L’article “« Coran des Historiens » de Mohammad Ali AMIR-MOEZZI et Guillaume DYE : lecture et analyse” de Pierre Bouvard paru en 2020 (1), est intéressant, non pas car il s’agirait d’un chercheur sérieux, mais parce que les thèses et chercheurs du courant idéologique hypercritique nous montrent à quel point tous se contredisent et manquent cruellement d’une méthodologie rigoureuse et de clairvoyance dans les recherches en islamologie, où l’idéologie prime sur les faits et la rationalité, aussi bien dans l’approche des Textes que de l’histoire. On remarquera généralement qu’ils omettent ou ignorent des faits historiques importants (2), tout comme ils en nient d’autres gratuitement alors qu’il s’agit de données établies, ou encore qu’ils contredisent des données traditionnelles bien ancrées sans que leur tentative de les discréditer n’apparaissent logiques, crédibles ou convaincantes, au point de citer assez souvent des récits apocryphes ou encore plus douteux que ceux qu’ils veulent rejeter ou affaiblir (sans démonstration) juste pour contredire gratuitement la Tradition à des fins idéologiques.
Ce qui est intéressant également, c’est que Pierre Bouvard critique à juste titre les lacunes et contradictions méthodologiques de plusieurs chercheurs de l’école hypercritique qui s’expriment dans cet ouvrage, alors que lui-même tombe dans des thèses encore plus farfelues et hypercritiques, ignorant ou occultant des faits bien établis et des possibilités historiques et logiques qui lui échappent totalement alors qu’elles sont évidentes. Dans son introduction il écrit : « Le but de cet ouvrage semble être de faire le point sur l’avancement de la compréhension du Coran par une partie importante du monde scientifique. La recherche, de par sa structure éclatée, s’enferme dans un certain nombre de détails sans avoir une vue globale. Or, c’est la compréhension globale qui permet de comprendre les détails, mais surtout, de les évaluer et interpréter correctement. Ces recherches sont résumées et les errements antérieurs sont pointés du doigt. Il tente enfin de donner de nouvelles perspectives, des lignes à suivre pour espérer comprendre cette histoire nébuleuse. On peut bien sûr examiner le contenu de ce livre sous un regard critique, mais seulement sur le choix des différents auteurs et des titres des chapitres, sur les contradictions entre chercheurs, et sur les pistes de recherche pour le futur. On peut aussi montrer à certains endroits que des affirmations sont contredites par des textes ou faits omis, ou par des islamologues qui n’ont pas pris la parole dans ce livre, ou à qui les initiateurs ne l’ont pas donnée. Il semble vain de critiquer le contenu de chaque chapitre, car il correspond à l’état de la recherche. Critiquer un livre est une chose, critiquer les résultats – ou plutôt l’absence de résultats concrets – de la recherche historique en est une autre. L’incompréhension générale des islamologues saute aux yeux lorsque l’on feuillette les volumes 2 et 3, soit qu’il y a encore énormément de pain sur la planche. Nous n’y reviendrons pas. Pour comprendre la problématique, l’histoire de l’Islam a été trafiquée à partir du neuvième siècle par les auteurs de la tradition musulmane qui œuvraient au profit du califat abbasside. « Pourtant, malgré ce constat largement partagé par les chercheurs modernes, il est étrange qu’un grand nombre d’entre eux aient continué à écrire comme si rien n’avait changé. À peu près tous les ouvrages d’introduction à l’islam ou les biographies de Muhammad livrent une version légèrement modifiée et plus ou moins acritique des récits traditionnels musulmans sur la vie de Muhammad ». Au mieux, ils tentent de repartir d’une page blanche, alors qu’il s’agit d’un trou noir : ils utilisent des procédés, des hypothèses, des données, des postulats, comme si cette histoire n’avait pas été trafiquée, et utilisent une méthodologie ordinaire : la mauvaise foi des auteurs de la sunna n’a jamais été évoquée, ce qui devrait exclure chacune de ses affirmations. Ce livre s’attelle principalement à retrouver les origines du Coran, en omettant le fait qu’il est l’élément prépondérant de l’Islam dont la création réelle, par la tradition musulmane, date du neuvième siècle ».
Il semble lui-même ignorer l’existence de nombreux chercheurs dans les milieux turciques, persans, arabes et anglophones qui infirment ses hypothèses que les chercheurs sérieux ont déjà réfutés (directement ou indirectement) depuis des années déjà maintenant, et qui ne sont plus pris au sérieux. A la lecture de son article, force est de constater qu’il tombe lui-même dans les écueils qu’il dénonçait chez les autres, puisqu’il n’a ni une vision globale (il se construit d’ailleurs une réalité alternative et parallèle sans aucune base solide) ni une connaissance pointue et actualisée des nombreux détails qui sont incompatibles avec les hypothèses et croyances qu’il défend, même s’il les présente faussement comme des vérités établies.
A titre d’exemples il fait mine d’ignorer par moment l’existence d’anciens manuscrits qur’âniques datant du 1er siècle de l’Hégire (et le fait que peu de manuscrits originaux à l’époque soient aujourd’hui retrouvés de façon intégralement préservée s’explique tout simplement par la mauvaise conservation, l’effet du temps et des intempéries sur les manuscrits ou les pierres, les accidents, le fait qu’ils passent de main en main sans toujours en prendre grand soin, etc.), de même que la mention de la Mecque bien avant l’an 700 ou même de l’an 900, de même pour les ahadiths qu’il fait remonter à l’an 900 alors qu’il existait déjà plusieurs corpus connus dès le 1er siècle de l’Hégire et qui était logiquement dépendante et postérieure de la tradition orale. Même chose pour la double Shahâda (double attestation de foi) ou pour la mention du mot Calife ou du calendrier hégirien dont il existe des preuves archéologiques et historiques avant l’an 30 de l’Hégire alors qu’il fait remonter ça à bien plus tard) qui existaient bien avant la date tardive qu’il sort de son chapeau. L’ensemble de sa croyance/thèse qu’il tient pour une certitude (qui est factuellement fausse) peut se résumer à ceci : l’Islam fut inventé par un Calife entre l’an 700 et l’an 900. Or tous les éléments qu’il cite datent en réalité d’avant l’an 700 selon toutes les données historiques et archéologiques dont nous disposons déjà. Il échappe ainsi à cet auteur de nombreuses découvertes qui infirment ses différentes allégations, comme sur la datation du calendrier hégirien, bien plus tôt de ce qu’il affirme, découverte pourtant déjà connue et étudiée plus de 5 ans avant la parution de son article : en Égypte, des papyrus administratifs datés de l’an 22 (de l’Hégire) font déjà référence à l’Islam et sont datés selon le calendrier hégirien. PERF 558 est un manuscrit du 7e siècle découvert en Égypte à Héracléopolis Magna. C’est un des plus anciens papyri contenant du texte en langue arabe qui nous soit parvenu, ainsi que le plus ancien document daté dans le calendrier musulman (3).
Parmi les affirmations aberrantes qu’il tient pour une vérité absolue il y a ceci : « Contrairement à la croyance des islamologues, une vingtaine de sourates ont été rédigées sous les Abbassides, à Bagdad, entre 813 et 870. Mais ces versets étaient attribués au Prophète Mahomet, et donc soi-disant révélés entre 610 ou 632. Ces textes tombaient bien souvent « à pic » pour le régime politique, et décrivaient régulièrement des faits du neuvième siècle. Cela ne pouvait que susciter l’incrédulité de la population ». Or ces versets sont bien antérieurs à la fourchette chronologique qu’il donne puisqu’on les retrouve dans les plus anciens manuscrits qur’âniques datant du 1er siècle hégirien. Par ailleurs tous les versets du Qur’ân sont cohérents et complémentaires quand on respecte les conditions et les contextes évoqués par le Texte-même, et le Qur’ân est même une épine dans le pied de tous les régimes politiques manipulateurs, ou appelant à idolâtrer ou sacraliser un dirigeant ou qui voudraient justifier l’oppression, car le Qur’ân condamne tout cela, et les régimes politiques que ces chercheurs accusent d’avoir inventé l’islam et des versets du Qur’ân ne pourraient justement pas utiliser le Qur’ân pour appuyer leurs décisions politiques iniques, bien au contraire. Par ailleurs à la même époque, les différents courants et tous les savants Musulmans connus s’accordaient déjà sur la sacralité et le caractère complet du Qur’ân, ne divergeant ainsi que sur certains ahadiths ou événements historiques ou culturels extra-qur’âniques. En effet, que ce soit les Sunnites, les Shiites, les Ibâdites, les Mu’tazilites ou le courant de la Falsafa (philosophie) qui ont émergé au courant des premières générations (après la période prophétique et celle des Califes bien-guidés parmi les Sahâba : Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî et Hassân), tous, parmi leurs savants et érudits réputés sérieux, s’accordent sur le Qur’ân, mais divergent seulement sur certaines interprétations ou sur certains ahadiths ou récits relatifs à des événements ou détails historiques. Sous le califat de l’imâm ‘Alî, il enseignait le même corpus qurânique que celui sur lequel se reposait Abû Bakr, puis ‘Umar puis ‘Uthmân, qui n’ont fait que réunir dans un même corpus l’ensemble des Sûrates et versets qurâniques révélés au Prophète Muhammad (ﷺ), et suivant l’indication précise de leur emplacement, dictés par le Prophète (ﷺ) lui-même selon la Tradition, qui rapporte aussi que l’imâm ‘Alî avait aussi son propre exemplaire du Qur’ân, qui comportait les mêmes versets, mais cette fois-ci suivant simplement un ordre chronologique (du plus ancien au plus récent).
Ensuite c’est oublier aussi que de nombreux savants, scribes et chroniqueurs transmettaient et écrivaient leurs propos ou leurs enseignements en dehors de l’influence politique du pouvoir en place, soit parce qu’ils étaient totalement indépendants, soit parce qu’ils faisaient partie d’un courant politique ou religieux différent ou rival, si bien que le pouvoir politique ne pouvait jamais comploter et réussir s’il fallait inventer des Sûrates ou des versets qur’âniques. Tout au plus ils pouvaient propager des avis juridiques, culturels ou des interprétations orientées qui seront majoritaires ou répandues, mais pas d’inventer tout un corpus ex-nihilo sans provoquer une levée de boucliers ou de vives critiques surtout quand cela touche la Religion, la communauté, la civilisation et la politique, qui sont au cœur de l’identité des peuples. Les versets en question décrivent parfaitement les évènements du 7e siècle, tout comme, de par leur caractère universel, peuvent aussi faire écho à des évènements semblables (l’histoire humaine étant cyclique, les similarités traversent le temps quand il s’agit de spiritualité, de psychologie, de politique, de sociologie, etc. malgré les formes changeantes et l’apparition de nouvelles techniques ou technologies) qui apparaîtront par la suite, et même encore aujourd’hui, ces versets peuvent résonner en nous par rapport aux évènements et aux épreuves que nous vivons actuellement (les guerres, les famines, les catastrophes naturelles, le mariage, la politique, le cheminement spirituel, la vie en communauté, etc.).
D’ailleurs on ne trouve aucune trace historique imputant aux pouvoirs omeyyades ou abbassides l’invention du Qur’ân, du Prophète Muhammad, de la Mecque, de la double Shahâda, de la notion de Calife, etc., ce qui aurait dû être le cas, surtout dans les écrits de leurs principaux opposants (qui nous ont pourtant laissé des textes sur d’autres sujets et critiques de ces mêmes empires), ce qui en soi suffit à réfuter toutes ses affirmations et celles qui sont similaires au sein de ce courant idéologique de l’école hypercritique.
Dès les 3 premières générations de l’Islam (les Compagnons, leurs disciples ou descendants, et les disciples ou descendants de leurs disciples/descendants) on retrouve des corpus de ahadiths comme la Sahifa al-Sahihiyya de Hammam Ibn Munabbih (m. 101 H/719) qui comporte 137 ahadiths (que l’on retrouvera aussi dans des recueils postérieurs comme le Musnad de l’imâm Ahmad ou le Sahîh d’Al-Bukhari avec les mêmes mots et les mêmes précisions), Al-Muwattâ’ de l’imâm Mâlik Ibn Anas (m. 179 H/795) qui comporte environ 500 ahadiths (les différentes copies du Muwattâ’ des disciples de l’imâm Mâlik comportent le même noyau de ahadiths, mais en rajoutent d’autres ou en omettent d’autres aussi). Il y a également la collection de ahadiths de Ma’mar ibn Rashid (96 H/714- 153 H/770) que son élève ‘Abd ar-Râzzâq (m. 211 H/827) enrichira dans son Musannaf, que le chercheur Harald Motzki considérait comme une source historiquement relativement fiable prouvant la base historique du corpus de ahadiths (comme n’étant pas qu’une série de pures inventions politiques ou sociologiques).
Le manuscrit le plus ancien concernant la préservation d’une Sirah qui a été retrouvée est celle de Mûsâ Ibn ‘Uqba Al-Assadî (vers 55 H – 141 H), contemporain des Compagnons du Prophète (ﷺ) comme ‘Abdullâh Ibn ‘Umar, Sahl ibn Saʿd al-Sâʿidî ainsi qu’Umm Khalid l’épouse de Zubayr. Parmi ses enseignants, on compte de nombreux fils et filles des Sahaba et Sahabiyyat ayant côtoyé le Prophète (ﷺ) pendant longtemps. Son ouvrage intitulé Kitâb al-Maghâzî est donc un document historique. Il y mentionne le Qur’ân, le Prophète (ﷺ), le nom de plusieurs Compagnons, les batailles connues, la Mecque, Médine, etc.
Les inscriptions épigraphiques retrouvées un peu partout en Arabie Saoudite (y compris au Hijâz, région englobant la Mecque et Médine) datant du 1er siècle hégirien, révèlent des allusions, paraphrases ou reproductions de versets du Qur’ân, de ahadiths prophétiques et des événements historiques (liés aux Califats d’Abû Bakr, d’Umar, de ‘Uthmân, de ‘Alî et de Mu’awiyya notamment) qui sont aussi présents dans la Tradition, ce qui appuie le caractère historique du noyau islamique de la Tradition musulmane, c’est-à-dire dans ce qui a été transmis et pratiqué massivement par des milliers de voies et de fidèles, à son tour conservé dans de nombreux manuscrits par des auteurs très divers, ce qui n’est pas le cas pour les éléments douteux et singuliers que l’on peut retrouver dans certains ahadiths étrangers ou qui relèveraient plus d’interpolations ou d’incorporations culturelles ou politiques tardives.
L’historien, chercheur et islamologue Juan Cole dans son papier académique Hijazi Rock Inscriptions Love of the Prophet and Very Early Islam – Essays from Informed Comment (2020) recensait une liste non-exhaustive des plus anciennes inscriptions islamiques retrouvées en Arabie Saoudite, notamment dans le Hijaz (et donc à Médine) comportant la Shahâda, le Nom d’Allâh, la Basmallâh, le nom du Prophète Muhammad, le nom de plusieurs Compagnons comme Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî, Zuhayr, Sa’d et bien d’autres, ainsi que de la mère des croyants ‘Aîsha – l’épouse du Prophète Muhammad -, des versets du Qur’ân, des formules traditionnelles ou des paraphrases ou des formules concises ou compressées du Qur’ân (par manque de place sur les roches). Il se basait entre autres sur les nombreuses découvertes faites par le chercheur saoudien Mohammed Abdullah Alruthaya Almaghthawi,, plus connu sous son pseudonyme Mohammed93athar sur Twitter, où il poste régulièrement les photos des inscriptions islamiques. Le recensement est parfois mis à jour sur le site personnel de l’historien et chercheur Juan Cole (4). Beaucoup d’autres inscriptions confirment également l’existence d’événements évoqués dans le Qur’ân et la Sunnah du temps prophétique et des Califes bien-guidés, ainsi que des anciens savants des premiers temps de l’Islam, confirmant une partie fondamentale de la Tradition.
En 2020, les preuves matérielles accumulées réfutaient déjà les thèses que vous continuez à défendre malgré l’absence de preuves ou d’éléments pertinents. Le Dr. Sean W. Anthony – historien et professeur à l’université d’Oregon – écrit dans son livre Muhammad and the Empires of Faith (publié en 2020 et acclamé par de nombreux chercheurs et par des revues académiques prestigieuses) évoquait dans son livre l’état de la recherche en islamologie :
« Le corpus de preuves matérielles de l’existence historique de Muḥammad qui survit sous forme d’artefacts du VIIe siècle, qu’il s’agisse de papyrus arabo-islamiques, de graffitis ou d’inscriptions officielles, est étonnamment riche, surtout compte tenu de la quantité de travail d’enquête et de documentation qui reste à faire par les archéologues, papyrologues, épigraphes et historiens. Alors que les enquêtes et les expéditions en cours continuent à découvrir de nouvelles découvertes, en particulier dans le domaine de l’épigraphie arabe récemment, il est prudent de commencer par mettre en évidence ce matériel, Il fournit des preuves convaincantes non seulement de l’existence de Muḥammad en tant que figure historique, mais aussi de la force de son message et de sa personnalité parmi les arabophones au premier siècle après sa mort ».
Le Dr Joshua J. Little dans son article académique publié en 2025, réfute la croyance d’une canonisation tardive du Texte qurânique, qui est bien contemporain de la période prophétique (de Muhammad) (5). Sur le hadith, bien qu’il ne rejette pas tout, il rejette parfois sans preuve et via des méthodes lacunaires, un certain nombre de ahadiths tout à fait fiables et pertinents.
Les travaux historiques du professeur et Dr. Muhammad Hamidullah (1908 – 2002) apportent également de nombreux éléments historiques fiables avec une approche critique assez rigoureuse et pertinente, notamment dans Le Prophète de l’Islam, sa vie, son œuvre, éd. El Falah, 7e éd., 2010 et La Sahifa, éd. Al Bayyinah, 2023.


Ce que l’on peut donc conclure de tout cela, concernant les propos et thèses des auteurs du courant hypercritiques, est qu’ils donnent l’impression d’avoir toujours un train de retard sur les découvertes archéologiques et historiques, et qu’ils confondent de façon systémique leur croyance avec l’histoire et la démarche scientifique ou historique, à laquelle ils font bien trop souvent entorse.
La seule chose qu’ils ont tous réussi à montrer était que les éléments fondateurs de la Tradition et du Qur’ân sont les plus cohérents et solides que nous ayons, et que sans eux, les chercheurs, même les plus hypercritiques d’entre eux ne pourraient rien faire ni ne disposent de matériaux plus solides ou pertinents sur lesquels travailler.
Notes :
(1) L’article est accessible ici : https://www.academia.edu/42977750_Coran_des_Historiens_de_Mohammad_Ali_AMIR_MOEZZI_et_Guillaume_DYE_lecture_et_analyse
(2) En 2019 nous en avions déjà dressé une liste non-exhaustive (qui s’est enrichie depuis en l’espace de plus de 5 ans, confirmant plus précisément encore les fondements de la Tradition musulmane) dans notre article Mise au point sur le livre “Le Coran des historiens” (2019) de Ali Amir-moezzi et Guillaume Dye, 27 novembre 2019 : https://editions-hanif.com/mise-au-point-sur-le-livre-le-coran-des-historiens-2019-de-ali-amir-moezzi-et-guillaume-dye/
(3) Pierre Larcher, « Reviews », Arabica, vol. 61, nos 1/2, 2014, pp. 186–189.
(4) Plusieurs articles de l’auteur sont disponibles sur son site web : https://www.juancole.com/religion/islam/islamic-history
(5) Dr. Joshua J. Little, “On the Historicity of ‘Uthmân’s Canonization of the Qur’an”, Part 1 : The State of the Field“, dans Qur’anic Studies, 2025.

Bouvard – :
Désolé, vous êtes complètement à côté de la plaque.
Ce n’est pas parce que je ne donne pas une histoire complète et cohérente que je n’en ai pas. Je travaille avec des islamologues.
Dans mes recherches, la première chose que j’ai faite est de comprendre les motivations des falsifications, et dès lors je les ai écartées. Vos arguments sont avant tout basés sur des éléments falsifiés par la sunna.
… puisqu’il n’a ni une vision globale (il se construit d’ailleurs une réalité alternative et parallèle sans aucune base solide) . Archifaux.
ou du calendrier hégirien dont il existe des preuves archéologiques et historiques avant l’an 30 de l’Hégire : c’est complètement faux. Mieux, je démontre qu’il n’y avait pas un calendrier, mais deux, le calendrier des croyants, lunaire, et le calendrier des Arabes, solaire, supprimé par Abd Al Malik. Mais, à cette époque, un “calendrier hégirien”, cela n’existait pas.
Dawûd – :
Bonjour.
Le Dr Joshua J. Little réfute la croyance d’une canonisation tardive du Texte qurânique, qui est bien contemporain de la période prophétique (de Muhammad).
Sur le hadith, bien qu’il ne rejette pas tout, il rejette parfois sans preuve et via des méthodes lacunaires, un certain nombre de ahadiths tout à fait fiables et pertinents.
En 2020, les preuves matérielles accumulées réfutaient déjà les thèses que vous continuez à défendre malgré l’absence de preuves ou d’éléments pertinents.
Le Dr. Sean W. Anthony – historien et professeur à l’université d’Oregon – écrit dans son livre Muhammad and the Empires of Faith (publié en 2020 et acclamé par de nombreux chercheurs et par des revues académiques prestigieuses) évoquait dans son livre l’état de la recherche en islamologie :
« Le corpus de preuves matérielles de l’existence historique de Muḥammad qui survit sous forme d’artefacts du VIIe siècle, qu’il s’agisse de papyrus arabo-islamiques, de graffitis ou d’inscriptions officielles, est étonnamment riche, surtout compte tenu de la quantité de travail d’enquête et de documentation qui reste à faire par les archéologues, papyrologues, épigraphes et historiens. Alors que les enquêtes et les expéditions en cours continuent à découvrir de nouvelles découvertes, en particulier dans le domaine de l’épigraphie arabe récemment, il est prudent de commencer par mettre en évidence ce matériel, Il fournit des preuves convaincantes non seulement de l’existence de Muḥammad en tant que figure historique, mais aussi de la force de son message et de sa personnalité parmi les arabophones au premier siècle après sa mort ».