Si presque plus personne ne conteste l’avancée impressionnante de l’innovation technologique et de la technique du monde moderne, qui demeure probablement inégalée dans l’histoire de l’Humanité (1), cela n’est pas le cas pour le « savoir » dans sa dimension métaphysique et spirituelle qui s’est perdue, la philosophie de bas étage et la fragmentation du savoir qui ont remplacé l’amour de la sagesse et la capacité de synthèse, la psychologie humaine qui se focalise sur l’aspect « infra-humain » faisant ressortir le pire de l’humain qui a éclipsé la « psychologie spirituelle » qui analysait les tréfonds de l’âme pour en faire jaillir la vertu et les pensées élévatrices (2), on se perd dans les détails pour en perdre de vue l’essentiel, ce qui constitue une obscuration en même temps qu’une atrophie de l’intellect et de nos priorités.
En fait les anciens ne voyaient pas forcément de besoin ou d’utilité à développer outre mesure la technologie, car leurs priorités et activités se situaient ailleurs. Or c’est justement à cause de l’atrophie intellectuelle des modernes, et du vide spirituel qui a déserté leur coeur, qu’ils ont dû combler le vide à travers la société de divertissement et la technologie.
On nous parle de « démocratie » alors que celle-ci relève de l’utopie et de la contradiction, sachant que d’une part, les instances manipulent facilement la population en façonnant « l’opinion publique » par d’habiles manipulations et subterfuges (3), en faisant appel à leur pathos, à leur libido et à leurs pulsions non-rationnelles (4), et d’autre part, que dans de nombreuses sociétés dites démocratiques en Occident, on censure des études critiques (portant aussi bien sur la politique, que les réseaux pédocriminels, la finance, la santé, la médecine, la biologie, etc.), on tourne en dérision certains intellectuels critiques, on interdit ou empêche subtilement des candidats crédibles et compétents d’accéder à la politique ou à des postes clés, on refuse d’inviter dans les médias des spécialistes ou des intellectuels intègres (ou non) qui apportent un autre son de cloche et qui se révèlent souvent bien plus pertinents que les imposteurs ou les semeurs de haine qui sont constamment invités dans les plateaux-télé. Les journalistes ne sont pas libres et doivent souvent s’autocensurer à cause des biais et pressions idéologiques et financières imposées par les médias et institutions politiques. On « criminalise » des opinions vertueuses et rationnelles, et on impose en même temps des opinions criminelles et irrationnelles.
On nous matraque de façon permanente des slogans de « liberté » et de « dignité humaine », mais ces mêmes instances n’hésitent pas à bombarder et à massacrer des innocents, à raser des écoles et des musées, à piller des ressources vitales et des bibliothèques ou des musées un peu partout dans le monde. Ces mêmes élites parlent du bien-être de l’enfant mais les abrutissent, nuisent à leur développement psychologique et à leur bien-être physique en se soumettant aux multinationales qui poussent à la consommation de produits alimentaires dangereux pour les enfants tout comme aux produits endocriniens impliqués dans de nombreuses maladies, et sans même parler des expériences sexuelles menées sur des enfants de 0 à 6 ans par l’Institut Kinsey (5), – approuvé par l’ONU -, et financé en partie par la fondation Rockfeller.
Dans les discours modernistes, la cause féminine est instrumentalisée (6) à tous les niveaux, on nous embrouille et on institue non seulement une discrimination envers les hommes comme étant les éternels bourreaux à abattre et à émasculer, mais en même temps, ils essaient de « masculiniser » les femmes en les amputant de leur féminité, afin de mieux ressembler aux hommes « qu’elles prétendent pourtant haïr », ce qui est paradoxal. Une égalité de façade qui ne prend pas en compte les réalités biologiques et psychologiques, et qui tend graduellement et perpétuellement vers plus de favoritisme et d’ostracisme ne peut pas exister, et relève de l’utopie, en plus de causer le malheur de bien des femmes et d’hommes. En outre, les idéologues de cette folie moderne interdisent aux femmes de faire preuve de pudeur, discriminent les femmes voilées ou pudiques (même sans voile), réduisent la femme au statut d’objet sexuel, – privilégiant les femmes selon leur apparence physique plutôt que selon leurs compétences techniques et leurs capacités intellectuelles -, les fatiguent et les empoisonnent avec des produits cosmétiques et alimentaires toxiques, un mode de vie éreintant, un asservissement au monde sans pitié du travail moderne, et au final, on se retrouve avec une pseudo-égalité sans base structure aussi bien biologique que psychologique, mais avec des hommes et des femmes totalement malheureux, insatisfaits et fragiles. Jamais il n’y eut autant de suicides et de dépressions qu’à notre époque, alors même que certaines périodes prémodernes étaient loin d’être de tout repos.
Dans le monde, et encore dans les sociétés occidentales, ce sont quelques millions de jeunes femmes qui doivent se prostituer pour payer leurs factures ou leurs études universitaires, ce sont encore des milliers de femmes qui disparaissent chaque année dans des réseaux de prostitution ou de pédophilie (pour les petites filles), ce sont des millions de femmes harcelées ou violentées chaque année, – tout comme de nombreux hommes sont battus ou humiliés également par leur conjointe dans le cadre conjugal -, ce sont encore des millions d’enfants, de femmes et d’hommes qui sont indignement surexploités par les multinationales occidentales implantées dans les pays pauvres ou dans des pays comme la Chine, et la liste est encore longue.
L’ingéniosité humaine, détournée du Sacré, ne se développe que dans la propension du vice et du chaos, où l’on peut constater que de milliers de milliards d’euro, depuis un peu plus de deux siècles (depuis l’apparition du « monde moderne »), ne sont consacrés qu’à détruire les sociétés et constructions humaines, la nature et la vie humaine par centaines de millions, en dépit de certains slogans trompeurs ou de luttes fragmentaires et superficielles en faveur de la dignité humaine et de la protection de certaines minorités. Dans la réalité, de nombreuses institutions modernes diffusent des messages contradictoires où s’alternent et s’annihilent des discours de « tolérance » et de « relativisme » à des discours « xénophobes », « obscurantistes », « extrémistes », « racistes », « religiophobes », « sexistes », « anti-patriarcat ». Le monde de la finance possède les moyens de régler le problème de la famine dans le monde, tout comme de l’accès à l’eau potable, aux soins de premier ordre, à l’électricité ; mais au lieu de cela, ils dépensent une somme d’argent phénoménale pour alimenter des guerres inutiles (qui causent ou propagent des maladies), pour développer certains virus et maladies, tout comme ils détournent de l’argent qui était officiellement destiné à la recherche scientifique dans la lutte de certaines maladies ou aux aides humanitaires destinés aux pays du tiers-monde.
Même en termes de savoir, on se rend compte que les préjugés et l’ignorance, aussi bien en matière de science, que de culture ou de religion, sont encore largement répandus, aussi bien en Orient qu’en Occident.
Le racisme existe encore un peu partout dans le monde et est toujours institutionnalisé dans de nombreux pays occidentaux, et est d’autres fois instrumentalisé pour des raisons politiques et idéologiques par certaines instances.
Des auteurs traditionnels et traditionnalistes (7) nous avaient pourtant bien mis en garde contre le scientisme, le mécanicisme, la sécularisation forcée et le règne de la quantité, et les conséquences planétaires d’une telle aberration, où la folie humaine ne serait plus contenue, et détruirait tout sur son passage : espèces animales et végétales, pollution atmosphérique, villes, ressources naturelles et même la vie humaine. Leur critique n’était donc pas « exagérée » ni déconnectée de la réalité, puisque les observations diverses sont visibles et vérifiables par tous, et aujourd’hui, de nombreux scientifiques, – qui leurs étaient pourtant opposés auparavant -, tirent la sonnette d’alarme à l’échelle mondiale.
Le réveil, – ou l’éveil de conscience -, doit s’opérer rapidement en prenant appui sur la sagesse des anciens, – enrichie de nombreuses expériences et connaissances certaines du Réel -, et non pas des confusions et des illusions égotiques des modernes, – qu’ils soient matérialistes ou spirites (issus du New-âge) – (8), tout en intégrant les données expérimentales de notre temps afin de répondre aux enjeux spécifiques qui sont les nôtres, propres à notre époque, – réellement en fin de cycle -, car les solutions modernes ne font que tâter la surface, appliquant une pommade sur quelques symptômes sans guérir les maux à leurs racines profondes, qui s’enracinent justement dans une mentalité consumériste et matérialiste, désacralisant le cosmos et paradoxalement la vie humaine en tant que telle.
Les promesses du monde moderne étaient multiples tout autant qu’ambitieuses : fin des maladies et de la famine, richesse croissante pour tout le monde, paix mondiale, immortalité humaine pour tous, connaissance précise et prédiction de tous les événements naturels et cosmiques, maitrise totale de la nature par l’Homme. Chaque décade, de nouvelles promesses étaient annoncées et leur accomplissement était sans cesse repoussé à plus tard. Deux siècles plus tard, quelles promesses ont-elles été accomplies ? Strictement aucune, et pire même, nous observons l’exact contraire de ce qui nous avait été promis au prix de l’éradication de la Religion. Jamais la planète et l’humanité n’avaient été aussi mal en point et menacées qu’aujourd’hui où le matérialisme couplé au sécularisme dominent les relations humaines et les considérations politico-économiques. Même sur le plan médical, les nombreuses années de recherche financée à coup de milliards n’ont aucunement permis d’éradiquer de nombreuses maladies anciennes ni de totalement bien les comprendre. Ne parlons pas non plus des dérives et scandales liées aux multinationales et lobbies pharmaceutiques qui jouent avec la vie de milliards d’êtres humains, les millions d’erreurs médicales dans le monde (dont environ 45 000 en France chaque année) qui mènent à des décès ou à des séquelles graves, et sans parler des nouvelles maladies sexuellement transmissibles et des cancers apparus depuis un peu plus d’un demi-siècle. Le bilan est donc catastrophique, et le résultat sans appel ; le monde moderne est en faillite, et il est temps d’entrevoir d’autres perspectives, plus traditionnelles, sans tomber dans les écueils utopiques ou fanatiques.
Notes :
(1) Bien que cela dépende des domaines concernés, puisque des auteurs et chercheurs expliquent que de très anciennes civilisations, – avant celle de la Grèce antique par exemple -, jouissaient d’un niveau technique très poussé dans l’architecture, la construction, l’électromagnétisme, la nano technique, etc. Voir par exemple Dominique Becker et Fabrice Kircher, B.A.-BA des sciences impossibles, éd. Pardès, 2005. En partant à la recherche des anciens documents (sacrés ou non), des civilisations du passé, ils sont tombés sur d’étonnantes techniques et sciences perdues, à la base d’appareils très sophistiqués, et de productions vraiment étonnantes dans le domaine de l’ingénierie, de la construction, de l’architecture, de l’aéronautique, de l’optique, de l’astronomie, des mathématiques et de la médecine. Ils citent différents exemples défiant toutes les explications scientifiques modernes (lampes perpétuelles, la flèche Anjalika, l’Arc Gandiva, les machines d’Héron d’Alexandrie, les piles électriques de Baghdâd, les paratonnerres du temple de Salomon, les mégalithes, les pyramides égyptiennes dont celle de Kheops, satellites artificiels, engins volants, etc.). Tout cela doit nous pousser à reconsidérer la totalité de la psychologie évolutionniste (qui s’effondre face aux faits) qui postulait l’ignorance de nos lointains ancêtres avec leurs « croyances irrationnelles » et leur méconnaissance des lois de l’univers, alors que selon les faits empiriques, de nombreux peuples anciens étaient bien supérieurs (sous plusieurs aspects) à ceux de notre époque, et que leur connaissance scientifique (en plus des sciences traditionnelles) n’avait rien à envier à la nôtre (qui a perdu les secrets de nombreuses sciences sacrées et traditionnelles qui plus est). Voir aussi l’ouvrage collectif sous la direction de Thomas Lepeltier, Histoire et philosophie des sciences, éd. Sciences Humaines, 2013, qui contient des chapitres révisant la connaissance lacunaire et biaisée du 19e et 20e siècles, qui ne rendait pas honneur à l’intelligence et au savoir des civilisations apparues avant l’avènement du monde moderne.
Durant ce que l’on appelle la période préhistorique, la technique, la médecine, la chirurgie et la thérapie étaient déjà fort développées, voir : “Dossier : Paléopathologie et «médecine » préhistorique”, Futura-Sciences, Marie-Claude Bakkal-Lagarde, 23 avril 2005 (modifié le 30 novembre 2016) : https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/medecine-paleopathologie-medecine-prehistorique-401/ ; voir aussi “Turquie : le plus ancien bracelet en obsidienne révèle l’étonnante technicité des artisans du 8e millénaire avant J.C”, CNRS, 6 décembre 2011 : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2360.htm où la finition de la surface du bracelet (très régulière, à l’aspect de miroir) a nécessité l’utilisation de techniques de polissage complexes permettant d’obtenir des qualités de poli à l’échelle du nanomètre, dignes de celles de nos lentilles de télescope.
Pour les pyramides, voir “La technologie à l’assaut des mystères de l’Egypte antique”, Geo, 4 août 2017 : https://www.geo.fr/reportages/la-technologie-a-l-assaut-des-mysteres-de-l-egypte-antique-177382
(2) Les nombreux traités de philosophie morale ou de spiritualité que l’on peut trouver chez des auteurs issus de la Grèce antique et du monde gréco-romain tels que Socrate, Platon, Épictète, Sénèque, Marc Aurèle, Cicéron et d’autres, ainsi que des maîtres issus de l’Hindouisme, du Christianisme, du Bouddhisme, du Taoïsme ou de l’Islam par exemple sont assez nombreux. Pour voir leurs similitudes et leurs convergences, consulter par exemple Reza-Shah Kazemi, Shankara, Ibn ‘Arabi et Maître Eckhart: La Voie de la Transcendance, éd. L’Harmattan, 2010 et Islam et bouddhisme : Un fond commun aux éditions Les Deux Océans, 2010, du même auteur. Voir aussi Titus Burckhardt, Science moderne et sagesse traditionnelle, éd. Milano Archè, 1991 ; Martin Lings, Croyances anciennes et superstitions modernes, éd. Pardès, 1996 ; René Guénon, Psychologie, éd. Archè milano, 2001, retrouvé par M. Patrice Brecq dont ce livre est un extrait des manuscrits du Cours de Philosophie donné par Guénon ; René Guénon, L’homme et son devenir selon le Vêdânta, éd. Traditionnelles, 2000 ; Hamza Benaïssa, L’opium de l’Humanité – Modernité et Aliénation, éd. Elmaarifa, 2013 ; Hamza Benaïssa, Les fondements idéologiques de l’anthropologie moderne, éd. Elmaarifa, 2007 ; Hamza Benaïssa, Tradition et Modernité, éd. Elmaarifa, 2008 ; ainsi que les différents ouvrages de Julius Evola et de Frithjof Schuon, trop nombreux pour être tous évoqués ici.
(3) Voir René Guénon, La Crise du monde moderne, éd. Folio, 1994 ; Julius Evola, Les Hommes au milieu des ruines, éd. Pardès, 1984 ; Julius Evola, Révolte contre le monde moderne, éd. L’age d’homme, 1991.
(4) Voir Michel Desmurget, TV lobotomie: La vérité scientifique sur les effets de la télévision – L’inconnu (L’inconnu), éd. Max Milo, 2012 ; Jean-Léon Beauvois, Les influences sournoises : Précis des manipulations ordinaires, éd. François Bourin, 2011 ; Naomi Klein, No logo : La tyrannie des marques, éd. J’ai lu, 2004.
(5) Voir Ariane Bilheran, L’imposture des droits sexuels: Ou la loi du pédophile au service du totalitarisme mondial, éd. Independently published, ré-éd. 2020.
(6) On citera, à titre d’exemple, la manipulation des femmes américaines, en leur faisant croire qu’en fumant comme les hommes, elles devenaient ainsi « libres », « émancipées » et « égales » à eux, alors que d’une part le tabac est mauvais pour la santé en plus d’être addictif, – participant donc à l’esclavage et à l’asservissement de l’être humain -, et d’autre part, que le but de cette manœuvre était d’augmenter les profits de l’industrie du tabac sur le dos des femmes en plus des hommes qui en étaient déjà les victimes. Et c’est encore ce type de manœuvre qui est employé souvent par les politiques occidentales, non seulement pour manipuler les citoyens et mieux les asservir, mais aussi pour justifier des sanctions économiques, des discours haineux, des opérations militaires ou des chantages divers envers d’autres pays qui ne s’alignent pas sur leur diktat impérialiste, – puisque les pires dictatures du monde qui se rangent de leur côté sont laissés en paix -. Ce qui ne veut pas dire que la condition féminine est idéale dans tous les pays qui ne s’alignent pas sur eux, ce qui est loin d’être le cas dans certains pays eux aussi autoritaires ou dictatoriaux. Voir “Et les femmes fumèrent…”, Le Monde Diplomatique, février-mars 2019 : https://www.monde-diplomatique.fr/mav/163/A/59478 ; Edward Bernays, Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie, éd. Zones – La Découverte, Paris, 2007. Rappelons qu’Edward Bernays était le double neveu de Sigmund Freud, le « père » de la psychanalyse freudienne, considérée comme une pseudo-science, et qui a nourri de nombreuses psychoses et obsessions mentales tournant autour du sexe et de la dépression.
(7) Voir les travaux de René Guénon, Ananda Kentish Coomaraswamy, Seyyed Hossein Nasr, Tage Lindbom, Julius Evola, Frithjof Schuon, Hamza Benaïssa, Martin Lings, Titus Burckhardt, Wolfgang Smith, etc. Eux-mêmes ayant reçu une formation scientifique, philosophique, mathématique ou de « logicien ».
(8) On peut évidemment aussi citer les religieux de type « rigoriste » qui n’envisagent la religion, – et donc leur rapport au Sacré – que de manière toute superficielle, et dont leur comportement ne vaut pas mieux que les irréligieux (parmi ceux qui se détournent de la morale héritée par la Religion), se comportant comme des rustres sans intégrité morale, causant du tort aux gens, considérant les femmes selon une conception toute matérialiste des choses, et ne s’évertuant pas à atteindre la sagesse, la justice et la vertu, pourtant trois axes majeurs de toute religion véritable.