Les épreuves : entre Miséricorde et Châtiment

Beaucoup de personnes s’interrogent pour savoir si les épreuves qu’ils traversent s’apparentent à une « punition » divine ou non. Or, être éprouvé peut être lié à une forme d’amour (1) également.

Il y a deux sortes de Correction (Châtiment) Divine.

En observant les différents débats et les nombreuses interactions humaines en vrai ou sur les réseaux sociaux, on peut constater que les personnes se montrant injustes envers des innocents, ou ceux qui nourrissent une haine malsaine et infondée envers certains groupes (y compris tournés vers Allâh) ainsi qu’envers des intellectuels musulmans et des rapproché(e)s d’Allâh, finissaient par être l’objet d’une Correction Divine.

Soit leur lumière (nûr) commençait à s’atténuer, et les qualités du croyant comme la douceur, la bonté et l’équité (2) disparaissaient progressivement de leur cœur, – et c’est là l’une des pires choses qui soient -, étant donné que l’on sait à quel point le manque d’équité, de compassion et de douceur est associé à une forme d’égarement et d’injustice.

L’autre forme de châtiment, les conduit à des épreuves très difficiles pour la nafs (agressions sur leur personne, emprisonnement, diabolisation ou persécution, etc.). Mais dans cette épreuve où l’âme est menée à une situation forcée pouvant susciter en elle remise en question et réforme spirituelle, cette épreuve est transformée en une Miséricorde de la part du Très-Haut, où l’arrogant injuste peut revenir à Son Seigneur par la voie de l’humilité, de la sincérité, du repentir, du dépouillement du cœur et de la bonté.

Dans le premier cas, cela se traduit par la mort du cœur et le suivi des passions dans les actions et jugements qui sont accomplis envers Ses créatures, et cela peut perdurer tant que l’âme n’est pas réveillée par un “choc”. Dans le second cas, la personne peut facilement se ressaisir par le choc de l’épreuve.

Que peut-on conclure de tout cela ? Que l’épreuve n’est pas forcément une « punition » en soi, car cette difficulté que vit l’ego peut l’aider à s’élever spirituellement et à percevoir des bienfaits insoupçonnés de la part du Divin, ce qui donne à l’épreuve, son caractère élévateur et utile. Le véritable châtiment est ce qui mène l’être humain à se détourner d’Allâh, de la vertu, de la compassion et de la sagesse.

Notes :

(1) Le célèbre hadîth : « La grandeur de la récompense est à la mesure de la grandeur de l’épreuve. Quand Allâh aime des gens, Il les éprouve. Celui qui accepte l’épreuve aura la satisfaction d’Allâh ; et celui qui lui oppose son mécontentement, Allâh sera mécontent de lui » (Hadîth rapporté par At-Tirmidhî). Un autre hadîth stipule : « Pour chaque malheur qui frappe un musulman, que ce soit une fatigue, une maladie, un souci, une tristesse, une nuisance ou une affliction, et quand bien même il ne s’agirait que d’une épine qui le piquerait, Allâh le purifie de ses fautes » (hadîth rapporté par al-Bukharî et Muslim).

(2) En vertu des versets suivants : « Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allâh et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allâh. Car Allâh est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (Qur’ân 5, 8) ; « Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété ! A réussi, certes, celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la corrompt » (Qur’ân 91, 7-10) ; « Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c’est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s’égare de Son sentier et c’est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien guidé » (Qur’ân 5, 125) ; « Les serviteurs du Tout-Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre, qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : « Paix » (…) Qui lorsque les versets de leur Seigneur leur sont rappelés, ne deviennent ni sourds ni aveugles ; Et disent : « Seigneur, donne-nous, en nos épouses et nos descendants, la joie des yeux, et fait de nous des guide pour les pieux. Ceux-là auront pour récompense un lieu élevé au Paradis grâce à leur endurance, et ils y seront accueillis avec le salut et la paix » (Qur’ân 25, 63-76).

Ainsi que des ahadiths comme ceux-là :

« Il n’est rien qui ne soit embelli par la douceur, il n’est rien qui, privé de la douceur, ne soit terni » (hadîth rapporté par Muslim dans son Sahîh).

« Celui à qui il a été donné sa part de douceur, il lui a certes été donné sa part de bien. Et celui qui a été privé de sa part de douceur a certes été privé de sa part de bien » (hadith rapporté par At-Tirmidhî dans ses Sunan).

« Le Prophète ayant donné un bisou à son petit-fils al-Hassân, al-Aqra” ibn Hâbis al-Tamîmî était chez lui et lui dit : « J’ai 10 enfants, et je n’ai jamais embrassé l’un d’entre eux ! ». Le Prophète Muhammad ‘alayhî salât wa salâm) le regarda alors et dit : « Celui qui n’éprouve pas de la miséricorde, Allâh n’en éprouvera pas non plus à son égard » » (Hadîth rapporté par At-Tirmidhî et Abû Nu’aym).


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