L’annonce de l’Islam et du Prophète Muhammad (ﷺ) est évoquée dans la Bible. Ce qui est « remarquable » est que lorsqu’une prophétie est annoncée clairement dans l’Ancien testament, cela est reconnu en principe aussi bien par les Juifs que par les Chrétiens, puisqu’il s’agit du « Livre » des Juifs, et d’une partie de la Bible des Chrétiens.
Il existe à ce sujet plusieurs passages, tantôt explicites, et tantôt allusifs. Nous en analyserons 2 dans le cadre de cet article.
« A l’égard d’Ismaël, Je t’ai exaucé. Voici, Je le bénirai, Je le rendrai fécond, et Je le multiplierai à l’indéfini ; il engendrera 12 princes, et je ferai de lui une grande nation. (…) Abrahâm prit Ismaël, son fils, tous ceux qui étaient nés dans sa maison et tous ceux qu’il avait acquis à prix d’argent, tous les mâles parmi les gens de la maison d’Abraham ; il les circoncit ce même jour, selon l’ordre que Dieu lui avait donné » (Genèse 17, 20-23).
On peut dire ici que ce passage biblique prophétise l’arrivée des arabes musulmans, se rattachant à Ibrâhim par son fils Ismaîl, que la Paix soit sur eux 2. Allâh dit selon la Bible, qu’Il bénira Ismaîl et sa descendance, donnant aussi 12 princes (référence peut-être aux 12 grands imâms des ahl ul bayt, qui étaient des pôles dans le tasawwuf, et reconnus comme étant des imâms de guidance par les Sunnites comme par les Shiites, ou encore aux 12 « Saints Califes » évoqués dans le Hadith d’Al-Bukharî et dont le Shaykh al-Akbar Ibn ‘Arabî dans ses Futûhât puis l’émir ‘Abd al-Qâdir dans son Kitâb al-Mawâqif les ont tous identifiés, ayant réuni à la fois le Califat temporel/politique et le Califat ésotérique : « Parmi les Pôles, il en est dont l’autorité se manifeste et qui détiennent le califat extérieur, de même qu’en vertu de leur degré spirituel ils détiennent la lieutenance intérieure. Tel fut le cas d’Abû Bakr, de ‘Umar, de ‘Uthmân, de ‘Alî, d’al-Hassân, de Mu’âwiyya Ibn Yazîd, de ‘Umar Ibn ‘Abd al-‘Azîz, et d’al-Mutawakkil. D’autres ne détiennent que la lieutenance intérieure [Califat ésotérique] et n’exercent aucune autorité dans le monde : tel est le cas d’Ahmad al-Sabtî Ibn Hârûn al-Rashîd, ou d’Abû Yazîd al-Bistâmî, ainsi que de la plupart des autres Pôles qui n’ont aucune fonction extérieure (…) »), et faisant de sa lignée une grande nation, non seulement en nombre, mais aussi en prestige. Or, les arabes devinrent nombreux et donnèrent naissance à une brillante nation et civilisation indépendantes, que lorsque l’Islam devint leur religion majoritaire, tandis que quand ils étaient païens, judaïsés ou christianisés, jamais ils ne connurent un grand nombre ni n’eurent une civilisation aussi influente et bénie par des milliers de saints et de vertueux à chaque génération. Et quelle était la voie d’Ibrahîm, si ce n’est le Tawhîd, l’adhésion aux piliers de l’Islam et de la foi, ainsi qu’un certain nombre de pratiques bien établies en Islam (prière, jeûne, ablutions, circoncision pour les hommes, charité, etc.).
Le deuxième passage qui est lui aussi assez explicite dit : « Toutes les nations que Tu as faites viendront Se prosterner devant ta face, Seigneur, Et rendre gloire à Ton nom » (Psaumes 86, 9).
Ici, toutes les Nations élues par Allâh en leur temps se caractérisaient par leur obéissance à Sa Loi et leur façon de L’adorer, impliquant la prosternation afin qu’ils Lui rendent grâce en recherchant Sa Face – Son Agrément et Sa Satisfaction -. La Nation qui a perpétué majoritairement cette pratique prophétique (dans la Bible, les différents prophètes, y compris Jésus et Jean-Baptiste, se prosternaient pour Dieu) est bien l’Islam, bien que certains courants minoritaires, parmi les Juifs et les Chrétiens, ainsi que d’autres communautés traditionnelles, continuent de se prosterner. Le principe du monothéiste, dans la conscience des fidèles comme dans la pratique, est symbolisé justement par acte de prosternation réservé à Dieu seul, ce qui revient également par voie de conséquence, à se détourner du Shaytân (de Satan) et ne pas le suivre dans sa révolte contre le Divin et Sa Création. Par ailleurs en Islam, la prosternation lors de la Salât (Prière canonique) comporte aussi plusieurs éléments de glorification adressée à Lui seul.
Wa Allâhu a’lam.