La « traite orientale », l’esclavage et la question de l’esclavage sexuel en Islam

   Sujet fort polémique à notre époque, mais il faut arrêter avec cette appellation de « traite arabo-musulmane », puisqu’il faudrait plutôt parler de « traite orientale ou orientalo-occidentale », car les esclavagistes étaient en effet des juifs, des arabes, des berbères, des européens, des iraniens, des kurdes, des turcs, des chinois, des africains eux-mêmes, etc., puisque le commerce d’esclaves (qui existe encore sous d’autres formes aujourd’hui, notamment au sein du salariat, dans le monde du sport, de la prostitution, etc.) englobait l’Afrique, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie durant l’ère médiévale, alors que l’islam interdisait l’oppression, la maltraitance, le racisme ou la déshumanisation, et même l’esclavage en soi quand les gens étaient déjà libres, sauf pour les combattants ennemis ou leurs proches qui avaient fait la guerre aux Musulmans, devenant ainsi des captifs de guerre, mais que l’Islam ordonnait de bien traiter, puis de libérer (volontairement ou sous leur demande s’ils n’étaient pas des criminels, cf. Qur’ân) après la guerre ou de les échanger contre des prisonniers ou captifs musulmans.

  Selon l’islam, ils étaient des êtres humains avec leurs droits et leur dignité, qui pouvaient être affranchis par différents moyens, avec l’interdiction de les tuer, insulter, frapper, humilier, mépriser, surcharger ou prostituer, et interdiction de les violer ou les agresser sexuellement ou psychologiquement aussi. Ils avaient droit au mariage, à l’affranchissement sur demande, à obtenir justice et réparation en cas d’abus, et même à occuper les fonctions sociales ou politiques les plus importantes, notamment en tant que gouverneur ou chef des armées. Une simple gifle à leur encontre était considérée selon l’islam comme un grand péché exigeant l’affranchissement en guise d’expiation (cf. Sahih Muslim) et contrevenant à l’ordre qurânique de les considérer avec bonté et bienveillance (cf. Qur’ân 4/36), que dire alors pour ce qui est encore plus grave que la gifle, comme le viol, la torture, la maltraitance ou le meurtre ?

  Cependant, bien des arabes (musulmans, judaïsés, chrétiens ou idolâtres) ont délaissé les préceptes islamiques pour se conformer plutôt à la culture répandue de l’époque vis-à-vis de l’esclavage.

  La traite « transatlantique » a fait près de 10 fois plus de victimes en 2 fois moins de temps que la « traite médiévale », qui dépassait de loin le seul monde arabe ou musulman. En 1978, l’historien et journaliste Basil Davidson (1914 – 2010) dans The African slave trade from the fifteenth to the nineteenth century: reports and papers of the meeting of experts organized by UNESCO at Port-au-Prince, Haiti,  écrivait à propos de la seule traite atlantique : « Malgré les efforts sérieux déployés ces dernières années pour parvenir à une conclusion globale, les divergences d’évaluation de l’ampleur mondiale de la traite négrière demeurent marquées et sont apparues au cours des discussions. Selon certains participants souhaitant prendre en compte des facteurs tels que les pertes lors des captures et des traversées terrestres à travers l’Afrique, ainsi que les décès lors des traversées maritimes, les pertes africaines au cours des 4 siècles de la traite négrière atlantique doivent être estimées à quelque 210 millions d’êtres humains (…). Pour certains territoires d’accueil, l’incertitude est similaire. Pour le Brésil, par exemple, les estimations les plus élevées sont 4 fois supérieures aux plus basses » et « Un trafic qui probablement impliquait la déportation ou la mort de plusieurs dizaines de millions d’Africains sur 3 ou 4 siècles, les estimations vont de 30 millions à 100 millions… »[1]. Pour l’historien David Stannard dans American Holocaust (Oxford University Press, USA, 1992) le bilan peut atteindre les 60 millions de victimes.

  Ainsi, l’estimation la plus haute pour la « traite orientale », entre le 7e siècle et le 20e siècle (environ de 670 à 1900), parle d’environ 17 millions de victimes (incluant les déportations) sur plus de 1200 ans (par des esclavagistes berbères, arabes, juifs, iraniens, européens, africains, etc.), bien que ce chiffre élevé soit difficilement démontrable faute de sources fiables de première main, mais qui n’est pas impossible (quelques milliers de victimes par an sur de vastes régions géographiques). L’historien Olivier Grenouilleau a lui-même reconnu dans une interview de janvier 2005, juste après la sortie de son livre sur le sujet, que l’estimation de Ralph Austen dont il s’est servi est sujette à une marge d’erreur exceptionnellement élevée, de plus ou moins 25 %[2] (soit entre 12, 75 millions et 17 millions). Cette estimation est aussi considérée comme « hypothétique » par l’historienne et spécialiste de l’Afrique Catherine Coquery-Vidrovitch dans Enjeux politiques de l’histoire coloniale (éd. Agone, 2009, p. 187).

  Or, les estimations les plus élevées pour la « traite atlantique », qui sont mieux documentées et dont tout le monde reconnaît le caractère plus intensif, – malgré les différences d’estimation – parlent d’environ 30 millions (a minima) à 100 millions de victimes directes et indirectes sur environ 4 siècles (de 1450 à 1910) pour les estimations les plus sérieuses – sachant que d’autres vont jusqu’à évoquer 400 millions de victimes directes et indirectes (en incluant aussi la traite interne entre royaumes africains) – et avec des motivations essentiellement racialistes, du fait essentiellement d’occidentaux et de personnalités juives comme l’ont écrit aussi des historiens et chroniqueurs juifs eux-mêmes, mais contrairement à ce qu’ont pu dire des auteurs et historiens antisémites, les Juifs n’étaient pas les seuls qui étaient impliqués dans le commerce d’esclaves.

  « Au Moyen Âge, l’Église catholique interdit aux Juifs l’emploi d’esclaves et de serviteurs chrétiens mais les autorise à pratiquer le commerce d’esclaves païens. Du 16e siècle au 19e siècle, les grands États européens et les Compagnies des Indes britannique, française et néerlandaise pratiquent la traite des esclaves à laquelle participent quelques marchands juifs pendant que le sud des États-Unis maintient cet usage jusqu’à la guerre de Sécession. Dans ces États du Sud, en 1830, on compte 120 Juifs parmi les 45 000 propriétaires de plus de 20 esclaves, et 20 Juifs parmi les 12 000 propriétaires de plus de 50 esclaves »[3]. Dans son Histoire des Juifs (publié en 1947, puis édité en 1967 et 1969 en 2 volumes par Madeleine Touati), l’historien médiéviste Salomon Grayzel (1896 – 1980) écrit : « Les Juifs furent parmi les plus importants marchands d’esclaves. À mesure que les habitants d’Allemagne occidentale pénétraient plus avant en Europe centrale, entraînant la population slave vers l’Est et accaparant leurs terres, ils faisaient des prisonniers que des marchands juifs achetaient, emmenaient vers d’autre pays où ils les revendaient à des Chrétiens et à des Musulmans ».

  Au 9e siècle, l’historien, géographe, musicien et érudit persan de confession musulmane Abû-l-Qâssim Ubayd’Allâh Ibn Khordadbeh (vers 820-912) décrit dans son Kitâb al-masâlik wa al-mamâlik (Livre des Routes et des Royaumes) les 2 routes utilisées par les marchands juifs d’esclaves (appelés les Radhanites), celle d’Est en Ouest et celle d’Ouest en Est. Le roi Louis le Pieux (778-840) accorde des chartes aux Juifs visitant son royaume, les autorisant à pratiquer le commerce d’esclaves, pourvu que ceux-ci n’aient pas été baptisés. Plusieurs Juifs espagnols tirent leur fortune de la traite d’esclaves slavons achetés en Andalousie. De même, des Juifs de Verdun, vers l’an 949, achètent des esclaves dans les environs et les revendent en Espagne comme le rapportent Isidore Singer et Joseph Jacobs dans Slave Trade, Jewsh Encyclopedia, 1906[4].

  Tous les historiens, même Juifs, s’accordent donc à reconnaître l’implication d’esclavagistes juifs aux côtés d’autres esclavagistes chrétiens ou non-religieux – et les Chrétiens reconnaissent aussi l’existence d’esclavagistes chrétiens dans le monde chrétien ou ailleurs tout au long du Moyen-âge et même après -, mais la polémique porte plutôt sur la disproportion (ou surreprésentation) ou non de leur rôle premier, égalitaire ou secondaire dans la traite d’esclaves (et ici surtout concernant les populations africaines). En Israël et en Occident cependant, des personnalités sionistes se disant Juifs (mais pouvant n’être que des judaïsés tardifs d’il y a quelques siècles seulement en Europe de l’Est issus des populations khazars) ne regrettent pas l’esclavage du passé et perpétuent cette mentalité coloniale et raciste, et espèrent même réduire en esclavage aujourd’hui les Africains, les Arabes, les asiatiques et même les Blancs, ne laissant que 2 choix aux non-sionistes de leur communauté : la mort ou l’esclavage : « L’idéologie messianique 🇮🇱 sioniste au pouvoir :  « Ces milliards de Goyims (non-juifs) qui peuplent la planète seront au service des juifs. Quand le Messie sera là on aura chacun 2800 esclaves. Ils travailleront pour nous… »[5]. Vision partagée encore par les capitalistes occidentaux à l’égard du reste du monde, qu’ils voient encore comme des colonisés et des esclaves qu’ils peuvent asservir, opprimer, spoiler et tuer en toute impunité. De même, les plus fanatiques des ultra-nationalistes hindous ou des daeshites, ou les islamophobes parmi les identitaires adoptent également ce genre de mentalité et de discours. L’analyste politique, réalisatrice, autrice et activiste canadienne d’origine juive Naomi Klein rappelle que le judaïsme n’est pas le sionisme : « Trop de gens de notre peuple succombe une nouvelle fois, comme à l’époque de Moïse, aux fausses idoles, et la fausse idole, matérielle et profane, s’appelle cette fois le sionisme, qui transforme une métaphore de libération et de justice en colonialisme et en génocide »[6]. Farouchement anti-sioniste et anticapitaliste, elle milite pour la paix et la justice.

  Pour conclure cet aspect de la problématique, nous signalons que la « traite d’esclave » n’avait pas existé sous l’autorité du Prophète (ﷺ) ni des Califes bien-guidés : Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî et Hassân), les quelques récits isolés à ce sujet sont même apocryphes d’ailleurs, contredisant par ailleurs le Qur’ân, la Sunnah mutawatir et d’autres récits authentifiés. En effet, les préoccupations majeures du Prophète (ﷺ) et des Califes bien-guidés parmi ceux qui l’ont connu, étaient d’enseigner le Tawhid, la vertu et la sagesse, d’instaurer la justice, de soulager la souffrance des gens, de soutenir les opprimés et les pauvres, d’affranchir les esclaves (et d’ordonner la bonté à leur égard le temps qu’ils soient affranchis) et de rembourser et soulager la dette des gens endettés ou « esclaves ». Mais lorsque les préoccupations et aspirations des dirigeants ultérieurs, venus après eux, ont changé, pour s’occuper des choses plus mondaines ou mercantiles, le retour de cette pratique et mentalité de la « jahiliyya » (période d’ignorance et décadence pré-islamique entre la venue et l’apparition de 2 prophètes) a refait surface. Cela est donc apparu plus tard, lorsque les dirigeants s’éloignaient des préceptes islamiques en la matière.

   Si la notion d’esclavage sexuel n’existe pas en Islam  – puisque la violence, la contrainte sexuelle ou physique et la débauche sont illicites en Islam -, la notion d’esclavage quant à elle, existe bien en Islam, Mais la question de l’esclavage est abordée dans le Qur’ân et la Sunnah dans le sens d’une incitation aux croyants pour les affranchir autant que possible – notamment à travers l’un des piliers de l’islam, à savoir la Zakât -, tout en interdisant les Musulmans d’asservir des gens libres – , avec l’exception des captifs de guerre face aux forces ennemies qui imposeraient la guerre aux Musulmans, et qui sont donc des captifs de guerre à titre temporaire, jusqu’à leur libération. Mais quant aux esclaves qui existaient déjà, ceux-ci, dans l’attente de leur affranchissement, devaient être traités avec bonté et justice tout comme les autres catégories sociales : « Adorez Allâh et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté, bienfaisance et bienveillance envers vos père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les serviteurs/employés qui sont sous votre responsabilité, car Allâh n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant » (Qur’ân 4, 36), et ce, sans aucune restriction de religion, de classe sociale, de sexe, de couleur de peau, de race, d’origine ethnique, d’âge, d’orientation politique ou philosophique, tant que ce ne sont pas des criminels endurcis. Dans le Tafsîr de Fakhr ud-Dîn Râzî concernant ce passage il dit : « (…) Sachez qu’un bon traitement envers les serviteurs est de plusieurs points de vue : Premièrement, qu’ils ne sont pas tenus responsables de ce qu’ils sont incapables de faire. Deuxièmement, qu’ils ne soient pas blessés par des mots grossiers. Il devrait plutôt vivre avec eux en bonne compagnie. Troisièmement, qu’ils reçoivent de la nourriture et des vêtements selon leurs besoins ». Quant à l’imâm Al-Qurtûbî, il dit dans son Tafsîr sur ce passage qurânique 4/36 : « Selon le consensus des savants, il s’agit d’une aya muhkama (verset explicite, catégorique et évident excluant toute possibilité logique ou linguistique d’interprétation contraire par rapport au sens apparent et voulu du Texte), qui n’a rien d’abrogé, et c’est le cas dans l’ensemble des Livres ; Et s’il n’en était pas ainsi, cela serait connu du point de vue de l’intellect, même si cela n’avait pas été révélé dans le Livre. (…) Je dis sur la base de ce verset, un traitement aimable et bienveillant des voisins [et des autres catégories mentionnées] est enjoint, qu’ils soient musulmans ou incroyants, et c’est la bonne chose à faire. Un traitement bienveillant peut être dans le sens d’aider ou cela peut être dans le sens d’être gentil, de s’abstenir de faire du mal et de les soutenir (dans ce qui est licite) (…). « Le voisin éloigné » sont les juifs et les chrétiens. C’est pourquoi j’affirme que l’ordre concernant le (bon traitement du) voisin est une injonction (à l’égard du voisin éloigné), qu’il soit musulman ou incroyant, et c’est exact ». Ce verset stipule un ordre adressé aux croyants, à savoir lier le Tawhid à la justice et à la bonté d’âme, injonction universelle, et attitude à adopter envers toutes les catégories sociales d’individus (Musulmans ou incroyants) tant qu’ils se retiennent de nous combattre ou de commettre un meurtre ou une injustice évidente. Nulle part dans le Qur’ân ni dans la Sunnah purifiée il n’est indiqué que ce verset serait abrogé d’une quelconque manière. Et même plus, même les exégètes partisans de la théorie « tardive » de l’abrogation affirment clairement que ce verset n’est en aucun cas abrogé. Tous les versets du Qur’ân, et les ahadiths (qui sont réellement) du Prophète (ﷺ) doivent donc s’interpréter à la lumière de ce passage qurânique catégorique, universel et explicite, c’est-à-dire que le croyant doit constamment observer le Tawhîd, la courtoisie et la bonté d’âme, et se préserver de ce qui s’y oppose comme l’idolâtrie, l’injustice, l’oppression, l’indécence, la tyrannie, l’abus, la vilénie, la méchanceté, l’obscénité, l’insulte, les mauvaises manières, la dureté, la cruauté, etc. Cela est confirmé par d’autres versets qui décrivent les vrais croyants comme ceux qui observent la justice, la sagesse, la maitrise de soi et la bonté : « Ils croient en Allâh et au Jour dernier, ordonnent le convenable, interdisent le blâmable et concourent aux bonnes œuvres. Ceux-là sont parmi les gens de bien. Et quelque bien qu’ils fassent, il ne leur sera pas dénié. Car Allâh connaît bien les pieux (enracinés dans la droiture et la justice) » (Qur’ân 3, 113-115) ; « Et aussi Nous avons fait de vous une communauté de justes (et du juste milieu) pour que vous soyez témoins aux gens » (Qur’ân 2, 143) ; « Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allâh l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allâh a priorité sur eux 2 (et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, [sachez qu’] Allâh est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (Qur’ân 5, 135) ; « Au milieu des biens qu’Allâh t’a accordés, recherche la Demeure Dernière. Ne néglige pas ta part de ce bas-monde. Sois bon, généreux, bienveillant et bienfaisant comme Allâh l’est avec toi. Ne cherche (et ne sème) pas la corruption, le désordre ou l’oppression sur la Terre. Allâh n’aime pas ceux qui sèment la corruption » (Qur’ân 28, 77) ; « (…) ceux qui ont la foi et accomplissent de bonnes œuvres ; puis qui [continuent] d’être pieux et d’avoir la foi et qui [demeurent] pieux et bienfaisants. Car Allâh aime les bienfaisants qui agissent avec excellence » (Qur’ân 5, 93), etc.

  De même, le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Celui qui a foi en Allâh et au Jour dernier ne doit pas faire de mal à son voisin ou à son prochain (mais plutôt être bon envers lui). Celui qui a foi en Allâh et au Jour dernier doit honorer généreusement son invité et son hôte. Celui qui a foi en Allâh et au Jour dernier doit dire (et faire) le bien ou alors se taire et s’en abstenir (s’il est incapable de faire le bien ou de dire de bonnes choses) »[7]. Et cela est général comme l’indique la Sunnah, englobant les Musulmans comme les non-Musulmans (Juifs, Chrétiens, Zoroastriens, Sabéens, idolâtres et autres) comme l’ont rapporté par exemple Al-Bukharî, At-Tirmidhî, Muslim et d’autres dans leurs recueils de Hadith. En méditant l’exemple prophétique on saisit dès lors l’importance des bonnes relations de voisinage avec les gens en général, peu importe leur religion, origine, couleur de peau, ethnie, classe sociale, etc. Al-Qurtûbî rapporte ainsi dans son Tafsîr au verset 4/36 sur les droits du voisin : « Il y a un hadith du Prophète (ﷺ) qui recueille les services à rendre au voisin, et c’est celui qui a été transmis par Mû’âd Ibn Jabal qui a dit : « Nous demandions : Ô Messager d’Allâh ! Quel est le droit du voisin (sur nous) ? ». Il a dit : « S’il te demande un prêt, accorde-le-lui ; s’il te demande de l’aide, aide-le ; s’il a besoin de quelque chose, donne-le-lui ; s’il est malade, rends-lui visite; s’il meurt, suit son enterrement ; s’il lui arrive quelque chose de joyeux, félicite-le, et si un malheur lui arrive, accompagne-le et soutiens-le dans sa douleur ; ne le blesse pas avec le ragoût de ta marmite (en le lui le mettant sous le nez) à moins que tu ne lui en sers une louche ; n’élève pas la hauteur du bâtiment pour lui couvrir le vent, sans sa permission ; si tu achètes des fruits, fais-lui en cadeau (d’une partie), et sinon entre chez toi sans lui montrer (ce que tu as acheté) et que tes enfants ne sortent pas avec quelque chose d’une manière qui pourrait attrister ou irriter les enfants de tes voisins. Avez-vous compris ce que je vous dis ? Eh bien, nombreux sont ceux qui ne respectent pas le droit du voisin sinon ceux (qui sont peu) à qui Allâh a fait miséricorde ». Dans un autre exemple d’attention au voisin au-delà des différences de doctrine (et de religion), il y a un hadith dans lequel le Prophète (ﷺ) a dit à ‘Aîsha au sujet de la répartition de la viande de son bœuf abattu : « Commencez par la donner à notre voisin Juif ! » (…). Dans ces nobles hadiths (sur l’importance de respecter les serviteurs et de les traiter avec bonté et douceur), il y a une indication claire, au début de l’Islam, quand il y avait encore de l’esclavage, – bien que leur libération ait été prioritaire avant tout -, vers une bonne coexistence et un bon traitement avec eux, avec modestie et humilité, afin qu’ils ne voient pas de différence en faveur entre eux et leurs serviteurs et domestiques, sachant que tous sont (en réalité et en premier lieu) des serviteurs d’Allâh et que la (véritable) richesse appartient à Allâh ; Cependant, il a mis les uns au service des autres, se rendant maîtres/responsables les uns des autres pour parfaire la grâce et mettre la sagesse en pratique. Muslim a rapporté d’après ‘Abdullâh ibn ‘Amr, qui vint vers lui et demanda à son intendant : « As-tu donné au serviteur sa subsistance ? ». Il a dit : « Non ! ». Il dit : « Va et donne-le-lui ! ». Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : « Il est déjà assez mauvais pour une personne de refuser de nourrir (convenablement) son serviteur ! ». Selon Anâs Ibn Mâlik, le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « (L’Ange) Jibrîl n’a cessé de m’enjoindre la bienveillance et la bienfaisance envers le voisin, jusqu’à ce que je pense qu’il aurait droit à une part de l’héritage (de la famille) ; et il n’a pas cessé de m’enjoindre la bienveillance et la bienfaisance envers les femmes, jusqu’à ce que je pense qu’il serait interdit de les divorcer [ndt : c’est-à-dire tant il faut les respecter et que leur dignité et leur honneur sont sacrés] ; et n’a pas cessé de m’enjoindre de traiter avec bonté et gentillesse les serviteurs (et les domestiques), jusqu’à ce que je pense qu’il leur accorderait une période de temps après laquelle ils seraient automatiquement libres ; et il n’a pas cessé de me recommander l’utilisation du siwâk jusqu’à ce que j’aie eu peur que ma bouche s’use à force de me brosser les dents ; et il n’a pas cessé de me conseiller de faire qiyâm ul-layl (prière spécifique durant la nuit) jusqu’à ce que je pense que les meilleurs de ma Ummah ne dormaient pas la nuit » ».

  De même, le pilier de l’islam qu’est la Zakâh sert à aider et soulager les pauvres, à affranchir les esclaves, à libérer les endettés de leurs dettes, à secourir les voyageurs, à aider les gens dans le besoin ou à financer toutes les bonnes causes en lien avec la Religion, la justice, l’humanitaire, etc.

« Les aumônes ne sont destinées qu’aux pauvres et aux indigents, à la rétribution des percepteurs, au ralliement des bonnes volontés, à affranchir des nuques (esclaves), à libérer des insolvables, à aider dans la Voie d’Allâh et à secourir le fils du chemin : autant d’obligations de par Allâh. Allâh est Omniscient et Sage » (Qur’ân 9, 60).

« Et qui te dira ce qu’est la voie difficile ? C’est délier un joug [affranchir un esclave], ou nourrir, en un jour de famine, un orphelin proche parent, ou un pauvre dans le dénouement. Et c’est être, en outre, de ceux qui cultivent la foi et s’enjoignent mutuellement l’endurance (dans la droiture et le bien), et s’enjoignent mutuellement la miséricorde et l’amour bienveillant. Ceux-là sont les gens de la droite (ceux adhèrent à la Religion de la droiture) » (Qur’ân 90, 12-18).

  La preuve légale pour la mukatabah : « Ceux de vos esclaves/domestiques/employés qui cherchent un contrat d’affranchissement, concluez (alors) ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien et de l’honnêteté en eux » (Qur’ân 24, 33).

  Le mariage et la sexualité font aussi bien partie des droits des hommes que des femmes, qu’ils soient de statut social « libre » ou « domestique » (sous la responsabilité ou la tutelle d’autrui). Il n’y a donc aucun mal à ce que les domestiques (qui pour prendre l’analogie dans notre contexte, seraient comme des employés dans le système du salariat, à peu de choses près, ou comme des domestiques actuels travaillant au service de gens fortunés, avec le respect de leurs droits mais qui sont pris en charge) aient aussi des rapports sexuels consentis dans un cadre légal et éthique :

 « Mariez les célibataires d’entre vous et les gens de bien parmi vos domestiques, hommes et femmes. S’ils sont besogneux, Allâh les rendra riches par Sa grâce. Car (la grâce d’) Allâh est immense et Il est Omniscient. Et que ceux qui n’ont pas de quoi se marier, cherchent à rester chastes jusqu’à ce qu’Allâh les enrichisse par Sa grâce. Ceux et celles de vos domestiques qui cherchent un contrat d’affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux; et donnez-leur des biens d’Allâh qu’Il vous a accordés. Et dans votre recherche des profits passagers de la vie présente, ne contraignez pas vos femmes domestiques à la prostitution, si elles veulent rester chastes. Si on les y contraint, Allâh leur accorde après qu’elles aient été contraintes, Son Pardon et Sa Miséricorde » (Qur’ân 24, 32-33).

« Vous sont interdites : vos mères, vos filles, vos soeurs, vos tantes paternelles, vos tantes maternelles, les filles de vos frères, les filles de vos soeurs, vos mères qui vous ont allaités, vos soeurs de lait, les mères de vos femmes, les belles-filles placées sous votre tutelle nées de vos femmes avec qui vous avez consommé le mariage (…) les épouses de vos fils, issus de vos reins. (…) Hormis les interdictions mentionnées, il vous est permis de satisfaire vos désirs, en utilisant vos biens d’une façon honnête et sans vous livrer à la débauche (à l’injustice et à ce qui est blâmable et pervers) » (Qur’ân 4, 33-34).

 « (…) il leur ordonne ce qui est bon et reconnu convenable (par les gens de bien ; Ma’rûf) et leur interdit ce qui est répréhensible et convenu comme étant blâmable (Munkâr) ; il déclare licites pour eux (les choses) qui sont bonnes et déclare illicites pour eux (les choses) qui sont mauvaises ; il enlève d’eux la charge, et les jougs qui étaient sur eux… » (Qur’ân 7, 157).

  Dans ces versets, Allâh interdit la contrainte sexuelle ou physique concernant l’esclave/domestique/employé(e), – donc d’autant plus pour l’épouse libre -, de même qu’Il enjoint les célibataires à se marier, pour ceux qui en éprouvent le besoin, aux femmes libres ou esclaves/domestiques, et non en débauché(e)s -, tout comme Il exhorte à conclure les contrats d’affranchissement avec les esclaves manifestant une certaine droiture morale. Il fixe une limite à la polygamie à 4 épouses pour celles qui l’acceptent, mais encourage la monogamie également. Nulle part dans le Qur’ân ou la Sunnah purifiée il n’est dit qu’il est licite d’user de violence contre son épouse (libre ou parmi les domestiques), et c’est même le contraire qui est dit, à savoir l’obligation d’être bon, juste et conciliant, et l’interdiction d’être injuste, violent, rustre ou de rendre le mal ou un péché par un autre mal ou péché (en réponse à un mal éventuel commis par l’épouse). Par ailleurs, dans ce qui entre dans le cadre du ma’rûf, ce qui est condamné ou réprouvé par les vertueux et les justes comme étant une turpitude, une fitna ou une chose perverse, le Qur’ân dit de s’en préserver. Or, le viol (conjugal ou extra-conjugal) fait partie des péchés et des choses répréhensibles à l’unanimité des gens de vertu, de bien et de sainteté.

  Et en Islam, dans le cadre du mariage (pour avoir des rapports sexuels licites), la bonté est un devoir, ainsi que la compassion, la tendresse et le respect de la dignité : « C’est Lui qui vous a créé d’une âme unique, dont il tira l’épouse, pour que ce dernier trouvât auprès d’elle la paix… » (Qur’ân 7,189) : « …Parmi Ses signes qu’Il ait créé pour vous à partir de vous-même des épouses, afin qu’auprès d’elles vous trouviez l’apaisement ; et Il a placé entre vous mawwada (affection et tendresse) et rahma (miséricorde, amour, compassion, …) » (Qur’ân 30, 21) ; « Elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles » (Qur’ân 2, 187) ; « Et concertez-vous de façon convenable. (…) » (Qur’ân 65, 6) ; « (…) concertez-vous dans la bonté et la piété » (Qur’ân 58, 9) ; « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché, le blâmable, l’agression ou la transgression » (Qur’ân 5, 2) ; « Et comportez-vous convenablement et honorablement envers elles » (Qur’ân 4, 19), etc.

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « La miséricorde et l’amour bienveillant ne sont absents (ou privés et retirés) que chez celui qui est misérable et maudit (privé de Bénédictions divines dans sa vie) »[8]. Comme le rapporte l’imâm Al-Munawî dans Fayd al-Qadir sharh al-Jami al-Saghir : « L’imâm Al-Qurtûbî explique que : « La miséricorde et l’amour bienveillant se réfèrent (notamment) à une tendresse et une douceur qu’une personne trouve en elle-même lorsqu’elle voit une personne affligée, un jeune ou une personne faible, l’incitant ainsi à être gentil et bon avec elle, à être tendre et doux avec elle, et de s’efforcer de découvrir ce qui ne va pas chez la personne (…) ».

  Dans son célèbre sermon d’Adieu, où le Prophète (ﷺ) condamna le racisme, l’oppression, l’injustice et la mentalité tribale et esclavagiste, il rappela aussi à l’égard des femmes : « Ô peuple !  Il est vrai que vous avez certains droits à l’égard de vos femmes, mais elles aussi ont des droits sur vous.  Souvenez-vous que c’est par la permission d’Allâh que vous les avez prises pour épouses et que c’est Allâh qui vous les a confiées. Si elles respectent vos droits, alors à elles appartient le droit d’être nourries et habillées convenablement. Traitez donc bien vos femmes et soyez gentils, bienfaisants et bienveillants envers elles, car elles sont vos partenaires et elles sont dévouées envers vous. Il est de votre droit qu’elles ne se lient pas d’amitié avec des gens que vous n’approuvez pas, et qu’elles ne commettent jamais l’adultère (…) »[9] rappelant aussi que les hommes ont des devoirs à respecter envers elles.

« Et elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance et à la convenance reconnue, et pour les hommes (qui sont leurs époux), une prérogative à leur égard » (Qur’ân 2, 228). La notion de « prérogative » est plus adéquate que le terme de « degré » ou de « supériorité », car il s’agit ici de responsabilité et de devoir plus que de supériorité ou de « degré ». At-Tabarî rapporte dans son Tafsîr du verset 2/228 la parole d’Ibn ‘Abbâs : « Je n’aime pas invoquer tous mes droits sur elle, à cause de la Parole d’Allâh Tout-Puissant : « (…) et pour les hommes (qui sont leurs époux) une prérogative (de responsabilité et de charge) à leur égard » (Qur’ân 2, 228) ». Ce qu’Ibn ‘Abbâs a dit est que la prérogative mentionnée par Allâh Tout-Puissant à ce sujet est pour un homme d’exonérer sa femme de certains de ses devoirs et d’alléger son fardeau, alors qu’il remplit tous ses devoirs envers elle ». Il ne s’agit donc pas ici de la nature de l’homme, mais de la responsabilité du mari qui a la charge du foyer et qui a le devoir de prendre soin de son épouse et de sa famille, quitte à devoir sacrifier ses propres droits personnels et individuels pour leur bien-être.

« Les hommes assument et prennent soin des femmes avec responsabilité [en devant toujours se comporter convenablement, aimablement et droitement à leur égard ; qawwâmûna], par la faveur qu’Allâh a accordée aux uns par rapport à d’autres, et par ce qu’ils ont fait circuler (et dépenser) de leurs biens » (Qur’ân 4, 34). Le mariage est une lourde responsabilité que l’on porte, puisqu’il faut être à la hauteur de la confiance que l’autre nous accorde, et qu’il faut prendre grand soin du dépôt (la personne avec qui l’on se marie) qu’Allâh nous a confié, et que cela exige des efforts et une éducation de l’âme (patience, bonté, compassion, indulgence, douceur, équité, courtoisie, générosité, affection, empathie, …) à chacun de nos souffles, et ce jusqu’à la fin. Si la Tradition islamique qualifie le mariage comme étant la moitié de la religion et qu’elle nous rappelle que l’on a pris notre épouse (ou notre époux) avec la Permission divine, ce n’est pas pour rien. Cela ne peut se concrétiser que si l’on souhaite pour notre bien-aimé(e) ce qu’il y a de mieux pour sa foi, sa santé physique, son bien-être général et ses nobles valeurs morales.  « …Parmi Ses signes qu’Il ait créé pour vous à partir de vous-même des épouses, afin qu’auprès d’elles vous trouviez l’apaisement ; et Il a placé entre vous mawwada (affection, tendresse) et rahma (miséricorde, amour, compassion, …) » (Qur’ân 30, 21).  « C’est Lui qui vous a créé d’une âme unique, dont il tira l’épouse, pour que ce dernier trouvât auprès d’elle la paix… » (Qur’ân 7,189).   « C’est Lui qui vous a créé d’une âme unique, dont il tira l’épouse, pour que ce dernier trouvât auprès d’elle la paix… » (Qur’ân 7,189).   « (…) concertez-vous dans la bonté et la piété » (Qur’ân 58, 9).  « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes oeuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression » (Qur’ân 5, 2).  « (…) concertez-vous dans la bonté et la piété » (Qur’ân 58, 9).  « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes oeuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression » (Qur’ân 5, 2).   Les hommes assument et prennent soin [doivent toujours se comporter convenablement ; qawwâmûna] des femmes, par la faveur qu’Allâh a accordée aux uns par rapport à d’autres, et par ce qu’ils ont fait circuler (et dépenser) de leurs biens » (Qur’ân 4, 34). (modifié)

  Al-Bukhari dans son Sahîh (au livre n°50 du contrat d’affranchissement des esclaves, chap. 1, n°1) relate qu’Umar ibn al-Khattâb frappa avec son bâton un maître qui refusa de conclure ce contrat avec son esclave : « Rawh ibn ‘Ubada ibn al-‘Ala al-Basri rapporte que selon Ibn Jurayj ‘Abd al-Malik ibn ‘Abd al-‘Aziz qui dit à ‘Ata ibn Abi Rabah al-Makki : « Suis-je obligé d’établir un contrat d’affranchissement à mon esclave, si je sais qu’il est capable de payer ? – « A mon avis, dit ‘Ata, je juge que c’est une obligation ! ». ‘Amr ibn Dinâr al-Makki dit à ‘Ata : « de qui tiens-tu qu’il s’agisse d’une obligation !? » – De personne ! répondit-il. Ensuite, dit Ibn Jurayj, ‘Ata m’a informé que Mûsâ ibn Anâs al-Ansarî l’a informé que Sirîn (son serviteur) assez aisé, demanda à établir avec lui un contrat d’affranchissement. Mais Mûsâ refusa. Sirîn alla se plaindre à ‘Umar (le calife). Conclus avec lui ce contrat, lui dit ‘Umar. Mûsâ ibn Anâs refusa, alors ‘Umar le frappa avec son bâton et lui récita ce verset où Allah le Très-Haut dit : « Concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien et de l’honnêteté en eux » (Qur’ân 24, 33). Alors Ibn Anâs s’exécuta (pour conclure le contrat d’affranchissement) ».

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « 3 personnes ont reçu la Promesse d’être aidée et secourue par Allâh : Celui qui demande à être affranchi (l’esclave), celui qui veut se marier tout en souhaitant se préserver (des turpitudes et de la fornication), et le combattant luttant (avec justice et piété) dans le Sentier d’Allâh »[10].

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Allâh a dit : « Le Jour de la Résurrection, Je serai l’opposant de 3 catégories de personnes : 1. Celui qui prend un engagement en Mon Nom, mais se montre traître (et trahit le pacte ou l’engagement) ; 2. Celui qui asservit puis vend une personne (homme ou femme) libre, le vend et en récolte le prix ; et 3. Celui qui emploie un ouvrier ou un employé et lui demande un travail complet, mais ne le rémunère pas pour son travail »[11]. Le hadith indique clairement l’importance du souci de l’Islam d’accomplir et de tenir ses engagements au Nom d’Allâh, de préserver la liberté des gens (qui ne font pas la guerre pour des raisons injustes et criminelles) et de protéger les droits des travailleurs d’une manière qui protège leurs droits et leur dignité, sans les priver de leur liberté et du respect de la parole donnée dans ce qui était convenu comme rémunération.

  Sayyidûna ‘Umar Ibn al-Khattâb a dit : « Depuis quand asservissez-vous les gens alors que leurs mères les ont mis au monde libres ? »[12].

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Quiconque gifle ou bat son serviteur (son domestique, son employé), son expiation sera de l’affranchir »[13]. Une simple gifle, même non-violente, mais perçue comme une sorte de mépris ou d’humiliation, relève d’un péché manifeste qui exige l’affranchissement comme expiation. Que dire alors pour des coups violents, des actes encore plus graves et humiliants ou dégradants comme le viol ou la torture ? ‘Abdullâh Ibn Yazid rapporte que « Le Messager d’Allâh (ﷺ) a interdit le pillage et la mutilation »[14]. `AbdAllâh ibn Yazid Al-Ansari a rapporté que le Prophète (ﷺ) a interdit le vol (emporter ce qui appartient à autrui sans sa permission) et a également interdit la mutilation et la défiguration des corps[15]. Il est donc interdit de piller les biens des citoyens (libres ou domestiques), des touristes, des non-combattants et même des combattants avec qui nous ne sommes pas officiellement en en guerre, qu’ils soient croyants ou non. Tout comme il est interdit de les torturer, de les mutiler ou de les maltraiter.

  Le Prophète (ﷺ) a dit, cette fois-ci spécifiquement concernant les domestiques et les captifs : « Quiconque tuera son serviteur, nous le tuerons. Quiconque mutilera son serviteur, nous le raserons. Quiconque émasculera et castrera son serviteur, nous l’émasculerons et le castrerons (de la même manière) »[16]

  Jabir Ibn ‘Abdullâh a rapporté que : « Le Prophète (ﷺ) a enjoint le bon traitement des serviteurs (domestiques) et il disait : « Nourrissez-les de la même nourriture que vous mangez, habillez-les des mêmes vêtements que vous portez, et ne tourmentez pas et ne maltraitez pas la Création d’Allâh, le Très-Haut »[17]. Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit par ailleurs : « Celui qui est traitre, misérable (dans son comportement), avare et qui fait du mal ou qui cause du tort à ses serviteurs (domestiques) ou à des gens qui sont sous sa responsabilité, n’entrera pas au Paradis (…) alors traitez-les avec bonté et générosité (…) »[18] ainsi que : « Vos serviteurs sont vos frères (et sœurs) !  Allâh les a placés sous vos soins et votre responsabilité.  Alors que ceux qui ont certains de leurs frères [et sœurs] sous leurs soins les nourrissent de la même nourriture qu’ils mangent eux-mêmes et les habillent des mêmes habits qu’ils s’achètent pour eux-mêmes.  Et qu’ils ne leur donnent pas de tâches excédant leurs capacités, à moins de partager ces tâches avec eux »[19] et « Aucun de vous ne doit dire « mon esclave ou mon servant/serviteur » (‘abdi ou amati) et un serviteur ne doit pas dire « mon seigneur » (rabbi ou rabbati) ; ils doivent dire plutôt (affectueusement) « mon garçon » ou « ma fille » (fatayi et fatati) et « sayyidi » (pour l’homme qui le prend en charge et sous ses soins) ou « sayyidati » (pour la femme qui le prend en charge et sous ses soins). Vous êtes tous des serviteurs (et créatures d’Allâh), et le Seigneur est Allâh, Tout-Puissant et Exalté »[20].

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a enjoint aussi les Musulmans à s’empresser volontairement d’accomplir 3 grands actes méritoires sur le plan social : « Nourrissez ceux qui ont faim, visitez les malades et libérez les captifs »[21].

  Sayyidûna ‘Alî a dit : « Il est vraiment surprenant que le musulman, lorsque son frère musulman vient à lui pour une nécessité, ne se sente pas obligé de lui faire du bien ? Même s’il n’espère pas de récompense (du Paradis) et ne craint pas une punition (de l’enfer), il devrait se hâter d’agir noblement car les bonnes actions indiquent la voie du salut ». Quelqu’un lui demanda : « As-tu entendu ces propos de la bouche de l’Envoyé d’Allâh ? ». Il répondit : « Oui ! Et ce qui est encore meilleur que cela. Lorsqu’on ramena les prisonniers de Tayyi’, une jeune captive (Saffana bint Hâtim at-Ta’î) se leva au milieu d’eux et dit : « Ô Muhammad, puisses-tu me libérer et éviter que les tribus Arabes se réjouissent de mon malheur ! Je suis la fille du seigneur (chef) de mon peuple. Mon père protégeait les familles, libérait les captifs, nourrissait les affamés, distribuait la nourriture, saluait les gens, et n’a jamais renvoyé une personne les mains vides. Je suis la fille de Hâtim al-Tā’î ». Le Prophète lui dit : « Ô jeune fille, c’est vraiment là des qualités dignes des croyants ! Si ton père avait été musulman, nous aurions invoqué la Miséricorde Divine (parmi celle qui est propre aux croyants) sur lui. Libérez-la ! Son père aimait les nobles traits de caractère, et Allâh aime les nobles traits de caractère ! ». Abû Burda ibn Niyâr dit alors : « Ô Envoyé d’Allâh, Allâh aimerait-Il les nobles traits de caractère ? ». Il lui répondit : « Par Celui qui tient mon âme en Sa « Main » (ou : en Son Pouvoir), seul celui qui a un bon caractère entrera au Paradis (sans être d’abord éprouvé par la Géhenne ?) ! » »[22].

 Elle fut libérée et renvoyée alors auprès de son frère Adî ibn Hatim at-Tâ’î (Tayy), – qui était hostile au Prophète -, puis quand elle le retrouva, elle lui conseilla d’embrasser l’Islam car il était, selon elle, le Messager d’Allâh. Alors il décida d’aller le voir à l’improviste à Médine vers l’an 630 (peu avant la mort du Prophète), puis le rencontra, l’observa, profita de sa belle compagnie, vit ses nobles manières et caractères, et comprit qu’il ne se comportait pas comme un roi ou un tyran, mais comme un Messager et serviteur d’Allâh, humble, juste, ascète et reconnaissant envers Lui, et finit par embrasser l’Islâm[23].

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Ô mon Dieu, embellis ma nature externe et interne », « Ô mon Dieu, écarte de moi les mauvais traits de caractère (munkarāt al-akhlâq) » et « En vérité, Allâh a enveloppé (haffa) l’Islam dans les nobles qualités et les belles œuvres »[24].

  Il est rapporté aussi que le Prophète Muhammad (ﷺ) a dit concernant les caractéristiques de « la personne juste » : « On peut compter sur lui car il prend soin de ce qu’on lui a confié, et il le rend. Il tient ses engagements. Il est véridique et ne ment jamais. Il n’est pas cassant dans la discussion (il ne cherche pas à humilier son interlocuteur) et il ne brise pas les cœurs (des gens) »[25].

  De la même façon, par rapport aux caractéristiques de la personne injuste, le hadîth prophétique stipule : « Il est infidèle (indigne de confiance), on ne peut pas compter sur lui et il ne prend pas soin des choses qui lui sont confiées. Il ne tient pas ses promesses. Il est menteur. Il est agressif et il jure lorsqu’il discute. Il brise les cœurs »[26]. Et tout cela rentre dans le cadre de la Parole divine : « Adorez Allâh et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté, bienfaisance et bienveillance envers vos père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les serviteurs/domestiques/employés qui sont sous votre responsabilité, car Allâh n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant » (Qur’ân 4, 36) ; « Et lorsque les proches parents, les orphelins et les pauvres sont présents au partage, donnez-en leur et tenez-leur des propos convenables » (Qur’ân 4, 8).

  En effet, Musulmans ou non-Musulmans, le Qur’ân exhorte à aider les nécessiteux, à secourir les opprimés, et même à bien traiter les captifs de guerre (combattants) non-Musulmans : « … et ils nourrissent l’indigent, l’orphelin et le captif, malgré leur propre dénuement, en disant : « Nous vous nourrissons uniquement pour l’amour d’Allâh, sans attendre de vous ni récompense ni remerciement » » (Qur’ân 76, 8-9).

  Concernant les prisonniers de guerre et les combattants ennemis, si ceux-ci déposent les armes avant qu’on leur mette la main dessus, ils seront protégés et escortés en lieux sûrs : « Et si l’un des associateurs (qui a renoncé au combat) te demande asile, accorde-le lui, afin qu’il entende la parole d’Allâh, puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. Car ce sont des gens qui ne savent pas » (Qur’ân 9, 6), mais s’ils ne se rendent pas et qu’ils perdent sur le champ de bataille, ils seront capturés (ce que prévoit aussi le droit international), avec possibilité de libération par la suite : « Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru (tout en vous combattant) frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c’est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu’à ce que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi, car si Allâh voulait, Il se vengerait Lui-même contre eux, mais c’est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le Sentier d’Allâh, Il ne rendra jamais vaines leurs actions » (Qur’ân 47, 4).

  Concernant la sexualité, la règle générale en Islam comporte d’une part l’obligation du consentement et de la bonté, et d’autre part l’interdiction de la violence et de toute attitude hostile ou préjudiciable envers l’autre, y compris en cas de divorce ou de séparation. « Et on ne vous reprochera pas de faire, aux femmes, allusion à une proposition de mariage, ou d’en garder secrète l’intention. Allâh sait que vous allez songer à ces femmes. Mais ne leur promettez rien secrètement sauf à leur dire des paroles convenables. Et ne vous décidez au contrat de mariage qu’à l’expiration du délai prescrit. Et sachez qu’Allâh sait ce qu’il y a dans vos âmes. Prenez donc garde à Lui, et sachez aussi qu’Allâh est Pardonneur et Plein de mansuétude. Vous ne faites point de péché en divorçant d’avec des épouses que vous n’avez pas touchées, et à qui vous n’avez pas fixé leur mahr. Donnez-leur toutefois – l’homme aisé selon sa capacité, l’indigent selon sa capacité – quelque bien convenable dont elles puissent jouir. C’est un devoir pour les bienfaisants. Et si vous divorcez d’avec elles sans les avoir touchées, mais après fixation de leur mahr, versez-leur alors la moitié de ce que vous avez fixé, à moins qu’elles ne s’en désistent, ou que ne se désiste celui entre les mains de qui est la conclusion du mariage. Vous montrez conciliants est plus proche de la piété. Et n’oubliez pas d’user de bonté et de bienveillance les uns envers les autres – et sans oublier votre faveur mutuelle -, puisqu’Allâh voit parfaitement tout ce que vous faites » (Qur’ân 2, 235-237) et « Et cohabitez avec elle de la meilleure façon (honorablement et convenablement) » (Qur’ân 4, 19).

  L’imâm As-Shafi’i a dit dans Kitâb al-Umm (5/193-203) : « Allâh Tout-Puissant a ordonné la bonne conduite et la libération de la meilleure manière, et Il a interdit le mal et tout acte injuste et répréhensible (envers l’épouse). (Et) Le divorce avec une femme en période de menstrues lui est nuisible (…). De même, s’il n’a qu’une seule épouse ou une domestique supplémentaire avec laquelle il a des relations sexuelles, il lui est ordonné de craindre Allâh Tout-Puissant et de ne pas lui faire de mal en ce qui concerne les relations sexuelles, bien que rien de spécifique ne lui soit imposé (excepté l’absence de préjudice). Il n’est tenu de fournir que ce qui lui profite, comme l’entretien financier, la résidence, les vêtements et le fait de passer la nuit avec elle. Quant aux rapports sexuels, leur position est celle du plaisir et personne ne peut y être forcé ». Et un peu loin (3/253) : « Si un homme prend de force une servante et a ensuite des relations sexuelles avec elle, et qu’il n’est pas ignorant (sur la nature illicite de son acte et de la connaissance de la sanction pénale), la servante lui est enlevée (afin d’être placée en sécurité et à l’abri de son mal), il est condamné à une amende et il est puni pour adultère ».

  L’imâm An-Nawawi dit dans al-Majmû’ Sharḥ al-Muhadhab (16/409) : « S’il est possible d’avoir des relations sexuelles avec elle sans lui faire de mal ni de tort, il peut le faire. S’il ne lui est pas possible d’avoir des relations sexuelles avec elle sans lui faire du mal ou sans lui causer de tort, il n’a pas la permission d’avoir des relations sexuelles avec elle ».

  L’imâm Al- Bukhari dans son Sahîh n°6547 rapporte que ‘Aîsha a relaté : « J’ai dit : Ô Messager d’Allâh, faut-il demander aux femmes leur consentement avant le mariage ? Le Prophète (ﷺ) a dit : Oui (il faut leur consentement) ».

  L’imâm Mâlik dans Al-Muwattâ’ (2/403) a rapporté : « ‘Umar ibn al-Khattab, qu’Allah l’agrée, fut présenté à une servante qui avait été frappée par son maître/responsable avec un morceau de fer chaud ou qui avait été blessé par cela, il lui ordonna donc de l’émanciper (en raison de la maltraitance qui est un péché) ».

  L’imâm Mâlik dans Al-Muwattâ’ n°1211 rapporte qu’Abdullâh Ibn ‘Umar a dit : « Si un homme autorise son serviteur à se marier, le divorce est entre les mains du serviteur, et personne d’autre n’a de pouvoir sur son divorce (…) ». C’est-à-dire que son responsable n’a pas autorité sur lui pour décider de ses affaires intimes ou de ses convictions, ni ne peut le forcer contre son gré, et qu’il dispose donc de droits qu’il faut respecter, n’étant pas un « objet sexuel » ou une « vulgaire marchandise » dont il est propriétaire.

  L’imâm An-Nawawî dans Sharḥ an-Nawawiî ‘alá Ṣaḥīḥ Muslim n°1456 commente un hadith sur le sujet en disant : « Sachez que c’est la voie d’Al-Shafi’i, et des savants qui étaient d’accord avec lui, qu’il est illicite d’avoir des relations sexuelles avec les femmes captives parmi les idolâtres et autres incroyants qui n’ont pas de Livre à moins qu’elles n’embrassent d’abord l’Islam. Il leur est interdit de s’approcher tant qu’ils suivent leur religion et ces filles captives faisaient partie des idolâtres arabes qui adoraient des idoles. Cette tradition et d’autres du même genre impliquent que les femmes ont embrassé l’Islam (volontairement) et c’est ainsi qu’elles doivent être interprétées. Allâh sait mieux ».

  En effet, le Qur’ân et la Sunnah purifiée ne disent nulle part qu’il est licite d’avoir des rapports sexuels sans consentement (que ce soit avec les épouses, les domestiques/employées ou les femmes captives dans le cadre des lois de la guerre). Au contraire, l’Islam ordonne la bonté et le consentement d’une part, et d’autre part, de prendre en compte les coutumes et bonnes mœurs de l’époque, de respecter les accords internationaux (garantissant une justice mutuelle) qui n’impliquent pas de commettre des péchés ou d’abandonner des obligations religieuses. De même, s’il est licite aux Musulmans d’épouser des femmes chastes et convenables parmi les Gens du Livre (Juives, Chrétiennes, Zoroastriennes, etc.), cela ne peut se faire qu’avec leur consentement et en manifestant de la bonté envers elles, mais il leur est interdit d’épouser des femmes idolâtres (là où les Gens du Livre reconnaissent l’Unité divine en principe, ils tombent souvent dans le shirk dans leur interprétation, là où les idolâtres tombent dans le shirk dans leur principe même de leur croyance) ou d’avoir des rapports avec elles, même si elles sont des domestiques ou captives de guerre, qu’il faut par contre bien traitées et respectées, jusqu’à leur libération ou leur affranchissement.

  « Sois patient et endurant. La fin heureuse sera aux pieux (enracinés humblement dans la droiture, la bonté et la justice) » (Qur’ân 11, 49).  Cela signifie qu’Allâh accorde la libération, la victoire, la réussite et l’heureuse issue aux gens qui s’abstiennent de commettre l’injustice et l’oppression, tout comme de la haine et de la violence aveugles, et qui cultivent plutôt leur coeur de Son Amour, qui se détournent de l’oppression et de l’obscénité, se prémunissent contre la perversion, la vulgarité et l’extrémisme, s’éloignent de toute forme de fanatisme et de criminalité, et qui sont plutôt animés par la bonté de l’âme, la compassion et l’équité envers Ses créatures, tout en cherchant Son Agrément, Sa Proximité, Son Soutien, Sa Rahma et Sa Lumière.

  Les pieux sont ceux qui recherchent la droiture, la dignité, l’équité, la bonté, la justice, la bienfaisance, la sagesse, la lumière, la connaissance bénéfique en toute chose, et à actualiser à chaque instant leur âme, leur corps et leur esprit à la Présence divine. En Islam la notion de taqwâ (piété) repose aussi sur la droiture, la bonté d’âme (al-Birr), l’humilité et la justice, et non pas seulement sur l’accomplissement extérieur des rites.

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Allâh est Bon et Doux, et Il aime (voir) la bonté et la douceur (chez Ses serviteurs). Il récompense pour la douceur et la bonté ce qui n’est pas accordé pour la dureté, la sauvagerie et la cruauté, et Il ne récompense rien d’autre d’une telle manière (pour ceux qui sont doux et bons) »[27]. Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Allâh est bon et Il aime la gentillesse et la bonté en toute chose. Vous n’êtes ni cruels, ni rudes, ni sauvages (envers les autres) »[28]. Et le contexte de cette parole concerne un groupe de Juifs hostiles au Prophète (ﷺ) qui lui souhaitaient ouvertement la mort, or il dit à son épouse ‘Aîsha de ne pas leur répondre avec violence ou grossièreté, mais plutôt de manifester de l’intelligence, de la compassion, de la courtoisie et de la bonté, même dans ce cas précis.

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Soyez tendres, gentils et doux. En vérité, la douceur ne fait qu’embellir les choses et quand une chose en est privée, elle en se trouve enlaidie et déshonorée »[29].

  L’orientaliste et historien écossais Sir William Muir dans The Life of Muhammad and history of Islam to the era of the Hegira (1861) : « Les prisonniers de guerre étaient traités comme des invités. Les prisonniers de la bataille de Badr furent retenus à Médine pendant plusieurs jours. L’un d’eux a témoigné : « Qu’Allah fasse miséricorde aux musulmans, ils nous nourrissaient et prenaient soin de nous, mieux que les membres de leur propre famille.» Les prisonniers les plus pauvres capturés à Badr se virent offrir leur libération à condition qu’ils apprennent à écrire à un certain nombre de citoyens de Médine. (…) « Que les hommes de Médine soient bénis », dit un de ces prisonniers, « ils nous faisaient monter (leurs animaux) tandis qu’eux-mêmes marchaient ; ils nous donnaient du pain de blé alors qu’ils n’en avaient que très peu, se contentant de seulement quelques dattes ».

  L’historien et imâm du Salaf Abû Yûsuf dans Al-Kharâj rapporte que notre maître ‘Umar ibn al-Khattâb a dit : « Une personne n’était pas jugée responsable d’une confession qu’elle avait faite si cette dernière avait été soutirée par la douleur, la peur ou l’emprisonnement (imposés pour obtenir la confession) ».

  Le Prophète (ﷺ) a dit : « Allâh se désavoue et prive de Ses Bénédictions (litt. maudit) la personne qui change les délimitations du terrain de façon malhonnête (et cela relève du vol), la personne qui sacrifie une chose pour autre qu’Allâh (en commettant l’idolâtrie), la personne qui maudit ses parents, l’employé ou le serviteur qui s’attribue faussement un autre responsable (afin de tromper les gens), la personne qui égare (ou trompe) volontairement une personne aveugle de son chemin, la personne qui commet des actes bestiaux et cruels, et la personne qui agit comme les gens (égarés et dépravés) parmi le peuple de Lot [commettant publiquement – et sans se soucier le moins du monde de la Loi divine – le viol, la sodomie, la pédophilie ou l’adultère] »[30].

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Certes, Allâh Tout-Puissant aime la douceur et la bonté et s’en trouve Satisfait (lorsque le serviteur incarne ces qualités). Il soutient et supporte d’une manière (ceux qui sont doux et bons) qu’Il n’accorde pas à ceux qui sont cruels et qui font preuve de dureté et de sauvagerie »[31].

  Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Ni les gens hautains (et grossiers), ni les gens cruels et barbares n’entreront au Paradis »[32] ; : « Les croyants les plus complets dans la foi sont ceux qui ont le meilleur caractère, une nature douce, et qui sont amicaux et affables. Il n’est pas l’un des nôtres celui qui n’est ni amical, ni affable, ou qui est rude et cruel »[33] : « Méfiez-vous (et abstenez-vous) des propos durs, grossiers et cassants »[34] et « Le croyant ne se moque pas des autres, il ne maudit pas les autres, il n’utilise pas de grossièretés et il n’insulte pas les autres »[35].

  Les comportements que l’on a ainsi pu voir chez des combattants de Daesh (comportements abjects similaires à ceux des assadistes laïcs, sionistes israéliens, combattants marxisto-laïcs du PKK/FDS, soldats occidentaux laïcs, soldats ou mercenaires pro-russes en Afrique, en Syrie, en Tchétchénie ou plus récemment en Ukraine et où des néonazis affiliés à Zélensky faisaient aussi la même chose à leurs ennemis pro-russes, etc.) – suivant en cela les déviances et injustices des kharijites wahhabites du temps de leur fondateur sauf qu’ils faisaient cela à des Musulmans et non pas à des non-Musulmans -, à l’égard des civils ou des combattants (y compris Musulmans) faits prisonniers sont donc aux antipodes de l’Islam, puisque la Religion exige la compassion, la justice et la bonté dans la façon de les traiter, et non pas l’humiliation, la torture, la déshumanisation ou la maltraitance qui sont des péchés et des actes injustes et blâmables que l’Islam condamne. Par ailleurs, réduire à l’esclavage des populations civiles qui n’ont pas pris part directement au combat ne peuvent pas être concernées par la captivité en temps de guerre selon l’Islam, et encore moins par un groupe terroriste qui a semé la terreur et transgressé les lois de l’Islam comme l’a fait Daesh.   On peut dire qu’ils correspondent à l’une des catégories décriées et blâmées dans le Qur’ân, parmi ceux qui prétendent être croyants alors qu’ils n’ont pas la foi (qui se caractérise par le Tawhîd, la piété et la bonté) : « Les Bédouins ont dit : « Nous avons la foi ». Dis : « Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt : « Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n’a pas encore pénétré dans vos cœurs » (…) » (Qur’ân 49, 14) et « Parmi les gens, il y a ceux qui disent : « Nous avons en Allâh et au Jour dernier ! » tandis qu’en fait, ils n’y croient pas. Ils cherchent à tromper Allâh et les croyants ; mais ils ne trompent qu’eux-mêmes, et ils ne s’en rendent pas compte. Il y a dans leurs coeurs une maladie (de doute et d’hypocrisie), et Allâh laisse croître leur maladie. Ils auront un châtiment douloureux, pour avoir menti. Et quand on leur dit : « Ne semez pas la corruption, le désordre et l’oppression sur la terre », ils disent : « Au contraire nous ne sommes que des réformateurs ! ». Certes, ce sont eux les véritables corrupteurs et oppresseurs, mais ils ne s’en rendent pas compte. Et quand on leur dit : « Ayez foi comme les gens ont cultivé la foi », ils disent : « Croirons-nous comme ont cru les faibles d’esprit ? ». Certes, ce sont eux les véritables faibles d’esprit, mais ils ne le savent pas.  Quand ils rencontrent ceux qui ont cru, ils disent : « Nous croyons »; mais quand ils se trouvent seuls avec leurs diables, ils disent : « Nous sommes avec vous; en effet, nous ne faisions que nous moquer (d’eux) » » (Qur’ân 2, 8-14). Ces versets peuvent concerner 2 catégories d’individus : les hypocrites qui font totalement semblant d’être Musulmans et qui cherchent à tromper les gens tout en semant la débauche, la corruption ou l’oppression sur la terre, ainsi que les fanatiques qui se prétendent religieux mais qui suivent leurs passions et le culte de leur égo plutôt que la Loi divine, la sagesse, la bonté d’âme et la justice qu’Il a ordonné, et cela peut concerner aussi bien les modernistes/laïcs (que l’on peut voir dans le monde musulman par exemple) parmi les tyrans et les pervers, aussi bien que certains kharijites qui prétendent être « croyants » alors que dans la pratique, ils sèment l’oppression, tuent et massacrent les croyants, salissent et pervertissent la religion et la Communauté musulmane par leurs discours et leurs méfaits. Dans un autre verset, Allâh décrit qui sont les vrais croyants, en opposition à ce qui a été évoqué précédemment : « La bonté d’âme, la générosité et la charité – al birr – ne consistent pas (qu’)à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant, mais c’est plutôt d’avoir foi en Allâh, au Jour Dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs (affranchir les esclaves), d’accomplir la Salât et d’acquitter la Zakât. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! » (Qur’ân 2, 177). Et la notion d’Al-Birr englobe la bonté pieuse/bonté d’âme, la générosité, l’acte de charité, la gentillesse, la courtoisie, la bienveillance, la bienfaisance, la volonté d’aider les gens dans le besoin, etc.


Notes :

[1] Repris aussi par Jacques Brasseul dans Histoire économique de l’Afrique tropicale (éd. Armand Colin, 2016 au chapitre 6).

[2]  « L’esclavage permettait de renforcer les élites », par Olivier Grenouilleau, historien, professeur à l’université de Lorient, propos recueillis par Jean Soublin le 7 janvier 2005,  Le Monde : https://www.lemonde.fr/archives/article/2005/01/07/p-olivier-petre-grenouilleau-historien-professeur-a-l-universite-de-lorient-p-p-l-esclavage-permettait-de-renforcer-les-elites-p_4300042_1819218.html

[3] “Pratique de l’esclavage par des Juifs”, Wikipédia, janvier 2025 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pratique_de_l%27esclavage_par_des_Juifs

[4] https://www.jewishencyclopedia.com/articles/13798-slave-trade

[5] 4 octobre 2024 : https://x.com/BMoon_bee/status/1842131829869932795 ; 2 octobre 2024 : https://x.com/PlumeDuLevant/status/1841463417669882188

[6] 24 septembre 2024 : https://x.com/PBlanrue/status/1838512110831014107

[7] Rapporté selon plusieurs variantes dont nous avons fait une synthèse. Al-Bukharî dans son Sahîh n°6018 et n°6019, Muslim dans son Sahîh n°47 et 48, Al-Busiri dans ‘iithaf alkhayrat almuharat 5/491 et d’autres selon Abû Shurayh, Abû Hurayra et d’autres.

[8] Rapporté par At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1923 selon Abû Hurayra – sahîh -, Abû Dawûd dans ses Sunân n°4942 selon Abû Hurayra et d’autres.

[9] Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°1623, 1626, 6361, etc. par Muslim dans son Sahîh n° 98, Ahmad dans son Musnad n°19774, Ibn Mâjah dans ses Sunân n°1851, At-Tirmidhî et d’autres.

[10] Rapporté par An-Nasâ’î dans ses Sunân n°3218 selon Abû Hurayra – hassân -, Ahmad dans son Musnad n°7410, At-Tirdmihî dans ses Sunân n°1655, Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2518 et d’autres.

[11] Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n° 2227 et 2270 selon Abû Hurayra, Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2442, An-Nawawî dans Riyad as-Salihin n°1587, Ibn Hajar dans Bulugh al-Maram n°911, Ahmad, Ibn Hibbân, Al-Bayhaqî et d’autres en rajoutant aussi une précision supplémentaire sur le fait que les « adversaires d’Allâh » (c’est-à-dire les oppresseurs) seront « vaincus » par Allâh. Ibn Hajar dans Fath al-Barî 4/487 n°2114 rapporte cette variante puis cite aussi le commentaire d’Ibn Al-Tin : « Il – Gloire à Lui – est l’adversaire de tous les oppresseurs, sauf qu’Il a voulu être plus sévère et ferme avec ces gens en déclarant cela explicitement ».

[12] Rapporté notamment par Ibn ‘Abd Al-Hakam dans Fûtuh Misr, p.290, Ibn al-Jawzî dans Akhbar ‘Umar p.86, Al-Hindi dans Kanz ul-‘Ummâl 12/661, Shaykh Ali at-Tantawî dans Akhbar ‘Umar p.145, Al-Ibshihi dans Al-Mustarif 1/238 et d’autres, sous plusieurs voies dont celles d’Anas Ibn Mâlik. Certaines voies sont cependant faibles mais pas rejetées pour autant, et le sens est correct et conforme au Qur’ân : « Et nous avons (honoré et) donné à chaque être humain une dignité. Nous les transportons sur terre et sur mer et Nous leur donnons de bonnes choses comme nourriture. Nous les avons nettement privilégiés à plusieurs de Nos créatures » (Qur’ân 17, 70).

[13] Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°1657 selon Ibn ‘Umar.

[14] Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°5516.

[15] Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°2474.

[16] Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°20104 selon Qatada, Ad-Dârimi dans ses Sunân n°2281, Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2663 selon Samurah, At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1414, Abû Dawûd dans ses Sunân n°4515, An-Nasâ’î dans ses Sunân n°4737, 4736, 4738, 4753 et 4754, et d’autres. La version comportant le rajout « quiconque castrera son esclave/serviteur sera aussi castré » (signifiant l’interdiction et la gravité d’un tel acte) a été authentifié par Al-Hakim et d’autres. Les voies sont tantôt hassân tantôt sahîh.

[17] Rapporté par Al-Bukharî dans son Al-Adab Al-Mufrad n°188, sahîh.

[18] Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°13 et 32 selon Abû Bakr, At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1946, Ibn Mâjah dans ses Sunân n°3691, Al-Khatib at-Tabrizî dans Mishkat al-Masabih n°3375 et d’autres. Certaines voies sont bonnes tandis que d’autres sont faibles.

[19] Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°30 selon Al-Ma’rur et 6050, Muslim dans son Sahîh n°1661 et 1662 selon Abû Hurayra, Al-Bazzâr dans son Musnad n°3996.

[20] Rapporté par Al-Bukharî dans Al-Adab al-Mufrad n°209 et 210 selon Abû Hurayra, Muslim dans son Sahîh n°2249, Abû Dawûd dans ses Sunân n°4975 et d’autres.

[21] Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°5058 selon Abû Mûsâ Al-Ash’arî.

[22] Rapporté par Abû Hâmid al-Ghazâlî dans son Ihyâ’ dans le Kitâb al-ma’îsha wa akhlâq al-nubuwwa dans le préambule (avant le Bayân 1), voir aussi dans le Takhrij al-Ihyâ’ 2/440, rapporté aussi par At-Tirmidhî, Ibn Kathîr dans Al-Bidâya wa al-Nihâya 5/1 dans l’histoire de Udayy Ibn Hatîm al-Tâ’î et dans sa Sirah an-Nabawiyya 1/75-77, al-Bayhaqî avec une bonne chaîne également, par le Shaykh Jamal ad-Dîn Ibn Natabah dans Sarh al-Uyyûn du Sharh de la Rissâla de Ibn Zaydûn. Sur le contexte de cette parole, voir aussi Ibn Sa’d dans Al-Tabaqat al-Kabir 2/202, Ahmad dans son Musnad, Ibn Qayyim Al-Jawziyya dans Zad al-Ma’ad, Saifur Rahman al-Mubarakpuri, The Sealed Nectar, Darussalam Publications, 2005, p. 269. Cela eut lieu en l’an 9 de l’Hégire, donc vers la fin de la période médinoise, et cela n’a pas été abrogé.

[23] Voir notamment sa biographie dans Companions of The Prophet de Abdul Wahid Hâmid, éd. MELS, 1995, en 2 volumes. Voir aussi Ali ibn al-Athîr dans Usd ul-Ghabah fi marifat al-Saḥabah 3/393 et Ibn Hajar dans Al-Isaba fi tamyiz al-Sahaba 2/468.

[24] Rapporté par Abû Hâmid al-Ghazâlî dans son Ihyâ’ dans le Kitâb al-ma’îsha wa akhlâq al-nubuwwa, ainsi que par Ahmad. Le 2e hadith est rapporté par al-Ghazâlî dans le même recueil dans le préambule (avant le Bayân 1) et aussi par At-Tirmidhî. Et le 3e aussi dans le même recueil, d’après Mû’adh Ibn Jabâl.

[25] Rapporté et confirmé spirituellement par l’imâm Al-Jilânî dans Sirr al-Asrâr, chapitre 11.

[26] Ibid.

[27] Rapporté par Muslim dans son Sahîh n°2593 selon ‘Aîsha.

[28] Rapporté par al-Bukharî dans son Sahîh n°6030 et d’autres variantes n°6024, 6528, 6256, 6395, 6927, rapporté par aussi par Muslim, Ahmad, Ad-Dârimi, Ibn Mâjah et d’autres.

[29] Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°24417 selon ‘Aîsha.

[30] Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°2908 selon Ibn ‘Abbâs, sahîh selon Ahmad Shakir.

[31] Rapporté par At-Tabarânî dans Al-Mu’jâm al-Kabîr n°7477 selon Abû Ummama, sahîh, et dans une version voisine par Abû Dawûd dans ses Sunân n°4807 selon ‘Abdullâh Ibn Mughaffal, sahîh.

[32] Rapporté par Ibn Dawûd dans ses Sunân n°4801 selon Harithah ibn Wahb, sahîh.

[33] Rapporté par At-Tabarânî dans al Mû’jam al-Awsat n°4559 selon Abû Sa’îd al-Khudri, avec une bonne chaine, et par une version similaire mais un peu plus courte par Ahmad dans son Musnad n°8945 selon Abû Hurayra.

[34] Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°6528.

[35] Rapporté par At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1977 selon ‘Abdullâh Ibn Mas’ûd, sahîh.


1 thought on “La « traite orientale », l’esclavage et la question de l’esclavage sexuel en Islam

  1. :

    Salam Aleikoum Akhi.

    « Vous sont interdites : vos mères, vos filles, vos sœurs, vos tantes paternelles, vos tantes maternelles, les filles de vos frères, les filles de vos sœurs, vos mères qui vous ont allaités, vos sœurs de lait, les mères de vos femmes, les belles-filles placées sous votre tutelle nées de vos femmes avec qui vous avez consommé le mariage (…) les épouses de vos fils, issus de vos reins. (…) Hormis les interdictions mentionnées, il vous est permis de satisfaire vos désirs, en utilisant vos biens d’une façon honnête et sans vous livrer à la débauche (à l’injustice et à ce qui est blâmable et pervers) » (Qur’ân 4, 33-34).

    Il y’a une erreur de référence, c’est les versets 23-24.

    Et pourrais-tu me dire d’ou vient l’idée que le peuple de Lot étaient des pédophiles ? J’ai jamais lu aucune source la dessus…

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