La Turquie et le conflit azerbaïdjano-arménien

Dans le conflit qui oppose l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la Turquie a pris le parti de l’Azerbaïdjan, pour plusieurs raisons. Premièrement leur proximité culturelle, linguistique et religieuse (bien que l’Azerbaïdjan soit majoritairement shiite du point de vue « culturel », ils sont plus proches des turcs sunnites que des iraniens shiites), et deuxièmement leur histoire commune, surtout depuis les derniers siècles, où turcs, kurdes et azéris avaient subi les massacres commis par les milices arméniennes, précédant ainsi les événements tragiques de 1915. Avec l’effondrement de l’EX-URSS, les problèmes et conflits liés aux partages des frontières se sont multipliés, et se sont, dans cette affaire, cristallisés autour de 3 régions : le Nakhitchevan, le Zanguezour (région arménienne actuelle de Syunik) et le Karabagh (orthographié aussi Karabakh). Les 2 pays se disputent donc au sujet des frontières au niveau de ces 3 régions. Historiquement, il est difficile de dire à qui pourrait appartenir légitimement ces régions, en ce sens qu’elles ont été dominées par différents empires tout au long de l’histoire, et que le pourcentage de population lié à chaque ethnie a varié selon les époques, et que certaines d’entre elles, – de part et d’autre -, ont été victimes de déportations, d’injustices (dont des massacres) et de discriminations, aussi bien les azéris que les arméniens, ainsi que d’autres ethnies. Cependant, dans l’histoire « récente », le Karabagh appartenait de droit à l’Azerbaïdjan. Mais l’Arménie ne l’entendait pas de cette oreille, et tout en refusant la proposition azérie (proposition réitérée encore jusqu’à aujourd’hui, mais avec un refus systématique de l’Arménie de céder quoi que ce soit) d’accorder un statut autonome à cette région, – garantissant leur sécurité et leur liberté -, mais rattachée au territoire azerbaïdjanais, les forces arméniennes, en prétextant des discriminations sous le pouvoir soviétique (existantes vu les longs contentieux qui existaient déjà, mais sommes toutes très exagérées), ont provoqué de nombreux incidents et pris les armes, massacrant les azéris et les autres ethnies de la région dès les années 80. Sous l’URSS, les régions arméniennes et azéries étaient sous leur domination, puis l’URSS attribue la gouvernance du Haut-Karabakh à la République soviétique azerbaïdjanaise. Dépendant donc de la même autorité politique à ce moment-là, et les azéris pouvant prétendre aussi à une totale légitimité du point de vue historique, culturel et démographique, cette décision politique entérine et fixe donc les frontières officielles de l’Azerbaïdjan, que l’Arménie n’acceptera pas. Ce conflit (1988 – 1994) provoquera l’exil de plus de 800 000 azéris d’Arménie et du Karabagh, et 400 000 arméniens de l’Azerbaïdjan[1]. En raison des massacres contre les azéris et de leur exil forcé, le Haut-Karabagh est « logiquement » composé d’une majorité d’arméniens. En 1994 (vers la fin de la guerre), les forces arméniennes contrôlent environ 9 % du territoire azerbaïdjanais (14 % avec l’enclave montagneuse). Ce conflit, durant la guerre, – avant le cessez-le-feu officiel -, aurait fait, selon les différentes estimations, entre 25 000 et 60 000 morts[2]. La Russie, suite à un accord, assure la sécurité militaire de l’Arménie mais non pas du Haut-Karabagh, et vend des armes aux 2 pays, cette situation lui étant plutôt favorable du point de vue économique aussi bien que géostratégique, contrairement à une guerre ouverte et « poreuse ». Durant la guerre, la Russie a joué sur tous les tableaux, d’où les critiques et reproches émanant du camp arménien tout comme du camp azéri. Quant à l’Iran, elle a soutenu l’Arménie à différents niveaux, ce qui a froissé l’Azerbaïdjan. Les 2 pays s’accusent mutuellement de « génocide » et de « nettoyage ethnique »[3], exagérant parfois dans leurs propos, ou instrumentalisant certains faits isolés pour justifier ensuite des opérations militaires et une vision « binaire » du conflit. Sur les pages pro-arméniennes, – dénoncées par certains arméniens -, on assiste à de nombreuses propagandes ainsi que des appels à une « guerre totale » et à du révisionnisme de bas étage, ce qui suscite en retour, des réponses parfois tout aussi binaires du côté turco-azéri, mais qui ont le droit international de leur côté, malgré le soutien idéologico-politique que possède l’Arménie (avec des pays comme la Grèce, la Russie, la France, etc.), mais qui ne peuvent pas agir en premier lieu, puisque l’Arménie n’est pas dans le respect du droit international sur cette question. La Turquie et l’Azerbaïdjan n’ont jamais contesté les frontières de l’Arménie, ni leur souveraineté nationale, contrairement aux gouvernements successifs en Arménie, qui contestent l’intégrité territoriale de la Turquie et de l’Azerbaïdjan, et s’allie souvent avec l’organisation PKK contre la Turquie. Les kurdes, dans leur majorité, se positionnent contre les agressions arméniennes, – non seulement celles du passé qui visaient la population kurde mais aussi celles du présent dans le conflit actuel -. Seuls les kurdes affiliés au PKK, – une minorité donc -, soutiennent les ambitions belliqueuses de l’Arménie. Quant aux arméniens, ils sont divisés aussi, car certains (qu’ils soient musulmans ou non) critiquent l’agressivité du gouvernement[4], tandis que d’autres, la soutiennent. La majorité des arméniens s’accordent cependant à dénoncer la forte corruption politique du gouvernement arménien, qui tente en grande partie par ce moyen de rallier l’opinion publique arménienne à sa cause dans leur agenda politique colonial (selon le point de vue), mais objectivement agressif et belliqueux. Les autorités arméniennes préfèrent donc sacrifier (et jouer avec) la vie de toute la population arménienne, dans une guerre illégitime à bien des égards, plutôt que d’empêcher la corruption politique de leur Etat et de tuer des innocents, et de rendre également un territoire qui appartient à un autre pays, qui suffirait à éviter des bains de sang et des conflits continus.

   En septembre 2020, l’Arménie a mené des attaques contre l’Azerbaïdjan, et la Turquie a donc fustigé l’Arménie qui a attaqué des zones d’habitation civile en Azerbaïdjan. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a fait savoir que l’armée arménienne a ouvert le feu à l’aide d’armes lourdes, de mortiers et d’obus dimanche (27 septembre) matin vers 06h00 contre les positions de l’armée azerbaïdjanaise mais aussi les zones d’habitation civile. La Turquie a donc vivement réagi contre les attaques perpétrées par l’Arménie : « Le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a souligné que l’Arménie a violé le cessez-le-feu en s’attaquant aux zones d’habitation civile. « La communauté internationale doit pouvoir dire « stop » à cette provocation dangereuse. La Turquie est aux côtés de l’Azerbaïdjan face à ces attaques. Nous souhaitons la Bénédiction Divine à nos frères décédés. L’Azerbaïdjan n’est pas seule, elle a le plein soutien de la Turquie » a déclaré Kalin depuis son compte Twitter. Le président de la Grande Assemblée nationale de Turquie Mustafa Sentop a affirmé de son côté que la Turquie continuera de se porter aux côtés de l’Azerbaïdjan avec toute sa force. « Les dernières attaques contre les civils ont montré que l’Arménie n’est pas uniquement une menace contre l’Azerbaïdjan mais un Etat terroriste incorrigible pour la paix régionale. Elle est la seule responsable des conséquences qui en découleront » a relevé Sentop. Le porte-parole du parti pour la Justice et le Développement AK Parti, Omer Celik, a fermement condamné les attaques arméniennes. « « Une fois de plus, l’Arménie a mené une provocation en méprisant le droit. Ces « réseaux de massacre » affiliés à l’Arménie commettent un crime contre l’humanité avec ces attaques. La communauté internationale doit hausser le ton contre l’Arménie » a martelé Celik. (…) Plusieurs civils ont été tués et blessés lors de l’attaque, tandis que les infrastructures ont été fortement endommagées »[5].

   Le 27 septembre 2020, suite aux agressions arméniennes contre des cibles azéris (civils et militaires), l’Azerbaidjan a décidé de mener une opération militaire (avec le soutien logistique de la Turquie) afin de riposter puis de récupérer le territoire azerbaïdjanais du Haut-Karabakh (illégalement et immoralement) colonisé par les forces d’occupation arménienne depuis près de 30 ans. Quelques heures plus tard, l’Azerbaïdjan reprend le contrôle de 6 villages et d’une montagne. Les villages Karahanbeyli, Gervend, Koy Gerediz, Yukari Abdurrahmanli, Buyuk Mercanli et Nuzgar, sous occupation arménienne depuis des années, ont ainsi été libérés et récupérés. « Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a fait savoir que 6 villages dans les régions Fuzuli et Cebrayil ont été sauvés de l’occupation arménienne. Le porte-parole du ministère Anar Eyvazov a indiqué lors d’une conférence de presse que les villages Karahanbeyli, Gervend, Koy Gerediz, Yukari Abdurrahmanli, Buyuk Mercanli et Nuzgar, sous occupation arménienne depuis des années, ont été sauvés. Il a affirmé que l’armée azerbaïdjanaise a également pris le contrôle « sur certaines hauteurs stratégiques », tout en précisant que les opérations se poursuivent pour prendre le contrôle des autres zones d’habitation. Entre-temps, le commandement militaire azerbaïdjanais a sommé le commandant de la garnison des forces armées arméniennes présente dans la zone occupée de Agdere, de « ne pas montrer de résistance et de se livrer » pour qu’il n’y ait pas d’autres pertes. Le ministère azerbaïdjanais a fait savoir que si la garnison arménienne se rend, le traitement vis-à-vis des prisonniers de guerres et des otages civils se fera conformément à la Convention de Genève et du droit international. Il a souligné que si les forces arméniennes poursuivent leur résistance, « toutes personnes armées seront neutralisées ». Par ailleurs, l’assemblée nationale azerbaïdjanaise a décrété la loi martiale dans les zones risquées et la ligne de front »[6].  

   Toujours en date du 27 septembre, le président Erdogan a fait une déclaration sur son compte Twitter au sujet de l’attaque arménienne contre l’Azerbaïdjan : « « Avec cette nouvelle attaque contre l’Azerbaïdjan qui vient s’ajouter aux autres, l’Arménie a montré une nouvelle fois qu’elle constitue un grand danger pour la paix et la sérénité de la région. Comme toujours, la nation turque est aux côtés de ses frères azerbaïdjanais avec tous ses moyens » a affirmé Erdogan. Le président turc a également critiqué la communauté internationale pour son « deux poids deux mesures » relevant d’une absence de réaction suffisante et nécessaire face à l’agressivité provocatrice de l’Arménie. « Le trio de Minsk (Russie, Etats-Unis, France) qui préserve son attitude négligente depuis près de 30 ans, est encore loin d’une quelconque approche axée sur la résolution de la question. J’invite le peuple arménien à prendre en charge son avenir face aux administrations qui les mènent à une catastrophe et à ceux qui les utilisent comme des marionnettes. J’appelle également le monde entier à prendre place aux côtés de l’Azerbaïdjan dans sa lutte contre l’occupation et l’oppression », a-t-il déclaré. Erdogan a indiqué avoir effectué un entretien téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev. « Comme je l’ai dit à mon frère Ilham Aliev qui a fait preuve une fois de plus de détermination et de perspicacité, la Turquie restera solidaire et renforcera cette solidarité avec ses frères azerbaïdjanais selon le principe ‘une seule nation, deux Etats’ », a conclu le président turc »[7].

   Quant au président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, le même jour, il mettait en garde ceux qui s’en prendront encore à son pays et à ses habitants : « Ceux qui tentent d’intimider l’Azerbaïdjan le regretteront, a déclaré dimanche le Président de l’Azerbaïdjan, en référence aux graves provocations de l’armée arménienne survenues en début de matinée. Dans un discours adressé à la nation, le président Ilham Aliyev a déclaré que les forces armées arméniennes ont ouvert le feu contre des zones résidentielles et des positions militaires azerbaïdjanaises en utilisant divers types d’armes, y compris l’artillerie lourde. « Les tirs ennemis ont fait des victimes parmi la population civile et parmi nos militaires. Certaines personnes ont été blessées. Qu’Allah accorde le repos à nos martyrs », a-t-il déclaré, sans préciser le nombre de victimes. Aliyev a juré de venger le sang des martyrs, affirmant que l’armée azerbaïdjanaise continuera à riposter aux violations de l’armée arménienne, dont de nombreux équipements militaires ont été détruits.

« C’est là une nouvelle manifestation du fascisme arménien », a-t-il ajouté. Le leader azerbaïdjanais a ajouté qu’en plus de ses attaques, l’Arménie poursuit son implantation illégale sur les territoires azerbaïdjanais. « L’Azerbaïdjan défend ses terres, et le Haut-Karabakh appartient à l’Azerbaïdjan », a affirmé Aliyev .

– Violations antérieures du cessez-le-feu

En juillet dernier, des tirs d’artillerie de l’armée arménienne contre des positions azerbaïdjanaises ont fait 12 martyrs parmi les soldats azerbaïdjanais, dont des hauts gradés, ainsi que 4 blessés.

Un civil âgé a également trouvé la mort dans cette attaque.

Le 21 septembre, les affrontements ont repris dans cette même région avec le martyre d’un soldat de l’armée azerbaïdjanaise ainsi que la blessure d’un autre.

Depuis 1991, l’armée arménienne occupe illégalement le Haut-Karabakh, ou région du Nagorny-Karabakh, un territoire internationalement reconnu comme étant celui de l’Azerbaïdjan.

Quatre résolutions du Conseil de sécurité et deux de l’Assemblée générale des Nations unies, ainsi que plusieurs recommandations d’organisations internationales, appellent au retrait des forces arméniennes d’occupation du Haut-Karabakh et de sept autres régions azerbaïdjanaises occupées. Le Groupe de Minsk de l’OSCE — coprésidé par la France, la Russie et les États-Unis — a été créé en 1992 pour trouver une solution pacifique au conflit, mais sans résultat concret à ce jour »[8].

   Le 28 septembre 2020, l’Azerbaïdjan affirme que plus 550 soldats arméniens sont morts (ou gravement blessés) dans les affrontements de dimanche (27 septembre 2020). Selon une déclaration faite par le ministère azerbaïdjanais de la Défense : « 22 tanks et autres véhicules blindés, 15 systèmes de défense antiaériens, 18 drones et 8 obus de l’Arménie qui a enregistré de grandes pertes, ont été anéantis Selon la déclaration plus de 550 soldats arméniens ont été tués et blessés et trois dépôts de munitions de l’armée ennemie ont été anéantis. Le lieutenant-colonel Lernik Babayan, commmandant des troupes ennemies a été tué dans les affrontements qui ont eu lieu autour du village Talis non-loin de la région de Terter. Un grand nombre de soldats aux ordres de Babayan ont été tués. Le contrôle de certaines régions en hauteur autour du village Talis, occupées par les forces ennemies, a été repris. Le ministère a partagé des images prises par voie aérienne montrant les corps sans vie des soldats arméniens »[9]. Bien que les opérations turco-azéries aient été efficaces, les chiffres concernant les victimes semblent un peu exagérés, bien que cela soit techniquement possible également, mais comme souvent, on observe une certaine exagération de part et d’autre dans les camps qui s’affrontent lors d’une guerre (cela sert la propagande et permet de renforcer l’impact d’une opération et la ferveur de son propre camp et l’ardeur au combat).

   Alors que ce conflit n’a rien de religieux, mais concerne des oppositions ethnico-géographiques, des autorités arméniennes tentent de faire passer cette guerre comme étant « religieuse » pour justifier ses ambitions politiques, et faire croire qu’il en va de la survie et de l’identité du peuple arménien alors qu’il n’en est rien. On a ainsi pu voir le Ministre des Affaires étrangères arménien arme à la main et grosse croix autour du cou, utilisant ainsi des symboles religieux pour justifier leurs agressions auprès du peuple arménien, en leur « vendant » cette guerre comme étant une « nécessité », et en inversant les rôles, qualifiant l’Azerbaïdjan « d’agresseur » quand il ne s’agit là que de récupérer un territoire qui leur revient de droit, colonisé et spolié par les forces arméniennes depuis près de 30 ans. Déjà en 1918 les forces arméniennes avaient commis des massacres et des opérations de nettoyage ethnique contre les musulmans azéris, kurdes, turcs, daghestanais mais aussi arméniens (musulmans) de la région. De nombreux témoignages aussi bien civils que militaires, ainsi que des documents, existent, documentant ainsi abondamment ces massacres, – souvent gratuits -. Que ce soit les sources russes, ottomanes ou britanniques, elles convergent toutes à ce sujet. C’est d’ailleurs cela qui motiva les Ottomans à intervenir dans cette région pour empêcher d’autres massacres[10]. Dans les années 80, soit presqu’un siècle plus tard, les forces arméniennes ont reproduit la même chose dans la région du Haut-Karabagh (Karabakh), ce qui a conduit à la mort d’environ 30 000 personnes. Depuis 1991, les séparatistes arméniens ont fait du nettoyage ethnique dans la région, ont détruit ou transformé des mosquées, et ont occupé la région militairement en toute illégalité, tout en poursuivant encore des excursions militaires et des agressions (contre des cibles militaires et civils azéris) en territoire azerbaïdjanais.

  Le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar appelle l’Arménie à quitter le territoire azerbaïdjanais qu’elle occupe : « Nous sommes aux côtés de nos frères azerbaïdjanais, dans la défense de leur propre territoire, a-t-il déclaré. L’Arménie doit immédiatement cesser les attaques et renvoyer les mercenaires et les terroristes venus de l’étranger. Elle doit quitter le territoire azerbaïdjanais qu’elle occupe. Il faut ainsi permettre la trêve, la paix et la stabilité ». Akar a critiqué les parties qui appellent maintenant au dialogue, d’avoir gardé le silence pendant 30 ans, alors que l’Arménie occupait les territoires en question, massacrait les civils azerbaïdjanais et forçait des millions de civils à se déplacer »[11].

   L’Arménie refuse effectivement toutes les solutions diplomatiques, de même que de régler les contentieux à partir des archives historiques indépendantes et ouvertes, préférant compter sur le lobbying et les pots-de-vin politiques pour exercer des pressions politiques afin de mieux spolier économiquement la Turquie et l’Azerbaïdjan, chose que n’accepterait aucun Etat digne de ce nom. Les Turcs sont connus pour respecter leur engagement et leur sens du partage, à condition que les autres acteurs se montrent justes, équitables et raisonnables, mais dans le cas contraire, si la Turquie est menacée dans son intégrité territoriale ou dans son identité, les conséquences pourraient être désastreuses, et répondre de façon peut-être aussi fanatique et extrémiste que ceux qui constituent une menace de par leurs hostilités répétées.


Notes :

[1] The 2008 World Factbook, Central Intelligence Agency, Washington, 2008.

[2] Il n’y a pas eu de décompte officiel, mais le Time Magazine reprend le nombre d’au moins 35 000 victimes de chaque côté, soit environ 70 000 morts (“When to Jump In: The World’s Other Wars”, Time Magazine, 19 avril 1999 : https://time.com/time/archive/preview/0,10987,990805,00.html) tandis que la NPR parle plutôt de 30 000 victimes (“No End in Sight to Fighting in Nagorno-Karabakh”, NPR, 23 avril 2006 : https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=5357869&t=1601305647688). La NPR est le principal réseau de radiodiffusion non-commercial et de service public des États-Unis.

[3] L’historien Michael A. Reynolds dans son livre très bien documenté intitulé Shattering Empires: The Clash and Collapse of the Ottoman and Russian Empires, 1908–1918 (éd. Cambridge University Press, 2011) déconstruit beaucoup de « mythes » et propagandes arméniennes, russes et occidentales, montrant les massacres commis par les arméniens envers les autres populations, le fait que les « arméniens » étaient mal vus par d’autres ethnies chrétiennes, etc., et que les turcs, azéris, kurdes, assyriens, chaldéens et autres populations ont aussi beaucoup souffert dans cette période trouble et sanglante de l’histoire de l’Humanité, souvent pris en otage dans les guerres que se livraient les différents empires.

[4] Nous connaissons des arméniens musulmans, – et non-musulmans – qui dénoncent les mensonges pro-arméniens et contestaient le « génocide », de même qu’ils dénoncent les agressions commises par le gouvernement arménien. Il y a aussi des arméniens musulmans qui ont été endoctrinés par la propagande gouvernementale arménienne, et qui partagent une grande partie des revendications officielles de l’Arménie.

[5] “La Turquie fustige l’Arménie qui a attaqué des zones d’habitation civile en Azerbaïdjan”, TRT, 27 septembre 2020 : https://www.trt.net.tr/francais/turquie/2020/09/27/la-turquie-fustige-l-armenie-qui-a-attaque-des-zones-d-habitation-civile-en-azerbaidjan-1497966

[6]  “Occupation arménienne : L’Azerbaïdjan reprend le contrôle de 6 villages”, TRT, 27 septembre 2020 : https://www.trt.net.tr/francais/afrique-asie/2020/09/27/occupation-armenienne-l-azerbaidjan-reprend-le-controle-de-6-villages-1498151

[7] “Erdogan : “L’Arménie a de  nouveau montré qu’elle est la plus grande menace pour la région””, TRT, 27 septembre 2020 : https://www.trt.net.tr/francais/turquie/2020/09/27/erdogan-l-armenie-a-de-nouveau-montre-qu-elle-est-la-plus-grande-menace-pour-la-region-1498079

[8] “Ilham Aliyev : “Ceux qui tentent d’intimider l’Azerbaïdjan le regretteront””, TRT, 27 septembre 2020 : https://www.trt.net.tr/francais/afrique-asie/2020/09/27/ilham-aliyev-ceux-qui-tentent-d-intimider-l-azerbaidjan-le-regretteront-1498133

[9] “L’Azerbaïdjan affirme que plus 550 soldats arméniens sont morts dans les affrontements dimanche”, TRT, 28 septembre 2020 : https://www.trt.net.tr/francais/afrique-asie/2020/09/28/l-azerbaidjan-affirme-que-plus-550-soldats-armeniens-sont-morts-dans-les-affrontements-dimanche-1498653

[10] Voir notamment The convergent analysis of Russian, British, French, and American officials regarding the Armenian Volunteers (1914-1922), Institute for Turkish Studies, 2011 ; Notes d’un officier Supérieur russe sur les atrocités d’Erzurum du colonel Twerdo Khlebof, 1919. Ces 2 ouvrages existent au format pdf.

[11] “”Nous sommes aux côtés de nos frères azerbaïdjanais, dans la défense de leur propre territoire””, TRT, 28 septembre 2020 : https://www.trt.net.tr/francais/turquie/2020/09/28/nous-sommes-aux-cotes-de-nos-freres-azerbaidjanais-dans-la-defense-de-leur-propre-territoire-1498719


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