Il n’y a pas un seul jour où des détraqués et des obsédés ne tentent de polémiquer sur l’Islam. Si échanger ou débattre intelligemment sur certains aspects ou préceptes d’une religion peut souvent s’avérer une bonne chose, polémiquer inutilement dans le but de diaboliser quelqu’un, un groupe ou une communauté, est une autre histoire, et souvent on peut y voir une corrélation entre islamophobie (dans le cas qui nous occupe) d’une part, et de nombreuses tares (comme l’ignorance, l’orgueil, la sottise, la haine et le fanatisme) d’autre part. C’est ainsi qu’une nouvelle polémique sur le fait de manger avec ses doigts et à même le sol serait un signe d’arriération et de folie selon certains (caractérisés souvent par la haine, l’intolérance et le manque d’intelligence).
Certains abruti(e)s – il faut bien appeler « un chat « un chat » » au bout d’un moment – » gangrénés par l’islamophobie et obsédés à l’idée de salir l’Islam et les musulmans, insultent le Prophète Muhammad (ﷺ), les Musulmans et les Arabes car un certain nombre d’entre eux, mangeraient encore avec les doigts, et parfois à même le sol, signes d’arriération selon eux, alors que leur accusation n’a ni fondement rationnel, ni scientifique. Or, de nombreuses personnes ayant vécu selon le mode de vie occidental, préfèrent malgré tout manger un certain nombre d’aliments avec les doigts, et à même le sol. Personnellement, manger à même le sol comme on le fait parfois dans les familles turques ou iraniennes – souvent pour le petit déjeuner – et avec les doigts, est très plaisant, convivial et agréable.
Suivre la Sunnah, c’est aussi manger seulement ce qu’il y a devant soi (pour ne pas empiéter sur l’espace des autres), manger proprement (en se lavant d’abord les mains), se contenter de ce qui permet de couper la sensation de faim ou de soif, et réserver un tiers pour la respiration, un tiers pour la boisson et un tiers pour les aliments. Si manger avec des couverts n’est pas harâm (illicite) en soi tant que cela n’implique aucune transgression morale, aucune entorse à l’éthique et aucun préjudice pour la santé, il est préférable toutefois de manger avec les doigts. Manger avec des fourchettes ou des cuillères n’est ainsi pas un impératif d’ordres rationnel, scientifique, hygiénique ou écologique, mais avant tout un code culturel (pouvant parfois se justifier par une certaine utilité). En effet : « L’invention de la fourchette. Historiquement, la fourchette a été inventée pour attraper des aliments sans les toucher avec les doigts. Il y a une part de praticité et de noblesse dans cet objet devenu banal aujourd’hui. On retrouve les premières traces de fourchettes dans l’Égypte et la Rome antique. À l’époque, elles étaient longues et servaient à piquer la viande dans les marmites. Leurs petites soeurs, plus courtes, font leur apparition dans l’Empire Byzantin aux alentours du premier millénaire. C’est en 1056 qu’elles sont importées à Venise lors du mariage entre Théodora Doukas et Domenico Selvo. Durant cette époque, les fourchettes sont très peu utilisées. Les paysans et les nobles continuent à manger avec les doigts, puis progressivement avec la pointe du couteau. Lorsqu’elles sont utilisées, ces petites fourches servent à la consommation de pâtes ou la découpe de viande. Elles restent synonymes de luxe en étant décorées d’ivoire ou de cristal. Selon la légende, en France, la fourchette (en or) est importée par Catherine de Médicis pour manger des poires cuites. Elle est ensuite lancée avec plus de succès par son fils, Henri III, qui y trouve un excellent moyen de s’alimenter sans tacher sa fraise, les immenses collerettes jadis à la mode. Toutefois, la fourchette reste encore peu utilisée, tant la crainte est forte de se piquer avec une pointe de l’objet. Sa diffusion commence au siècle des Lumières lorsque le clergé, qui l’associait à l’instrument du diable, perd de son autorité.
Faciliter la digestion. Manger avec les mains, c’est donner plus d’informations au cerveau pour préparer la digestion. Les doigts servent d’indicateurs pour savoir si le plat est chaud, tiède ou froid, si les aliments sont rigides ou souples. Lorsqu’on touche la nourriture, le cerveau libère certains enzymes pour adapter le métabolisme. Ainsi, le corps prépare les organes digestifs pour faciliter l’assimilation de chaque bouchée.
Manger avec les mains, oui, mais pas dans n’importe quelles conditions. Peu importe la technique utilisée pour hisser la nourriture jusqu’à notre bouche, avoir des mains propres est une nécessité. Il est indispensable de se laver les mains afin d’éliminer les mauvaises bactéries. Attention toutefois, car ce qu’on oublie souvent, c’est que certaines bonnes bactéries restent sur les mains après leur lavage. En mangeant avec les doigts, ces bactéries utiles combattent les microbes dans l’organisme. C’est alors que manger “naturellement” prend tout son sens.
Moins de risque de développer certaines maladies. Manger avec les mains incite à manger plus lentement. Or manger vite augmente le risque de souffrir de diabète de type 2. En effet, lorsqu’on utilise une fourchette, on a tendance à manger vite et à piquer une plus grande quantité de nourriture. Les doigts restent propres, mais l’alimentation est mécanisée. Faites le test à la maison, on place environ deux fois plus d’ingrédients sur une fourchette que dans une main.
Il faut savoir que le niveau de satiété est atteint naturellement en vingt minutes environ. En mangeant avec les doigts, au bout de ce laps de temps, on arrête de manger en ayant ingurgité moins de nourriture. Avec cette logique, on réduit la suralimentation ainsi que le risque de développer un diabète de type 2. Ce risque est accru si on a pris la mauvaise habitude de manger trop gras, trop salé ou trop sucré. Une alimentation saine à base de produits bio, locaux et de saison est donc requise.
Une meilleure expérience gastronomique. On est tous d’accord pour dire que manger les frites avec les mains ou la fourchette, ça n’a pas le même goût ? Certes utiliser les mains peut paraître moins classe, mais que recherche-t-on réellement ? Il semblerait, en écoutant ceux qui ont l’habitude de manger avec les doigts, que cette pratique procure plus de plaisir.
“Que c’est bon de prendre une cuisse de poulet entre son pouce et son index, puis de la croquer à pleine dent.”
Dans plusieurs pays d’Asie du sud, manger avec les doigts n’est pas une option, mais une tradition. Ce que rappelle La Coutch, une blogueuse culinaire d’origine indienne : “Que c’est bon de prendre une cuisse de poulet entre son pouce et son index, puis de la croquer à pleine dent. Que c’est bon de tremper le pain dans la sauce et de sentir couler la sauce sur ses doigts pour ensuite les lécher avidement. Que c’est bon de prendre le riz à pleine main, d’en faire une petite boule et de la gober.”
Selon les adeptes de la fingerfood, manger avec les doigts permet de mieux dégager les saveurs au niveau du palais, sur la langue et les lèvres. C’est le fait de faire appel au toucher qui enclenche ce combo gagnant. Dans le restaurant Ethiopien Massawa situé à Paris, manger avec les mains est de rigueur. Il ne faut pas oublier les quelques avantages insoupçonnés lorsqu’on mange “naturellement”. En effet, l’environnement est mieux préservé, car le volume de vaisselle est réduit. La différence est faible, mais va dans le bon sens. De plus, impossible désormais de se brûler la langue, les doigts servent de thermo-indicateurs. Dernière chose, manger avec les mains favorise la consommation consciente. Finit l’emprisonnement imposé par le duo fourchette couteau. Un sentiment de liberté né soudainement » (1).
Et dans un autre article : « Souvent interdit aux jeunes enfants pour des questions d’hygiène et de savoir-vivre, manger avec les doigts est mal perçu. Et pourtant ça à des vertus ! Manger avec les mains facilite votre digestion. Eh oui ! Avec le toucher, votre cerveau perçoit l’information de l’aliment ; chaud, mou, rigide… Si la nourriture est touchée, votre cerveau peut alors se préparer pour que celui-ci soit mieux ingéré, mais aussi mieux digéré.
Le deuxième point positif à manger avec les doigts, ce sont les probiotiques. Qu’est-ce que c’est ? Les probiotiques sont les bonnes bactéries présentes dans notre corps. Lorsqu’on se lave les mains, les mauvaises bactéries sont éliminées. Par contre les bonnes bactéries, elles, sont encore présentes. Si nous mangeons avec les mains, alors nous ingérons ces bonnes bactéries qui sont prêtes à défendre notre corps contre les infections !
Ce n’est pourtant pas nouveau ! Sans nous en rendre compte, les finger food font déjà partie de notre quotidien ! Tapas, wrap, sushi ou encore dips, ces plats venus d’ailleurs rythment souvent nos soirées en famille ou entre amis. Pas besoin d’aller au restaurant ou d’être un maître sushi pour déguster de délicieux finger food » (2).
Ce n’est pas non plus seulement une habitude chez de millions d’Arabes musulmans pauvres, mais aussi chez les familles les plus riches (millionnaires et milliardaires), chez des millions de Turcs, d’Iraniens, de Pakistanais, d’Africains musulmans, etc. C’est aussi insulter – de la part des islamophobes les plus stupides – des centaines de millions de chrétiens, d’hindous, de bouddhistes ou de non-religieux en Chine, en Corée du Sud, au Japon, en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe, en Amérique du Sud ou du Nord ou en Océanie, car ils ne mangent parfois pas avec des couverts (soit avec leurs doigts, soit avec des baguettes). Il est même plus écologique et plus respectueux de l’environnement et de l’équité des classes, que les gens mangent avec les doigts (en plus du fait que les aliments ont souvent plus de goût) et même souvent, meilleur pour la santé.
(1) “Pourquoi manger avec les doigts est meilleur pour la santé”, Biolaune, 17 juillet 2018 : https://www.bioalaune.com/fr/actualite-bio/36468/pourquoi-manger-avec-doigts-est-meilleur-sante
(2) “Le Finger Food ou l’art de manger avec les doigts”, Boualnger, consulté en septembre 2022 : https://commeunchef.boulanger.com/tendance/finger-food/