer différemment une même chose, selon des styles différents, afin de ne pas provoquer de lassitude (chez l’auditeur) lorsque cela est répété (en différents endroits) ».

Le Shaykh Ibn Taymiyya dans ses Majmû’ al-Fatâwa (19/167) écrit quant à lui : « Et Allâh a mentionné ce récit en plusieurs endroits du Qur’ân, exposant en chaque endroit, d’analogie et de démonstration, quelque chose de différent ».

Le Shaykh polymathe Shâh Waliyullâh écrit dans Al-Fawz ul-kabîr fî ussûl it-tafsîr (pp. 97-102) que les répétitions présentes dans le Discours qurânique conviennent mieux à la fonction de rappel que le Qurân entend exercer. Cette formulation de mêmes éléments dans le style correspondant à chaque sûrah constitue d’ailleurs un des aspects de la beauté et de l’inimitabilité du Discours qurânique

Un autre exemple, illustrant cela, peut être trouvé dans un événement impliquant Iblîs. Par exemple : « Qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner lorsque Je te l’ai ordonné ? » (Qur’ân 7, 12), « Ô Iblîs, qu’as-tu à n’avoir pas été avec ceux qui se prosternent ? » (Qur’ân 15, 32) et « Ô Iblîs, qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner devant ce que J’ai créé de Mes deux Mains ? » (Qur’ân 38, 75). Bien que l’idée directrice soit la même, chacun des passages présente des particularités, que ce soit une question posée directement à iblîs (pour voir ce qu’il répondra), une formule et question rhétoriques, une précision sur la façon dont Adam (‘alayhî as-Salâm) a été créé où Allâh précise pour quelle raison Adam est une créature noble, etc. Aussi, on y trouve une question posée à titre personnelle – Iblîs en tant que créature singulière -, ainsi qu’une différence et une comparaison le singularisant par rapport aux Anges qui eux se sont prosternés en obéissant à l’Ordre divin. Et dans un autre verset encore, cette fois-ci, Allâh relate l’événement d’un autre point de vue, celui consistant à relater un événement en tant que « narrateur », vu de « l’extérieur » pour ainsi dire, sans interpeller directement les différents « protagonistes » impliqués dans l’événement, mais formulant leurs propos selon le sens : « Et lorsque Nous dîmes aux Anges : « prosternez-vous devant Adam ». Alors ils se prosternèrent, sauf Iblîs, qui dit : « Me prosternerais-je devant celui que tu as créé en boue ? » » (Qur’ân 17, 61).

En conclusion, rien dans le Qur’ân n’est laissé au hasard, et même si 2 versets peuvent se ressembler, en apparence, ils présentent souvent des subtilités spécifiques, et sont situés à des emplacements différents dans un contexte spécifique, débouchant sur d’autres informations et enseignements.

Wa Allâhu a’lam.


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