Allusions ésotériques concernant le Prophète Ibrâhim et les liens avec la Franc-maçonnerie

Concernant les allusions ésotériques en relation avec le Prophète Ibrâhim (Abraham), notre frère, l’érudit, Sidi A. avait dit lors d’une discussion en 2014 : « Concernant la « connexion d’Abraham avec la Maçonnerie », René Guénon avait affirmé : « on trouve en effet un indice très net à cet égard dans le fait que le Nom divin invoqué plus particulièrement par Abraham a toujours été conservé par la Maçonnerie opérative ». Ce Nom divin est, en hébreu, El Shaddaï, le « Tout-Puissant » et Shaddaï a pour nombre 318 (1) dont le caractère opératif est indiqué symboliquement dans la Genèse par le nombre de serviteurs de la maison d’Abram que celui-ci armera pour sauver son frère Loth (2).

L’utilisation de ce nombre permettra la victoire (al-fawz) (3) par la grâce du Dieu Très-Haut sur ses ennemis, et de recevoir la bénédiction et l’ « investiture spirituelle » de Melki-Tsedeq (4), le « Roi du Monde », qui le mettra en contact direct avec la « grande tradition primordiale » (5). Les « ennemis », d’un point de vue microcosmique, c’est « ce qui, dans l’être humain, fait obstacle à son union avec l’Universel » et le dhikr est justement « destiné, d’une part à détruire ou plutôt à « transformer » cela, et, « d’autre part, à préparer cette union par l’assimilation de certains rythmes » (6), « c’est-à-dire une action de nombres ».  

Signalons que René Guénon indique que le Nom de Metatron est « numériquement équivalent à celui de Shaddaï, le « Tout-Puissant » (qu’on dit être le nom du Dieu d’Abraham) » (7) Or, le Metatron de la Kabbale hébraïque n’est autre que le Seyidnâ Mîtatrûn de l’ésotérisme islamique dont René Guénon affirmera d’ailleurs qu’il « s’identifie ainsi nettement à Er-Rûh el-mohammediyah » (8) salawâtu-Llâh wa salâmuhu ‘alayh !  

Si on calcule maintenant Shaddaï en ne comptant qu’un seul daleth (9), son nombre devient 300+4+10 = 314 et El Shaddaï a pour nombre 31+314 = 345. On retrouve les trois nombres 3, 4, 5 qui sont très importants chez les constructeurs traditionnels (10), et on comprend d’une autre manière pourquoi « le Nom divin invoqué plus particulièrement par Abraham a toujours été conservé par la Maçonnerie opérative » (11).

Par ailleurs, on a vu comment Abd ar-Razzâq Yahyâ avait écarté de façon tout à fait légitime le vocable al-muhandis au profit de celui, qurânique, d’al-Bannâ’ pour désigner le « Grand Architecte » en langue arabe qui permet de relier directement et d’une manière mubârakah cette fonction à Ahmad et al-Habîb, salawâtu-Llâh wa salâmu-Hu ‘alayh, ce qui rejoint tout à fait les indications de René Guénon sur l’équivalence numérique de Shaddaï avec Metatron, le « pôle céleste », qui s’identifie à Er-Rûh el-mohammediyah (12).

Reste maintenant le « Dieu géomètre » de Pythagore et Platon dont René Guénon avait souvent affirmé qu’il « s’identifie proprement à Apollon, qui préside à tous les arts » (13). Notons l’affirmation de René Guénon : « En arabe, le mot hindesah, dont le sens premier est celui de « mesure », sert à désigner à la fois la géométrie et l’architecture, la seconde étant en somme une application de la première ». (14) Il s’agit là d’une « d’une géométrie entendue avant tout au sens symbolique et initiatique, et dont la géométrie profane n’est plus qu’un simple vestige dégénéré, privé de la signification profonde qu’elle avait à l’origine et qui est entièrement perdue pour les mathématiciens modernes » (15).

Là nous sommes bien obligés de reparler du terme muhandis ou handasah. Bien que non-qurânique et d’origine Perse, il existe dans le dictionnaire traditionnel le Lisân al-‘arab, qui indique que le nom (ism) handasah vient du mot d’origine Perse handez par substitution du sîn au zay, parce qu’il n’y a pas en arabe de zay après le dâl. Il est indiqué aussi rajulun hindisun in kâna jayyidu-r-ra’y mujarriban, « un homme est hindis lorsqu’il est d’excellent conseil et expérimenté ». Signalons que « Habîb le Charpentier » se présente à Moïse en lui disant innî nasîhun laka, « je suis celui qui te conseille ». Il y aussi la définition al-muhandis lladhî yuqaddiru majârî al-quniyyi haythu tuhfar, « Le muhandis est celui qui « mesure » les écoulements des canaux (d’irrigation) lorsqu’ils sont creusés », ce qui relie le muhandis a un métier plus « primordial » rattaché à l’agriculture et l’irrigation (symbolisme végétal), plutôt qu’à la construction en dur et l’architecture (symbolisme minéral). Maintenant, il est remarquable aussi que le nombre de handasah soit 124 (= 5+50+4+60+5) dont a vu qu’il est celui de filâhah (agriculture) et de ‘adn ou Eden, désignation du « Paradis terrestre » ou le « Centre spirituel du Monde », à l’époque primordiale… 

Pour revenir au nombre 345 du nom divin El Shaddaï « invoqué plus particulièrement par Abraham » et qui « a toujours été conservé par la Maçonnerie opérative », on a vu l’importance des chiffres constitutifs 3, 4, 5 chez les constructeurs traditionnels par la relation de Pythagore 3²+4²=5² permettant pratiquement l’implantation sur le terrain d’un angle droit (16).

René Guénon évoque un « secret » de la Maçonnerie opérative « concernant la formation du triangle rectangle dont les côtés sont respectivement proportionnels aux nombres 3, 4 et 5 » (17). Il signale aussi que ce triangle, à l’instar d’une partie notable du symbolisme maçonnique, « est dérivée directement du Pythagorisme, par une « chaîne » ininterrompue, à travers les Collegia fabrorum romains et les corporations de constructeurs du moyen âge » (18). La symbolique 345 est d’ailleurs celle des trois mondes (Ciel, Intermédiaire ou barzakh, Terre) (19) et même celle du ternaire (Providence, Volonté, Destin) (20).     

Enfin, pour comprendre toute l’importance que revêtent dans l’ancienne Maçonnerie opérative les nombres 345 et le nom divin El Shaddaï qui lui correspond, le « Dieu Tout-Puissant » invoqué par Abraham, il faut savoir le rôle que jouent ceux-ci dans l’ouverture d’une Loge opérative. En effet, d’une part « une Loge opérative ne peut être ouverte que par le concours de trois Maîtres, ayant en leur possession trois baguettes dont les longueurs respectives sont dans le rapport des nombres 3, 4 et 5 ; c’est seulement quand ces trois baguettes ont été rapprochées et assemblées de façon à former le triangle rectangle pythagoricien que l’ouverture des travaux peut avoir lieu » (21). D’autre part, l’invocation du Chapelain (Jachin) avant l’ouverture d’une Loge opérative était la suivante (du moins au premier degré (22)) :     

« Très Saint et Glorieux El Shaddaï (Dieu Tout-Puissant). Grand Architecte du Ciel et de la Terre, Toi qui es le dispensateur de tous les dons et de toutes les grâces, et qui a promis que, là où deux ou trois seront réunis en Ton Nom, Tu seras au milieu d’eux ; en Ton Nom nous nous assemblons et nous réunissons. Te suppliant très humblement de nous bénir dans toutes nos entreprises, et de nous donner de Ton Esprit-Saint, d’illuminer nos esprits par la sagesse et l’entendement de ce vénérable et digne Art des Francs-Maçons qui est le nôtre, afin que nous puissions Te connaître et Te servir justement, que toutes nos actions puissent tendre à Ta Gloire et au salut de nos âmes. C’est ce que nous demandons humblement en Ton Nom, ô El Shaddaï ! » Et tous répondaient : « Ainsi soit-il (so mote it be) ô El Shaddaï ! – « Dans le Seigneur est toute notre confiance » » (23).

Les traditions islamiques relatives à la construction de la Kaaba par Abraham disent que celui-ci s’était rendu à la Mecque sur le Burâq et accompagné de la Sakîna. Si le Burâq est décrit comme un cheval ailé avec une tête humaine, la Sakîna est décrite sous forme « d’un vent tourbillonant doué de deux têtes » (24) : cette figuration symbolique équivaut manifestement à celle où « Fo-Hi et Niu-Koua sont unis par leurs queues de serpent » (25). L’équerre, symbole « terrestre » qui appartient normalement à Niu-Koua (yin, fémininin), est tenue par Fo-Hi (yang, masculin) lorsque les deux aspects yin et yang sont unis (26).  Ainsi, la construction de la Kaaba par Abraham a impliqué le « maniement et la mise en œuvre des forces cosmiques sous leur double aspect de yin et de yang » ce qui est exactement la définition du « pouvoir du vajra », ou le « pouvoir des clefs » (27). Or, le vajra, qui est le signe de « la plus haute puissance spirituelle en action dans le monde, c’est-à-dire ce que toutes les traditions désignent comme le « Pôle » » (28), est symbolisé par la foudre ou l’éclair. Celui-ci est en arabe el-barq (29), de même racine trillitère BRQ que BuRâQ, la monture d’Abraham lorsqu’il était accompagné de la Sakîna, ce qui montre la parfaite cohérence de tout le symbolisme traditionnel mis en œuvre dans la tradition islamique dans l’épisode de la construction abrahamique de la Kaaba. 

Enfin, signalons que René Guénon a affirmé que « dans d’anciens manuscrits provenant de la Maçonnerie opérative, il est question, sans autre explication, d’une certaine faculty of abrac ; ce mot énigmatique abrac, qui a donné lieu à diverses interprétations plus ou moins fantaisistes, et qui est en tout cas un mot manifestement déformé, paraît bien devoir signifier en réalité la foudre ou l’éclair (en hébreu ha-baraq, en arabe el-barq), de sorte que, là encore, il s’agirait proprement du pouvoir du vajra. On peut facilement comprendre, par tout cela, en vertu de quel symbolisme le pouvoir de provoquer des orages a été souvent regardé, chez les peuples les plus divers, comme une sorte de conséquence de l’initiation » (30).

A propos de l’affirmation dans le numéro 1 de la revue LRA : « La Règle d’Abraham se veut une publication essentiellement consacrée à l’étude des doctrines ésotériques issues des trois Révélations monothéistes. Sans exclure aucune référence aux autres traditions spirituelles, la Rédaction consacrera donc tous ses efforts à la mise en lumière des liens profonds qui unissent le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam » (31).

S’il est certain que « la vérité des trois religions est indiscutable… parce qu’elles ne sont qu’une en leur essence profonde » (32), on ne peut toutefois pas mettre sur le même plan le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam, comme s’il s’agissait aujourd’hui de traditions équivalentes. Il faut savoir mettre chaque chose à sa place, car c’est là le véritable sens des convenances spirituelles ou de l’adâb dans lequel se trouve tout le bien. Il faut savoir en effet, et ainsi que le signalait René Guénon, que la tradition islamique « est d’essence double, religieuse et métaphysique » (33). Si c’est le « mode proprement religieux » qui « lui est commun avec la civilisation occidentale », celui-ci « n’est en réalité que l’aspect le plus extérieur ». C’est donc le côté métaphysique de l’Islam qui représente le mode « purement oriental » (34)  

Par ailleurs, nous savons d’une part que le Christianisme « dans son état actuel, n’est certainement rien d’autre qu’une religion » (35) et d’autre part que la Qabbalah, c’est-à-dire l’ésotérisme judaïque, « est, d’une façon générale, moins purement métaphysique que l’ésotérisme musulman, et elle subit encore, dans une certaine mesure, l’influence du point de vue proprement religieux, en quoi elle est comparable à la partie métaphysique de la doctrine scolastique, insuffisamment dégagée des considérations théologiques » (36). On sait aussi que depuis la disparition du Temple de Jérusalem « la tradition hébraïque devenait irrémédiablement incomplète » selon la formulation de René Guénon (37).   

Tout cela est l’enseignement de René Guénon lui-même qui montre bien que parmi les trois traditions dites Abrahamique, seul l’Islam possède un côté véritablement métaphysique qui représente le mode « purement oriental ». Et parmi ces trois traditions, on peut rajouter que seul l’Islam conserve « le dépôt de la tradition primordiale », car René Guénon a bien affirmé : « ce que nous disons, c’est d’abord que, depuis fort longtemps déjà, le dépôt de la tradition primordiale a été transféré en Orient et que c’est là que se trouvent maintenant les formes doctrinales qui en sont issues le plus directement ; c’est ensuite que, dans l’état actuel des choses, le véritable esprit traditionnel, avec tout ce qu’il implique, n’a plus de représentants authentiques qu’en Orient » (8) ».

Notes :

(1) shîn+daleth+daleth+iod.  

(2) Genèse 14, 14 : « Dès qu’Abram eut appris que son frère avait été fait prisonnier, il arma 318 de ses plus braves serviteurs, nés dans sa maison, et il poursuivit les rois jusqu’à Dan ».   

(3) Notons que al-fawz = 31+80+6+7 = 124 qui est aussi le nombre de ‘Adn, l’Eden c’est-à-dire le « Centre spirituel du Monde » à l’époque primordiale.  

(4) Genèse, 17, Épître aux Hébreux, 5/11 cité dans Le Roi du Monde : « Et Melki-Tsedeq, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin ; et il était prêtre du Dieu Très Haut (El Élion). Et il bénit Abram, disant : Béni soit Abram du Dieu Très-Haut, possesseur des Cieux et de la Terre ; et béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains. Et Abram lui donna la dîme de tout ce qu’il avait pris ».  

(5) Cf. Le Roi du Monde, « Melki-Tsedeq » : « Or, Melki-Tsedeq est représenté comme supérieur à Abraham, puisqu’il le bénit, et, « sans contredit, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur » ; et, de son côté, Abraham reconnaît cette supériorité, puisqu’il lui donne la dîme, ce qui est la marque de sa dépendance. Il y a là une véritable « investiture », presque au sens féodal de ce mot, mais avec cette différence qu’il s’agit d’une investiture spirituelle ; et nous pouvons ajouter que là se trouve le point de jonction de la tradition hébraïque avec la grande tradition primordiale. La « bénédiction » dont il est parlé est proprement la communication d’une « influence spirituelle », à laquelle Abraham va participer désormais ; et l’on peut remarquer que la formule employée met Abraham en relation directe avec le « Dieu Très-Haut », que ce même Abraham invoque ensuite en l’identifiant avec Jehovah ».  

(6) Cf. Ce que nous avions déjà évoqué concernant les disciplines psychiques et corporelles.  

(7) René Guénon, La Kabbale juive, revue Ignis, 1925.

(8) Cf. René Guénon, Aperçus sur l’Ésotérisme islamique et le Taoïsme, Chap. 5 – Er-Rûh : « lorsque Er-Rûh est désigné expressément et distinctement à côté des anges (el-malâïkah)*, comment serait-il possible d’admettre que, en réalité, il s’agisse simplement de l’un de ceux-ci ? L’interprétation ésotérique est qu’il s’agit alors de Seyidnâ Mîtatrûn, (le Metatron de la Kabbale hébraïque) ; cela permet d’ailleurs de s’expliquer l’équivoque qui se produit à cet égard, puisque Metatron est aussi représenté comme un ange, bien que, étant au-delà du domaine des existences « séparées », il soit véritablement autre chose et plus qu’un ange ; et cela, du reste, correspond bien encore au double du barzakh.** – Notes : * Par exemple dans la Sûrat El-Qadr (XCII, 4) : « Tanazzalu’l-malâïkatu wa’r-rûhu fthâ… ». – ** Dans certaines formules ésotériques, le nom d’Er-Rûh est associé à ceux de quatre anges par rapport auxquels il est, dans l’ordre céleste, ce qu’est, dans l’ordre terrestre, le Prophète par rapport aux quatre premiers Kholafâ ; cela convient bien à Mitatrûn, qui d’ailleurs s’identifie ainsi nettement à Er-Rûh el-mohammediyah ».

(9) Comme dans le cas du nom Muhammad, on peut tenir compte du double mîm (shadda), et son nombre est mîm+hâ+mîm+mîm+dâl = 132, ou d’un seul mîm et son nombre est mîm+hâ+mîm+dâl = 92   

(10) Ce sont les plus petits nombres consécutifs entiers vérifiant la relation de Pythagore 3²+4²=5², donc permettant l’implantation d’un angle droit. Pratiquement, cette implantation se faisait avec la corde à 13 nœuds qui comprend 12 intervalles égaux (3+4+5=12).   

(11) René Guénon, cf. plus haut.   

(12) Ibid.   

(13) René Guénon, Mélanges, Chap. 3 – Les arts et leur conception traditionnelle.   

(14) René Guénon, Le règne de la quantité et les signes des temps, Chapitre 3 – Mesure et manifestation.   

(15) Ibid.

(16) Cf. ce qui a été dit précédemment.

(17) Cf. La Grande Triade, Chap. 15 – Entre l’équerre et le compas : « l’inégalité des branches de l’équerre se réfère plus précisément à un « secret » de Maçonnerie opérative concernant la formation du triangle rectangle dont les côtés sont respectivement proportionnels aux nombres 3, 4 et 5, triangle dont nous retrouverons d’ailleurs le symbolisme dans la suite de cette étude ».

(18) Le nombre 3 qui correspond au triangle est un nombre « céleste », 5 à l’étoile est un nombre « terrestre », et 4 à la croix  est le symbole de l’« Homme Universel » (al-insân al-kâmil).      

(19) Cf. La Grande Triade, Chapitre 21 – Providence, Volonté, Destin : « Selon la doctrine pythagoricienne, suivie d’ailleurs sur ce point comme sur tant d’autres par Platon, « la Volonté évertuée par la foi (donc associée par là même à la Providence) pouvait subjuguer la Nécessité elle-même, commander à la Nature, et opérer des miracles ». L’équilibre entre la Volonté et la Providence d’une part et le Destin de l’autre était symbolisé géométriquement par le triangle rectangle dont les côtés sont respectivement proportionnels aux nombres 3, 4 et 5, triangle auquel le Pythagorisme donnait une grande importance, et qui, par une coïncidence très remarquable encore, n’en a pas une moindre dans la tradition extrême-orientale. Si la Providence est représentée par 3, la Volonté humaine par 4 et le Destin par 5, on a dans ce triangle : 3² + 4² = 5² ; l’élévation des nombres à la seconde puissance indique que ceci se rapporte au domaine des forces universelles, c’est-à-dire proprement au domaine animique, celui qui correspond à l’Homme dans le « macrocosme », et au centre duquel, en tant que terme médian, se situe la volonté dans le « microcosme » ».      

(20) Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, tome 2, « Parole perdue et mots substitués ».

(21) La Maçonnerie opérative comporte 7 degrés. Cf. Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, tome 2. Parole perdue et mots substitués : « Il faut ajouter aussi, tout au moins comme raison subsidiaire, la réduction à trois des sept grades de l’ancienne Maçonnerie opérative : ceux-ci n’étant pas tous connus des fondateurs de la Maçonnerie spéculative, il en est résulté de graves lacunes qui, malgré certaines « reprises » postérieures, n’ont pas pu être comblées entièrement dans le cadre des trois grades symboliques actuels ; et il est quelques hauts grades qui paraissent avoir été surtout des tentatives pour remédier à ce défaut, bien qu’on ne puisse d’ailleurs pas dire qu’ils y aient pleinement réussi, faute de posséder la véritable transmission opérative qui aurait été indispensable à cet effet ».

(22) Le Sphinx (René Guénon), Maçonnerie opérative, La France Antimaçonnique, n°42 du 16 oct. 1913.

(23) Cf. La doctrine initiatique du pèlerinage, chap.5 – La Kaaba d’Abraham et d’Ismaël, p.83 : « Voici une tradition qui remonte au Calife Alî, dans la version qu’en donne Tha’labî : « Allâh ordonna par voie d’inspiration à Abraham – sur lui la Paix ! : « Bâtis-Moi une maison sur la terre ! ». Abraham ne sut comment faire pour exécuter cet ordre. Alors Allâh lui envoya la Sakîna. Il s’agit d’un vent tourbillonnant doué de deux têtes : l’une précédait l’autre jusqu’à ce qu’elles parviennent à la Mekke. Là elle s’enroula à l’endroit de la maison, en prenant la forme d’un disque. Allâh ordonna à Abraham de bâtir à l’endroit où elle s’était arrêtée et il s’exécuta » ».

(24) Cf. La Grande Triade, Chapitre 15 – Entre l’équerre et le compas. 

(25) Ibid. 

(26) Cf. La Grande Triade, Chap. 6 – « Solve » et « coagula » : « le pouvoir du vajra, ou le « pouvoir des clefs » qui lui est identique au fond, impliquant le maniement et la mise en œuvre des forces cosmiques sous leur double aspect de yin et de yang, n’est en définitive rien d’autre que le pouvoir même de commander à la vie et à la mort ».

(27) Cf. Symboles fondamentaux de la Science sacrée, chap. 15 Un hiéroglyphe du Pôle. 

(28) El-barq = 31+2+200+100 = 333 = 3×111. 

(29) Cf. La Grande Triade, Chap. 6 – « Solve » et « coagula ».

(30) Cf. Editorial de La Règle d’Abraham n°1.

(31) Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, tome 1 : « Il ne paraît pas douteux que, comme le dit l’auteur, et bien qu’il ait pu y avoir encore autre chose dont cela même n’était qu’une conséquence, les Templiers aient possédé un « grand secret de réconciliation » entre le Judaïsme, le Christianisme et l’Islamisme ; comme nous l’avons déjà dit nous-même en une autre occasion, ne buvaient-ils pas le même « vin » que les Kabbalistes et les Soufis, et Boccace, leur héritier en tant que « Fidèle d’Amour », ne fait-il pas affirmer par Melchissédec que la vérité des trois religions est indiscutable… parce qu’elles ne sont qu’une en leur essence profonde ? » (Compte-rendu de René Guénon paru dans les Études Traditionnelles en 1936, sur le livre d’André Lebey. La Vérité sur la Franc-Maçonnerie par des documents, avec le Secret du Triangle).  

(32) Cf. René Guénon, Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues, Chapitre 9 – Ésotérisme et exotérisme : « Tout d’abord, dans l’Islamisme*, la tradition est d’essence double, religieuse et métaphysique, comme nous l’avons déjà dit ; on peut ici qualifier très exactement d’exotérique le côté religieux de la doctrine, qui est en effet le plus extérieur et celui qui est à la portée de tous, et d’ésotérisme son côté métaphysique, qui en constitue le sens profond, et qui est d’ailleurs regardé comme la doctrine de l’élite ; et cette distinction conserve bien son sens propre, puisque ce sont là les deux faces d’une seule et même doctrine. Il faut noter, à cette occasion, qu’il y a quelque chose d’analogue dans le Judaïsme, où l’ésotérisme est représenté par ce qu’on nomme Qabbalah, mot dont le sens primitif n’est autre que celui de « tradition », et qui s’applique à l’étude des significations plus profondes des textes sacrés, tandis que la doctrine exotérique ou vulgaire s’en tient à leur signification la plus extérieure et la plus littérale ; seulement cette Qabbalah est, d’une façon générale, moins purement métaphysique que l’ésotérisme musulman, et elle subit encore, dans une certaine mesure, l’influence du point de vue proprement religieux, en quoi elle est comparable à la partie métaphysique de la doctrine scolastique, insuffisamment dégagée des considérations théologiques. Dans l’Islamisme, au contraire, la distinction des deux points de vue est presque toujours très nette ; cette distinction permet de voir là mieux encore que partout ailleurs, par les rapports de l’exotérisme et de l’ésotérisme, comment, par la transposition métaphysique, les conceptions théologiques reçoivent un sens profond ». * A l’époque de René Guénon, « islamisme » servait à désigner « l’Islam » tout comme le « christianISME », le « JudaÏSME », etc. Ce n’est que depuis les années 80 et 90, que le terme « islamisme » renvoie essentiellement à une conception « politisante » de l’Islam, en tout cas dans l’esprit des orientalistes propagandistes et des non-musulmans peu avertis.

(33) Cf. Principe d’unité des civilisations.  

(34) Cf. Christianisme et initiation : « en dépit des origines initiatiques du Christianisme, celui-ci, dans son état actuel, n’est certainement rien d’autre qu’une religion, c’est-à-dire une tradition d’ordre exclusivement exotérique, et il n’a pas en lui-même d’autres possibilités que celles de tout exotérisme ; il ne le prétend d’ailleurs aucunement, puisqu’il n’y est jamais question d’autre chose que d’obtenir le « salut ». »  

(35) Cf. texte de la note 32 ci-dessus.  

(36) Cf. René Guénon, Parole perdue et mots substitués, revue Études Traditionnelles n° juil.-déc. 1948. Repris dans le recueil posthume Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, tome 2.  

(37) Cf. La Crise du Monde Moderne, chap. 2 – L’Opposition de l’Orient et de l’Occident.


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