Les Etats-Unis, la France et la Turquie

Les Etats-Unis couvrent une superficie de 9,834 millions km², et comptent 327,2 millions d’habitants en 2018. Le taux de chômage en avril 2019 était de 3,6%. L’espérance de vie en 2016 était de 78,69 ans en moyenne. Mais les statistiques liées au taux de chômage ne doivent pas occulter le fait qu’il existe de millions de pauvres aux Etats-Unis qui n’ont pas droit au chômage et qui ne sont pas sur le marché de l’emploi. En 2014, le nombre de pauvres s’élevait à plus de 45 millions, sur un total de 318, 6 millions d’habitants en 2014, soit environ 14% de la population totale, ce qui représente un chiffre élevé, et sans compter que la classe moyenne doit souvent se serrer la ceinture aussi pour boucler les fins de mois).

La France possède un territoire s’étendant à 643 801 km², compte 66,99 millions d’habitants en 2019, son espérance de vie se situe à 82,27 ans en moyenne et le taux de chômage s’élève à 8,8% en février 2019.

Pour la Turquie, sa superficie englobe 783 562 km², et la Turquie compte plus de 82 millions d’habitants en 2018. En 2016, l’espérance de vie se situait aux alentours de 78 ans en moyenne (avec une supériorité pour les femmes, avec une moyenne de 80,7 ans contre 75, 3 ans pour les hommes).

L’espérance de vie

En ce qui concerne l’espérance de vie, il faut préciser que durant les périodes kémalistes (dans leur tendance laïcarde anti-religieuse), l’espérance de vie était très faible. Lorsque l’AKP prit l’ascendant, l’espérance de vie a considérablement augmenté.
Pour l’ensemble de la période 1960-2017, on enregistre une moyenne annuelle de 62,76. Le changement enregistré entre la première et la dernière année est de 68 %. C’est en 2017 qu’on enregistre la valeur la plus élevée (76,01) et c’est en 1960 qu’on enregistre la valeur la plus basse (45,37). Nous disposons des résultats pour 58 années. En 2000, l’espérance de vie se situait à environ 70,01. En 2017-2018, elle atteignait environ les 78 ans.

En comparaison avec la France, qui avait un chiffre de 69,87 ans (en moyenne) en 1960, puis de 79,06 ans en 2000, 82,67 en 2014 puis 82,52 en 2017 (légère baisse), on enregistre une augmentation de 18% en 57 ans, contre 68% pour la Turquie.

Aux Etats-Unis, nous avons une moyenne de 69,77 ans en 1960, 76,64 en 2000, 78,84 en 2014 et 78,54 en 2017, soit une légère baisse. En 57 ans, l’augmentation était de 13%, mais ces dernières années connaissent une diminution.

Modernisation (technique)

La France et les Etats-Unis ont connu une modernisation technique continue depuis plusieurs décennies pour la plupart de leurs régions. La Turquie, quant à elle, sous l’ère kémaliste, avait accumulé un long retard de plusieurs décennies dans pratiquement tous les domaines. C’est avec l’AKP dans les années 2000 que la Turquie rattrapera son retard dans plein de secteurs comme la modernisation des infrastructures, des saines réformes dans le système éducatif, lutte contre la corruption, amélioration significative concernant le niveau académique et universitaire, la production scientifique, la construction et la bonne gestion d’hôpitaux de pointe (parmi les meilleurs du monde), la construction des routes de qualité, d’aéroports, d’écoles et d’universités, et le développement des régions défavorisées de l’Est de la Turquie, malheureusement encore ralenti par la présence des milices terroristes du PKK.

La France et les Etats-Unis n’avaient pas de retard à rattraper. Ainsi, sur la même période de ces 20 dernières années, on constate que la France et les Etats-Unis ont vu leur croissance économique diminuer, les droits civiques se restreindre, la corruption politique se répandre, les discriminations se multiplier, le racisme et l’islamophobie d’Etat se renforcer, les crises se décupler, de même que les arrestations arbitraires tout comme les dépenses militaires.

Ingérence et présence politico-militaire

Contrairement à la Turquie dont ses forces armées ne sont pas impliquées dans des guerres sur d’autres continents pour le pillage (la Turquie est intervenue militairement en Lybie, – avec qui elle avait un long passé historique -, pour soutenir le gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj contre la faction terroriste de Khalifa Haftar, soutenue par l’Egypte du dictateur Sissi, par l’Arabie Saoudite, la France, les émirats et timidement par les Etats-Unis ; l’intervention turque a permis d’éviter un grand bain de sang), les Etats-Unis et la France s’ingèrent continuellement dans les affaires politiques des autres pays, non seulement limitrophes, mais se situant même sur d’autres continents, sans aucune légitimité. Leur présence en dehors de leurs frontières, est perçue comme un facteur d’angoisse, d’insécurité et de terrorisme dans de nombreux pays, étant donné que les Etats-Unis et la France pillent les richesses des autres pays, imposent leur diktat, placent leurs pions, assassinent des opposants politiques et des intellectuels, violent des enfants ou des femmes, torturent des innocents, et massacrent parfois des populations civiles (Syrie, Irak, Afghanistan, Mali, Lybie, Pakistan, Yémen, …).

Pourtant, les Etats-Unis et la France dénoncent souvent le fait que la Turquie opère de façon à protéger ses frontières avec ses pays voisins contre les organisations terroristes, tout en protégeant la population civile turco-kurde et syrienne. A contrario, la France et les Etats-Unis se trouvent en Syrie, très loin donc de leurs frontières, mais massacrent aussi des civils, tolèrent et aident parfois même le régime syrien, qui, lui, massacre sa population civile (plus de 350 000 civils syriens massacrés par le régime syrien et ses alliés en même pas une décennie).

Les Etats-Unis et la France connaissent une région relativement stable et non-hostile depuis plusieurs décennies, contrairement à la Turquie qui vit dans une région très instable, et où la France et les Etats-Unis participent à sa déstabilisation, ainsi qu’au financement, à l’armement et au soutien logistique d’organisations terroristes (PKK, YPG, PYD, etc.) opérant dans la région, et ayant déjà tué plus de 40 000 civils, combattu des mouvements de résistance anti-régime syrien, torturé des civils, expulsé des milliers de civils de leurs demeures pour se les approprier, enrôlé de nombreux enfants-soldats pour rejoindre leur rang, etc.

Historiquement, la Turquie connait plus de diversité religieuse et ethnique qu’en France et en Belgique, ce qui complique encore la situation.


Politique intérieure

Concernant la politique, la Turquie connait une véritable pluralité politique, bien plus contrastée et diverse que la France ou les Etats-Unis.
Si avant les années 2000, les minorités ethniques et les musulmans étaient persécutés, maltraités ou discriminés en Turquie kémaliste, cela a considérablement changé avec l’AKP. Au-delà des rapports biaisés en la matière, les sondages et enquêtes de terrain montrent que les citoyens, en termes de liberté de culte et de conscience, se sentent plus libres en Turquie qu’en France ou aux Etats-Unis.

Le vivre-ensemble y est plus palpable en Turquie qu’en France. L’Etat français passe son temps à discriminer des minorités culturelles, religieuses et ethniques, ce qui n’est pas le cas de la Turquie d’Erdogan.
La ligne rouge en Turquie (sous Erdogan) englobe l’interdiction de la haine culturelle et religieuse, l’interdiction d’inciter au terrorisme ou à la guerre civile, ou d’un coup d’Etat contre le gouvernement légitime (élu par le peuple). Contrairement à ce qui peut se dire ici et là, la critique du président Erdogan demeure possible, et les médias de l’opposition ne se privent d’ailleurs pas de le faire, souvent même en l’insultant et en le dénigrant. Les arrestations approuvées et ordonnées directement par Erdogan, ne concernent que des criminels et des terroristes avérés, et non pas les simples opposants politiques, avec qui il prend d’ailleurs souvent la peine de discuter, surtout durant les élections.

Nombreuses sont les personnes à affirmer, – et nous également -, que nous nous sentons plus libres et plus à l’aise en Turquie qu’en Europe de l’Ouest (Allemagne, Pays-Bas, France, Belgique, …) surtout depuis les années 2000, où les crises identitaires et les restrictions des libertés en Europe souffrent de nombreux tabous, des pressions diverses (s’exerçant dans les médias, les institutions publiques et politiques, les cours universitaires et secondaires, …) empêchent toute indépendance et liberté d’ordres intellectuel et religieux. En Turquie, tant qu’une personne n’est pas affiliée à une organisation criminelle et terroriste, – ou en tout cas n’en fait pas l’apologie ouvertement -, et ne commet aucun crime (meurtre, vandalisme, trafic de drogue, propos ou actes racistes ou violents contre les citoyens ou l’Etat), il est possible de s’exprimer librement en toute sécurité, sauf si on critique trop ouvertement Atatürk, auquel cas la constitution considère encore cela comme un délit et où certains kémalistes fanatiques pourraient user de violence pour se venger. En Europe, beaucoup d’auteurs, journalistes, intellectuels et politiciens ne peuvent plus s’exprimer librement quand il s’agit de contester certaines idéologies (sionisme, décadence pro-LGBT, féminisme radical/hystérique, laïcisme, mercantilisation de la politique, scandales liés aux multinationales et aux lobbys, islamophobie institutionnalisée, …), sous peine d’être diabolisés, insultés, emprisonnés, attaqués, licenciés ou même parfois tués. A contrario, certains peuvent même faire l’apologie du terrorisme (d’Etat ou non) quand cela va dans leurs intérêts (par exemple des organisations terroristes comme le PKK, – classée pourtant dans la liste des groupes terroristes par de nombreux pays occidentaux -, sont souvent tolérés et même soutenus par des gouvernements occidentaux), et les dérapages islamophobes, – de plus en plus nombreux – partout en Occident, se multiplient et ne sont pas combattus vigoureusement par les autorités, donnant même de nombreuses tribunes, et un vif soutien médiatique, à des islamophobes et racistes notoires qui instillent la haine, les amalgames et la peur à l’ensemble des citoyens.


Chômage
et économie

Pour le chômage, la Turquie d’Erdogan a fait un travail colossal pour permettre à sa population, toujours croissante depuis des années, d’avoir accès à un emploi rémunéré convenablement, et ce, malgré la présence récente de 4 millions de réfugiés (jouissant pour la plupart, de nombreux droits et d’aides de l’Etat). Cette vague massive ne plait d’ailleurs pas toujours à la population locale. Les européens n’ont d’ailleurs pas respecté leurs engagements et n’ont proposé qu’une maigre contrepartie. Ne proposant que 6 milliards d’euro (étalées sur plusieurs années), en 2018, la Turquie avait déjà dépensé plus de 35 milliards d’euro.

Parmi les 4 millions de réfugiés, 500 000 environ sont d’origine kurde. Quant aux Etats-Unis et à la France, ils n’accueillent même pas 10% (moins de 10 000 réfugiés aux Etats-Unis, et également moins de 10 000 en France) des réfugiés qui ont trouvé refuge en Turquie. Si de nombreux turcs n’ont rien contre le fait d’accueillir les femmes, les enfants, les personnes âgées et les hommes malades venus de Syrie, beaucoup se plaignent cependant que les jeunes syriens (parmi les « gitans » en leur sein surtout) qui refusent d’étudier ou de respecter leur pays d’accueil, restent en Turquie au lieu de rester dans leur pays pour défendre leurs terres contre la barbarie du régime syrien. Il y a parfois des débordements et des réfugiés qui ne restent pas dans les régions qui leurs étaient assignées, et se voient alors transférer vers leurs zones d’origine. Pour ceux qui sont entrés illégalement, ils sont reconduits dans leur zone d’origine en Syrie, sauf là où il y a des bombardements durant cette période. Certains réfugiés ne respectent pas l’ordre du pays, commettent des crimes ou se rassemblent massivement dans des zones qui ne leur étaient pas assignées, ce qui cause de nombreux troubles, et forcent ainsi les autorités à prendre des mesures pour sanctionner la criminalité ou retransférer ailleurs des réfugiés. Sachant qu’ils sont plus de 4 millions, la Tuquie ne peut pas tout gérer parfaitement et les réfugiés doivent aussi faire des efforts.

De nombreux arméniens d’Arménie se sont également installés en Turquie, fuyant la misère et la corruption politique en Arménie. De nombreux iraniens, ainsi que des turcs européens, et même des européens de souche, ont migré récemment en Turquie afin de s’y installer définitivement, préférant la situation en Turquie plutôt que leur vie en France, en Belgique, en Allemagne ou ailleurs.

Les pays européens sont dépassés par les quelques milliers de réfugiés qui se trouvent chez eux, avec de nombreux abus, et même des dizaines de milliers de réfugiés qui sont portés disparus avant que leur dossier soit régularisé, ce qui constitue un problème très inquiétant. En Turquie, les réfugiés sont généralement bien traités, mais là encore, des abus ou un accueil parfois hostile peuvent exister, surtout chez des personnes assez racistes, ou opportunistes quand il est possible de se faire de l’argent sur le dos, ce qui est cependant moins fréquent, proportionnellement parlant, avec ce qui peut exister en Europe. Par ailleurs, on parle tout de même de 4 millions de réfugiés en Turquie, contre même pas 100 000 dans toute l’Europe. L’Europe qui devait aider la Turquie avec 6 milliards d’euro, a énormément tardé et échelonné cette aide sur plusieurs années, tandis qu’au même moment, la Turquie avait déjà déboursé plus de 35 milliards d’euro à elle seule.

Pour faciliter leur admission en Europe, les autorités européennes incitent les réfugiés à mentir, et donnent la priorité aux réfugiés chrétiens ou laïcs, aux homosexuels ou aux transsexuels, ou à ceux qui se définiraient comme étant contre Erdogan. Il n’est dès lors pas étonnant que certains réfugiés syriens exagèrent leurs mésaventures dans d’autres pays d’accueil (comme la Turquie) pour mieux être accepté, même si, évidemment, les mauvaises expériences existent bien, et ce, dans pratiquement tous les pays. Certains réfugiés syriens, d’ailleurs, après avoir été mal accueillis en Europe (ils pensaient auparavant que l’Europe était synonyme d’eldorado, mais ils ont vite déchanté), ont décidé de tenter leur chance ailleurs, et certains sont même revenus en Turquie.

Nous avons rencontré des immigrés africains en Turquie, et un certain nombre d’entre eux affirment clairement avoir préféré la Turquie (du moins les villes comme Istanbul et Bursa, contrairement à des villes moins accueillantes et où la religion est moins importante, comme Izmir et d’autres villes du centre, parfois racistes envers les africains) à des pays européens comme la France, la Belgique, l’Espagne ou l’Italie. Certains turcs ou immigrés qui ont quitté la Turquie, en espérant pouvoir trouvé mieux ailleurs, ont souvent été déçus, et pour beaucoup d’entre eux, – sauf exceptions -, ont fini par retourner en Turquie après quelques temps, même si comme dans chaque pays, ce n’est pas toujours facile.

Les chrétiens qui n’ont pas d’engagement politique avec des pays hostiles à la Turquie peuvent pratiquer leur religion en toute sécurité et en toute tranquillité, et s’entendent assez bien avec les musulmans en Turquie. L’Etat turc n’instituant pas la discrimination, ni n’instrumentalisant des polémiques pour cibler les chrétiens, les choses se passent relativement bien, contrairement à des pays comme la France, la Belgique, l’Allemagne ou d’autres pays européens, où les attaques islamophobes et même christianophobes (surtout de la part des laïcs anti-religieux) sont en augmentation.

Malgré la tentative de coup d’Etat, les hypocrites et opportunistes de l’intérieur et les attaques informatiques, diplomatiques et économiques (notamment avec des rapports biaisés, pousser les investisseurs à ne plus investir en Turquie, etc.) menées par plusieurs pays (Etats-Unis en tête) pour faire augmenter l’inflation, et en dépit de l’explosion démographique que connait la Turquie depuis des années, le taux d’inflation ne passe pas dans une zone critique (malgré son augmentation récente) et reste bien moins critique que la situation qui prévalait avant l’arrivée de l’AKP au pouvoir, les investissements continuent, les mégaprojets se concrétisent (de quoi faire rougir les pays occidentaux), les partenariats stratégiques et économiques se multiplient, les relations diplomatiques se diversifient et se renforcent avec de nombreux pays, la Turquie ne manque de rien, le taux de chômage reste en-dessous des 20% (en 2018 il était de moins de 10%, et en 2019, le taux a malheureusement augmenté à 14,6% environ pour plusieurs raisons), la croissance économique se maintient dans le positif, les exportations vers l’étranger atteignent des chiffres records, la Turquie renforce son indépendance économique et militaire, développe ses propres téléviseurs, vêtements, tanks, fusils, satellites, drones, navires de guerre, avions, bus et hélicoptères, et diminue sa dépendance énergétique, militaire et technologique vis-à-vis des puissances étrangères. Depuis les années 2000, la compétitivité s’est considérablement intensifiée, car auparavant seuls quelques pays comme les Etats-Unis, la France, la Russie, l’Allemagne, le Japon, la Grande-Bretagne, l’Espagne, la Suède et quelques autres se partageaient presque tout le marché mondial dans de nombreux secteurs, tandis qu’aujourd’hui, d’autres pays viennent s’accaparer des parts de marché, tels que la Turquie, le Qatar, la Malaisie, l’Indonésie, la Corée du Sud, la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Iran (sauf là où les sanctions restreignent ou bloquent carrément leur présence dans les secteurs soumis aux sanctions). La mondialisation ayant englobé presque tous les pays du monde, quand une crise éclate, elle touche aussi d’autres nombreux pays, surtout par rapport aux importations et aux exportations ou à la stabilité régionale, ce qui fait que des crises peuvent toucher des pays sans que cela ne soit imputable aux gouvernements qui subissent la crise de plein fouet.

Alors que les Etats-Unis et la France continuent de piller des ressources d’autres pays et de dominer économiquement et politiquement de nombreux pays, on dénote l’augmentation de plus en plus de pauvres, qui sont aussi exclus du chômage (donc les chiffres du chômage ne mentionnent pas les personnes qui ont été exclues ou virées du chômage, étant soit à la rue, soit devant travailler de façon illégale pour s’en sortir). En Turquie, les citoyens de meurent pas de faim, la plupart peuvent se payer un logement décent, avoir accès à l’eau potable, à l’électricité, à l’internet, aux soins médicaux de qualité, etc. Il existe, comme dans de nombreux pays, des pauvres, mais ceux-ci sont souvent aidés par des associations locales ou par des citoyens généreux.

Aux Etats-Unis et en France, on compte des millions de pauvres, au moins des centaines de sdf qui meurent de faim ou de froid chaque année, et aussi beaucoup de délinquants.

Les homicides aux Etats-Unis sont très élevés, pouvant varier entre 10 000 et 30 000 morts selon les années, soit bien plus que l’ensemble des attaques terroristes sur le sol américain depuis plus de 25 ans.
Proportionnellement à leur PIB, la France et les Etats-Unis donnent beaucoup moins que la Turquie pour l’aide humanitaire. Et beaucoup d’ONG liées aux gouvernements américain et français sont parfois chargées d’espionner les pays où ils sont envoyés, ou de faire de la propagande par la même occasion.

Durant la même période, Erdogan a fait plus de choses significatives (bénéfiques) pour le peuple turc et d’autres nations, que tous les présidents américains (George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump) et français (Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron) réunis, qui se sont soit contentés de préserver les acquis de leurs prédécesseurs, soit qui ont privé leur peuple de certains droits, tout en augmentant leurs impôts et leur imposant de nouvelles taxes.


Dissocier le dirigeant du gouvernement et des partis politiques

Erdogan doit être dissocié de l’AKP ainsi que du gouvernement. Si tous sont en effet liés, l’AKP regroupe des personnes qui ne partagent pas forcément dans les faits, la vision du parti ou celle d’Erdogan. Bien que la ligne du parti est celle de l’Islam conservateur fondé sur la justice et le développement pour tous les citoyens (musulmans et non-musulmans, turcs et non-turcs sur le plan ethnique), certains ne sont pas des musulmans pratiquants, et veulent juste se lancer dans une carrière politique au sein du parti majoritaire. Certains sont également des opportunistes qui font passer la spiritualité islamique et l’éthique après leurs intérêts, comme la plupart des politiciens dans le monde moderne, et ne partagent en réalité pas du tout une vision islamique (spirituelle, théologique, civilisationnelle, éthique et sociale) du parti, mais veulent profiter des avantages et des réseaux financiers du parti. Quant au gouvernement et au parlement, ils sont composés d’élus et de fonctionnaires appartenant à des partis politiques très différents, qui ont des idéologies et des intérêts souvent antagonistes.

Entre l’idéal promut par Erdogan, et les agissements individuels des juges, soldats, geôliers, députés, procureurs et ministres, il y a parfois un gouffre qui les séparent.

Si Erdogan interdit formellement la corruption, le racisme, la torture des prisonniers, le meurtre de civils, l’islamophobie, la judéophobie et la haine contre les kurdes, cela n’empêche pas toujours les abus individuels de certains fonctionnaires et soldats, ni la corruption de certains juges et policiers, qui agissent contre les directives du Président. Erdogan ne pouvant pas tout contrôler ni tout faire seul, il doit forcément déléguer, et ne peut donc pas superviser personnellement tous les dossiers. Or, depuis le coup d’Etat manqué de 2016, et étant donné les difficultés et tensions croissantes de la région dont la Turquie n’est pas responsable, de gros coups de filet ont été menés pour lutter contre des organisations criminelles et terroristes. Seulement, dans le tas, des innocents ont été arrêtés en raison de liens suspects avec des personnes impliquées dans des crimes, délits et activités terroristes. Parfois les enquêtes prennent du temps, des juges ne font pas bien leur travail (y compris des juges kémalistes ou ultra-nationalistes), la haine personnelle ou idéologique l’emporte sur le droit et la justice, etc., mais ils ne sont pas sous les ordres d’Erdogan. Lui-même a appelé à plusieurs reprises à respecter les citoyens kurdes qui condamnent le terrorisme, à distinguer les gülenistes de la masse qui n’ont aucun rapport avec la politique, des agents de FETÖ qui sont impliqués dans des activités criminelles diverses.
En effet, le mouvement güleniste est constitué de quelques millions de personnes partout dans le monde, dont beaucoup vivent en Turquie (les plus riches ayant fui pour la plupart lors de la tentative du coup d’Etat de 2016, ou juste après, et laissant les plus pauvres derrière eux). Le problème, est que même ceux qui n’étaient pas impliqués dans les activités criminelles et terroristes des agents gülenistes, étaient parfois « proches » d’eux lors de certains événements caritatifs ou humanitaires, tout en ignorant les activités criminelles, qui s’effectuaient en privé. Ceux qui utilisaient un logiciel (d’espionnage/communication privée) de messagerie spécifique au réseau gülen ont fait l’objet d’enquêtes, et lorsqu’aucun autre lien les impliquant dans des activités criminelles n’a été découvert, ils ont été relâchés et dédommagés. Pour bien moins que ça, et alors même qu’il n’y avait eu aucune tentative de coup d’Etat et pas de morts en Belgique et en France, ces deux pays ont perquisitionné (de façon brutale souvent), arrêté et discriminé de nombreux citoyens belges et français (aux origines diverses), et les ont emprisonné sans procès équitable et sans preuve, durant plusieurs années (des personnes sont encore en prison d’ailleurs). Aussi, certains criminels et terroristes se cachent parfois derrière leur profession (journaliste, enseignant, etc.) mais les médias occidentaux (ou ceux de l’opposition) taisent justement ces informations capitales. Souvenons-nous de la kamikaze kurde Elif Sultan Kalsen de tendance marxiste, affiliée au groupe terroriste DHKP-C ayant commis un attentat suicide en Turquie, en janvier 2015, et qu’elle possédait une carte de presse (de journalisme).
En juillet 2019, un documentaire produit et diffusé par la TRT (chaine de télévision turque), intitulé « The Network », analyse et dévoile les dangers et les crimes commis par les agents de cette organisation (FETO), – à distinguer des simples membres qui sont a-politiques ou des militants naïfs qui ignorent les dessous obscurs de l’organisation -.
On connait ainsi le point de vue officiel du gouvernement turc à ce sujet, ce qui est nécessaire pour mieux comprendre la politique turque et l’actualité. Ceci dit, bien que les exagérations ou euphémismes soient toujours possibles dans leurs analyses, – tout comme dans les analyses pondues par l’opposition -, des rapports, ainsi que de nombreux faits et témoignages libres d’ex-membres de FETO, corroborent de nombreux éléments évoqués par le gouvernement turc à ce sujet. Il ne faut pas ignorer non plus les dérives et négligences qui existent dans les prisons turques ou les jugements concernant certains membres gülenistes parmi les a-politiques, bien qu’elles se fassent indépendamment de la volonté d’Erdogan et de ses directives, – dérives et abus que nous retrouvons aussi en grand nombre dans des pays comme les Etats-Unis, la France, la Belgique, l’Allemagne, … -.

Ceci étant dit, parmi les activistes de FETO (ou pro-FETO), il y a beaucoup de propagandes, d’exagérations, de victimisation et de pleurnicherie pour mieux tromper l’opinion publique. Le gouvernement turc n’a aucun intérêt à mentir et à se faire de nouveaux ennemis de façon fortuite, puisqu’il y a déjà le PKK et ses différentes branches, Daesh, les corrompus parmi les laïcards, la « guerre froide » imposée par les Etats-Unis, l’hypocrisie de l’UE, les manœuvres sordides et fourbes de la Grèce à l’encontre de la Turquie, le régime syrien terroriste, etc. Ainsi, outre les nombreux éléments attestés impliquant des agents de FETO dans la tentative du coup d’Etat de juillet 2016, les délits, les fraudes, les pots-de-vin et autres choses du genre, cela est fort plausible du point de vue rationnel.


Liberté de culte et d’expression

En termes de liberté de conscience et de presse, les médias et journaux de l’opposition restent influents et sont libres. Tant qu’il n’y a pas d’incitation au terrorisme, à la criminalité (fraudes, trafic d’arme ou de drogue, …), à la haine raciale ou religieuse ni d’incitation à la guerre civile, l’opposition ne craint rien. Dans des pays comme la France ou la Belgique par-contre, de nombreuses incitations à la haine raciale (contre les arabes, les africains, les turcs, les iraniens et d’autres peuples) ou à la haine religieuse (essentiellement contre l’Islam et les musulmans) sont cautionnées ou timidement réprouvées, mais sans que leurs auteurs ne soient inquiétés outre-mesure, même quand ils appellent à l’extermination totale de tous les musulmans, de tous les immigrés ou de tous les étrangers (peu importe leur orientation religieuse).

En outre, il y a de nombreux sujets sensibles où il ne fait pas bon de contredire l’idéologie dominante, comme sur le féminisme dans sa version hystérique et agressive, les théories du genre, le sionisme (souvent amalgamé avec l’antisémitisme par leurs partisans, alors qu’ils ne sont pas indissociables), dénoncer les crimes pédophiles et les enlèvements d’enfants dans lesquels sont trempés un certain nombre de politiciens en Europe et aux Etats-Unis, – et ceux qui s’y sont essayés, ont été licenciés, mystérieusement assassinés ou achetés -. Mais la perfidie ne s’arrête pas là, puisqu’au lieu de sensibiliser les citoyens sur ces sujets, ou de porter secours aux enfants disparus ou enlevés par des personnes influentes, aux femmes maltraitées ou qui sont kidnappées pour des affaires et trafiques horribles, les autorités dans ces pays préfèrent toujours détourner l’attention de l’opinion publique sur le « voile » des femmes musulmanes, porter librement par la majorité d’entre elles, ou encore mentir et affoler la masse en criminalisant les musulmans pour leur simple adhésion à l’Islam de façon décomplexée, assumée, mais apaisée et sereine.

La France est également le premier pays qui ordonne la censure et la suppression de nombreux articles, commentaires et analyses sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, et pour des sujets qui ne relèvent nullement de l’apologie au terrorisme (bien que la France lance parfois cette accusation de façon mensongère pour museler des militants qui dénoncent leurs crimes).

Par exemple pour 2015, 37990 pages furent supprimées (uniquement sur facebook) suite à des requêtes gouvernementales françaises, et dont beaucoup n’avaient aucun rapport avec l’apologie du terrorisme. Bien au contraire, la plupart des commentaires islamophobes (insultes, incitation à la haine et au meurtre, propos affirmant explicitement la volonté d’exterminer tous les musulmans de la planète, etc.) ne sont pas supprimés et leurs auteurs ne sont que très rarement inquiétés. L’opposition en France a moins de visibilité et de tribunes médiatiques que l’opposition en Turquie.

Pour la même année, l’Inde suivait juste après avec 30126 pages facebook supprimées. Quant à la Turquie, 6574 pages facebook furent supprimées à leur demande, principalement pour apologie (réelle dans la plupart des cas en tout cas) du terrorisme ou incitant à la guerre civile ou à la haine. Quant à l’Allemagne, 554 pages facebook furent supprimées à leur demande en 2015.
“La France, championne de la censure de contenus sur Facebook en 2015”, Le Journal du Net, Mis à jour le 12 mai 2016 : https://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/1178058-la-france-grande-championne-de-la-censure-de-contenus-facebook-en-2015-statista/

Selon le rapport de Facebook qui porte sur la période allant de janvier à juin 2018, la France était 11ème (sur 66 pays) en termes de restrictions de contenus avec 443 blocages.

Il faut néanmoins se méfier des statistiques évoquées sans leur contexte, car parfois, – comme le notent les rapports de facebook aussi -, ce sont des suppressions du même article ou de la même image, qui sont reprises parfois par des centaines ou des milliers de personnes.

La France reste volontairement très vague dans sa définition de la « haine » comme du « terrorisme », car elle sait très bien que de nombreux laïcs extrémistes et identitaires, sont des apôtres de la haine et profèrent souvent des menaces de mort contre des chrétiens et surtout contre de nombreux musulmans (avec une volonté de les exterminer en totalité, soit un « génocide », basé non pas sur la génétique, mais sur la conscience et les convictions de toutes les personnes se réclamant de cette religion), ce qui obligerait du coup la France à censurer ou emprisonner de nombreux citoyens français. Mais quand la France accuse de « terrorisme » ou de « haine » certains citoyens, il y a fort à parier, comme nous le savons déjà à travers plusieurs cas bien attestés, que de simples militants, intellectuels, journalistes ou simples internautes, sont sanctionnés, arrêtés ou emprisonnés, pour de simples opinions ayant dénoncé l’hypocrisie ou les injustices de tel et tel gouvernement, ou le danger d’une idéologie raciste ou impérialiste, ou les crimes commis par certains politiciens ou avocats, etc.

“Facebook va aider la justice à retrouver les auteurs de contenus haineux”, BFMTV, 25 juin 2019 : https://www.bfmtv.com/tech/facebook-va-aider-la-justice-a-retrouver-les-auteurs-de-contenus-haineux-1719607.html


Le rôle positif de l’AKP

L’AKP a été un grand atout pour la Turquie : le pays a été sauvé économiquement, la Turquie s’est développée comme jamais, les libertés individuelles, la protection juridique, la liberté de culte, le niveau scientifique, le progrès médical et le système de santé ont grandement progressé en Turquie sous l’AKP. Mais l’aura de l’AKP dépend surtout d’Erdogan et de son équipe, mais l’AKP s’essouffle à cause des nombreux opportunistes qui ont rejoint ce parti, ainsi que par l’ignorance de nombreux turcs qui croient aveuglément dans la propagande de l’opposition, et qui ont vite oublié tous les avantages apportés par l’AKP, alors qu’auparavant, les turcs ne jouissaient plus de la liberté de conscience, de culte et de presse, n’avaient pas accès à l’électricité par moment, ne mangeaient pas à leur faim, devaient faire des files interminables pour se procurer du lait, de l’eau potable, des olives, du pain et d’autres aliments, et où les opposants politiciens ou simples civils pouvaient être enlevés, torturés, emprisonnés ou exécutés par des gendarmes, procureurs ou militaires corrompus. Les dérives carcérales sont également moins nombreuses que lorsque les kémalistes laïcs et les gülenistes sécularistes (ou sécularisés) furent au pouvoir.

Le CHP n’a jamais rien fait pour la Turquie, et s’est toujours caractérisé par la corruption, l’intolérance, le racisme et l’oppression. Afin de gagner les dernières élections municipales (à Istanbul et Ankara) en 2019, le parti s’est allié avec d’autres partis qu’ils détestent, tels que le IYI et le HDP, pour avoir ainsi la majorité. Ils ont menti aussi afin de séduire l’électorat musulman, en se rendant dans les mosquées, en participant aux iftar (ruptures du jeûne), en jurant sur le Qur’ân, etc., alors que ce parti est foncièrement anti-religieux, ou du moins non-religieux (sauf pour certains membres un peu naïfs ou trop influencés par l’idéologie kémaliste qui l’emporte sur l’élément religieux), ayant rabaissé et insulté les femmes voilées, les imâms, voulu interdire le voile (ils l’avaient fait d’ailleurs dans les universités et d’autres endroits), l’adhan, tout en promouvant l’alcool, la fornication, la persécution religieuse, l’intolérance idéologique, le racisme, etc. Mais ne pouvant plus se permettre de perdre d’autres élections (l’AKP les remportant toutes depuis près de 20 ans), ils ont dû composer avec les électeurs conservateurs et ont ainsi changé leur image, tout en profitant de l’alliance avec les autres partis, avec lesquels ils seront en conflit dans la gestion d’Istanbul notamment. Même si l’AKP a gagné aux élections municipales dans de nombreuses villes, la perte d’Istanbul reste un coup dur. Sachant que c’est l’AKP qui a fait d’Istanbul une ville prospère et propre (par rapport à l’ère kémaliste), c’est d’autant plus triste. Mais cette défaite doit servir de leçons, et pousser ce parti à se réformer là où des carences et manquements sont apparus. N’oublions pas que l’AKP à Istanbul l’emportait sur le CHP, mais que les autres partis de l’opposition ont tous donné leur voix au CHP dans le seul but de faire perdre l’AKP, donc on ne peut en aucun cas parler de domination concernant le CHP.

Quant au CHP, après une série de défaites amères à Istanbul (et ailleurs) depuis 25 ans, essaiera de faire sans doute bonne impression pour assurer sa prochaine victoire, et ensuite mieux imposer sa vision idéologique (plutôt inadaptée, intolérante et « matérialiste »), mais cela n’est pas gagné, car le CHP doit « partager » avec ses alliés, or, une fois au pouvoir, les dissensions internes apparaissent, et s’ensuit souvent une corruption généralisée, de nouvelles alliances et des trahisons multiples. Il ne faut pas oublier que c’est sous « l’ère Erdogan » qu’Istanbul a retrouvé son prestige, et que les problèmes de gestion des déchets, de transport, de circulation et de tourisme, ont été résolus, sans même parler des chantiers titanesques concernant toutes les infrastructures de la ville, qui compte aujourd’hui plus de 15 millions d’habitants (en plus de ceux qui viennent de l’extérieur pour y séjourner ou y travailler), et où la très grande majorité mange à sa faim et possède un logement et de quoi pouvoir utiliser les transports en commun. De même, le vivre-ensemble y est très palpable et bien supérieur à ce que l’on peut voir à Bruxelles ou à Paris, sans les interminables polémiques ridicules sur le port du voile (qu’il soit intégral ou non). A Istanbul, femmes voilées et non-voilées marchent main dans la main, travaillent ensemble dans la bonne humeur, et se respectent mutuellement. Le CHP, qui n’avait presque rien fait pour Istanbul et même pour toute la Turquie durant près de 80 ans, ne fera donc que profiter de tout le travail fourni par l’AKP en un temps record.

Là où le CHP n’avait rien fait, l’AKP a rempli son rôle, et a fourni à la Turquie, de nombreux acquis indispensables sur lesquels les futurs partis profiteront et se fonderont. Mais l’ingratitude de certains est consternante, et beaucoup d’électeurs ont tendance à l’oublier également.
Il faut toutefois préciser que beaucoup de turcs, peu importe leur orientation politique, ont une tendance à exagérer, et parfois à sombrer dans le fanatisme (y compris quand il s’agit de football), – comme d’autres peuples -. Ainsi il n’est pas rare de voir des turcs pro-AKP ou pro-Erdogan considérer l’AKP et Erdogan comme étant des gens infaillibles et sans défauts, – ce que même Erdogan dénonce -, tout comme, au sein de l’opposition, il y a des gens qui mentent constamment, et déforment absolument tout, rejetant tous les maux du monde sur l’AKP et Erdogan, – même quand ce sont des choses totalement indépendantes de leur volonté et de leur capacité d’action -, alors même que certaines choses pointées du doigt sont imputables plutôt au CHP. Ils omettent également toutes les bonnes choses réalisées par l’AKP, et dont tous les opposants bénéficient, comme les routes, les écoles, les aéroports, les hôpitaux, la technologie, de nouveaux parcs et espaces verts, un meilleur niveau de vie, une ambiance plus spirituelle, un cadre éthique plus élargi, une protection juridique renforcée, etc.


La méconnaissance concernant l’opposition en Turquie

L’opposition est souvent vue comme étant tolérante, « démocratique », homogène, intelligente, et composée que de gens honnêtes. Or, au sein de l’opposition, nous trouvons des menteurs, des calomniateurs, des criminels, de nombreux racistes, des activistes pro-terroristes (partisans du PKK/PYD/YPG, des pro-DAESH, des pro-régime syrien, etc.), des gens corrompus qui maltraitent des femmes, qui volent, qui discriminent et rabaissent les réfugiés et même les turcs de la classe moyenne ou venant des régions modestes de la Turquie, et en vérité, ne se soucient que de leur propre confort matériel, même si cela doit passer par l’exploitation des pauvres, l’arrestation (quand ils ont le pouvoir) de toute contestation populaire et politique, comme cela fut le cas avant que l’AKP soit au pouvoir. Beaucoup de leurs témoignages sont ainsi complètement ou partiellement faux, puisque, après vérification, les faits ne correspondent pas avec leurs versions des événements.

Aussi, certaines personnes sincères parmi l’opposition, ignorent tout de la politique, sont très mal informées, – ou alors sont carrément manipulées ou endoctrinées par l’opposition -, pensent que tout peut être facilement exécuté et accompli par le gouvernement ou le président, alors que ce n’est pas le cas. Aussi, l’opposition, qui a perdu clairement les élections présidentielles et législatives depuis de très nombreuses années, ne représente pas la totalité de la Turquie, ni même la moitié (moins de 50%), dès lors, imposer leur vision des choses pour tout le pays, et contre l’avis de dizaines de millions de turcs, est illégitime à bien des égards, surtout quand leur mode de vie est dangereux pour la santé, nuit à la société sur le moyen et long terme, etc.

D’ailleurs, la violence, au moins symbolique, s’inscrit souvent au cœur de nombreux partis d’opposition, tels que le CHP et le HDP (qui a soutenu ouvertement le PKK et le YPG, deux branches terroristes qui ont tué de nombreux civils et commis des attentats terroristes en Turquie et en Syrie). Le MHP, lui aussi quelque peu violent, est toutefois adoucit et encadré par son alliance avec l’AKP. Erdogan a donc réussi à tempérer les ardeurs et la violence de nombreux groupes très antagonistes en Turquie. Son savoir-faire, son intelligence et sa clairvoyance ont réussi à éviter plusieurs guerres civiles, à protéger les minorités (arméniennes et kurdes notamment) tout en leur donnant leurs droits fondamentaux, à assurer la liberté de culte, à développer le pays, et à déjouer plusieurs tentatives de coup d’Etat. Les gens ne se rendent pas compte à quel point il est brillant et qu’il constitue un incroyable atout pour la Turquie et les pays de la région, car il a su renouer des liens (tendus ou inexistants sous l’ère kémaliste) avec de nombreux pays d’Asie, du Moyen-Orient, du Maghreb, d’Afrique, d’Europe de l’Est, des Balkans et d’Amérique latine. Certes, et comme il le rappelle lui-même, il n’est ni un Prophète ni un Saint, les erreurs et péchés sont donc toujours possibles, mais les dirigeants parfaits ou qui incarnent l’excellence en tous points sont révolus, ou presque totalement, et les difficultés et contraintes de notre temps sont immenses, et beaucoup de citoyens demeurent ignorants, sauts, égoïstes ou avides, et composer avec tout ça n’est guère aisé, surtout quand on est la proie des grandes puissances.

Les femmes en Turquie

Concernant les femmes, depuis qu’Erdogan est au pouvoir, la loi est devenue plus stricte et sévère envers la maltraitance conjugale et l’exploitation des femmes, le président Erdogan participe souvent à des clips et discours visant à dénoncer la violence faite aux femmes, tout en promouvant de l’autre côté les femmes au foyer (qui étaient dévalorisées) en même temps que les femmes qui sont dans la recherche scientifique, le droit et la magistrature ainsi que dans les autres secteurs professionnels (médical, hôtellerie, entreprenariat, etc.).
On observe ainsi une augmentation significative de la présence féminine parmi les avocates, les juristes, la recherche scientifique, les juges, l’informatique, l’éducation et l’enseignement, le milieu médical (médecins, infirmières, etc.) et d’autres domaines encore, dépassant souvent la moyenne occidentale. Sous sa présidence, il y a également de nombreuses femmes députées au sein de l’AKP, ainsi que plusieurs femmes ministres. Alors que les femmes voilées étaient souvent discriminées et maltraitées (répression violente et brutalité policière étaient la norme) en Turquie par les institutions et forces de l’ordre avant l’arrivée de l’AKP, cela fut strictement interdit, et au fil des années, elles voyaient leurs droits recouvrées, et elles furent considérées comme des citoyennes à part entière, et pouvaient enfin accéder à des fonctions et métiers de premier ordre et à haute responsabilité, alors que les médias et gouvernements occidentaux ne condamnaient jamais la répression gouvernementale et la violence policière sous la Turquie kémaliste, quand des femmes en étaient les premières victimes.

La fin de l’AKP ?

Nous pensons que l’AKP a fait son temps, et soit ce parti doit se renouveler en profondeur, soit un nouveau parti, à la fois musulman et compétent, doit voir le jour, en reprenant le meilleur de l’AKP, en ralliant les autres courants musulmans, et en sortant de la mascarade du « populisme démocratique » qui passe son temps à dépenser son énergie et de l’argent à « séduire les électeurs », à faire des concessions, à faire de belles promesses parfois intenables, à instrumentaliser certaines causes ou clivages, etc. Presque tous les partis, sinon tous, en Turquie comme en Europe d’ailleurs, font trop dans le populisme et la démagogie, ce qui produit des analyses superficielles, des clivages trop binaires, et une tendance à la médiocrité au sein de la foule tout comme des politiciens.


Par rapport au diyanet

Le diyanet est une bonne institution, mais l’Etat doit miser plus sur la qualité que la quantité, pour éviter les imâms opportunistes, et concentrer les dépenses sur la recherche académique, les émissions intellectuelles et religieuses de qualité, et baisser le salaire (donné par l’Etat turc) aux imâms qui travaillent à l’étranger s’ils reçoivent déjà un salaire dans le pays où ils exercent, et ce, afin d’éviter des dépenses inutiles et des personnes qui sont motivées plus par l’argent que par la piété religieuse et la vérité.

Comme durant la période glorieuse de l’empire ottoman, les imâms devraient être formés en langue arabe (en plus du turc, du farsi et de l’anglais pour notre temps), de la théologie classique (asharisme, maturidisme et atharisme), de la logique, de la science du hadîth (travaux académiques en plus des livres classiques comme ceux de al-Khatîb al-Baghdadî, Ad-Dhahâbî, An-Nawawî, Ibn Hajar al ‘Asqalânî, As-Suyûtî, Ibn ‘Asakîr, …), de l’histoire du monde musulman, de la médecine et de la médecine prophétique (Abû Nu’aym al-Isbahânî, Ibn al-Qayyîm, As-Suyûtî, …), de l’éthique, du tasawwûf (Ahmad Zarrûq, Rûmi, Abû Hâmid al-Ghazâlî et son frère Ahmad, `Abd Allâh Ibn `Alawî Al-Haddâd, Al-Qushayrî, etc.), ainsi que le fiqh de façon traditionnelle, tout en étudiant les fondements du droit et ses finalités, afin d’être en phase avec les besoins et les conditions de notre temps, sans trahir les fondements et les principes universels de l’Islam. A cela, doit s’ajouter une formation poussée tout de même, de matières comme la psychologie, la sociologie, les mathématiques, l’économie, la physique, l’astrophysique, la biologie et les neurosciences. Un imâm doit être une personne humble et cultivée, généreuse et sage, bien formée et pédagogue, afin d’être un soutien pour la communauté. Les imâms du passé avaient généralement une très bonne culture générale, un haut niveau dans les sciences du droit et même de la nature et de la médecine. Or, de nos jours, des dizaines de milliers d’imâms ne sont pas bien formés et ne remplissent donc pas leurs rôles de façon optimale et convenable.


Le problème du consumérisme

Comme de nombreux pays occidentaux, la Turquie n’échappe pas au consumérisme, et alors que les opposants d’Erdogan l’accablent de tous les maux alors qu’il doit supporter leurs absurdités, compenser et réparer leurs erreurs, ils oublient que c’est depuis qu’il est au pouvoir que le niveau de vie des turcs a considérablement augmenté et a été profondément amélioré. Mais dans une société consumériste, les gens deviennent ingrats et en veulent toujours plus sur le plan matériel ; ils veulent désormais plusieurs villa, voitures, entreprises, etc., alors qu’ils ne manquent déjà de rien. Ils pensent encore que les pays occidentaux vivent tous dans l’abondance matérielle et la liberté totale, alors que la réalité est bien plus cruelle : des millions de pauvres, des millions de citoyens de la classe moyenne qui sont endettés jusqu’au cou, des millions de sdf à travers l’Occident, des arrestations arbitraires, de la corruption politique à tous les niveaux, de l’argent dépensé dans des futilités ou l’armement plutôt que pour subvenir aux besoins des citoyens, etc. La liberté d’expression et de culte est menacée dans de nombreux pays occidentaux, et la haine se renforce constamment (augmentation significative des attaques et actes de vandalisme contre les musulmans et les mosquées, contre des églises ou des synagogues).


La question du racisme

Le racisme ou l’ultra-nationalisme restent fort présents de par l’endoctrinement kémaliste. Mais ces dérives existent aussi dans d’autres pays, y compris aux Etats-Unis et en Europe. Beaucoup de turcs se disent musulmans tout en étant pro-Atatürk, souvent par ignorance et car ils croient aveuglément dans la propagande officielle du kémalisme, ayant occulté les erreurs et crimes d’Atatürk, certaines de ses trahisons, pour ne voir en lui finalement que le héros ayant sauvé toute la Turquie des envahisseurs, alors que ses actions précédentes, avec les Jeunes Turcs, avaient conduit à l’affaiblissement de l’empire ottoman et à la domination des puissances ennemies sur la Turquie. Pour le kémalisme et l’islam, cela est incompatible si on prend bien la peine de bien définir ces deux notions, mais comme les gens n’ont pas la même conception du kémalisme et de l’islam, le jugement se fait au cas par cas. Quelqu’un qui considère Atatürk comme étant plus important qu’Allâh ou Ses prophètes, ne peut pas être musulman, même s’il se dit musulman

Quelqu’un qui aime Allâh et Son Messager, tout en pensant qu’Ataturk était musulman et a tout fait pour sauver son pays (peu importe si cela est historiquement vrai ou non), a quoi qu’il arrive, préservé son islam et il sera excusé en cas d’ignorance/erreur de la situation réelle d’une personne ou d’une période historique.


La réforme primordiale que doit mener le peuple en dehors de la politique

Le peuple doit lui-même apprendre à ne plus gaspiller les ressources premières, l’eau, la nourriture, et ne plus utiliser du plastique de façon inutile, alors qu’il existe d’autres solutions plus écologiques et même parfois moins coûteuses. De même, le peuple ne doit pas se laisser dominer par les achats compulsifs en ce qui concerne des produits de luxe qui ne sont pas utiles ou indispensables. Il faut apprendre à redevenir altruiste et solidaire, et à revoir ses priorités, et il ne faut pas nécessairement attendre l’approbation gouvernementale pour entamer ses réformes.

Quant aux turcs, beaucoup consomment bien trop de boissons sucrées et gazeuses qui sont mauvaises pour la santé et mangent trop de viande, et comme la population turque augmente, ainsi que leur consommation, il faut toujours importer plus de viande de l’étranger, ce qui représente un coût considérable. Et c’est au peuple lui-même de se réformer, car Erdogan ne peut pas tout faire, même s’il adresse de bons conseils au peuple : ne plus boire d’alcool (qui constitue un danger mortel pour la santé, et dont les dégâts représentent des milliards de $ par an dans le monde entier), de ne pas fumer, de respecter les femmes et de ne pas maltraiter les enfants, les parents ou les épouses, de ne pas mépriser les femmes au foyer comme celles qui sont actives dans les milieux professionnels, etc. Mais ce sont aux turcs d’agir en conséquence, car chacun agit selon son libre-arbitre.

Beaucoup pensent qu’Erdogan a les pleins pouvoirs, ou que la Turquie dispose des moyens pour aller secourir militairement les rohingyas, les palestiniens, les tchéchènes, les syriens ou les ouïghours, et de s’opposer ainsi frontalement à la Chine, à la Russie, aux Etats-Unis ou à Israël, et à leurs alliés dans la région. Or c’est ignorer que la Turquie est isolée dans la région, et même si la Turquie possède l’une des armées les plus puissantes du monde (elle est dans le TOP 10 depuis plusieurs années), ses relations diplomatiques, ses accords énergétiques et économiques pour assurer ses besoins énergétiques dont la Turquie a besoin pour se stabiliser et se renforcer, ne peuvent donc pas être rompues du jour au lendemain sans penser aux conséquences. Par ailleurs, la Turquie doit avoir l’accord des pays se trouvant sur entre elle et les populations à secourir, et cela, sans compter les trahisons internes (hypocrites, corrompus ou incompétents) et les autres états qui se ligueront contre la Turquie pour différentes raisons. La Turquie ne peut pas endurer et supporter seule, tous les malheurs du monde, bien qu’elle fait de son mieux pour soulager les opprimés et les pauvres, pour proposer des solutions, fonder des institutions, prononcer des discours en public visant à sensibiliser le monde aux enjeux de notre temps et aux injustices criantes commises par les puissances criminelles de notre époque.


La complexité dans la gestion politique turque

Quant à la gestion interne de la Turquie, cela est très délicat également, puisque les Etats occidentaux soutiennent des mouvements racistes et ultra-nationalistes, et même des organisations criminelles et terroristes. Ensuite la population turque est très hétérogène, et est influencée aussi bien par le kémalisme que par les propagandes occidentales, il devient dès lors très difficile de revenir aux valeurs éthiques de l’Islam quand un peuple a été endoctriné et manipulé durant près d’un siècle par des mensonges et superstitions en tous genres.


La diabolisation d’Erdogan et du gouvernement turc

Si l’Occident condamne Erdogan, c’est par idéologie et surtout pour le fait qu’Erdogan souhaite l’indépendance de la Turquie, assume pleinement et ouvertement son identité musulmane, et dénonce l’hypocrisie et les horreurs commises par les grandes puissances. Sachant qu’avant Erdogan, la Turquie était une dictature kémaliste anti-religieuse (discriminations et persécutions contre les musulmans, les kurdes, les arméniens, etc., aucun parti politique de l’opposition n’était toléré sans l’approbation de la dictature militaire qui était au-dessus des lois et qui agissaient en toute impunité, absence de démocratie et de liberté d’expression, pays sous-développé et très corrompu, l’image de la Turquie à l’extérieur était au plus bas, dépendance technologique et militaire très élevé, etc.), les médias et gouvernements occidentaux ne critiquaient jamais, – ou très rarement -, la dictature kémaliste.

Or, depuis 2008, quand Erdogan a condamné les massacres israéliens et occidentaux dans plusieurs régions du monde, l’Occident a tout fait pour nuire à son image, affaiblir la Turquie, soutenir le terrorisme, etc. Sous Erdogan, les partis politiques de l’opposition tiennent des meetings publics, ont leurs chaines de télévision, leurs émissions radiotélévisées, ne sont pas assassinés ou interdits, vendent leurs journaux partout en Turquie, mettent en place leurs sites internet, postent leurs affiches dans toutes les villes, etc. Il n’y a donc pas de dictature.
D’ailleurs en juin 2019, dans les élections qui opposaient Binali Yıldırım, du Parti de la justice et du développement (AKP) et Ekrem İmamoğlu, le candidat du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d’opposition, avec un long débat télévisé d’environ 3 heures lors duquel les deux candidats à la mairie se sont confrontés le 16 juin et retransmis par toutes les grandes chaînes turques. En dépit d’une première partie un peu tendue en raison des échanges sur l’annulation du scrutin (car des irrégularités avaient bien été constatées, et comme les résultats étaient très serrés, un recours avait été posé), les deux candidats ont par la suite répondu tour à tour aux questions du modérateur sur des sujets importants tels que la migration, l’emploi ou encore l’écologie. La victoire de l’opposition à Ankara et Istanbul en 2019 démontre que la Turquie n’est pas une dictature et qu’il n’y a pas d’empêchement majeur à ce que l’opposition gagne. Mais l’on ne peut pas dire autant des pays dictatoriaux alliés de l’Occident tels que l’Arabie Saoudite, l’Egypte, le régime syrien à l’époque où la famille Assad était fréquentable ainsi que des pays africains, sud-américains ou asiatiques.

Des dizaines de millions de touristes se rendent chaque année en Turquie, et ne ressentent aucunement de pressions ou des menaces, et repartent généralement avec une très bonne expérience et impression, – sauf comme partout ailleurs où certains ont eu à faire avec des escrocs ou des gens peu avenants -, mais jamais on entend des témoignages sur le fait d’avoir perçu le pays comme étant une dictature. Beaucoup remettent d’ailleurs en question la version négative diffusée par les médias occidentaux, qui faussent la perception du pays par rapport à la réalité du terrain.
Dans les grandes villes, les restaurants, centres commerciaux et commerces diverses sont bondés et fréquentés par beaucoup de monde, on ne ressent donc pas la misère. La Turquie fait aussi partie du TOP 10 des pays où les expatriés préfèrent s’y installer.

Les médias occidentaux interrogent généralement que des personnes de l’opposition, qui, soit prennent leurs cas isolés pour une généralité, soit mentent clairement et exagèrent les choses en désinformant clairement sur la situation en Turquie, criant parfois à la dictature alors qu’ils sont libres, et ce malgré leur malhonnêteté et leur ingratitude, d’exprimer leurs opinions en public, puisqu’ils le disent devant des médias occidentaux ou même turcs sans crainte, et sans être punis par la loi, dévoilant ainsi leur mensonge au grand jour. De même, parmi les personnes arrêtées, pourquoi les médias taisent le fait que les arrestations concernaient des délits et des crimes, tels que l’apologie au terrorisme ou à la haine raciale, espionnage, fraudes, trafic de drogue, activités criminelles, ou activisme au sein d’une organisation terroriste qui cible des civils…

Il est aussi évident que, comme chaque parti politique influent en Turquie fédère des millions d’électeurs, que l’on retrouve même des profils très disparates, que ce soit des paysans, des universitaires, des bourgeois, des gens pauvres ou issus de la classe moyenne, tout comme des gens aux comportements bien différents. L’on ne saurait donc juger un parti selon une partie (souvent minoritaire) des électeurs qui sont pointés du doigt. Les abus existant dans tous les partis, ces amalgames n’ont donc pas lieu d’être.

Alors que le président Erdogan peut être critiqué et même insulté, malgré tout le bien qu’il a apporté à la Turquie par la Grâce Divine, et par ses nombreux efforts qui ont fait que des centaines de millions de non-turcs respectent la Turquie et lui prêtent main forte, les kémalistes et les occidentaux ne dénoncent jamais le fait que l’on ne puisse pas critiquer la laïcité (partout dans le monde), les illusions et carences liées à la démocratie ou, en Turquie, la figure d’Atatürk, qui rappelons-le, n’était ni Dieu, ni un Prophète, ni un Saint, ni un sage, ni un dirigeant éclairé et juste. Il était autocratique et autoritaire, malgré quelques atouts et qualités, avec un désir de modeler une nation à son image mais trop aveuglé par certaines idéologies et superstitions modernes, fort répandues en leur temps -, qui causèrent la perte des nations et engendrèrent de nombreuses injustices, étant sans doute influencé par les agents colonialistes qui voulaient faire de la Turquie leur cheval de troie dans la région, en y imposant leurs agents et leurs idéologies, tout en économisant de l’argent et de l’énergie pour ne pas s’y imposer par la force, puisque d’autres s’en chargeront déjà. Par-contre, certains kémalistes (pas tous, donc), et beaucoup de laïcs en Occident, tolèrent ou encouragent les blasphèmes et les insultes contre le Divin, le sacré, la culture, les religions, les prophètes, la dignité humaine, la morale, la vérité ou même l’intelligence.

Alors qu’auparavant, la quasi-totalité des musulmans et des laïcs (« musulmans » et non-musulmans) votait pour l’AKP, tandis que les anti-religieux votaient pour le CHP, la frontière n’est plus aussi nette depuis quelques années. Chez ceux qui votent pour l’AKP, nous trouvons des millions de kurdes (musulmans ou laïcs), des laïcs (« musulmans » ou « non-musulmans ») car l’AKP agit aussi pour l’ensemble des turcs (musulmans ou non), des musulmans, des « kémalistes » éclairés, et des religieux non-musulmans (surtout chrétiens), y compris ceux qui sont d’origine géorgienne, arménienne et autres. Erdogan ayant réintroduit, à juste titre, l’importance d’une identité religieuse islamique en Turquie ainsi que le respect des autres identités culturelles et religieuses, le tout dans le respect de la nation turque, les autres partis politiques, même ceux qui étaient idéologiquement anti-musulmans, ont dû revoir leurs discours et leurs stratégies, et jouent donc sur le populisme et le respect de la sensibilité religieuse (musulmane ici) auprès des milieux religieux. Ainsi, le CHP a refondé son image, et joue désormais la tolérance envers les kurdes, la non-interdiction du port du voile, le respect du mois de jeûne (Ramadân), le respect à l’égard du Qur’ân, etc., afin de gagner plus de popularité auprès des musulmans (augmentant ainsi le nombre d’élécteurs qui voteront CHP, souvent par moindre mal selon eux, mais basé sur l’ignorance des enjeux actuels et des véritables convictions idéologiques du parti). De même, parmi les électeurs du CHP, il y a les militants des autres partis qui se sont alliés au CHP dans l’unique but de défaire l’AKP, et non pas forcément pour de bonnes raisons. Parmi ces militants, il y a aussi des kurdes (mais une minorité par rapport à la majorité qui vote pour l’AKP, plus que pour le HDP, malgré leurs menaces), des « musulmans », des kémalistes laïcs ou anti-religieux (tous les laïcs ne sont pas anti-religieux), etc.


L’Islam et la Turquie

Quant à l’Islam en Turquie, il est comme dans d’autres pays musulmans ayant connu l’imposition de la mécréance et des idéologies modernes durant de longues décennies. Sous Erdogan cependant, les écoles religieuses, les émissions et associations religieuses de qualité se multiplient, avec comme vision un islam traditionnel d’obédience sunnite mais sans sectarisme, avec le refus du racisme, du terrorisme et de la violence gratuite. Il y a aussi d’autres courants musulmans, ayant chacun leurs associations ou écoles privées, ne dépendant donc pas du tout d’Erdogan ou de l’AKP. Depuis près d’un siècle, la masse musulmane dans de nombreux pays ne connaissent de l’Islam que les 5 piliers de l’Islam et les 6 piliers de la foi, le reste étant mélangé et amalgamé par des croyances culturelles ou modernes, des pratiques folkloriques, des conceptions juridiques dépassées qui furent élaborées dans des contextes spécifiques de siècles passés, aux conditions très différentes des nôtres. Pour éviter que les musulmans soient pris au piège par le sécularisme autant que par le fanatisme (qu’il soit de tendance wahhabite dans sa version la plus extrême, ou qu’il soit de tendance rafidite), il est nécessaire d’enseigner aux gens l’Islam traditionnel (théologie, droit, éthique, exégèse, spiritualité, fondements et finalités du droit, sirah et Sunnah du Prophète, et les bases en métaphysique), tout en mettant en garde contre l’imitation aveugle des anciens avis juridiques (soit erronés, soit liés à des contextes passés qui ne s’appliquent plus à présent), les querelles sectaires du passé qui n’avaient pas lieu d’être, – et encore moins aujourd’hui -.
Sous l’AKP, de nombreuses écoles religieuses intégrant également les matières scientifiques et littéraires ont vu le jour, conciliant ainsi l’éducation religieuse traditionnelle et l’école « normale », facilitant ainsi la vie aux élèves et aux familles. De même, beaucoup d’enfants et d’adultes sont formés dans des institutions, écoles et académies islamiques (théologie, droit, exégèse, hadith, sirah, histoire, littérature, Qur’ân, arabe, éthique, tasawwûf, etc.). 

Alors même que les vices étaient moins répandus dans les générations passées qu’aujourd’hui, des salafs comme Abû Hanifa, ‘Umar ibn Abd’al azîz, Ahmad et Abû Yûsuf, avaient interdit d’employer la force et la violence pour interdire certains vices à la population (musulmane et non-musulmane), comme l’alcool (sauf dans certains endroits), des instruments de musique joués dans des espaces publiques, et d’autres choses du genre. Contrairement aux crimes (meurtre, vol, agression, viol, drogue, …) qui doivent être constamment punis, l’application de certaines sentences pour des vices (alcool, tabac, …) dépend du contexte, et l’Etat doit d’abord promouvoir les bonnes choses, désapprouver les mauvaises, éduquer le peuple, assurer la justice sociale, subvenir aux besoins primaires des citoyens, et ne pas employer une méthode pouvant susciter chez la population, la haine, la frustration et le soulèvement, sous peine de menacer les fondements-mêmes de l’Etat et les finalités de la religion. Les salafs n’appliquaient ainsi pas les sentences concernant les buveurs d’alcool retrouvés ivres sur la voie publique, quand le contexte ne s’y prêtait pas. Que dire alors de nos jours où les vices sont encore plus répandus, les gens plus ignorants, et où même des musulmans formés (islamiquement) manquent parfois de clairvoyance et surtout de bon comportement, qui est pourtant primordial sur les éléments secondaires du fiqh et de la politique.
L’Islam n’est pas là pour contraindre les gens ni leur rendre la vie difficile, mais assurer la justice pour tous, leur faire connaitre la vérité (l’islam en soi), leur inciter à faire le bien, leur montrer ce qui est blâmable et nuisible, et si malgré tout les hérésies, le kufr et certains vices persistent au sein de la population, il faut se montrer indulgent, car l’Islam, en terres musulmanes, institue la tolérance dans la pratique, et autorise donc les non-musulmans à demeurer dans leurs croyances, et à juger leurs affaires religieuses ou culturelles à travers leur propre loi.
Même au temps du Prophète et des compagnons, tous n’avaient pas atteint la sainteté, les hypocrites existaient ainsi que les transgresseurs et même certains hérétiques et innovateurs (comme la qadarites et les khawarij par exemple). Le monde musulman a donc dû toujours composer avec la réalité, accepter la pluralité, être souple et indulgent, avec les différents éléments antagonistes dans la société.


Ne pas oublier le passé et ne pas commettre les mêmes erreurs

Comme souvent, les gens oublient comment était la situation (catastrophique) du pays avant l’AKP, puis, ayant les yeux plus gros que le ventre, ne connaissant pas les priorités, ignorant les enjeux de l’époque, les agenda occultes des puissances extérieures, faisant aveuglément confiance dans une opposition populiste et corrompue, incompétente et « perverse », lorsque la situation empirera par leur faute, ils le regretteront, puis se plaindront de nouveau…C’est une réalité que l’on a déjà maintes fois observées à notre époque, et ce, dans de nombreux pays.

Et c’est malheureusement tout le problème avec le « jeu démocratique », le peuple réagit plutôt aux passions et aux belles promesses, plutôt qu’au pragmatisme, à la discipline, à la vertu et à l’intelligence. Ce n’est donc pas le meilleur qui l’emporte, mais celui qui arrive à mieux manipuler ou instrumentaliser le pathos (émotions, passions) de la foule, qui elle-même, accorde beaucoup d’importance à l’ethos (l’apparence et la crédibilité extérieure) de l’orateur (qui peut être un président, un spécialiste quelconque, un parti politique, etc.). Le peuple acquit au modernisme, préfère vivre dans le mensonge, la mécréance, l’égoïsme, le déshonneur, la bêtise et s’autodétruire (drogue, alcool, tabac, surconsommation, jeux dangereux et émissions stupides), plutôt que d’entendre raison, de partager avec les autres, de respecter l’environnement, d’être respectueux envers les autres communautés, et que de reconnaitre que la Terre, la vie et le cosmos, sont un Don du Divin, qu’il faut savoir respecter, tout en honorant Celui qui a existencié tout cela…


La vision stratégique d’Erdogan


Comme souvent avec la Turquie d’Erdogan, on assiste à des discours qui dénoncent avec vigueur et justesse les injustices commises par certaines puissances (américaine, israélienne, française, allemande, belge, chinoise, russe, syrienne, iranienne, russe, saoudienne, …) leurs massacres ou oppressions, mais dans le même temps, la Turquie, ne pouvant lutter efficacement contre les puissances injustes, essaie tant bien que mal de naviguer entre les eaux troubles, d’avancer dans son agenda et dans son indépendance (économique, spirituelle, technologique, énergétique, etc.) afin de surmonter les grands défis de notre temps. Se priver d’accords énergétiques, politiques, économiques et militaires ne fera qu’affaiblir davantage une nation, devenant elle-même la proie des autres nations plus fortes, et ne pouvant donc, sur le long terme, plus sauver personne. La géo-politique est une chose éminemment complexe, où les utopies n’ont pas leur place. Déclencher une guerre sans préparation face à des puissances qui s’allieront à d’autres puissances, de force égale ou supérieure à la nation qui engagerait (même pour de bonnes raisons) une guerre, ne ferait qu’accélérer sa chute, causer des millions de morts, susciter de nouveaux conflits et nouvelles revendications territoriales. Il faut donc savoir être patient, se renforcer davantage, développer de nouveaux partenariats qui permettront de soulager quelque peu les problèmes et difficultés des communautés délaissées, démunies ou opprimées. Pour juger d’une personne ou d’un pays, il faut regarder au-delà de ses défauts et de ses faiblesses, pour voir quelle direction générale elle prend face aux défis, obstacles et contraintes auxquels ils sont confrontés.
Dans les relations turco-chinoises, de nombreux projets de grande importance doivent se concrétiser, et qui, sur le long terme, devront permettre à la Turquie de se développer davantage. Il n’est donc pas judicieux d’être laissé pour compte, et d’être ensuite totalement dépendant d’autres puissances aussi iniques (ou plus encore), surtout si cela ne permet pas de sauver les opprimés de façon optimale ou durable. La question ouïghoure est importante, mais à elle seule, ne peut pas justifier la perte de nombreux projets qui bénéficieront sur le long terme à des centaines de millions de personne (dont beaucoup de musulmans). Par ailleurs, la Turquie n’a pas les capacités ni l’obligation de supporter, à elle seule, tous les maux et problèmes du monde, les autres nations et citoyens doivent aussi y contribuer, soit à l’échelle individuelle (privilégier des produits turcs, malais, indonésiens, algériens, sud-coréen, japonais, etc. plutôt que chinois ou américain…), soit à l’échelle collective (dons massifs et campagnes de sensibilisation pour les populations opprimées).

Là où de nombreuses puissances occidentales et non-occidentales massacrent allègrement des populations civiles, persécutent des minorités, discriminent des communautés particulières dans leur pays, pillent les richesses des autres, ou détruisent des villes entières, la Turquie elle, ne participe pas directement à ces massacres, encourage le partage équitable lors des partenariats avec les autres nations (notamment africaines, arabes, turciques, balkaniques, sud-américaines et asiatiques), envoie de l’aide humanitaire à des millions de personnes dans le besoin chaque année, offre ses services et de l’aide logistique à certains mouvements de résistance face aux régimes criminels et barbares, multiplie les condamnations politiques, les associations et les centres d’aide, la construction d’hôpitaux, de cliniques, d’écoles, de mosquées et de centrales diverses pour subvenir aux besoins des populations palestiniennes, syriens, irakiennes, somaliennes, nigériennes, aux rohingyas, etc.).

Lorsque la communauté musulmane sous l’étendard du Prophète (‘alayhî salât wa salâm) était en état de faiblesse durant la période mecquoise et même durant la première partie de la période médinoise (lorsque les musulmans avaient fondé leur État), des concessions ont été faites car il fallait se renforcer sur le long terme plutôt que de se faire écraser sur le court terme. Nous pensons notamment au traité d’Hudhaybiyya, où dans le traité, le Prophète dût signer en tant que simple chef d’État sans mentionner son rôle de prophète, ce qui suscita la colère et le refus de l’imâm ‘Alî de signer le traité officiellement lorsque le Prophète le lui demanda, mais après son insistance, ‘Alî s’exécuta. Parmi les clauses du traité, il y avait le fait de respecter les conditions imposées par l’ennemi, notamment sur des rites exotériques en Islam (le Hajj, qui est un pilier, et la ‘Umra, le petit pèlerinage, qui est fortement recommandé), le fait de leur livrer des prisonniers musulmans qui s’échapperaient de la Mecque pour rejoindre les musulmans à Médine, et par-contre, ne pas interdire aux apostats ou aux hypocrites de rejoindre librement la Mecque (dans les rangs ennemis). Au final, ce traité, sur le court terme, aura éviter une guerre sanglante et donc la mort de nombreuses personnes, et sur le long terme, l’État musulman se renforça, de nombreux non-musulmans embrassèrent l’Islam lors de cette situation de paix, les musulmans eurent le temps de bien s’éduquer, de développer leur économie et leur puissance militaire, de nouer des relations diverses avec des non-musulmans, etc. Derrière un mal et une situation difficile à supporter sur le moment, avec la patience et l’intelligence, se trouve de grands bienfaits et une heureuse issue pour les pieux et les justes.

Une étude plus détaillée avec toutes les références sera publiée en temps voulu, avec la Volonté Divine.

Et Allâh sait mieux !


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