Les laïcs se targuent d’être souvent les défenseurs de la liberté, mais ne la définissent jamais, et pire même, nombre d’entre eux restreignent ou interdisent la liberté à des communautés qui refuseraient de se soumettre à leur seul mode de vie et de pensée. Si la « liberté » doit être « totale » et respectée selon eux, alors ils ne peuvent en aucun cas interdire aux communautés de manifester en public l’expression de leur foi, – sans toutefois l’imposer aux autres -, notamment à travers des signes religieux ou philosophiques, des activités sociales et religieuses, et de manifester ainsi extérieurement leurs convictions et leurs pensées. Or, tout cela est combattu par de nombreux laïcs (et dont les extrémistes sont souvent qualifiés de « laïcards », puisque se situant dans une idéologie agressive et sectaire).
Là où les convictions respectueuses doivent trouver naturellement leur expression en public aussi bien qu’en privé, ils ne tolèrent en réalité que leur idéologie rétrograde et obscurantiste, et là où les affaires et orientations sexuelles devraient rester dans le privé, – car l’amour sexuel relève de l’intime entre deux êtres -, ils veulent l’imposer en public, notamment à travers des orientations déviantes et anormales, infligeant ainsi aux citoyens de l’espace public, des spectacles troublant l’ordre public et incitant la société à la décadence et à la dépréciation de l’amour véritable et intime.
En écoutant les discours des laïcards, qui voudraient restreindre l’expression religieuse dans la sphère privée uniquement, ce qu’ils proposent, en réalité, n’est rien de moins qu’un système totalitaire qu’ils prétendaient vouloir combattre, car en effet, dans un état totalitaire, les opinions et orientations philosophico-religieuses différentes de l’idéologie officielle et dominante ne sont pas tolérées dans l’espace public. Selon cette définition, l’Islam n’est donc pas un système totalitaire, puisque les non-musulmans peuvent arborer leurs signes religieux en public, avoir des lieux de culte reconnus officiellement, posséder leurs émissions télévisées, organiser leurs activités dans les quartiers où ils sont majoritaires, avoir des représentants officiels au sein du parlement, leurs propres tribunaux pour juger leurs affaires religieuses et sociales, etc.
Or, pour les laïcards, tout cela ne doit jamais être toléré, et seule leur croyance, et le mode de vie qui y est associé, peut et doit s’imposer à tous et faire office de seule norme sociétale pour tous les citoyens dans la sphère publique.
Pour eux, tolérer ou encourager les vices, l’indécence et l’impiété est une excellente chose, mais autoriser la décence, la pudeur, l’intelligence, la spiritualité et le respect du Sacré devrait être interdit…N’est-ce pas là l’inversion des valeurs, que tous les sages ont identifié au « procédé satanique » ?
