S’orienter sur la Voie droite à notre époque via les Signes divins qui ne trompent pas

Allâh a dit : « Dis : « La Vérité est venue, et le faux a disparu. Car le faux est voué à disparaître » (Qur’ân 17, 81).

Au plus nous voyons les gens s’éloigner de la piété, de la pudeur, de la sagesse, de la justice et de la Lumière prophétique, au plus on perçoit les shayatins qui sont à l’œuvre. Beaucoup de sectes et groupuscules, musulmans ou non, parasitent l’esprit des croyants ou obstruent le Chemin divin : « Et si l’un des associateurs te demande asile, accorde-le lui, afin qu’il entende la parole d’Allâh, puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité. Car ce sont des gens qui ne savent pas. Comment y aurait-il pour les associateurs (belliqueux et injustes) un pacte admis par Allâh et par Son messager A l’exception de ceux avec lesquels vous avez conclu un pacte près de la Mosquée sacrée. Tant qu’ils sont droits envers vous, soyez droits envers eux. Car Allâh aime les pieux. Comment donc! Quand ils triomphent de vous, ils ne respectent à votre égard, ni parenté ni pacte conclu. Ils vous satisfont de leurs bouches, tandis que leurs coeurs se refusent; et la plupart d’entre eux sont des pervers. Ils troquent à vil prix les versets d’Allâh (le Qur’ân) et obstruent Son chemin. Ce qu’ils font est très mauvais ! Ils ne respectent, à l’égard d’un croyant, ni parenté ni pacte conclu. Et ceux-là sont les transgresseurs » (Qur’ân 9, 6-11). Ce passage renferme des données qui s’appliquent parfaitement à la situation actuelle, où nombreux sont ceux qui obstruent la Voie spirituelle et divine, que ce soit les sectaires se réclamant de la Religion, ou les islamophobes.
Face à ce désordre mondial et global, beaucoup de gens se perdent et ne savent plus où en donner de la tête. Mais il y a toutefois des signes qui ne trompent pas, et des moyens de voir clair dans les manipulations ou les excès des uns et des autres, et comme nous l’avons évoqué au début, il s’agit des finalités et principes qui sont clairement exposés dans le Qur’ân, comme la piété, la sagesse, l’amour bienveillant, l’endurance, l’équité, la justice, la connaissance profitable, la maitrise de soi, la générosité, l’humilité, la bonté et l’éducation de l’âme parmi les grandes qualités, et qui sont donc des signes qu’Allâh donne pour que le croyant puisse distinguer entre le Vrai et le faux, entre ceux qui se trouvent dans la Présence divine et qui façonnent une ambiance spirituelle par leur aura et leur sagesse, et ceux qui sont dans la duplicité ou le fanatisme, rendant l’atmosphère pesante, obscure et malaisante.

Et quand on voit sur internet ce genre de choses, au plus nous pouvons – les gens du Tasawwuf – remercier Allâh pour le Tasawwuf qui est un Don divin.

Ceux qui cheminent sincèrement et sérieusement dans le Tasawwuf (sans négliger les autres aspects de la Religion) sont préservés de toutes les déviances que l’on observe aujourd’hui, surtout quand on voit à quel point les islamophobes ou apostats belliqueux – ou autres sectaires – sont parasités par la haine, l’hystérie, le fanatisme et la noirceur de leurs actes (1) ; preuves qu’ils sont sous l’emprise de shayâtins qui les excitent constamment tant le mal, l’obsession de lutter contre la Lumière et la Sagesse, sont leurs activités principales dans la vie, et cherchant à empoisonner la vie des autres, au point de les harceler sans arrêt. Là aussi, les réseaux sociaux sont un nid de shayâtins et nous devons y faire très attention, tant les gens deviennent fous sans se rendre compte.

Quant à nos maîtres spirituels dans le Tasawwuf, le Nûr (la lumière et la bonté) qu’il y a sur le visage de nos savants, la sagesse dans leur parole, le noble caractère dans leur comportement qu’ils manifestent en toute circonstance, sont des preuves suffisantes, là où leurs détracteurs ont souvent ont le visage obscurcit, manquent de nuances et ne manifestent que peu de sagesse.

Ainsi, le hadith sahîh bien connu, rapporté notamment par Abû Dawûd dans ses Sunân n°3641 : « Les savants sont les héritiers des prophètes » s’applique avant tout aux maitres spirituels puisqu’ils réalisent les états intérieurs et extérieurs du Modèle Muhammadien. Il faut en effet prendre garde à ne pas assimiler le mot « savants » avec tous les érudits exotéristes plein de divergences et de contradictions, ce hadith concerne les initiés et les réalisés seuls. comme le disait l’imâm et maître spirituel Abû al-Hassân al-Kharaqani : « Les érudits prétendent être les héritiers des prophètes. Mais aujourd’hui ce sont les initiés, ces authentiques hommes rapprochés d’Allâh, qui sont les héritiers ». Car comme le dit Allâh : « Il y a là des gens qui aiment à se purifier (intérieurement et extérieurement) ; et Allâh aime ceux qui se purifient » (Qur’ân 9, 108), et bénéficient de Son Soutien et sont des supports créés de Sa Lumière : « Allâh est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat ; son combustible vient d’un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l’huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allâh guide vers Sa lumière qui Il veut. Allâh propose aux êtres humains des paraboles et Allâh est Omniscient » (Qur’ân 24, 35).

Parmi les signes explicites des déviances, il y a ceux qui rabaissent le Prophète (ﷺ), ses épouses, ses compagnons ou les ahl ul bayt, ainsi que les Saint(e)s, les personnes vertueuses, les opprimés, les pauvres ou les malades, et ceux qui calomnient tout un groupe injustement, ce sont des signes qui ne trompent pas et sur lesquels le Qur’ân y a insisté clairement ; même s’ils essaient de manipuler, d’occulter ou falsifier des textes pour renforcer leur agenda pervers, et comme le dit Allâh dans le Qur’ân : « La manœuvre perfide n’enveloppe que ses propres auteurs » (Qur’ân 35, 43).

Les gens se noient dans des textes anciens ou contemporains qu’ils ne comprennent pas (ni les différents types d’expression, ni à qui ils s’adressent, ni leur statut – authentifié ou non, abrogé ou non, contextuel ou non -, ni la façon de les mettre en pratique ou le contexte dans lequel les récits ont été prononcés ni qui doit les appliquer), alors que l’Islam c’est avant tout un état d’esprit, une spiritualité, un mode de vie, des valeurs à vivre au quotidien, et une relation intime et profonde avec Allah et un comportement exemplaire envers Sa Création, ainsi qu’un sens constant et aigu de la justice et de la compassion. C’est là où nos maîtres spirituels transcendent les clivages et excès des groupes qui se cantonnent à l’horizontalité dans leur perspective, sans jamais trouver le juste milieu ou le bon équilibre, et sans vivre réellement l’essence du Message islamique ni cheminer sur les vertus de la Voie Muhammadienne comme le font les maîtres spirituels qualifiés – loin des imposteurs et des pervers -. Or, ce hadith se suffit à lui-même comme fondement moral et éthique pour le croyant :

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « (Il ne doit y avoir) nulle nuisance et préjudice à soi-même ou à autrui ! » (3). Ce hadith doit constituer l’une des règles fondamentales dans le fiqh des Mu’âmalât, c’est-à-dire des relations sociales, morales, politiques et commerciales entre les gens, conformément à Sa Parole : « En toute vérité, Allâh commande la justice, la vertu et la générosité (libéralité, assistance) envers les proches, et Il interdit la turpitude, les actes répréhensibles, la tyrannie et l’injustice » (Qur’ân 16, 90).

A cela se rajoutent d’autres dangers, notamment sur les réseaux sociaux.

De faux comptes sur les réseaux sociaux sont créés par des islamophobes pour inciter les couples musulmans à divorcer ou pour monter les Musulmans les uns contre les autres, surtout en jouant sur la corde de l’ultranationalisme, du racisme ou du féminisme selon les cas. Beaucoup de ces groupes et réseaux perfides fonctionnent en bande organisée, et se donnent le mot pour aller harceler (ou cyber-harceler) un certain nombre de comptes (particuliers ou publics) qu’ils considèrent comme des cibles à abattre, en leur tombant dessus par des flux ininterrompus d’insultes, de menaces, de copier-coller tronqués ou décontextualisés, des diffamations ou des propos haineux. Et cela, nous le voyons au quotidien sur les réseaux sociaux, de la part d’islamophobes et d’apostats (ou de prétendus apostats), ne faisant que démontrer au final, à quel point le Qur’ân avait raison sur leur cas – parmi les pervers d’entre eux -, contrairement à ceux qui ne le sont que par ignorance, sans être pour autant des personnes animées par la haine.

Un exemple ici : « r/islam user admits she pretended to be Muslim and was paid to make Muslim girls divorce their husbands and leave Islam by misinterpreting texts and writing fake stories about abuse to scare them off.
It reminds me of some “Muslim feminists” on Twitter who use the same tactics »
(2).

Les dangers des réseaux sociaux actuels sont réels, et il faut s’en méfier :
Facebook, pour l’hypocrisie et l’aspiration des données servant aux services de renseignement.
Twitter (devenu X), l’espace privilégié pour la haine et exprimer des propos manichéens sans nuance.
Tik Tok pour l’abrutissement des utilisateurs.
Instagram pour le narcissisme et les influenceurs qui arnaquent leur communauté.

C’est d’ailleurs pratiquement toujours les mêmes qui rendent impossible le vivre ensemble : les laïcards, les « wokistes », les identitaires (profondément racistes et xénophobes, et dont beaucoup sont islamophobes) et les khawarij, qui sont tous des extrémistes (parmi ceux qui sont violents et fanatiques) et qui tirent chaque nation vers la perversion, la décadence, la violence et le chaos. Et en tant que musulmans, nous devons nous efforcer de lutter intelligemment contre tout ce qui peut éloigner les gens de la sécurité, du vivre-ensemble, du sacré, de la décence et de la dignité humaine, le tout sans tomber dans la haine, l’injustice ou la terreur : « Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allâh et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allâh. Car Allâh est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (Qur’ân 5, 8). Et certes, cette lutte (intellectuelle, politique, sociale, morale, spirituelle, etc.) doit être conditionnée par la lutte spirituelle contre tous les mauvais penchants, et l’endurance face aux épreuves et aux hostilités que cela suscitera. Le Prophète Muhammad (ﷺ) a dit : « Vous informerais-je au sujet du croyant (mû’min) ? C’est celui que les gens ne craignent pas quant à leurs biens et leurs propres personnes. Et le musulman, c’est celui dont les gens sont épargnés (du mal) de sa main et de sa langue. Et le (véritable) combattant (al mujâhid) est celui qui lutte contre son ego. Et l’émigré (al muhâjir) est celui qui délaisse (quitte) les péchés et les mauvaises actions » (Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°23438 selon Fadalah ibn ‘Ubayd).

« Croyants ! Soyez constants. Rivalisez de constance ! Soyez fermes et craignez Allâh. Ainsi atteindriez-vous à la félicité » (Qur’ân 3, 200).

« Que la patience et la prière soient pour vous un réconfort » (Qur’ân 2, 45).

« Sois patient ! Allâh t’y aidera » (Qur’ân 16, 127).

« Endure patiemment ce qui peut t’atteindre. Tout cela est le propre d’une âme résolue » (Qur’ân 31, 17).

« Annonce une heureuse issue aux patients, à ceux qui, frappés d’un malheur disent : « Nous appartenons à Allâh et à Lui nous ferons retour ! ». Ceux là, auront pour lot miséricorde et bénédiction de leur Seigneur. Ils auront suivi le droit chemin » (Qur’ân 2, 156).

« Ceux qui auront persévéré dans notre voie seront rémunérés compte tenu de leurs meilleures actions » (Qur’ân 16, 96).

Un homme s’approcha du Prophète (ﷺ) et lui demanda : « Un homme se bat pour le butin de guerre ; un autre se bat pour la gloire et un troisième se bat pour se faire valoir ; lequel d’entre eux combat dans le sentier d’Allâh ? ». Le Prophète (ﷺ) a dit : « Celui qui combat pour que la Parole d’Allâh (c’est-à-dire l’Islam) soit la plus élevée, combat (alors réellement) dans le sentier d’Allâh ». (4)

Ce hadith nous éclaire sur celui qui est bien-guidé, à savoir celui qui est capable de mettre de côté son ego, de renoncer aux choses mondaines et aux honneurs de l’ici-bas, pour ne chercher que l’Agrément divin, en agissant de sorte à purifier son âme et à élever Sa Parole, c’est-à-dire être un flambeau pour l’Humanité, lutter pour la justice et contre l’oppression, pour soutenir et aider les gens dans le besoin (opprimés, pauvres, orphelins, veuves, personnes persécutées, animaux maltraités, etc.), pour préserver le droit des gens et celui de la nature, et le tout, à travers la conscience du Tawhid, le refus de céder au mal et à l’hypocrisie, et d’accomplir plutôt le bien et les actes de piété.
On comprend ainsi l’ensemble des ahadiths sur les différents types de jihad : dire la vérité à un oppresseur ou à un dirigeant injuste, sacrifier sa vie pour protéger son épouse ou sa famille, lutter contre les envahisseurs ou les terroristes, être un excellent étudiant, savant, travailleur, employé ou patron, être au service de ses parents dans le besoin, accomplir le Hajj et/ou la Umra en période de difficulté, dompter et maitriser son ego, etc., car tout cela exige de nombreux efforts, et si l’intention est tournée vers l’Agrément divin, cela relève alors du Jihâd.

Et le Qur’ân dit : « Allâh appelle à la demeure de la paix et guide qui Il veut vers un droit chemin » (Qur’ân 10, 25). Et le secret du Tawhîd est d’avoir la conscience de l’Absolu dans tous les aspects de notre existence : « Dis : « En vérité, ma Salât, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allâh, Seigneur de l’Univers » (Qur’ân 6, 162), ce qui ouvre et illumine la voie à la Paix : « Ô vous qui croyez ! Entrez tous dans la Paix » (Qur’ân 2, 208) car « Le séjour de la paix leur est destiné auprès de leur Seigneur en récompense de leurs (belles) actions [sur terre] » (Qur’ân 6, 127). Le croyant doit donc se tenir prêt à répondre – à tout moment – à cet Appel divin.

Le Compagnon Mu’adh Ibn Jabal rapporte que le Messager d’Allâh (ﷺ) l’avait envoyé vers un peuple et lui demanda : « Ô Messager d’Allâh, instruis-moi ». Le Prophète (ﷺ) lui répondit : « Répandez la paix et les belles salutations, offrez de la nourriture et soyez modestes devant Allâh comme vous le feriez pour un homme digne de votre famille. Si vous faites une mauvaise action, faites-la suivre d’une bonne action. Rendez votre caractère (et comportement) aussi excellent que possible » (5) ainsi que cette autre parole prophétique : « Adorez le Tout Miséricordieux (Allâh) et répandez la paix » (6).
Aussi, d’après Abû Shurayh : « Je demandai au Prophète (ﷺ) de m’enseigner quelque chose qui me ferait mériter le Paradis. Il dit : « Efforce-toi de n’avoir que de belles paroles, offre (et répands) la paix et nourris ceux qui sont affamés » » (7).
En une autre occasion, le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit aussi : « Ne cause pas de nuisance et ne rend pas le mal qu’on t’inflige. Celui qui cause du mal et du tort aux autres (parmi les créatures d’Allâh), Allâh le traitera avec sévérité, et celui qui fait souffrir les autres, Allâh l’éprouvera durement » (8).

Voilà ce qui représente la quintessence de l’Islam en termes d’éthique et de moralité.
Quant à l’interdiction de combattre ceux qui ne nous ont pas combattu, qu’ils soient musulmans ou non-musulmans, cela est explicitement interdit, comme l’a dit le Messager d’Allâh (ﷺ) : « En vérité, le plus tyrannique des êtres humains envers Allâh est celui qui tue ceux qui ne l’ont pas combattu » (9).
Ainsi que cet autre hadith du Prophète Muhammad (ﷺ) a dit : « Certes les plus réprouvés/désavoués d’Allâh sont : celui qui tue quelqu’un alors que la personne ne l’a pas combattu, ou qui demande le prix du sang de la jahiliyya (vengeance de la période de l’ignorance) a quelqu’un parmi les musulmans, ou quelqu’un qui affirme que ses yeux ont vu quelque chose dans un rêve alors qu’il ne l’a pas réellement vu » (10), et cette autre parole prophétique : « Les gens les plus réticents à tuer sont les gens de la foi » (11). Là aussi, conformément à Sa Parole : « Et s’ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci (toi aussi) et place ta confiance en Allâh, car c’est Lui l’Audient, l’Omniscient. Et s’ils veulent te tromper, alors Allâh te suffira. C’est Lui qui t’a soutenu par Son secours, ainsi que par (l’assistance) des croyants » (Qur’ân 8, 61-62).

« S’ils s’écartent de vous sans avoir eu à vous combattre, et s’ils vous proposent la paix, alors Allâh n’établira pour vous aucun recours (hostile) contre eux » (Qur’ân 4, 90).

« Combattez dans le sentier d’Allâh uniquement ceux qui vous combattent, et n’agressez pas (injustement les autres en transgressant l’Ordre divin). Certes. Allâh n’aime pas les agresseurs (ni les transgresseurs) » (Qur’ân 2, 190). At-Tabarî dans son Tafsîr (2/190) commente en rapportant l’avis de Ibn ‘Abbâs qui dit : « Ne tuez ni femmes, ni enfants, ni vieillards, ni quiconque vient à vous avec la paix et qui retient sa main de vous combattre, car si vous faisiez cela, vous auriez certainement transgressé » ainsi que l’avis de ‘Umar Ibn ‘Abd al-‘Azîz : « Cela fait référence aux femmes, aux enfants et à quiconque ne vous fait pas la guerre parmi eux ».

« Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin (paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui – car Allâh aime les bienfaisants » (Qur’ân 3, 133-134).

« Les Bédouins ont dit : « Nous avons la foi ». Dis : « Vous n’avez pas encore la foi. Dites plutôt : « Nous nous sommes simplement soumis, car la foi n’a pas encore pénétré dans vos cœurs. Et si vous obéissez à Allâh et à Son messager, Il ne vous fera rien perdre de vos œuvres ». Allâh est Pardonneur et Miséricordieux » (Qur’ân 49, 14).

« La bonté pieuse (al birr) ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour Dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu’amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide et pour délier les jougs (affranchir les esclaves), d’accomplir la Salât et d’acquitter la Zakât. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu’ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! » (Qur’ân 2, 177).

« Au milieu des biens qu’Allâh t’a accordés, recherche la Demeure Dernière. Ne néglige pas ta part de ce bas-monde. Sois bon comme Allâh est Bon avec toi. Ne cherche (et ne sème) pas la corruption sur la Terre. Allâh n’aime pas ceux qui sèment la corruption » (Qur’ân 28, 77).

« (…) ceux qui ont la foi et accomplissent de bonnes œuvres ; puis qui [continuent] d’être pieux et d’avoir la foi et qui [demeurent] pieux et bienfaisants. Car Allâh aime les bienfaisants » (Qur’ân 5, 93).

« Il se peut qu’Allâh établisse de l’amitié entre vous et ceux d’entre eux dont vous avez été les ennemis. Et Allâh est Omnipotent et Allâh est Pardonneur et Très Miséricordieux. Allâh ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allâh aime les équitables. Allâh vous interdit seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes » (Qur’ân 60, 7-9).

Tout au long de la durée de la Révélation, aussi bien durant la période mecquoise que la période médinoise, le Qur’ân et la Sunnah purifiée insistent sur la justice, la bonté, la compassion et la condamnation de la violence aveugle, et interdisent de combattre ceux qui ne nous ont pas combattu, mai enjoignent aussi la justice – en toute circonstance -, et invitent les croyants à manifester de l’amour bienveillant, de la bonté et de la générosité envers les non-musulmans parmi nos proches, les voyageurs, les voisins, les pauvres, les collègues, etc. qui ne nous ont pas combattu ni expulsé injustement de nos foyers.

Allâh dit en effet, en termes de commandements quels sont les 2 piliers du croyant, à savoir le Tawhîd et la bonté envers Sa Création : « Adorez Allâh et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté et bienveillance envers vos père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les domestiques (ou captifs) sous votre responsabilité, car Allâh n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant » (Qur’ân 4, 36), sans distinction de statut social, de sexe, de religion, d’origine ethnique ou de couleur de peau, et même envers les ennemis qui ont été fait captifs de guerre (prisonnier) durant un conflit.

L’imâm et Shaykh ul Islâm ‘Abd al-Qâdir al-Jilânî dans Jalâ’u al afhâm, au sermon n°29 rapporte que le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Comportez-vous avec les gens de la meilleure façon ; si vous mourez, ils invoqueront pour vous la Miséricorde divine, et si vous vivez, ils seront compatissants à votre égard ». L’imâm commente ensuite ce hadith en disant : « Écoutez cette recommandation ; attachez-la sur les yeux de vos cœurs et ne l’oubliez pas. Elle vous montre une œuvre simple mais qui contient une grande récompense. Combien est belle la belle moralité ! Elle est un repos pour son auteur et pour les autres. Et comme est laide la mauvaise moralité ! Elle est une fatigue pour son auteur et un préjudice pour les autres. Le croyant est tenu de lutter contre son âme afin de polir son caractère et de la forcer à s’y soumettre, de même qu’il est tenu de la mortifier dans les autres actes d’adoration. L’habitude de l’âme est l’arrogance, la colère et le mépris des gens. Luttez contre elle jusqu’à ce qu’elle arrive à la sérénité et, une fois arrivée à la sérénité, elle devient humble, soumise, sa moralité devient bonne, elle reconnaîtra sa valeur et acceptera ce qui viendra des autres. Bienheureux sont ceux qui arrivent à connaître leurs âmes, qui les prennent comme ennemies et qui les contredisent dans tout ce qu’elles leur ordonnent (de blâmable et de futile) ».

Voilà quels sont les principes et textes islamiques qui conditionnent tout le fiqh et la morale islamique, dissipant ainsi les doutes sur des ahadiths ou récits douteux, faibles ou qui sont authentiques mais décontextualisés ou incomplets, ou sur des éléments secondaires de la Religion, mais qui sont mal compris.

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « La science s’acquiert par l’étude, et c’est en s’efforçant d’être clément, persévérant, pondéré et longanime qu’on réalise cette vertu. Celui qui vise le bien recevra le bien et celui qui cherche à échapper au mal en sera protégé ». Après avoir rapporté la première partie de ce hadith et l’authentifié par kashf, hadith rapporté par de nombreux Salafs, dont le célèbre Sufyân at-Thawrî, l’imâm Ahmad al-Alawî commente dans sa Lettre ouverte à ceux qui critiquent le Tasawwuf : « Cela dit, la miséricorde s’acquiert auprès des miséricordieux et la science auprès des savants, conformément au hadîth du Prophète — sur lui la grâce et la paix ». Le hadith a été rapporté par plusieurs voies et selon quelques variantes ayant le même sens, notamment selon Abû Hurayra comme le rapporte Al-Khatib al-Baghdadî à travers un isnad hassân dans Târîkh Baghdâd 9/129.

Une parole similaire a été rapportée de Sayydûna ‘Umar : « Sache que c’est avec ‘Ilm (Connaisance et science) que tu dois parler, et c’est avec Hilm (compassion, indulgence, pondération et tempérance) que tu dois rester silencieux (et passer sur les fautes des gens quand la situation l’exige) ».

Les avis juridiques concernant certaines pratiques sociétales ou économiques, sont les seules choses qui, dans l’Islam, sont temporels et relatifs à une période, une région et à un certain nombre de conditions juridiques, politiques et culturelles, contrairement aux principes théologiques, rituels, cultuels, éthiques, spirituels et métaphysiques, qui eux, sont universels et immuables, tant que la personne dans le domaine de la dualité existentielle.

Il ne sert donc à rien de s’attaquer à la Tradition et à leurs représentants orthodoxes et traditionnels, – notamment les Saint(e)s – en pointant du doigt le « droit musulman » (fiqh), sachant que celui-ci est étroitement lié aux modalités changeantes et complexes du temps et de l’espace, et que le musulman doit se conformer avant tout à l’éthique islamique (justice, équité, pondération, sagesse, amour bienveillant, générosité, bonté, etc.) et aux principes théologiques et rituels qui vivifient leur relation au Divin et au monde, et qui rendent leur foi opérative. Les ussuliyûn dans le fiqh sont d’ailleurs les premiers à condamner ceux qui restent figer dans les avis circonstanciels du passé alors que les conditions de vie et de mentalité ont changé radicalement, exigeant ainsi l’adaptation du fiqh aux nouvelles réalités, mais toujours en l’encadrant par l’éthique islamique et les finalités juridiques, pour ne pas le tordre aux passions et aux déviances des uns et des autres (fanatiques, extrémistes, laxistes, consuméristes, tribalistes, pervers, etc.).

Le grand imâm du Hadith de son temps, le juriste (hanbalite puis shafiite), théologien (devenu asharite), historien, ascète et rattaché au Tasawwuf, al-Khatib al-Baghdadî (392 H – 463 H) a dit dans al-Faqîh wal-Mutafaqqih (1/354) : « Si la personne sûre et digne de confiance rapporte une information dont la chaine de transmission est continue, celle-ci peut être rejetée par plusieurs points (…) c’est qu’elle contredise les implications de l’intellect (mûjibât al-‘uqûl), alors on aura su sa fausseté, car la Législation existe par ce que l’intellect rend possible (mujawwizât al-‘uqûl) et certainement pas par ce qui la contredit (khilâf al-‘uqûl). Le second c’est qu’elle contredise le Livre ou la Sunnah notoire [dont la concordance est répandue], alors on aura su que [l’information] n’a aucun fondement ou qu’elle a été abrogée ». En effet, même si l’isnad peut-être jugée sahih, l’énoncé, lui, ne l’est pas forcément. Tout d’abord, même si l’énoncé est sahih il faut voir si le sens voulu n’est pas le sens apparent (qui peut contredire le Qur’ân ou une pratique notoire), et resituer le hadith dans son contexte d’origine qui peut clarifier la situation.Ensuite, dans le cas où aucune interprétation possible ne soit valide (conforme au Qur’ân, à la Sunnah bien établie, à la pratique répandue des Compagnons, à l’intellect, à l’observation et à la Voie spirituelle), alors l’énoncé comporte forcément un problème ou un défaut quelque part; soit que les mots choisis ont été changés (sachant aussi que certains mots évoluent avec le temps et selon les régions pour désigner certaines choses), soit que le contexte est manquant et ne peut donc pas nous éclairer sur le sens réel du hadith, etc.Aussi, un hadith même sahîh ne peut pas abroger ou primer sur le Qur’ân ou une pratique notoire pratiquée par tous les Musulmans depuis l’époque des Sahaba (et dont le fondement est islamique et éthique), ni sur les preuves fournies par l’intellect ou la réalisation spirituelle.

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Si un hadith que j’ai prononcé vous est rapporté, et si vos coeurs et votre intellect l’acceptent, cela signifie que j’en suis la source [si une chaine de transmission continue remonte jusqu’à lui ou s’il y a une confirmation spirituelle par kashf] et que je l’ai prononcé. Cependant si vous entendez un hadith que vos cœurs et votre intellect refusent (au point de faire dresser les cheveux et de vous donner la chair de poule), cela signifie qu’aucun lien ne me lie à lui et qu’aucun lien ne le lie à moi [car la voie prophétique n’est que vérité, sagesse, piété, vertu et justice] » (Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°15725 selon Abû Humayd et Abû Usayd, chaîne sahîh selon le Shaykh Shu’ayb Al-Arna’ût dans son Takhrîj Al-Musnad n°23606).

L’imâm et juriste malikite Shihâb ad-Dîn al-Qarâfî (m. 1285) en s’adressant au mufti compétent disait dans son Anwar al Buruq fi Anwa’ al Furuq : « Toutes les fois qu’il y a un renouvellement dans la coutume (‘Urf) des gens, le Mujtahid (savant) la prend en considération, et toutes les fois où elle s’arrête, il la laisse. Ne te fige pas sur ce qui est consigné dans les livres toute ta vie ! Mais plutôt, s’il te vient un homme qui n’est pas de ta région et qui te demande la Fatwâ (avis juridique), ne le ramène pas vers la coutume de ton pays. Questionne-le sur la coutume de sa région, guide-le vers celle-ci et donne-lui la Fatwâ par elle sans tenir compte de celle de ton pays et de ce qui est établi dans tes livres. Ceci est la vérité claire et limpide. Le fait d’être figé à jamais dans les textes rapportés (al Manqulât) est un égarement dans la religion et une ignorance des desseins des savants musulmans et des Salafs passés ».

Un signe d’intelligence et de piété consiste donc à délaisser tout ce qui nous éloigne du Divin, de Son Souvenir/Dhikr, du bien, de la vertu, de la justice et de la sagesse, et non pas polémiquer indéfiniment sur des avis juridiques ou des querelles diverses qui ne nous concernent pas directement, et dont on ignore le contexte de l’époque qui ont mené à l’élaboration desdits avis ou querelles. Et c’est ainsi qu’il faut notamment comprendre l’un des sens de ce hadith où le Sahabi Wabisa ibn Ma’bad a rapporté : « Le Messager d’Allâh (ﷺ) m’a dit : « Es-tu venu me poser des questions sur la justice et le péché ? ». J’ai dit : Oui. Le Prophète serra le poing et visa la poitrine en disant : « Consulte ton âme (demande la fatwa à ton coeur) et consulte ton cœur, ô Wabisa. La justice et la droiture sont ce qui rassure ton âme et ton cœur, et le péché est ce qui vacille et trouble ton âme, et produit une tension dans ta poitrine, même si les gens l’approuvent encore et encore dans leurs jugements ». (Rapporté par Ad-Dârimî dans ses Sunân n°2533 avec une chaine sahîh, ainsi que par d’autres comme Ahmad dans son Musnad 4/228, Al-Baghawî dans son Mishkat al-Masabih n°2774, par An-Nawawî dans son recueil des 40 ahadiths n°27 et d’autres). Le Qur’ân dit : « Demandez donc aux gens du Rappel (et du Savoir) si vous ne savez pas » (Qur’ân 16, 43), nous devons donc consulter des spécialistes et savants, les respecter pour leur savoir, puis consulter notre âme et notre coeur, en aspirant à la piété et à la justice, ainsi qu’à la sagesse et à l’intérêt général – et non pas aux passions de l’ego ou à l’injustice – puis agir en pleine conscience et adopter l’avis qui nous semble le plus pertinent dans notre contexte. Et en cas de doute, éviter ce qui est bizarre ou malaisant, et se tourner vers ce qui coïncide avec la piété et le bien :

« Certes, ce Qur’ân guide vers ce qu’il y a de plus droit (et de meilleur), et il annonce aux croyants qui font de bonnes oeuvres qu’ils auront une grande récompense » (Qur’ân 17, 9).

« Nous faisons descendre du Qur’ân, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants » (Qur’ân 17, 82) et « C’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute, c’est un guide pour les pieux » (Qur’ân 2, 2).

« Certes ceux qui croient, font le bien (par l’accomplissement de bonnes œuvres) et s’humilient devant leur Seigneur, voilà les gens du Paradis où ils demeureront éternellement » (Qur’ân 11, 23)

« Ainsi, Nous avons envoyé parmi vous un messager de chez vous qui vous récite Nos versets, vous purifie, vous enseigne le Livre et la Sagesse et vous enseigne ce que vous ne saviez pas » (Qur’ân 2, 151).

« Certes vous serez éprouvés dans vos biens et vos personnes; et certes vous entendrez (…) de leur part beaucoup de propos désagréables. Mais si vous êtes endurants et pieux… voilà bien la meilleure résolution à prendre » (Qur’ân 3, 186).

« Et quiconque se montre pieux pour Allâh, Il lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens inattendus] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allâh, Il lui suffit. (…) » (Qur’ân 65, 2-3).

« Ô vous qui croyez! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et faites le bien. Peut-être réussirez vous ! » (Qur’ân 22, 77).

Le Messager d’Allâh (ﷺ) a dit : « Ce que ton coeur (purifié, tourné vers Allâh, la justice et la piété) réprouve et n’accepte pas, abandonne-le » (Rapporté par ‘Abdullâh Ibn al-Mubârak dans son Kitâb az-Zuhd n°1162 avec une bonne chaine, ainsi que par Ibn Rajâb dans Jami’ul ‘Ulûmi wa-l Hikâm n°27, par al-Khatîb al-Baghdadî dans al-Zuhd wal-Raqâ’iq n°1147 avec une chaine sahîh).

Le Compagnon Ibn Mas’ûd a dit également : « Méfiez-vous de ce qui trouble les coeurs. Si quelque chose perturbe votre coeur, alors abandonnez-le » (Rapporté par Ibn Rajab dans Jami’ul ‘Ulûmi wa-l Hikâm 2/95).

L’imâm ‘Alî a dit : « Si on vous rapporte un hadîth du Messager d’Allâh, alors prenez-le de la meilleure façon (de le comprendre), dans le sens le plus pertinent et le mieux éclairé, et qui est le plus convenable (selon les principes et les finalités de l’Islam) » (Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°1080 et 1081 avec une chaîne sahîh) ainsi que : « Lorsque vous entendez une tradition, vérifiez-la selon le critère de l’intelligence, de la bienveillance (et de la piété) et non celui de la simple audition, car les porteurs de connaissances sont nombreux mais ceux qui la gardent (et la préservent convenablement) sont peu nombreux » (Rapporté dans le Nahj al-Balagha dans la section du Jugement, Sagesse n°95).

‘Alî dit aussi : « Si je vous relate un hadith du Messager d’Allâh, alors être jeté du ciel m’est préférable plutôt que de mentir à son sujet (…). J’ai entendu le Messager d’Allâh dire : « Certaines personnes émergeront à la fin des temps qui sont jeunes et insensées. Ils parleront le meilleur langage [par des slogans aguicheurs mais trompeurs], ils réciteront le Qur’ân mais cela n’ira pas plus loin que leur gorge [leur foi n’ira pas plus loin que leur gorge]. Ils sortiront de la foi comme la flèche sort de la proie. Si vous les rencontrez (alors qu’ils sèment la terreur), tuez-les, car en les tuant, il y aura pour celui qui les tuera une récompense auprès d’Allâh, qu’Il soit glorifié et exalté, le Jour de la Résurrection (…) » (Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°1086, par al-Bukhari dans son Sahîh n°3611 et par Muslim dans son Sahîh n°1066).

Ibn al-Qayyîm écrit dans son Madârij al-Sâlikîn (2/303) : « Dans la clémence, le pardon et la patience sont la douceur de la foi, la paix de l’esprit et la tranquillité, ainsi que la noblesse de l’âme, son honneur et son ascension sur le désir de la vengeance ».

Comme le rappelait le Shaykh et maître spirituel d’Algérie, Ahmad Al Alawî a dit : « Il ne s’agit pas de savoir si vous êtes dans la Miséricorde d’Allâh, mais plutôt si la Miséricorde d’Allâh est en vous », c’est-à-dire, si vous cultivez en vous la qualité de la miséricorde, conformément au hadith bien connu : « Celui qui n’est pas miséricordieux et compatissant envers les êtres humains (l’Humanité), Allâh ne lui fera pas miséricorde (de façon particulière) et celui qui ne pardonne pas il ne lui sera pas pardonné (de façon particulière) » (12).

Enfin, rappelons-nous des signes de la fin des temps et des mises en garde prophétiques sur ce qui arrivera et les dérives dont il faudra chercher à se prémunir. Un jour l’Envoyé d’Allâh (ﷺ) sortit et dit à ses Compagnons, suite à une vision qu’Allâh lui accorda concernant les signes précurseurs de la fin des temps : « L’un d’entre vous souhaite t’il qu’Allâh le libère de la cécité (concernant ce bas-monde) et lui accorde la clairvoyance ? Eh bien, celui qui désire ce bas-monde et place ses espoirs en lui, Allâh aveugle son cœur à la mesure de son attente. Et celui qui renonce à ce bas-monde et en attend peu, Allâh lui accorde une science (marquée par la sagesse) sans enseignement (acquis de l’apprentissage ordinaire), et une guidance sans guide (en tant qu’intermédiaire). Il y aura après vous des gens qui n’exerceront le pouvoir que par le meurtre et la tyrannie, qui ne seront riches qu’avec orgueil et avarice, et qui ne seront affectueux que sous l’emprise de la passion. Que ceux qui vivront cette époque supportent, pour l’amour d’Allâh, la pauvreté s’ils peuvent être riches (par des moyens douteux ou illicites), endurer l’hostilité au lieu de l’amour (des gens mauvais), et de patienter face au déshonneur (alors qu’ils peuvent obtenir les honneurs des gens vils et puissants). À ceux-là, – qui cherchent sincèrement l’Agrément divin – Allâh accordera le mérite et les bienfaits de 50 véridiques (siddîqûn) » (13).

Qu’Allâh nous purifie, nous pardonne, nous guide constamment sur la Voie de la droiture et de la piété, ainsi que de la justice et de la sagesse.

Notes :

(1) Quand on quitte une Religion, un parti politique, un groupe quelconque ou une personne, l’attitude raisonnable consiste à vivre sa vie autrement, bien que pour se décharger, on en parle beaucoup durant un court laps de temps (1 semaine, 1 mois, etc.), plus que cela, et en faire toujours son axe existentiel, mais en parlant avec haine et mépris, est une déviance ou un trouble psy qu’il convient de soigner, à moins qu’ils soient manipulés ou payés pour poursuivre un agenda idéologico-politique malsain. S’ils rétorquent qu’il s’agit de dénoncer un grand danger, alors nous leur disons que cela ne justifie pas le mensonge, la diabolisation injuste, la falsification des textes ou le fait de justifier de nombreuses injustices et discriminations arbitraires, ni de cultiver la haine et la stupidité au lieu de l’amour bienveillant et de l’intelligence dans leurs propos et dans leurs actes, surtout quand ils justifient ou alimentent des idéologies et mesures politiques bien plus dangereuses pour la société et l’humanité, qu’une poignée d’extrémistes (parfois manipulés ou payés par des politiques ou idéologues non-musulmans qui souhaitent affaiblir les populations occidentales en désignant un bouc-émissaire désigné qu’est la Communauté musulmane, et ce pour leurs seuls profits mondains).

(2) 14 septembre 2023 : https://twitter.com/Rhineland_2_0/status/1702385758244319374

(3) Rapporté notamment par Ahmad dans son Musnad n°2865 avec une chaine hassân, Mâlik dans Al-Muwattâ’, Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2340, Al-Hakim dans Al-Mustadrak avec une chaine sahîh, et d’autres par plusieurs voies qui se renforcent via Ibn ‘Abbâs, Abû Hurayra, Abû Sâ’îd al-Khudri, ‘Aîsha et d’autres.

(4) Rapporté par Al-Bukharî dans son Sahîh n°2810, Muslim dans son Sahîh n°1904 selon Abû Mûsâ Al Ash’ari.

(5) Rapporté par Al-Bazzâr dans son Musnad n°2642, sahîh.

(6) Rapporté par Ibn Mâjah dans ses Sunân n°3694 selon ‘Abdullah Ibn ‘Amr, sahîh.

(7) Rapporté par Ibn Hibbân dans son Sahîh, n°509, sahîh.

(8) Rapporté sous différentes versions et par différents compagnons – Abû Sa’id al-Khudrî, Ibn ‘Abbâs, Abû Sirmah, ‘Ubadah Ibn Samit et d’autres – avec le même sens général, tantôt avec des chaînes sahîh ou hassân tantôt avec des chaines dâ’îf mais qui se renforcent et sont confirmés par le Qur’ân ; Al-Bayhâqî dans al-Sunân al-Kubrâ n°11070 selon Abû Sa’id al-Khudrî, Ahmad dans son Musnad n°15755, Abû Dawûd dans ses Sunân n°3635, Ibn Mâjah dans ses Sunân n°2342 selon Abû Sirmah, At-Tirmidhî dans ses Sunân n°1940 et d’autres.

(9) Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°15943 selon Abû Shurayh, sahîh.

(10) Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°15943 selon Abû Shurayh, et sa chaine est authentique.

(11) Rapporté par Ahmad dans son Musnad n°3728 et 3729 sous l’autorité d’Abdallâh Ibn Mas’ûd.

(12) Rapporté sous quelques variantes par plusieurs voies ayant le même sens par Ahmad dans son Musnad n°19244 et al-Bukharî dans son Sahîh n°7376 selon Jarir Ibn ‘Abdallâh, sahîh, par al-Bukharî dans Al-Adab Al-Mufrad n°371 et 372 selon ‘Umar et n°375 selon Jarir, et d’autres.

(13) Rapporté notamment par Abû Hâmid al-Ghazâlî dans son Ihyâ, au Kitâb dhamm al-dunyâ, sous l’autorité de Hassân al-Basrî qui l’a entendu des Compagnons.


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