L’école hanafite puise ses racines dans la Connaissance des Ahl ul Bayt

L’école hanafite, qui est l’une des plus anciennes écoles de droit et de ‘aqida, remonte à l’imâm Abû Hanifa (80 H/699 – 150 H/767), de son nom al-Nu’mân ibn Thabit ibn Zuta (al-Farisi) al-Kufi, il était donc d’ascendance persane par sa lignée paternelle. Des narrations relatent que le père de l’imâm Abû Hanifa rencontra l’imâm ‘Alî alors qu’il était enfant et que son père (le grand-père d’Abû Hanifa) lui offrit un présent (une sorte de sucrerie très appréciée appelée faludhaj), et pour le remercier, ‘Alî fit une invocation afin que lui et sa descendance connaissent la prospérité et la Bénédiction divine. Il est aussi rapporté que l’imâm Abû Hanifa rencontra plusieurs Compagnons (jusqu’à une vingtaine) de qui il a rapporté. L’imâm Ibn Hajar Al-Haytamî al-Makki (m. 943 H) dans Al-Khayrat al-Hisân fi Manaqib Abi Hanifah an-Numan, a compilé de nombreuses narrations issues des sources anciennes, indiquant que l’imâm Abû Hanifa avait rencontré plusieurs Compagnons et disciples directs de Compagnons, et avaient transmis des ahadiths sous leur autorité, comme Anas Ibn Mâlik, Jabir Ibn ‘Abdullâh, Sahl Ibn Sâ’d, ‘Abdullâh ibn Anis al-Juhani, ‘Abdullâh ibn Ja`far, Abû Umayma, `Aîsha bint Hajrad, Abû Tufayl `Amir ibn Wa’ila, ‘Abdullâh Ibn Samra, ‘ Abdullâh ibn al-Harith ibn Juz’ al-Zabidi et d’autres. La ville de Kûfa fut une région qui devint un centre du savoir islamique, depuis que ‘Alî et ‘Abdullâh Ibn Mas’ûd s’y installèrent et formèrent de nombreux disciples, ayant eux-mêmes instruits l’imâm Abû Hanifa.

En effet, diverses narrations bien établies montrent que l’imâm Abû Hanifa, en plus de son intelligence extraordinaire, de son ascétisme, de sa vaste érudition et de sa piété, fut instruit non seulement par des Compagnons du Prophète (ﷺ) mais aussi par d’éminents membres parmi les Ahl ul Bayt, dont l’imâm Muhammad al-Bâqîr et son frère l’imâm Zayd Ibn ‘Alî, l’imâm Ja’far As-Sâdiq (fils de l’imâm Muhammad al-Bâqir) et l’imâm ‘Abdullah Ibn al-Hassân Ibn ‘Alî. Et tous vouèrent un immense respect pour l’imâm Abû Hanifa, qui fut pour eux un réel soutien financier et politique face à la persécution qui visant les membres des Ahl ul Bayt et leurs partisans parmi les savants sunnites. Nombreux sont les historiens et les spécialistes ayant rapporté les échanges et liens qu’avaient l’imâm Abû Hanifa avec les imâms Muhammad al-Bâqir, Zayd Ibn ‘Alî et Ja’far As-Sâdiq. On peut citer des savants comme Ad-Dhahabî, Ibn Al-Athir, al-Qaramani, Ibn Kathîr, Abû al-Hajjâj al-Mizzi, Ibn Hajar al-Haytâmi, Sulaymân al-Qunduzi, Ibn Sabbâgh al-Maliki et d’autres, ainsi que le célèbre commentateur du Nahj al-Balagha, Ibn Abi l-Hadîd. Tous disent que l’imâm Abû Hanifa étudia durant un temps avec ces 3 imâms, qu’il a rapporté des avis et des ahadiths d’eux, et que, eux aussi, ont rapporté des ahadiths de lui. Au-delà du fiqh, de la ‘aqida, du Hadith et du Tafsîr, il profita également de leur autorité et enseignement dans le Tasawwuf. Il y a aussi le célèbre récit, où Abû Hanifa fut victime d’une rumeur lui imputant le fait qu’il délaissait des ahadiths sûrs au profit de son opinion personnelle (ra’y), ce qui lui reprocha Muhammad al-Bâqir (qui se basait sur les seules rumeurs) lorsqu’il rencontra Abû Hanifa pour la première fois. Mais après un échange fort instructif, Abû Hanifa lui exposa sa méthodologie, et l’imâm Al-Bâqir l’approuva et le tint en haute estime depuis ce jour.

Les plus grands disciples de l’imâm Abû Hanifa, à savoir Muhammad As-Shaybânî et Abû Yûsuf Al Ansârî ont enrichi aussi l’école hanafite à travers la science de l’Imâm Mûsâ Ibn Ja’far Al Kâzim (fils de l’imâm Ja’far).

Abû Zuhra rapporte dans son Târîkh qu’Abû Hanîfa raconta : « Je suis entré et j’ai trouvé l’imâm Ja’far assis à la droite du calife. Lorsque je l’ai regardé, une grande timidité me prit face à l’autorité morale et au très grand respect que dégageait sa personne, chose que je n’avais jamais éprouvée face au calife al-Mansûr. Je le saluai, il me répondit et je me suis assis. Le calife, se tournant vers Ja’far, lui dit : « Voici Abû Hanifa ! ». Puis il se tourna vers moi et me dit : « Ô Abû Hanifa, pose à Abû ‘Abdallâh (c’est-à-dire Ja’far) des questions ! ». Je lui ai alors posé des questions, et il me répondait en disant : « Chez vous, vous répondez par telle chose, les Médinois disent plutôt telle autre chose, quant à moi, voici mon avis ». Parfois il était du même avis qu’une autre école, mais d’autres fois, il avait un avis complètement différent. Je lui posai quarante questions. À la fin, je lui dis : « Le plus savant des gens est celui qui connaît les divers avis et les raisons des divergences » ».

Cela confirme aussi tous les dévoilements spirituels et les songes spirituels dont ont été gratifiés de grands saints, où le Prophète (ﷺ) fit l’éloge de l’imâm Abû Hanifa et le considérait comme une référence pour les musulmans, comme l’ont rapporté par exemple l’imâm Farid ud-Dîn Attâr dans son Tadhkirât al-Awliyâ’ (dans la biographie consacrée à l’imâm Abû Hanifa) et l’imâm Al-Hujwiri dans son Kashf al-mahjub, dans lequel il relate, dans la section réservée à l’imâm Abû Hanîfa Numân ibn Thâbit al-Kharrâz (80 H/699 – 150 H/767) les rêves et dévoilements spirituels qu’il a eu concernant l’imâm Abû Hanifa et le calife Abû Bakr as-Siddiq, qui étaient aussi 2 partisans et protecteurs des Ahl ul bayt : « Il est l’imâm des imâms et le plus grand des juristes. Fermement établi dans les œuvres d’ascèse et de dévotion, il était une grande autorité sur les principes du Tasawwuf.

Tout d’abord, il souhaitait vivre dans la retraite et abandonner la société des hommes, car il avait libéré son cœur de toute pensée de pouvoir et de faste. Une nuit, cependant, il rêva qu’il ramassait les ossements du Prophète dans sa tombe, choisissant quelques-uns et délaissant les autres. Il se réveilla terrifié et demanda à Muhammad ibn Sîrin d’interpréter son rêve. Celui-ci lui dit : « Tu atteindras un haut degré dans la connaissance du Prophète et dans la préservation de ses règles de conduite (sunnah), de sorte que tu sépareras ce qui est authentique de ce qui est apocryphe ». Une fois, Abû Hanîfa rêva que le Prophète lui disait : « Tu as été créé en vue de faire revivre ma sunna, ne te retire pas dans la solitude ». Il fut le maître de plusieurs shaykhs, tels que Ibrâhim ibn Adham, Fudayl ibn ‘Iyâd, Dâwud Tâ’i et Bishr Hâfî, et certains autres ».

Et dans le même ouvrage dans la section dédiée à notre maître Abû Bakr as-Siddiq il dit : « (Abû Bakr al-Ṣiddîq) est placé par les maîtres à la tête de ceux qui ont adopté une vie contemplative (mushâhada) parce qu’il négligeait les manifestations extérieures ; tandis que ʿUmar est placé à la tête de ceux qui ont adopté une voie purgative (mujâhada) en raison de sa rigueur et de son assiduité dans la dévotion. Il est écrit, dans les traditions authentiques, et il est bien connu des savants, que lorsqu’Abû Bakr priait la nuit, il avait coutume de réciter le Qur’ân à voix basse, alors que ʿUmar le récitait à voix haute. Le Prophète (ﷺ) demande à Abû Bakr pourquoi il procédait ainsi. Abû Bakr répondit : « Celui avec qui je converse entendra ». ʿUmar, à son tour, répondit : « J’ai éveillé les somnolents et chassé le Démon ». L’un donnait une preuve de contemplation, et l’autre d’ascèse. Or l’ascèse, comparée à la contemplation, est comme une goutte d’eau dans la mer, et, pour cette raison, le Prophète (ﷺ) dit que ʿUmar n’était pas tout à fait équivalent à Abû Bakr » ».

L’imâm Farid ud-Dîn Attâr dans son Tadhkirât al-Awliyâ’ (dans la biographie consacrée à l’imâm Abû Hanifa) rapporte que : « Abû ‘Alî al-Jalâ’ (ou Jilâli) rapporte : « J’étais en Syrie auprès de la tombe de Bilâl al-Habashi et je m’endormis. Je vis en songe le Prophète qui entrait dans l’Enceinte sacrée par la porte des Banû Shayba. Il prit dans ses bras un vieil homme, comme on prend dans ses bras les enfants. J’allai vers lui, lui baisai les pieds et je le regardai d’un air surpris. Il sut alors ce que je pensais par la lumière de la prophétie, et il me dit : « Voilà ton Imâm et le modèle des gens de la communauté : c’est Abû Hanifa ! ».


Abû Hanifa rapporte : « Lorsque Nawfâl Ibn Hayyân mourut, je vis en songe comme si le Jour de la Résurrection était arrivé et que tous les êtres humains, du premier au dernier, étaient rassemblés pour le Jugement (dernier). Je vis le Prophète (ﷺ) debout devant son Bassin. Des Savants se trouvaient à sa droite et à sa gauche, et face à lui se tenait Nawfâl Ibn Hayyân. Lorsque Nawfâl me vit, il vint vers moi et me salua. Je lui demandai de l’eau. Il demanda au Prophète la permission de m’en donner, et celui-ci acquiesça d’un geste de la main. Je pus alors boire de la coupe ainsi que mes compagnons, sans que la quantité d’eau ne diminuât. Je demandai ensuite : « Ô Nawfâl, qui est cet homme âgé à la droite du Prophète (ﷺ) ? ». Il me dit : « C’est Ibrâhîm, l’Ami d’Allâh ». Puis : « Et celui qui est à sa gauche ? », il répondit : « C’est Abû Bakr As-Siddîq (le Véridique, le Sincère) ». Je l’interrogeais sur 17 personnes, puis je me réveillai ».
Yahya Ibn Mû’âdh ar-Râzî a dit : « Je vis en songe le Prophète (ﷺ), et je lui demandai : « Où te trouverai-je, ô envoyé d’Allâh ? ». Il me dit : « Près de l’étendard d’Abû Hanifa » ».

L’imâm Abû Hanifa, dans sa méthodologie, se basait donc sur le Qur’ân, la langue arabe, les ahadiths jugés authentiques, la pratique et l’enseignement des Ahl ul Bayt, la pratique et les enseignements des Compagnons réputés dignes de confiance parmi les Ahl ul Bayt comme Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Aîsha, Salmân al-Farisî, Umm Salama, etc., la recherche des finalités juridiques, l’analogie, la réflexion, le consensus, la coutume locale (‘urf), l’istihsan (qui signifie ce qui est considéré comme étant bénéfique et/ou convenable, mais dont la portée juridique peut varier selon les définitions et applications adoptées par les juristes), etc., mais sans jamais délaisser le Qur’ân et la Sunnah authentifiée.

En cela, il suivait la méthodologie de la famille Alide, comme le rapporte al-Hafiz Ad-Dhahâbî dans son Siyâr a’lam an-Nubalâ’ (6/255-270) : « Ja’far Ibn Muhammad Ibn ‘Ali fils du martyr Hussayn fils de ‘Alî Ibn Abi Talib, l’imâm de la famille alide, as-Sâdiq, un des maîtres emblématiques. Fils de la fille d’al-Qâssim Ibn Muhammad, sa grand-mère maternelle est Asmâ’ fille de ‘Abd ar-Rahman fils d’Abû Bakr. Pour cette raison, il disait : « Je suis le fils (descendant) d’Abû Bakr par 2 fois ».

Il a rapporté des ahadiths et paroles de son grand-père al-Qâssim, de son père Abû Ja’far al-Bâqir, de ‘Ubaydallah, de ‘Urwah Ibn Zubayr, de ‘Ata’ Ibn Rabah (esclave affranchi, le grand maître de la Mecque), de Nâfi’ (esclave affranchi de ‘Abdullâh Ibn ‘Umar, devenu son disciple et son continuateur, l’un des grands maîtres de Malik) et de beaucoup d’autres. Ont rapporté de lui Mâlik, les deux Sufyân (spécialistes du Hadith en leur temps ; At-Thawrî et Ibn ‘Uyayna), Hâtim et beaucoup d’autres personnes…

Abû Hanifa disait de lui : « Je n’ai pas vu plus savant que Ja’far Ibn Muhammad (…) » Il est rapporté que Ja’far donnait de son argent jusqu’à n’en rien laisser à sa famille. Les qualités de cet homme noble, sont très abondantes. Et parmi les meilleures, nous pouvons citer ce que rapporte Hafs Ibn Ghiyyath qui l’a entendu dire : « Avant d’espérer l’intercession de ‘Alî (Ibn Abi Talib), j’espère celle d’Abû Bakr, car il m’a engendré 2 fois » (…) Bukharî n’a pas cité de hadiths rapportés de sa part, mais tous les autres savants en ont cité ». Al-Bukharî n’a pas cité de lui dans son Sahîh car les chaines après lui comportaient des gens peu fiables, mais il est dit qu’il en avait rapporté dans d’autres de ses œuvres comme Al-Târîkh, et dans son Sahîh il rapporta tout de même de ‘Alî, de Fatima, de Hassân, de Hussayn et d’autres membres de la famille alide, ainsi que de Ibn ‘Abbâs, et utilisait aussi parfois l’expression « ‘alayhî salâm » (ou ‘alayhâ salâm) lorsqu’il citait ‘Alî, Fatima ou d’autres membres de la famille alide.

L’imâm Ad-Dhahâbî rapporte des narrations remontant jusqu’à l’imâm Ja’far dans sonSiyâr A’lâm an-Nubala’ (4/402) dans la biographie concernant l’imâm Ja’far (après avoir cité sa lignée, ses mérites, ceux de qui il a rapporté et ceux qui ont rapporté de lui parmi les sunnites tout en ayant tenu des propos élogieux à son égard) :

« ‘Ali ibn al-Ja’d a rapporté que Zuhayr ibn Mu’âwiyyah a dit : « Mon père a dit à Ja’far ibn Muhammad : « J’ai un voisin qui prétend que vous avez désavoué Abû Bakr et ‘Umar ». Ja’far a dit : « Qu’Allâh désavoue ton voisin. Par Allâh, j’espère qu’Allâh me fera bénéficier à travers mes liens de sang avec Abû Bakr, car je suis tombé malade une fois et j’ai laissé mon testament à mon oncle maternel ‘Abd ar-Rahmân ibn al-Qâssim » (ce qui signifie qu’il était très près de lui).


Ibn ‘Uyaynah a dit : « Ils (les disciples et compagnons de l’imâm Ja’far) m’ont rapporté de Ja’far ibn Muhammad – bien que je ne l’aie pas entendu (directement) de lui – qu’il a dit : « Au temps du Messager d’Allâh
(ﷺ), la famille d’Abû Bakr était appelée la famille du Messager d’Allâh » (1). Muhammad ibn Fudayl a dit, racontant de Sâlim ibn Abi Hafsah, qu’il a dit : « J’ai interrogé Abû Ja’far et son fils Ja’far à propos d’Abû Bakr et de ‘Umar ». Il a dit : « Ô Sâlim, considérez-les comme des alliés et désavouez quiconque les considère comme des ennemis, car ils sont tous 2 (Abû Bakr et ‘Umar) des imâms de bien ». Alors Ja’far dit : « Ô Sâlim, est-ce qu’un homme insulterait son grand-père ? Abû Bakr est mon grand-père, et je n’obtiendrai pas l’intercession de Muhammad (ﷺ) le Jour de la Résurrection si je ne les considère pas tous les deux (Abû Bakr et ‘Umar) comme des alliés et ne désavoue pas ceux qui les considère comme des ennemis ».

(Ad-Dhahâbî a dit) : « Ces mots ont été rapportés via des rapports mutawâtir de Ja’far as-Sâdiq. J’atteste par Allâh qu’il était sincère dans ses paroles et qu’il n’était hypocrite envers personne ni n’essayait d’apaiser qui que ce soit. Qu’Allâh condamne les Rafidis. Sâlim avait un penchant évident pour le shiisme, mais malgré cela, il a transmis ces paroles vraies. Seuls les gens vertueux reconnaissent la vertu des gens vertueux. De même, celui qui l’a raconté, Ibn Fudayl, était aussi un Shi’i mais digne de confiance dans la narration des hadiths. Qu’Allâh condamne les Shi’ah (extrémistes) de notre temps; combien ils sont plongés dans l’ignorance et le mensonge ! Ils attaquent les 2 shaykhs (Abû Bakr et ‘Umar), les 2 proches compagnons du Prophète (ﷺ), et interprètent ces paroles d’al-Bâqir et d’as-Sâdiq comme ayant été prononcées en guise de taqiyyah (dissimulation) ».

Le Shaykh ul Islâm, le théologien asharite, le juriste shafiite, le muhaddith et sommité dans ce domaine, spécialiste de la Sîrah, le médecin, l’historien, le poète et le sûfi Abû Nu’aym al-Isbahânî a dit dans son Hilya al-’awliyâ’ : « Ja’far al-Sâdiq fut cité par un grand nombre de savants (sunnites) et d’imâms renommés, comme Mâlik ibn Anas, Shu’ba ibn Hajjaj, Sufyân At-Thawri, Ibn Jurayh, ‘Abdullâh ibn Amr, Ruh ibn Qasim, Sufyân ibn Uyayna, Sulaymân ibn Bilâl, Ismaîl ibn Ja’far, Hâtim ibn Ismaîl, Abdul Aziz ibn Bilâl, Abdul Aziz ibn Mukhtar, Wahhab ibn Khalid, Ibrahim ibn Tahham et plusieurs autres. D’autres disent qu’il fut la source originelle de narrateurs tels que Mâlik, l’imâm As-Shafi’i, Hassân ibn Salih, Abû Ayyûb Sakhtiyani, ‘Umar ibn Dinar, Ahmad ibn Hanbal et d’autres. Anas ibn Malik dit : « aucun œil n’a jamais vu, aucune oreille n’a jamais entendu, aucun cœur n’a jamais connu un homme meilleur que Ja’far al-Sâdiq en ce qui concerne son savoir, son adoration et sa piété » ».

L’imâm, muhaddith, historien, exégète, juriste shafiite, théologien asharite, poète et sûfi Abû ‘Abd ar-Raḥmân As-Sulâmî (m. 376 H) cite souvent l’imâm Ja’far dans son exégèse qurânique Haqa’iq al-Tafsir comme une autorité centrale.
Ses élèves Al-Qushayrî et Al-Bayhaqî relatent aussi des récits de l’imâm Ja’far dans plusieurs de leurs ouvrages en lien avec le Tafsîr, le Tasawwuf, le Hadith et la ‘Aqida.

Parmi les auteurs connus ayant traité de la biographie de l’imâm Jâ’far en citant les récits les plus notoires et solides, il y a Ibn Sâ’d dans ses Tabaqat, Abû Nu’aym al-Isbahânî dans son Hilya al-’awliyâ’, Al-Hujwirî dans son Kashf al-mahjub, Ibn Khallikân dans son Wafiyyât al-A‘yân, Farid ud-Dîn Attâr dans Tadhkirât al-Awliyâ’, Ibn Taymiyya dans ses Majmû’ al-Fatawa (4/78), Ad-Dhahâbî dans son Siyâr, Ibn Kathîr dans Al-Bidâyah wa an-Nihâyah.

La tombe de l’imâm Abû Hanifa est située à Baghdâd en Irak, et il fut dit que plus de 50 000 personnes assistèrent à sa prière mortuaire.

Notes :

(1) Quand l’imâm Ja’far as-Sâdiq (‘alayhî salâm) a dit : « Au temps du Messager d’Allâh (ﷺ), la famille d’Abû Bakr était appelée la famille du Messager d’Allâh » (rapporté par Ad-Dhahâbî dans son Siyâr 4/402 sous l’autorité de Sufyân Ibn ‘Uyayna qui fut un élève et disciple de l’imâm Ja’far), cela signifie que le Prophète (ﷺ) vivait principalement avec ‘Aîsha et fréquentait régulièrement Abû Bakr, plus qu’il ne fréquentait l’imâm ‘Alî et Sayyida Fatima – qu’il aimait pourtant énormément mais qui vivait ailleurs -. En effet, la maison du Prophète, qui était à côté de la mosquée de Médine, était aussi l’appartement de son épouse ‘Aîsha, et un endroit fréquenté régulièrement par Abû Bakr). Leurs liens d’amitié, d’alliance maritale, etc. étaient aussi très nombreux et solides. La richesse de la famille d’Abû Bakr fut mise au service du Prophète (ﷺ), tout comme ‘Aîsha se maria avec le Prophète (ﷺ), tout comme Abû Bakr était le bras droit du Prophète (ﷺ) et le guide spirituel pour la Communauté en l’absence du Prophète (ﷺ), tout comme Abû Bakr était aussi le beau-père du Prophète (ﷺ), et aussi que la lignée depuis l’imâm Jâ’far rejoint la lignée d’Abû Bakr par 2 fois, et la lignée d’’Alî par 2 fois (par Hassân et par Hussayn) remontant ainsi à celles du Prophète (ﷺ), du 1er Calife Abû Bakr et du 4e Calife ‘Alî.

Jabir al-Ja’fi rapporte de Muhammad Ibn ‘Alî qu’il a dit : « Les descendants de Fatima ont convenu de parler d’Abû Bakr et ‘Umar en usant des plus belles paroles ». Et c’est en effet ce qui a été rapporté par tous les descendants authentiques des Ahl ul Bayt (et éduqués par eux) à chaque génération, jusqu’à aujourd’hui, comme le rappellent les savants sûfis appartenant aux Ahl ul Bayt comme le Shaykh Habib ‘Ali al-Jifri (comme ici https://www.youtube.com/watch?v=64AEuIDzwe0 et https://youtu.be/PMzrLVeJGaQ).
Ad-Daraqtûnî dans ses Sunân rapporte de Ja’far as-Sâdiq, de son père Muhammad (Al-Bâqir) « qu’un homme vint vers son père – ‘Alî Zayn ul Abidîn – et lui demanda : « informe-moi au sujet d’Abû Bakr ». Il répondit : « Au sujet d’As-Siddiq (le Véridique, le Sincère) ? ». L’homme lui dit : « Tu l’appelles As-Siddiq ? ». L’imâm (As-Sajjâd ; ‘Ali Zayn ul Abidîn) répondit : « Que ta mère te perde ! Qui l’a nommé « as-Siddiq » si ce n’est le Messager d’Allâh (), les Muhajirûn et les Ansar ? Et quiconque ne l’appelle pas « le Véridique », alors Allâh le dépouillera de véracité dans ce monde et dans l’Au-delà ».

Beaucoup d’imâms sunnites et d’imâms appartenant aux Ahl ul Bayt furent surveillés de près par les dirigeants despotes, mais jamais ils ne mentaient sur la Religion comme le prétendent faussement les rawafidhs, car cela signifierait que plus personne ne serait digne de confiance parmi les Ahl ul Bayt et leurs partisans véridiques (notamment parmi les sunnites connus comme Abû Hanifa, Sufyân at-Thawrî, As-Shafi’î, Ahmad Ibn Hanbal, Mâlik, etc.). Tout au plus, ils gardaient parfois le silence sur certaines questions, ou n’appelaient pas à la révolte contre les gouverneurs car le contexte ne s’y prêtait pas et car les conditions n’y étaient pas favorables. Mais concernant le Califat bien-guidé de Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Alî et Al-Hassân, les imâms de la guidance appartenant aux Ahl ul Bayt et à leurs partisans sunnites qui étaient aussi leurs disciples en privé, ils les ont toujours défendu et reconnu, et les dirigeants despotes ne les interrogeaient que très rarement sur cela, mais plutôt sur leurs prétentions à prendre le pouvoir politique à l’époque omeyyade. De nombreuses narrations remontant à Muhammad al-Bâqir, Zayd Ibn ‘Alî et Ja’far As-Sâdiq montrent qu’ils réfutaient et se désavouaient de ceux qui les divinisaient, leur imputait le dogme de l’imâmat et de l’infaillibilité, qui maudissaient ou disaient du mal d’Abû Bakr et de ‘Umar, etc.

Si certains savants critiques du Hadith n’ont pas rapporté de certains imâms des Ahl ul Bayt ou les ont considéré comme « faibles » dans le Hadith (certains d’entre eux, ont révisé cependant leur jugement concernant les imâms des Ahl ul Bayt), c’est  en partie en raison des nombreux menteurs parmi les rawafidhs qui imputaient tout et son contraire aux imâms au point où les gens ne savaient plus quoi rapporter d’eux, leur attribuant de nombreux avis contradictoires, et ne les considérant donc pas comme étant des gens dignes de confiance, véridiques, cohérents et transparents concernant la Religion.


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